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 Léopold Krautheim

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Thomov Le Poussiéreux
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MessageSujet: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeMer 29 Fév 2012 - 18:11

Bonsoir messieurs les Impériaux!
Devant le succès de mon texte "Le Mercenaire" (somme toute fort peu de lecteurs mais pour le moins enthousiastes, pour ne pas dire acharnés), je vais poster ci-après une autre de mes œuvres prenant place dans l'Empire. C'est d'un genre assez différent, vous le verrez tout de suite.
Il s'agit en fait de la présentation d'un personnage qui prend corps dans un autre récit (et oui, encore un...) connu sous le nom des "Errances de Thomov Le Poussiéreux" (des dizaines de lecteurs, presque 6000 visites et des éloges comme s'il en pleuvait; il est consultable sur le forum des Comtes Vampires, si ça vous dit, c'est par ici...).

Bonne lecture à tous, je posterai la suite dans quelques jours.


Je me souviens de l’endroit où nous vivions…

Une masure sordide et trop étroite pour la multitude qui y vivait. Mon père et ma mère avaient déjà conçu cinq enfants quand je vins au monde, mais je ne fus pourtant pas le dernier. Ma jeune sœur Almudis naquit un an après moi, pratiquement à la même époque de l’année.

Nous étions pauvres, cela va sans dire. La bicoque que nous habitions n’était qu’un amas de planches mal dégrossies et assemblées à la hâte. Malgré tout, elle comprenait cinq pièces en comptant la petite remise qui prit une telle importance quelques années plus tard…

Nous vivions dans la salle centrale presque tout le temps, les autres pièces étant la chambre des garçons, la chambre des filles et enfin celle de nos parents.

Nous habitions dans un village de taille moyenne construit autour d’une mine de cuivre presque à flanc de montagne. La mine m’est toujours apparue comme étant une énorme gueule noirâtre que seules les épaisses poutres d’étançon empêchaient d’engloutir mes parents, mes frères et sœurs ainsi que la plupart des habitants du village en maintenant ses immenses mâchoires obstinément ouvertes.

J’ai toujours su que je devrais y travailler un jour ; c’était une évidence pour tous les enfants de mineurs. C’était l’ordre naturel des choses, inutile de se fatiguer à rêver à une autre existence, c’était écrit dans le marbre pour chacun d’entre nous ; trop pauvre pour partir…

Mes premières années furent dures, mais avec le recul je les considère presque avec tendresse. Nos parents ne s’occupaient pratiquement pas de nous, ils partaient tôt le matin avec les plus vieux de leurs enfants et ceux qui étaient trop jeunes pour descendre avec eux s’occupaient des plus petits. Ils revenaient tard, éreintés. Nous mangions ensemble ce qu’il était possible de trouver et allions nous coucher.

Je dormais avec mes quatre frères dans la même pièce ; de la paille était étendue par terre et nous nous serrions les uns contre les autres pour nous tenir chaud, chacun tirant à lui le plus de couvertures possible. J’avais ma place au bord du groupe, aux côtés d’Harald, second fils de la famille. Il était le plus fort de tous, ce qui m’assurait d’avoir toujours de quoi me couvrir puisque nul ne parvenait à l’empêcher de prendre la plupart des couvertures pour lui.

Je devais découvrir bien plus tard que mes deux sœurs disposaient quant à elles d’un lit grossier dans lequel elles dormaient toutes deux.
Tant que nous n’étions pas assez vieux pour descendre, nous parcourions le village et les environs à la recherche de nourriture ; quelques baies, des détritus qui pouvaient encore servir, un lapin prit au collet si nous avions de la chance. La région n’était pas réputée giboyeuse et il était rare que nous prenions quoi que ce fut.

Notre père buvait quand nous en avions les moyens. S’il était suffisamment saoul, il s’écroulait sur la table et passait là la nuit. Mais s’il jugeait n’avoir pas bu assez, il s’en prenait à l’un de ses fils en l’accusant d’une chose ou d’une autre et le battait parfois jusqu’à l’inconscience.

Notre mère ne s’interposait pas ; Harald me racontait qu’elle le faisait parfois dans le temps, mais les coups changeaient alors de cible et elle ne s’y risquait plus depuis la naissance d’Herwig, leur quatrième fils qui avait deux ans de plus que moi.


Je pense me souvenir à jamais de mes sept ans. C’était l’époque de mon anniversaire.
Même si je n’en connaissais pas la date exacte, je reconnaissais les signes du début de l’été.

Mon père et Balderich, l’aîné de mes frères, en discutèrent au souper, sans se soucier de m’adresser seulement la parole.
Balderich annonça qu’il m’avait bien observé et que j’étais assez fort et agile pour descendre avec eux désormais. Mon père acquiesça et dit qu’ils m’emmèneraient avec eux le lendemain. Pas une seule fois ils ne tournèrent la tête vers moi ni ne m’adressèrent une parole de tout le repas.

Nous mangeâmes tous en silence et allèrent nous coucher sans plus de cérémonie.

Je ne fermai pas l’œil de la nuit.
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Thomov Le Poussiéreux
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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeVen 9 Mar 2012 - 12:24

Bon, malgré un certain manque d'enthousiasme, je poste la suite de ce récit.
J'espère que ce sera d'avantage à votre goût...

Travailler dans la mine était encore plus dur que je ne l’avais cru.
Dépasser ma peur et m’engouffrer par delà la bouche noire et menaçante que constituait l’entrée de la mine me demandait déjà suffisamment d’énergie ; à peine entré de quelques mètres, j’aurais pu m’asseoir dans un coin et dormir le reste de la journée.
Il n’en fut rien…
La mine descendait en pente assez raide sur une centaine de mètres avant de se séparer en trois boyaux. Je ne su jamais ce qui se trouvait dans les deux autres car nous ne prîmes que celui de gauche. Il aboutissait à un trou aux dimensions effrayantes et il ne m’était pas possible d’en apercevoir l’autre côté tant était chiche la lumière que nous prodiguaient les bougies que nous emmenions avec nous. Ceux qui avaient des casques les y fixaient pour garder les mains libres, tandis que les autres -dont j’étais- déposaient les leurs aux meilleurs endroits pour que la plus grande part possible des tunnels soit éclairée.
De mauvaise qualité, la cire graisseuse et les mèches trop fines donnaient peu de lumière et beaucoup de fumée. Les flammes crachotaient le plus souvent et s’éteignaient carrément plusieurs fois par jour.
Le trou en question plongeait dans les ténèbres et les mineurs y descendaient à l’aide d’une échelle grossière. Sur le côté, un énorme treuil servait à remonter le fruit de leur labeur vers la surface.
Je me souviens que l’échelle me paraissait sans fin, comme si nous descendions plus bas que les Nains eux-mêmes n’ont jamais pu creuser. Quant au monstrueux treuil, il était plus vieux qu’aucun habitant du village et les hommes qui l’activaient étaient continuellement au bord de l’épuisement. Il n’était pas rare qu’ils faiblissent et que leur chargement retombe soudain à toute vitesse dans le puits noir alors même que des hommes et des femmes s’y trouvaient. Malheur à ceux que les minerais dégringolant touchaient : chutes mortelles et membres broyés étaient monnaye courante.
Mon travail consistait à ramasser le plus de minerais possible et de le ramener vers l’entrée où d’autres se chargeaient d’arrimer tout cela au mécanisme pour la remontée. Jamais de toute ma vie mes bras ne me firent tant souffrir qu’alors.
A la fin de ma première journée, j’étais si épuisé que je failli bien tomber tout seul de la fameuse échelle à deux ou trois reprises. Herwig me fichait alors une solide claque à l’arrière du crâne pour m’enjoindre à avancer au lieu de dormir sur place.
Je devais travailler dans cette damnée gueule des enfers tous les jours pendant près d’un an.

L’été fut terrible cette année-là. Une chaleur à faire fondre les pierres. Certains endroits de la mine n’étaient pas moins bouillants bien que je ne me l’explique toujours pas ; cependant, d’autres étaient frais et tous les enfants qui travaillaient là s’y attardaient autant que possible quittes à risquer une solide volée de coups de bâton de la part du contremaître.
Finalement vint l’automne qui, aux contreforts de la montagne, est déjà bien assez froid pour de pauvres gens. Mais l’hivers lui succéda bien vite et fut aussi froid que l’été avait été chaud.
La nourriture se fit plus rare alors que le village n’était plus approvisionné que sporadiquement à cause de la neige qui encombrait les route. Le prix des aliments grimpa en flèche, si bien qu’il était devenu impossible de faire un vrai repas ; tous survivaient du mieux qu’ils pouvaient en grappillant de-ci de-là ce qu’il était possible de trouver. On creusait la terre rendue dure comme du fer pour dévorer de maigres racines. Les déjà rares chiens et chats du village disparurent tous en quelques semaines dans les assiettes de leurs propriétaires.
Notre famille ne fut pas épargnée par cette saison meurtrière. La malnutrition alliée au froid de plus en plus mordant finit par emporter quatre d’entre nous. Ainsi périrent ma grande sœur Trinchen et mes frères Herwig, Balderich et Hans ; ne laissant que le robuste Harald, ma jeune sœur Almudis et moi-même. Pour ma part, je dois la vie à Harald sans l’ombre d’un doute. Ma place au chaud à ses côtés avec toujours suffisamment de couvertures m’assura de préserver mon existence.

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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeMar 17 Avr 2012 - 22:38

Bon ben toujours très bien écrit, l'existence pitoyable du marmot est très bien décrite, la mine également.

Tu es très doué félicitations ! En plus ça doit te demander beaucoup de temps donc merci de le prendre pour nous soumettre des textes aussi poussés.
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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeMer 18 Avr 2012 - 17:18

Merci, merci! Peu de lecteurs, mais enthousiastes Léopold Krautheim Smiley_2

Bon, là-dessus je poste la suite (ça ne le faisait pas trop de balancer mes textes si personne ne commentait... Léopold Krautheim 2438927653 ):



Les crises de ma mère se firent de plus en plus fréquentes et elle dû bien vite se résoudre à ne plus descendre dans la mine.

Peu à peu, nous la voyions sombrer dans une démence qui la faisait pleurer à chaudes larmes quand elle était consciente de ce qui lui arrivait ; elle devenait extrêmement nerveuse, sursautant au moindre bruit. Les traitements que mon père lui faisait subir pour « qu’elle arrête toutes ses histoires » ne faisaient qu’ajouter des bleus aux cris de plus en plus stridents et de plus en plus désespérés.

Sa lente descente aux enfers dura près de sept mois. Chaque jour, ses périodes de délire se faisaient plus longues et chaque jour, celle qui avait été notre mère disparaissait un peu d’avantage sous nos yeux.

Après ces sept mois d’horreur, il ne fut plus possible de la laisser libre. Elle ne reprenait ses esprits que sporadiquement et seulement pour quelques instants avant de retomber brusquement dans un état de frayeur absolue. Elle s’arrachait alors les cheveux et les vêtements, faisait sous elle, se griffait sur tout le corps et lançait au hasard tous les objets à sa portée.

Notre père prit alors la décision de l’enfermer. Il plaça un verrou à la remise et lui confectionna une paillasse.

A dater de ce jour, elle ne cessa plus de hurler.

La vie était devenue un véritable cauchemar. Nous ne parvenions pratiquement pas à dormir, l’épuisement nous guettait à tout instant dans la mine et il fallait de plus s’occuper d’Almudis qui comprenait encore moins que nous ce qu’il advenait. Ma mère était devenue une sorte de folle hideuse et d’une saleté repoussante. Elle se débattait tant que nous renonçâmes à la laver et elle ne tarda pas à être couverte de boue et d’excréments.

Les autres villageois nous fuyaient, ne voulant rien avoir à faire avec une famille de déments ; certains allaient jusqu’à avancer que notre mère était possédée par le démon et qu’il fallait la chasser du village.

Notre père était perpétuellement en colère et battait aussi souvent sa femme qu’il le pouvait, sans que cela change rien à ses plaintes déchirantes.

Durant tout ce temps, je gardais le silence sur quelque chose qui me terrifiait.

Tout le monde pensait que ma mère était tout simplement folle à lier, mais je n’en étais pas si sûr…

Peu à peu, au fil des jours et des semaines, j’avais commencé moi aussi à entendre des voix. Elles m’étaient fort familières, puisque c’étaient celles de mes frères et sœurs disparus. Cela ne pouvait vouloir dire que deux choses : soit j’étais à mon tour touché par la démence, soit ma mère entendait bel et bien la voix des trépassés.

Il ne s’agissait tout d’abord que de faibles murmures, des voix que je pouvais à peine ouïr. Puis, je finis par les entendre mieux et je pus alors saisir le sens de leurs paroles. Il était question d’un autre lieu et d’un temps différent. D’un endroit où beaucoup de choses étaient connues qui restaient des mystères pour les vivants. Ils me murmuraient ces secrets sans discontinuer.

J’eus beaucoup de mal à m’habituer à leur présence. Ils semblaient ne jamais dormir et ne jamais manquer de nouvelles connaissances à m’apporter. J’ignore pourquoi je pouvais les entendre alors que de toute évidence ni mon père ni mon frère Harald ne le pouvaient. J’ai longtemps pensé qu’ils s’étaient tout d’abord adressés à notre mère mais que ce contact avait emporté sa raison. Ne trouvant pas ce qu’ils cherchaient chez elle, ils s’étaient alors tournés vers moi.

Je savais qu’il fallait que je garde le silence sur ces faits étranges, sans quoi je serais chassé à tout jamais ou, plus probablement encore, tué par les autres villageois.
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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeMer 18 Avr 2012 - 21:03

Hou ça sent la vilaine nécromancie ou un truc du genre, ça pue de chez pue.

Une nouvelle fois bravo ! Léopold Krautheim 3397943904
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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeJeu 19 Avr 2012 - 22:14

le pauvre petit ... voilà comment une vie morbide le devient encore plus ... LA SUITE !!!
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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeMer 23 Mai 2012 - 17:37

Je poste la suite de ce riant récit d'amour et de tendresse dans le doux monde de warhammer ( Léopold Krautheim Smiley_2 ).
Bonne lecture à vous:


Le temps sembla s’allonger à l’infini.

Plus personne ne nous adressait la parole, ma mère hurlait toujours et c’est à peine si mon père dessaoulait encore. Harald était devenu maussade et je commençais à craindre qu’il ne se mette à me battre, lui aussi.

Je m’occupais au mieux de ma jeune sœur Almudis.

Les voix étaient toujours là.

Interminables chuchotements, conseils avisés, révélations formidables…

Je m’y étais plus ou moins habitué. Je n’écoutais pas toujours ce qu’elles disaient, mais de plus en plus souvent. Les gens mettaient mon air rêveur sur le compte de la perte de mes frères et sœurs et ne s’en souciaient pas d’avantage.

Le travail à la mine continuait, toujours âpre et dangereux. Les mauvaises nuits qui se succédaient n’arrangeaient en rien notre condition. Il était évident que nous ne pourrions pas tenir beaucoup plus longtemps à ce compte-là…

Je ne sus jamais lequel de mon père ou bien d’Harald s’était glissé dans cette maudite remise une de ces nuits-là et avait étouffé ma mère avec des chiffons jusqu’à l’en tuer.
L’enterrement se fit sans manière ; le Pleureur récita quelques platitudes et elle fut mise dans la fosse commune avec les autres mineurs.

Sa voix vint bien vite se joindre à celle de ses enfants pour résonner sans fin dans mon esprit en une sinistre mélopée….

Avec le temps et le sommeil retrouvé, la vie semblait un peu plus facile. Mon père ne nous battait plus tant et certains mineurs recommencèrent même à nous parler.
Mais cela ne dura pas.

Un jour que je m’apprêtais à descendre travailler avec mon père et mon frère, les voix me parlèrent d’un accident terrible. Elles me soufflèrent dans l’oreille que beaucoup d’hommes allaient mourir ce jour-là. Elles dirent que la mine allait les dévorer tous en une fois, qu’elle en avait assez et qu’elle refermerait aujourd’hui ses énormes mâchoires pour toujours.

A cette annonce, je fis tout mon possible pour retenir mon père et Harald. Mais je n’avais pas d’explication à leur fournir et ils me rirent au nez, me traitant de lâche et de fainéant. Comme ils ne parvenaient à rien tirer de moi, ni à me faire changer d’idée, ils m’abandonnèrent dans la cabane avec ma sœur et partirent pour travailler.

Je me précipitai pour parler au contremaître. Il devait m’écouter, il le fallait à tout prix !
Dans ma panique, je lui dis alors que mes frères m’avaient mis en garde contre ce qui allait se produire, qu’ils savaient lire dans l’avenir et qu’ils voulaient nous sauver tous.

Il me prêta une oreille que je cru attentive, mais son sourire narquois m’apprit bien vite mon erreur. Il m’attrapa par le col et me roua de coups pour ma soi-disant moquerie tant et si bien que je failli en perdre connaissance.

Quand il me relâcha finalement, je m’esquivai en rampant à demi et retournai à la cabane.


L’attente n’y fut pas longue ; le soleil n’avait pas fait la moitié du chemin vers l’heure de midi qu’un terrible fracas me parvint. Les voix n’avaient pas un instant cesser de chuchoter, de me dire tout bas combien serait horrible le trépas de ceux qui seraient pris au piège des entrailles de la montagne. Mais je ne pouvais plus rien y faire…

Je pris mon courage à deux mains et me rendit une fois de plus vers la terrible entrée de la mine. Un nuage gigantesque de poussière et de fumée s’en échappait et des hommes et des femmes criaient et couraient en tous sens. On n’y voyait pas à plus de six pieds et toute couleur semblait avoir été remplacée par un brun-gris terreux.

Certains dirent que le grand treuil s’était effondré, d’autres que les étançons s’étaient rompus sans qu’on pu savoir qui disait le vrai et qui inventait des fables. Mais le résultat était le même : personne qui était descendu ce matin-là ne pourrait jamais plus remonter, des tonnes et des tonnes de roche et de terre les séparaient de nous. Ils mourraient asphyxiés dans les deux jours, alors que nous ne serions encore qu’en train de gratter la surface du formidable éboulis.

Dans tout ce chaos, je vis le contremaître au travers du brouillard et des gens hagards. Il n’était pas descendu, finalement. Je ne saurai peut-être jamais s’il avait tenu quelque compte de mes avertissements ou si une autre raison l’avait retenu à la surface, mais il était en vie.

En vie, et avec le souvenir de mes sombres prédictions. Il errait sans savoir quoi faire et essayait d’organiser quelque chose, mais les survivants étaient bien trop paniqués pour écouter malgré les coups et les hurlements.

Il était momentanément déboussolé, mais ne tarderait guère à retrouver ses esprits. Les voix dans mon crâne me confirmèrent ce que je savais déjà : dès que le calme reviendrait, il viendrait me chercher pour me faire subir les pires sévices avant de me pendre pour me faire expier mes sacrilèges.

Il fallait que je parte, il n’y avait plus d’autre issue.

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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeMer 23 Mai 2012 - 18:22

Ah ! Enfin la suite super ! . Pas cool la vie par contre Léopold Krautheim Smiley_2



(D'ailleurs j'avais lu tes textes sur le forum CV et tes multiples rapports de bataille romancés, tout simplement bravo)
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MessageSujet: Re: Léopold Krautheim   Léopold Krautheim Icon_minitimeMer 23 Mai 2012 - 21:55

Hop, content que ça te plaise et que tu sois un lecteur des Errances par dessus le marché! Léopold Krautheim Smiley_2
N'hésite surtout pas à te présenter sur le forum des Comtes Vampires et à commenter mon sujet, ça me fait toujours un plaisir immense.
Je plancherai sur une suite pour ce texte ainsi que pour "Le Mercenaire" dès que possible
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