Les bâtards de Ciezlick

Salut !

J'ai pris plaisir à te lire, en te lisant on s'y croirait, vraiment très plaisant à lire, pas de trop juste bien ce qu'il faut, les petits détails qui te transpose aux cotés de l'éclaireur vraiment super!

Merci à toi et vivement la suite.

C'est bien sympatoche tout sa ! En plus tu as écrit en "gros" et sa c'est bien, sa donne une fluidité au texte Le personnage de vieux "baroudeur" est sympa, sinon sa se passe dans les terres kislévites non ? ( le Kvass et le Koumiss ). En tout cas, j'ai hâte de lire la suite !

j'ai bien aimé ton récit et je lirais la suite avec plaisir.

Je vous mets la suite, je suis sur ma lancée.  

Friedrich ne prit pas le temps de s’adonner aux superstitions locales lors de son voyage de retour. Il avançait plus vite, voulant retrouver la sécurité relative de sa compagnie le plus tôt possible. Enfin ce n’était pas une compagnie, c’était plutôt un groupe de jeunes recrues non formées. Des enfants, atteignant à peine l’âge adulte. Et lui, avec son groupe d’éclaireur, appartenait désormais à cet amas de boutons d’acné et de duvets sur le menton afin de faire régner l’ordre dans cette zone.
Une bourrasque glaciale le ramena à la réalité. Il frissonna, s’arrachant à sa propre morosité pour retrouver ses sens et ramener encore plus son manteau sur ses épaules. Regardant devant lui, il vit les traces de raquettes qu’il avait laissées à l’aller. Rassuré, se sentant en terrain familier, le vieux chasseur se détendit un peu. Mais quelque chose lui semblait étrange, plus il suivait ses anciennes traces, plus il remarquait que ses raquettes ne faisaient pas cette taille. Les pieds semblaient plus petits.

« Ulric tu n’aurais pas pu m’aider pour ça ? » maugréa le vieil homme, il avait confondu ses traces avec celles d’un autre éclaireur. Il faisait sans doute un détour et traîner plus longtemps dans la grande forêt de nuit ne l’enchantait pas du tout. Il continua néanmoins de suivre les traces, afin de ne pas se perdre. Une main tirant sur sa barbe gelée pour évacuer la nervosité, il entendait le bruit du vent dans les arbres, des brindilles qui craquaient, des bruits à rendre paranoïaque une prêtresse de Shallya. Accélérant autant qu’il le pu, il se mit presque à courir, la peur lui nouant le ventre. Il entendit enfin des bruits de pas devant lui, et la lueur des torches ! Se mettant à courir aussi vite que possible, trébuchant dans la neige malgré ses raquettes, le vieillard ne pouvait s’empêcher de rire nerveusement. Pour le moment il ne serait plus obligé de faire des reconnaissances au sein de ces chênes sinistres, il pourrait enfin profiter d’un repos relatif au coin d’un feu et boire une goutte de kvass avec du pain et un morceau de fromage. Il en avait l’eau à la bouche. Le moment le plus agréable pour un éclaireur était de se tenir à proximité de ses alliés et de sentir tout danger écarté après une période de reconnaissance.
Le feu se rapprochait et une odeur de viande grillée commençait à se faire sentir. Se détendant un peu pour faire bonne mesure et pour reprendre son souffle, Friedrich ralentit. Plus que cent cinquante pas et il serait arrivé. Cent quarante, cent trente, cent vingt,… une douleur fulgurante lui traversa la cuisse gauche.

Tombant dans la neige de tout son long le vieil homme se força à ne pas crier, un hoquet d’horreur et de douleur franchi néanmoins ses lèvres. La main, cherchant la source de la douleur, trouva la hampe d’une flèche grossière, tordue et de mauvaise qualité. Jetant des regards révulsés par la souffrance autour de lui, il vit sortir des silhouettes bestiales des ténèbres. Deux hommes bêtes se dirigeaient vers lui, des lames peu engageantes dans les mains. Reculant, se trainant dans la neige, la voix aphone par la terreur le vieux chasseur savait au fond de lui que toute résistance était inutile. Sa blessure saignait abondamment, l’affaiblissant trop, il perdrait bientôt connaissance. Mais les blancs-becs du régiment pouvaient encore s’en sortir. Le plus vite possible, Friedrich tira une corne de brume de sa besace et la porta à ses lèvres tremblantes, la douleur était insoutenable. Les trois tons d’alertes furent donnés avec force, contenant toute l’énergie du désespoir. S’écorchant la gorge afin de prévenir les soldats, le vieux chasseur ne perdait pourtant pas de vue ses ennemis. Dans une quinzaine de pas ils seraient sur lui et semblaient se délecter de la terreur de leur victime.

Le vieil homme parvint à se mettre à genoux pour faire face à la mort. Toute peur envolée, l’inéluctabilité du moment l’ayant fait disparaître, il se permit même un sourire à ses deux tueurs. Même si les gars là-bas étaient encore des garçons, ils étaient au service d’un des plus puissants états de l’Empire et l’Ostermark gagnera toujours face à ce genre de vermine. Que cela coûte un régiment au comte ne changerait pas la donne, elle serait à nouveau repoussée vers le cœur de la forêt.

La tête toujours souriante du brave chasseur tomba dans la neige, le crâne scalpé, la gorge tranchée. Le corps parcouru de spasmes fut ensuite chargé sur l’épaule d’une créature à tête de bouc vers le feu. Là se tenait une monstruosité de près de deux mètres de haut. Equipé d’une armure de maille grossière et d’un hachoir, il ordonna d’un bêlement à son serviteur de mettre sa victime en broche. Son cimeterre massif semblait capable de couper des cavaliers en armure en deux, ses bras étaient énormes, mélange de muscle et de poils. Sa tête surmontée d’un demi-heaume autrefois bretonnien avaient été percé pour laisser passer ses immenses cornes. Jetant un regard affamé vers le foyer, il se mit à compter les broches, une vingtaine d’éclaireurs humains se mijotaient sur le feu. Un festin de choix avant que ses troupes n’attaquent le reste du convoi humain. La salive lui remplit la bouche, sans éclaireurs pour faire leur rapport, les humains avaient perdus leurs yeux dans cette forêt, ils avançaient à l’aveugle. Un sourire carnassier lui vint, dévoilant des crocs de loup, la chasse venait de commencer.

il a pris carton l'éclaireur xD