Le répurgateur de l'enfer
«
Votre existence est un péché !»
La voie s'éleva brusquement au milieu de la foule des adorateurs qui se tournèrent vers le malheureux qui venait de prononcer ces mots blasphémateurs. Un silence pesant s'installa dans la salle, la foule attendait un geste de leur guide. Mais l’intrus continua son polémique discours.
«
Au nom de Sigmar, la mort vous attend, aujourd'hui même. »
Il était grand et maigre, était enveloppé dans un noir manteau et cachait son visage sous une capuche qu'il venait de dégager, révélant ainsi son pâle visage. Bien qu'il récoltait les regards et cris inquisiteurs des hommes autour de lui, il restait droit et impassible. Le grand magus qui présidait la séance se manifesta enfin :
«
Regardez mes frères ! Voyez la pitoyable intervention des chiens sigmarites ! Leurs cœurs sont pleins d’orgueil et d’intolérance. Cela les pousse dans la bêtise et la faiblesse. Seul un insensé oserait perturber la sage réunion du grand père Nurgle ! Mes amis ! Sacrifions cet insouciant sur l'autel du Chaos ! Pour remercier Nurgle de nous avoir donné une condition bien plus gratifiante que cet imbécile ! »
À ces mots, la foule acclama le magus, un homme commença à scander un sombre verset, mais un coup de feu, suivit d’un sifflement de balle, l'arrêta, son visage transpercé par le mortel projectile. Des hommes lourdement armée et portants de terribles mutations se dirigèrent vers le fauteur de trouble qui avait dégainé son pistolet. Ce dernier les accueillit chaleureusement, il brandit deux épées, une dans chaque main, et il trancha les membres de ses ennemis les uns après les autre avec une facilité et une rapidité déconcertante. Voyant ses hommes de mains hors d'état de nuire, le magus s'énerva et exigea l'envoie des bêtes de Nurgle. Deux bêtes immondes à la démarche grotesque sortirent des sombres recoins de la cave et s'approchèrent de l'homme en noir. Ce dernier vint à leur rencontre et les noya sous des coups d'épées, esquivant habilement les attaques empoisonnées de ses ennemis. Quand il arrêta son funeste ballet, il ne restait plus qu'une bouilli de liquide visqueux et d'organes de ses adversaires. Il se tourna vers la foule et un sourire narquois se dessina sur son visage. Il détacha un large chapeau qui était resté caché derrière sa cape et le posa sur sa tête faisant comprendre à tous son statut de répurgateur.
«
Que la purge commence ! »
Lança-t-il avant de se jeter sur la foule, ses deux lames pleines de sang en avant. Le massacre qui s'ensuivit était à sens unique. Une fois tous les cultistes exterminés, le répurgateur se tourna vers le magus qu'il avait soigneusement gardé pour la fin. Il se jeta sur lui, le pris par un tentacule qui sortait de son cou et lui glissa quelques mots :
«
C'est dommage que votre hérétique existence ne mérite pas de connaître mon véritable nom. »
Le magus n'eut pas le temps de répondre que le répurgateur lui avait déjà enfoncé une épée dans le ventre. Le justicier lâcha le cou de son adversaire et propulsa son épée vers le haut, tranchant ainsi sa victime avec une coupe parfaitement verticale qui lui scinda le visage en deux.
Une fois le nettoyage terminé en ces lieux, le répurgateur sortit de la cave, tuant tous les gardes et serviteurs qu'il croisait jusqu'à la sortie de la demeure, une maison de tonnelier au milieu du village de Stratenheim. Il marcha tranquillement vers son véhicule situé quelques rues plus loin. Sur le chemin les habitants reconnurent son statut de répurgateur et le saluèrent poliment, sans réponse. Arrivé au convois, le justicier s’adressa à ses hommes de mains qui étaient entrain de décharger des caisses et tonneaux du véhicule :
«
S'en est fini de la secte principale, c'est l'heure de terminer le nettoyage ''en profondeur''. »
À ces mots, sept mercenaires quittèrent la place pour rejoindre les exterminés du village, les autres ouvrirent les caisses et s'équipèrent du matériel rangé à l'intérieur. Le répurgateur monta dans sa voiture et fouetta les chevaux qui détalèrent, entraînant le véhicule hors du village. L'attelage s'arrêta sur une colline d'où on pouvait bien voir le village de Stratenheim. Soudain, des cris s’élevèrent du hameau, d'abord des cris d'hommes, puis des cris de femmes et d'enfants. Ensuite le feu apparu dans différents quartiers à la fois. Le village fut lentement réduit en cendre sous le regard sévère du répurgateur. Une fois le terrible spectacle terminé, il descendit de la colline pour rejoindre ses mercenaires pour les récompenser de leur travail. Alors qu'ils étaient tous rassemblés à l'entrée du village attendant leur récompense pour leurs inqualifiables actes, les mercenaires furent terrifiés en découvrant que leur seule paie était la mort. Le répurgateur répéta son funeste ballet, poursuivant et tuant tous les hommes présents. Comme a son habitude, il avait gardé le chef de la bande pour la fin. Ce dernier avait déjà pris ses jambes à son cou, mais le répurgateur courrait bien plus vite que lui et le rattrapa sans difficulté. Il plaqua sa victime à terre et lui expliqua calmement la situation tout en maintenant sa proie au sol avec seulement la force de son pied droit.
«
Je n'ai rien contre vous mon cher, vous avez fait du bon travail. Mais, dans le jardin de Morr, vous comprendrez sûrement les motivations de mon acte, c'était une nécessité. Je ne peux en aucun cas laisser un homme libre témoin de cette hérésie, c'est beaucoup trop dangereux, vous ignorez sûrement l’influence et la propagation du chaos, et en particulier la corruption de Nurgle... »
Le mercenaire tremblait de peur et répétait :
«
Pitié… Pitié messire ! »
Le répurgateur sourit, laissant entrevoir ses dents dont deux furent jadis maladroitement taillées.
«
Comptez sur moi, je vais rester un certain temps en ces lieux pour m’assurer que la plaie ai vraiment disparu, je m'assurerais que personne ne s’approche de ce lieu vivant. Ne vous inquiétez pas, la corruption de Nurgle n'a aucun effet sur moi. En effet, je ne suis pas un humain comme les autres, mais notre bien aimé Sigmar m'a accordé sa confiance malgré ma déplorable condition. »
Le répurgateur sortit en silence son pistolet qu'il venait de recharger et posa le canon sur le front du malheureux mercenaire.
«
Mon nom n'est pas Himrich Holzmacht. Mon véritable nom est Micklaus Von Hauswehr, justicier envoyé de Sigmar depuis 2094… Oui, 2094, maudite année où la non-vie m'a condamné à vivre éternellement dans la pénitence. »
Ce fut les derniers mots qu'entendit le mercenaire avant de mourir d'une balle de pistolet dans le crâne…