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 Nouvelles du Stirland...

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Anton Ludenhof
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Anton Ludenhof


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MessageSujet: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMar 7 Aoû 2007 - 18:23

Voici la première nouvelle, comme je vous l'avais annoncé...

***
Une naissance qui en dit long...

Lors du printemps de 2487...
Marburg, Nord Est du Grand Comté du Stirland...
Sur les berges du Stir...


Un grand homme était parmi ses troupes. Il avait de longs cheveux bruns, ramenés en arrière par un noeud vert. Les traits de son visage étaient fins, ses yeux d'un bleu profond et avait une petite cicatrice sur la joue gauche, souvenir douloureux d'une flèche qui l'avait frôlé. Son uniforme était celui d'un gradé, avec des crevés qui laissaient voir les riches tissus qu'il possédait. Son chapeau était grand, et deux plumes, une verte et une blanche, partaient en arrière du côté gauche.

Sous le règne de Wilhelm III, les relations entre les deux provinces n'avaient cessées d'être de plus en plus mauvaises. Bien que cela trouvait son origine durant l'Age des Trois Empereurs, la haine des Talabeclanders envers les Stirlanders (et réciproquement) avait trouvé son point le plus haut en 2427, lors de la Bataille du Gué de Leitziger, où le Comte du Stirland avait eu pour trophée le pied du Prince de Talabheim. Depuis, le commerce était inexistant. Sa Majesté, l'Empereur Wilhelm III, avait déclaré que toutes les provinces devaient s'unir, et qu'ainsi, les activités commerciales devaient reprendre au plus vites. En effet, nombreuses furent les familles à sombrer dans la misère, principalement à cause de cette situation...

Ferencz Ludenhof, Commodore de la Patrouille Fluviale du Stir, avait mené tout un bataillon de fiers soldats, afin de parlementer avec un officier de l'Armée du Talabecland. Son bataillon était composé d'une trentaine d'archers, et d'autant d'hallebardiers. Ils avaient reçus l'ordre direct de ne pas attaquer les Talabeclanders, sous peine d'être non seulement renvoyés de l'Armée, mais en plus, d'être enfermés pour crime envers l'Empire. La sanction était lourde, mais elle l'était à peine pour calmer les fils des Asoborns.
De l'autre côté du fleuve, un Capitaine, nommé Heinrich von Dreetz, menait plus d'une vingtaine de lanciers et une quinzaine d'arquebusiers. Apparemment, les soldats, en jaune et rouge, avaient reçu exactement les mêmes ordres que ceux habillés de vert et de jaune. Leur meneur était aussi grand que Ferencz, avait de longs cheveux blonds, encadrant sa figure, où un orbite vide était caché par des tissus de soies.

Dans le camp du Stirland, les hommes attendaient que la négociation se fasse. Toutefois, ils étaient prêts à traverser le fleuve, dussent-ils en mourir, pour avoir le plaisir de mettre leurs poings dans le visage arrogants de ces soldats.
Le Stir était particulièrement agité en ce jour de pluies, et avait monté de dix pieds. L'eau était glaciale, à tel point que les soldats avaient très froid à leur postérieur lorsqu'ils eurent l'excellente idée de s'asseoir sur les petits gravillons humides. Ainsi, même si leurs jambes les faisaient souffrir, la plupart des hommes restaient debouts.
Le Commodore avait à ses côtés le Sergent Wilfried Ternz. Cet officier était reconnu pour sa petite taille, et pour sa longue moustache rousse. Malgrè son défaut de taille, le Sergent n'était pas arrivé à ce grade par hasard. L'arquebuse qu'il avait en main avait abattu plus d'un cavaliers ennemis, et souvent, aux couleurs rouges et blanches... Son uniforme ressemblait à celui de son supérieur, quoiqu'il y avait moins de médailles, et ses habits montraient bien que son salaire était modeste, contrairement à l'homme qui était à ses côtés...
-Mon Commodore, quand est-ce que les négociations commencent ? Mes pieds s'enfoncent... dit le petit homme en essayant de trouver un endroit stable.
-Eh bien... Je n'aime pas l'idée de commencer. J'attends que ce soit eux... répondit le Patrouilleur en croisant les bras, ses pieds au sec sur un rocher.
-Oui, mais... On va pas y passer la journée ! s'exclama Wilfried, enviant son supérieur d'avoir trouvé le premier le rocher.
-Modérez votre langage ! N'oubliez pas qui je suis... ordonna le Commodore en fronçant les sourcils.

Au bout d'une heure, les deux camps ne s'étaient toujours pas adressés la parole. Les hommes en étaient lassés, et certains somnelaient.
Le Commodore restait impassible : ce ne serait pas lui qui commencerait. Il n'allait pas s'abaisser devant ces Talabeclanders, qui passaient leurs journées à vénérer un buisson !

Soudain, le Capitaine von Dreetz leva la main, et se décida à parler le premier :
-Stirlanders ! Bien que l'Empereur nous ait ordonné de reprendre le commerce entre nos deux provinces, le Comte Electeur du Talabecland exige des conditions précises !
Ferencz sourit, fier d'avoir été le plus patient, et parla à son tour :
-Tout comme Son Excellence Haupt-Anderssen !
-Nos conditions sont au nombre de dix ! Voulez vous que je vous les donne ? demanda le Capitaine en parlant fort.
-C'est pas pour ça qu'on est là, en train de se geler les miches ?! répliqua Ludenhof en ricanant, ses mains exprimant l'incompréhension, suivi peu après de ses soldats.
-La première : la province du Talabecland demande à ce qu'aucun coups ne soient donnés aux commerçants, et en cela, les autorités doivent les protéger, qu'importe leurs origines ! déclara Heinrich, en faisant mine de ne pas avoir entendu les rires.
-C'est exactement ce que veut le Comte du Stirland ! mentit Ferencz, sachant très bien que nul Stirlanders ne voulait défendre la vie d'un pecno.
-La seconde : la province du Talabecland demande à ce que les Forces du Stirland aient des contrôles moins stricts envers les commerçants ! continua le Talabeclander en souriant, sans doute pour les mêmes raisons que son homologue d'en face.
-A condition que vous fassiez de même pour les nôtres ! répliqua le Commodore en hochant la tête vers son Sergent, qui faisait de même.
-Condition acceptée ! La troisième est la suivante : la province du Talabecland demande à ce que les hommes du Stirland mettent du houx sur les charettes de nos artisans, afin qu'ils aient la protection de Taal ! dit le Capitaine, approuvé par ses hommes.
-Alors là, c'est hors de question ! Faudrait voir à pas trop nous en demander, 'voulez pas non plus qu'on prie pour le salut de vos âmes ?! trancha net Ferencz en riant encore plus fort, ses soldats aussi.
-Condition rejettée ?! lança en défi Heinrich, le regard froid.
-Et je dirais même plus, recrachée ! Quelle connerie, non mais vraiment, je vous jure... dit Ludenhof à ses hommes.

A l'heure du crépuscule, les négociations furent terminées, et les soldats rentrèrent à Marburg, exténués par tant d'ennuis. La ville accueillait frequemment les hommes de la Patrouille Fluviale, car sa position était telle, que seul le Stir constituait une voie sûre. En effet, Marburg était entourée par une forêt dense, où des esprits rôdaient parfois, à la grande frayeur des habitants.
Rentrant dans son auberge, il fut surpris de voir tant d'agitation dans le hall d'entrée. Les femmes de chambre courraient et montaient l'escalier à toute vitesse. Le gradé se dirigea vers Gustav, le gérant de l'établissement, qui le connaissait depuis quelques années. Il s'assit et regarda pendant encore un temps l'agitation.
-C'est soirée bordel ? demanda Ferencz à l'aubergiste, qui offrit un verre de vin à son client, depuis son comptoir en bois, tout comme le reste du mobilier par ailleurs.
-Ah non, non, mon Commodore ! répondit en riant l'homme, attendant que le soldat finisse son verre.
-Et qu'est-ce alors ? questionna-t-il en redonnant le verre, remerciant de la tête.
-Une femme est en train de mettre au monde ! s'exprima en souriant Gustav en reservant le Commodore.
-Une femme vous dites ?! Et à quelle chambre ?! s'exclama Ludenhof en se levant.
-Oh ! Par Sigmar ! La vôtre n'est elle pas enceinte ? demanda l'aubergiste en se levant lui aussi.
-Si ! Vous auriez pu faire le rapprochement plus tôt ! cria le Patrouilleur en se précipitant dans l'escalier, suivi de Gustav.
Courant à travers le couloir de gauche, il ouvrit la porte de sa chambre, et vit son épouse entourée des femmes, devant elle un médecin qui tenait divers instruments, et dans un panier, se trouvait un bébé qui braillait à pleins poumons. Celui-ci était l'objet de toutes les discussions, et nombreux étaient les compliments envers lui. Le médecin avait les mains ensanglantés, mais ne semblait nullement en être gêné. Il portait une longue moustache, et des cheveux courts, d'un blond très clair.
-Carlott ! Comment va-t-elle ?! demanda-t-il en prenant par les épaules une des femmes.
-Elle va très bien. J'ai même rarement vu un accouchement aussi impécable... déclara le médecin, en coupant le cordon ombilical.
-Alors pourquoi est elle inconsciente ! paniqua Ferencz en pointant Carlott du doigt.
-Elle est très fatiguée, il lui faudra beaucoup de repos... répondit l'homme en se relevant et en couvrant la femme d'une couverture.
-Et l'enfant ? Un garçon ? Une fille ? s'exclama de nouveau le Commodore en se précipitant vers le panier, poussant l'une des femmes de chambre.
-Un très beau garçon ! Vous pouvez être fier de l'avoir comme fils ! Je vais même vous dire : c'est lui qui poussait de ses petits bras pour sortir ! Bon, sur ce, je vous laisse, 'parait qu'à l'auberge y'a la même chose ! C'est sans doute soirée de pleine lune... Enfin, je vous donnerai mes honoraires plus tard, hein... conclua le médecin en sortant de la pièce.
-Laissez moi ! Partez vous dis-je ! ordonna Ferencz à celles qui l'entouraient.
Elles s'éxécutèrent, et l'instant d'après, le Commodore était seul, avec son fils, sa femme inconsciente à ses côtés.
-Mais par Sigmar... C'est vrai que tu es beau ! Et puis, t'es 'achement assorti pour ton âge ! dit le père en touchant le pénis du bébé. Tu as vu ça Carlott ?
Voyant qu'elle dormait d'un sommeil profond, il fit une grimace, se disant qu'il était stupide. Cela fit rire l'enfant, et sourire le Commodore.
-Je te prédis une vie incroyable, à toi, mon fils... Anton... dit doucement le Patrouilleur en caressant le visage de son enfant.
Le bébé souriait, et s'endormit peu après dans les bras de Ferencz...

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Dernière édition par le Dim 23 Sep 2007 - 21:13, édité 5 fois
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Kroxigor
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMar 7 Aoû 2007 - 21:24

Ah la naissance de ce cher admin Nouvelles du Stirland... 4146014423

Une petite nouvelle très sympa à lire avec un passage pour le moins marrant Nouvelles du Stirland... Smiley_2 .

Je n'ai pas regardé les fautes mais à mon avis elles ne sont pas légions. Il y a une petite répétition :

Citation :
et vit sa femme entourée des femmes,
deux fois femme

Sinon très bien. Nouvelles du Stirland... 3397943904

La suite ( à quand les prochaines ? )

Kroxigor ( déjà impatient Nouvelles du Stirland... Smiley1 )
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Anton Ludenhof
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMar 7 Aoû 2007 - 21:40

Répétition corrigée :
Citation :
son épouse

Quel passage t'as fait rire ? J'ai essayé de faire cette première nouvelle dans ce cadre là, et j'aimerais savoir ce qui est le plus drôle (je crois savoir quand même Nouvelles du Stirland... 2438927653 )

Je n'ai pas l'intention de me presser dirons nous, la Menace du Stirland avait un rythme qui par moment me dégoûter d'écrire. Je préfére que l'écriture devienne comme une sorte de hobby, à la manière de la peinture Nouvelles du Stirland... Smiley_2

Anton, mais ça va être pour bientôt => 'pas grand chose à faire ces temps-ci Nouvelles du Stirland... 1915179016

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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMar 7 Aoû 2007 - 21:48

Le passage qui m'a fait rire sont les négociations entre le Commodore et le Capitaine du Talabecland. Notamment les répliques du Commodore ( qui soi dit en passant est tout aussi insolent que le sera son fils surtout devant von Carstein Nouvelles du Stirland... Smiley_2 )

Citation :
Je préfére que l'écriture devienne comme une sorte de hobby, à la manière de la peinture
Je te comprends tout à fait. Ecrire pour écrire n'est pas la meilleure façon de bien faire.
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Anton Ludenhof
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMar 7 Aoû 2007 - 21:57

Aaaah... C'est ce moment là ? D'ailleurs, je viens de le modifier un peu Nouvelles du Stirland... Smiley_2
Je pensais plutôt que c'était vers la fin Nouvelles du Stirland... 2438927653

Incroyable le nombre de fois où j'ai failli écrire "Anton" au lieu de "Ferencz" !

Anton, c'est cool que tu sois sur ce forum Nouvelles du Stirland... 3397943904 (y'a pleins de mecs qui écrivent bien, ne serait-ce que Zacharus)

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mitsuo
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMar 7 Aoû 2007 - 22:56

Je viens de lire ta nouvelle. Et je l'aime bien.
On comprend maintenant d'ou antou tire son mauvais caractère, cela doit être familial, il serait pret ç faire echouer les negociation pour avoir raison.
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Kroxigor
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMar 7 Aoû 2007 - 23:19

Citation :
Incroyable le nombre de fois où j'ai failli écrire "Anton" au lieu de "Ferencz" !
Ca m'est arrivé sur certains personnages. Nouvelles du Stirland... Smiley_2

Citation :
y'a pleins de mecs qui écrivent bien, ne serait-ce que Zacharus)
Génial de la lecture. Un jour va falloir que je pense à me mettre à réécrire. Nouvelles du Stirland... 2438927653
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Anton Ludenhof
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeVen 10 Aoû 2007 - 21:38

Un homme qui paye son avidité...


Surtout laissez la musique !
Lors de l'été de 2521...
Wurtbad, Nord Centre du Grand Comté du Stirland...
Dans les rues de la Cité...


Une ombre se faufilait à travers les ruelles de Wurtbad. La nuit venait de tomber. Seules les torches éclairaient les chemins, mais elles n'étaient d'aucune utilité pour cet être...
( http://www.radioblogclub.fr/open/30407/mission_impossible/Mission%20impossible )
Ludwig Höchter avait été engagé par le Comte Helmut Feuerbach, de Talabheim. Il se souvenait parfaitement de ses mots, alors qu'il avançait en courant dans les rues, et pourtant, sans faire le moindre bruit.
"Votre mission, si vous l'acceptez, est de récupérer le pied du gué de Leitziger. Depuis 2427, le membre de mon ancêtre est dans le Palais des Haupt-Anderssen. Il est temps que tout ceci se termine ! Allez à Wurtbad, infiltrez vous dans le Palais, déjouez la vigilance des gardes, prenez ce qu'ils osent nommer "trophée", sortez et revenez le plus rapidement à Talabheim. Vous pouvez tuer quiconque se trouvera sur votre chemin. Rien ne doit vous empêcher d'accomplir votre mission ! Bien que cette mission semble impossible, si vous réussissez, je vous donnerai votre poids en couronne d'or. Si vous échouez, revenez. J'aurais d'autres missions pour vous, mais je saurais bien vous faire regretter un échec. Que Taal vous accompagne ! Partez sur l'heure !Ainsi avait parlé le Comte Electeur, et l'appât du gain avait toujours était la motivation principale de Ludwig. Alors qu'il voyait la première tour du Palais, il s'encouragea en se remémorant tout le parcours qu'il avait brillamment accompli aucours de sa vie.
Dés l'âge de cinq ans, son père, un cathayen qui était parvenu à se frayer un passage jusqu'au Talabecland, l'avait entraîné à l'art de l'assassinat, à la demande, dit-on, du Comte Electeur en personne. Il avait réussi un enseignement rude et sévère, qui avait duré plus de quinze ans. Cela ne faisait que depuis quelques temps qu'il était au service de la Couronne du Talabecland. Höchter savait manier tous les types d'armes, mais préférait amplement les deux épées. Oui, deux épées, et non pas deux dagues. Ludwig ne portait jamais d'armure, seulement des vêtements près du corps composés de cuir sombre, qui cachaient des étoiles et des couteaux de lancer. Les murs étaient ses jouets : il pouvait y courir, en tout sens, et même y prendre appui durant un saut. Dans les rues de Talabheim, on le surnommait "Le démon de l'Ombre". Et certains pensaient vraiment qu'il l'était.
Et peut-être qu'il l'était...

Il longea les haies qui entouraient le Palais des Haupt-Anderssen. Au premier abord, on pouvait croire qu'il n'y avait que ces hautes haies pour comme muraille, comme si la fortune manquait au Graf. Mais ce n'était qu'une ineptie : des pointes aiguisées sortaient de la verdure, haute de trois mètres.
Il y avait environ une trentaine d'hallebardiers qui surveillaient les environs. Chacun avait un clairon sur eux, et s'ils étaient attaqués, il suffisait d'y souffler dedans pour que l'alerte soit donnée et que tout le Palais se mette à trembler sous le pas des soldats appeller en renfort des casernes de la ville.
Ludwig connaissait tout cela, il avait passé plus d'une semaine à inspecter les environs. Il avait volé les plans de la fortification, et désormais, l'agent savait absolument tout ce qui se déroulait à n'importe quelle heure du Palais. C'était un soir de fête, et on entendait les luths, vihuelas et les violons, ainsi que les flûtes à bec.
"Excellent" se dit l'assassin, satisfait de voir que, comme prévu, on aurait dû mal à entendre le bruit d'un corps tombant.
Toutefois, même s'il avait choisi ce soir précisement pour la gêne sonore, Ludwig savait que la sécurité avait été renforcée.
C'était le moment idéal pour commencer sa mission, car le mur où il était, celui du sud, n'avait plus qu'un seul garde. Cela était dû au fait qu'un incident, qu'avait préparé Höchter, s'était déroulé sur le mur nord : il avait payé trois mendiants pour qu'ils viennent, armés de fourches, se moquer des soldats.
Il passa près du garde, qu'il salua de la tête et le dépassa. Sans se retourner, continuant à marcher, il envoya un couteau enduit d'un poison, le lotus noir, dans la gorge de l'homme. Celui-ci ne comprit pas ce qui lui arrivait, mais tenta de souffler dans le clairon. Cependant le poison eut raison de lui, et il sombra dans les ténèbres avant même d'avoir porté l'instrument à ses lèvres. Il restait peu de temps avant que les autres gardes ne viennent. Ludwig prit le corps du soldat et le traîna entre des tonneaux et un mur, dans une ruelle où la torche avait éteinte par ses soins. L'agent du Comte Feuerbach entendait les bruit de pas des Stirlanders qui revenaient, et pourtant, ils étaient encore près du mur nord. Cela lui laissait un peu de temps. Assez pour prendre de l'élan et courir sur le mur d'une maison de noble, située très prés de la haie. Parcourant plus de deux mètres à la verticale, il s'aggrippa à un rebord que Ludwig avait repéré quelques jours avant. Ses pieds prenant appui sur le mur, il sauta vers le haut de la haie, se retournant en plein vol pour que ses mains s'aggrippent aux barres qui soutenaient les pointes. Les soldats étaient revenus, et s'inquiétaient de la non-présence de leur camarade :
-Fritz ? Mais où il est ? Tu l'as vu toi ? demanda l'un d'eux, en regardant tout autour de lui.
-Bien sûr que non, j'étais avec toi pour calmer ces chiens... répondit l'autre en mettant ses mains sur ses hanches.
"Bandes de couillons" pensa le Talabeclander en restant parfaitement immobile, allongé sur le haut de la haie, entre le vide et les pointes, son corps léger tenu par ses pieds et ses mains. Le démon de l'Ombre prit le risque qu'une de ses mains lâche prise, pour qu'elle prenne un petit caillou qui était dans sa poche. Le risque était insignifiant puisque Ludwig ne perdit aucunement l'équilibre en lançant son projectile vers le volet d'une maison de la rue d'en face.
Le caillou atteint parfaitement la cible, et l'instant d'après, un vieillard borné se présenta devant les gardes :
-Franz pue ! Anderssen aussi ! Lalalalaaaaaa ! Leitdorf aussi ! Raukov encore plus ! Lalalalaaaaaa... continua-t-il en souriant aux gardes.
-Tais toi ! ordonna l'un d'eux en le menaçant de sa hallebarde.

Cette diversion avait permis à Ludwig de se cacher derrière un buisson, dans le jardin du Palais. Il entendait encore les bruits du vieillard qu'il avait payé, avant que les soldats ne s'en débarasse violemment.
Le pied se trouvait dans le bureau du Graf de la Cité. Höchter savait comment s'y rendre, et son itinéraire était bien différent de celui des domestiques...
Maintenant que ses pieds étaient sur de l'herbe, il pourrait se permettre d'aller encore plus vite tout aussi silencieusement. Comme il le suspectait, vingt hommes patrouillaient dans le jardin. C'était une étape très délicate de sa mission, car les gardes qu'il avait dû éviter tout à l'heure ne faisait pas de patrouilles comme eux...
Son objectif était d'atteindre les fenêtres qui se trouvaient cinq mètres au-dessus du sol. Cette salle n'était autre que le bureau d'Haupt-Anderssen. Pour l'atteindre, il fallait d'abord atteindre le mur, qui se trouvait à une trentaine de mètre de l'agent. Les torches étaient allumées, et même derrière le buisson, Ludwig savait que l'on pouvait le voir, fallait-il encore que les gardes y prêtent attention. Cette fois-ci, il ne pouvait compter que sur ses capacités, et non sur une quelconque aide de la part d'un citadin loué. Höchter ne pouvait pas abattre le moindre garde, déjà qu'il regrettait presque de s'être débarassé de l'autre de tout à l'heure. Voyant qu'il n'avait pas le choix, il se mit à ramper vers le mur. Lorsqu'il était à découvert, Ludwig avançait doucement sans un bruit. Bien que les torches étaient nombreuses, le Talabeclander restait dans l'obscurité de la nuit.
Au bout de quelques minutes, Ludwig avait trouvé un buisson non loin du mur tant convoité. Le fait même de courir sur celui ferait du bruit, et les gardes s'appercevrait tout de suite de sa présence... Toutefois, l'agent du Talabecland avait un plan : sans les torches, l'obscurité se répandrait et le désordre serait là...
De ses poches, le démon de l'Ombre sortit plusieurs petits disques en terre cuite, au nombre de six, tout comme le nombre de torches qui éclairaient le mur... Ludwig les lança, un dans chaque main, chacun percutant le haut des torches, qui tombèrent. A sa grande surprise, certaines enflammèrent l'herbe, ce qui alerta les soldats. Même si l'obscurité n'était pas aussi répandue qu'espéré, le chaos était bien présent. Sortant de sa cachette, il courut de toutes ses forces sur le mur jusqu'à attendre un petit rebord. Les gardes n'avaient vu qu'une ombre, et il leur semblait complétement impossible que quelqu'un puisse faire de telles acrobaties. Ainsi, leur attention fut uniquement concentrée sur les feux. Bien que ceux-ci ne durèrent pas plus d'une minute, cela suffit à Ludwig pour atteindre les grandes vitres. En fait, elles étaient au-dessus de cet homme, retenu par ses solides mains qui s'aggripaient sur son rebord. Ses jambes étaient ramenés vers le mur, afin qu'aucuns gardes ne se rendent compte de sa présence.
Avec sa seule main gauche, il restait à cette hauteur, farouchement accroché à sa soif de richesse. S'il tombait, c'était la mort assurée. Certes, pas immédiatement, mais au bout d'une longue agonie, il savait que la médécine ne pourrait rien pour le sauver, et encore, faudrait-il qu'elle veuille le sauver... Sa main droite, où une bague ornait le majeur, décrivit un grannd cercle sur la vitre. La bague possédait comme une pointe extrêmement fine, que seuls les gens de Cathay savaient faire. Le cercle de vitre tomba au sol, sans se briser, preuve de la solidité et de l'épaisseur de ces verres, inutiles toutefois contre cette bague.

Höchter se glissa dans le bureau, le sourire aux lèvres...

Celui-ci était vide. Il n'était éclairé que par les lunes, qui venaient de faire leur apparition dans cette nuit pleines de nuages. Il ne prit même pas la peine de chercher le pied, le démon de l'Ombre se tourna vers la gauche, vers l'autel dédié à Sigmar. Sous une statue du Dieu Protecteur de l'Empire, se trouvait le pied de la famille du Comte Electeur du Talabecland, sur un coussin de soie. Celui-ci avait été parfaitement protégé des dégâts du temps, par un moyen qu'Höchter ne connaissait pas.
"Magie ?" se demanda-t-il, hésitant à prendre le pied à cette idée.
Il repensa aux pièces tombantes, se resaisit et prit le "Trophée" dans ses mains.
Maintenant, Ludwig savait que tout allait se jouer. Il ne pouvait plus passer par le chemin d'où il était arrivé, mais une nouvelle voie s'ouvrait à lui : les portes du Palais. Cela était très dangereux, mais ses lames étaient prêtes. Et lorsqu'il les aurait franchis, il serait riche !
Cette pensée le fit sourire, et puis il se lâcha : Ludwig entreprit de danser avec ce pied, dans le bureau du Comte. Il tournait et tournait encore ! Une, deux, trois, quatre, cinq... Bien plus de Couronnes d'Or l'attendaient ! Il lui faudrait grossir entre temps, mais cela ne serait pas une difficulté.
Décidant qu'il était temps pour lui d'aller clâmer son dû, l'agent ouvrit les portes avec force.
Son sourire disparut lorsqu'il vit le Capitaine Wilfied Klieger, chef de la garde du Comte, un pistolet en main, tourné vers lui.
La balle alla se loger dans le crâne du Talabeclander, et celui-ci s'effondra dans l'instant qui suivit, tentant de retenir le pied autant qu'il le pouvait.
Un garde vint aux côtés de son supérieur, et se permetta de commenter le tir :
-Brillant ! s'exclama le soldat en souriant.
-Oui, tout comme les pièces qui devaient attendre ce fou... répondit Wilfried en reprenant le pied.
Les deux entrèrent dans le bureau du Graf, et le Capitaine reposa le pied sur le coussin.
-Excellente idée que de rester vous-mêmes à garder les portes ! congratula le soldat en souriant.
-Oui, mais ce sont vos oreilles qui m'ont été le plus utiles ! complimenta en retour le Capitaine, tout en se relevant.
-Je vous en prie
-Vous savez, Zïter, tuer un Talabeclander, ça fait un bien fou... Comme direz certains, c'est le pied ! déclara-t-il en se relevant, se dirigeant à présent vers la sortie.
-Oh ! Calembourg ! ajouta en riant Zïter.
-Et j'ai même pas fait exprés ! Le pied ! Allez, dépêchons nous de signaler cette intrusion... rajouta en pouffant de rire Klieger.


Le pied du gué de Leitziger était bien gardé, et il le resterait encore pour lontemps...

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Dernière édition par le Dim 23 Sep 2007 - 21:15, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeVen 10 Aoû 2007 - 22:12

Merci

avec de la musique comme ca, cette nouvelle est un regal à lire.
Cela pour moi donne même un effet comique et nous change du romans violent et sombre que tu a écrit(ben oui j'arrive à m'imaginer des passages des series grace à la musique et faire le rapport avec le personnages entre l'homme qui valait 3 milliards et l'agence tout risque)
Que de bon souvenir.
Bon revenons à la nouvelle.

une petite erreur:
Citation :
ils étaient encore sur près mur nord

j'adore

Citation :
ça fait un bien fou... Comme direz certains, c'est le pied ! déclara-t-il en se relevant, se dirigeant à présent vers la sortie.
-Oh ! Calembourg ! ajouta en riant Zïter.
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeVen 10 Aoû 2007 - 22:16

Content que ça t'es plu !
C'était vraiment le but de cette nouvelle : le comique Nouvelles du Stirland... Smiley_2

Je modifie tout de suite cette erreur !

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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeSam 25 Aoû 2007 - 17:59

Citation :
C'était vraiment le but de cette nouvelle : le comique
Et bien c'est réussi. Nouvelles du Stirland... 3397943904

La nouvelle est sympa à lire mais après ces deux semaines de vacances j'ai eu du mal à me souvenir à qui appartenait ce pied Nouvelles du Stirland... 2438927653 . Mais maintenant je sais Nouvelles du Stirland... 1428225354 . Etonnant que les Stirlanders l'ait gardé en souvenir, surement pour leur fierté? Nouvelles du Stirland... Smiley_2

J'attends la prochaine avec impatience.

PS: Joli calembourg^^
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MessageSujet: Re: Nouvelles du Stirland...   Nouvelles du Stirland... Icon_minitimeMer 10 Oct 2007 - 23:12

Ma très chère Inga...
Lorsque tu liras cette lettre, je suis persuadé que j'aurais fini ce que j'avais à faire en ce monde. Vivre.
Lors du siège de Leicheberg, j'ai combattu sous les ordres du Capitaine Kraemer, comme tu le sais déjà. C'est d'ailleurs ce brave homme qui prend la peine d'écrire la lettre d'un mourant. J'étais parmi les hallebardiers du Mur Est, celui qui était le plus vulnérable. Moi et mes compagnons, Hans, Hugo, Fritz et Wilhelm, nous avons obéi aux autres jusqu'au bout. J'ai envie de sourire, car je me rappelle quel poltron j'étai autrefois, mais j'ai mal. Lors de notre retraite vers l'église, lorsque les morts devenaient inombrables, nous nous sommes retrouvés dans une impasse. J'en ris presque. Ce crétin de Fritz pensait vraiment que c'était un racourci. A peine le premier pas fait vers l'arrière, nous nous sommes vu face à une dizaine de zombies. Ces montres frappent lentement, mais surement. La douleur en est d'autant plus terrible. Pourtant, nous n'avons pas eu peur lorsque nous les avons charger, hurlant notre foi en Sigmar. Cependant, nous étions déjà bien épuisés, et le combat était inégal. Wilhelm, Hugo, puis Hans, et pour finir, Fritz sont mors sous mes yeux. Alors que moi aussi, je m'allongeais à ses côtés, transpercés de part et d'autres par des lames rouillées, il m'a dit : "Pardon... Je te demande pardon.".
Et maintenant, je suis à l'agonie dans ce dispensaire. Oh, je ne suis pas le seul. Il y en a pleins des copains dans mon état. Il parait qu'on a réussi... Tu te rends compte ? Ton mari s'en va rejoindre Sigmar, le coeur haut. Enfin, c'est du moins ce que nous dise les officiers. Moi, j'y crois. L'Empire peut compter sur les soldats du Stirland. Nous avons réussi !
Va ne pleurs pas sur mon sort ! Sois plutôt fière ! Je dois cesser de dicter au Capitaine, malgrè tout, il a encore beaucoup de travail, et le prêtre va arriver...
Dès que tu auras cette lettre, vas chez mon frère, Ludwig, il saura s'occuper de toi, car comme un vrai soldat du Stirland, c'est un brave.

Même dans l'au delà, je demeure auprès de toi, car je t'aime...


Le Capitaine Ehrwig Kraemer était dans le bureau du Comte Electeur du Stirland.
La salle était imposante. Le jeune homme était situé juste sur le symbole de la famille, au milieu de la salle. A sa gauche, se trouvait des étagères ouvragées remplies de livres. La plupart traitaient sur la politique, l'économie ou encore la guerre. A sa droite, se trouvait encore une tapisserie, représentant cette fois-ci Wurtbad sous un fugace levé de soleil, qui accueillait les armées victorieuses du Stirland.
-Donc, c'est entendu ? Vous recevrez votre paye, comme convenu, d'une valeur de 50 Couronnes d'Or pour que cette farce soit diffusée dans tout le Comté ?
-Oui, Excellence... répondit Kraemer en soupirant.
Il savait que ce qu'il venait de faire n'était pas très honorable, mais l'Empire n'en était plus à ça près. Une propagande de plus pour vanter les mérites d'une province, et en l'occurence, pour venir appuyer la popularité du Stirmarshall dans l'objectif d'un recrutement massif, cela était plus que normal, en ces terres...


***

Voilà, écrit rapidement, mais je trouve que ça vient appuyer la vision bien sombre que j'ai des terres de l'Empereur :^^:

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