Le Conseil Impérial
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 Les Affrontements Festifs d'Ubersreik

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Gromdal
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MessageSujet: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeMar 22 Jan 2019 - 23:12

Un tournoi à Ubersreik...


Les Affrontements Festifs d'Ubersreik 20190110


       Sous un soleil juste levé, la lumière matinale perçant à travers une brume diffuse, Markus Kruber, chevalier et vétéran de ce que l’on appelait déjà la « Tempête du Chaos » arpentait d’un rythme martial les rues d’Ubersreik, en pleine reconstruction, dans la direction de la Rathaus.
        Son pas énergique le mena à travers la ville, les rues pour la plupart désertes, en attendant le retour des ouvriers, jonchées de planches, tas de pierres de tailles et autres matériaux de construction. Les maisons et les échoppes étaient elles-mêmes souvent sous les échafaudages, à divers états d’avancement.

        Il fallait dire que la ville avait largement souffert pendant la Tempête du Chaos, immédiatement envahie par des hommes-rats. Même avec la défaite des skavens, la cité avait déjà été réduite à l’état de ruines, et était restée ainsi pendant les dernières années de la guerre… Ce qui l’avait, paradoxalement, en partie sauvée : les armées, hardes et autres bandes des serviteurs des Quatre avaient pour beaucoup négligé la ville à l’apparence détruite, et les groupes de survivants retranchés dans le Quartier Nain et sur la Colline avaient été épargnés du gros des attaques qui avaient frappé tout l’Empire.
        Puis, la paix installée, la ville avait… réapparu. D’abord les survivants avaient émergé de leurs baraquements. Puis les quelques hommes, femmes et enfants ayant survécu dans la campagne les avaient rejoints, et ils avaient investis les parties habitables de la ville. Puis les nains étaient descendus des montagnes, depuis Karak Azgaraz. Comme lors de la Grande Guerre contre le Chaos, Impériaux et Dawi avaient relevé la ville de ses cendres en un temps record. Ubersreik menait une dure compétition aux grandes villes impériales ayant le plus de fois été détruites : ses reconstructions certes rapides mais toujours étonnamment efficaces soulevaient à la fois les rires et l’admiration.
        Kruber ne pouvait s’empêcher, à chaque fois qu’il passait dans des endroits familiers, de revivre. C’était difficile de croire que l’époque des combats qu’il avait mené dans ces mêmes ruelles contre les hommes rats, à la lumière de la lune maudite, était bel et bien révolue.

        La porte en bois de chêne du bureau du mestre von Brüner, où le « grand bourgmestre d’Ubersreik », chef du Conseil régissant la « Freistadt Ubersreiks » l’accueillit avec un grand mouvement de la main qui fit cliqueter ses lourdes bagues pour lui indiquer son imposant bureau. Le sourire éclatant de l’homme renvoyait les rayons du soleil qui passaient à travers la fenêtre.

        « Mon cher Markus, prenez donc place ! »

        Kruber haussa un sourcil face à autant de familiarité. Ce n’était pas habituel de la part du bourgmestre. Finalement, il se décida à se positionner à côté de la fenêtre, mais préféra rester debout.

        « Vous m’aviez fait demander au plus tôt, mein Herr. Alors me voici. » dit-il simplement. De toute façon, ses manières d’ancien soldat étaient toujours simples par rapport à celles des nobles de la ville, dont le bourgmestre.

        « Oui, oui. » répondit Jürgend von Brüner de son ton toujours énergique. « J’ai un grand projet, et une … surprise pour vous. »

        Kruber haussa les sourcils. Un projet pour lui, alors que depuis qu’il avait remis la garde de la cité en place, on voulait l’écarter gentiment des affaires de la ville ? Il était surpris. Le bourgmestre repassa derrière son bureau, et continua tout en remettant en ordre quelques parchemins.

        « J’ai longuement parlé avec Grodni et ses maçons hier après-midi, avant d’aller voir les architectes des von Neuwald. J’ai terminé assez tard une grande discussion avec le Conseil, les prêtres de Véréna et de Sigmar, et les quelques marchands qui nous sont déjà revenus. Une chose est claire : si les ouvriers continuent à leur rythme, la plupart de la ville sera sur pied d’ici une petite semaine, et non pas dans un mois comme nous l’avions estimé. Contrairement à ce que nous croyons, nous pourrons organiser les festivités de Sonnstill, dans deux semaines, à l’intérieur des murs. »

        Les sourcils de Markus essayèrent visiblement de disparaître sous son cuir chevelu. C’était bien la première fois qu’on lui donnait aussi ouvertement de telles informations sur ce qu’il se passait à la Rathaus.
Le regard du bourgmestre le transperça, droit dans les yeux.

        « Nous avons besoin de frapper un grand coup, messire Kruber. Et c’est pour cela que j’ai… que le conseil a besoin de vous et de personne d’autre. Vous êtes la clé de voûte de notre opération. »

        Le dénommé cilla. Plusieurs fois.

        « Euh… Avec tout votre respect, à part passer encore une fois en revue la garde et ordonner le capitaine de la faire défiler, je ne vois guère ce qu’un chevalier comme moi... »
        — Allons allons… Nous savons bien quel symbole vous êtes. : l’un des Cinq Héros d’Ubersreik, le défenseur d’Helmgart, le fléau des rats et des barbares… Votre réputation n’est plus à faire.
Dans deux semaines auront lieux les festivités de Sonnstill. Il faut en profiter pour marquer les esprits, rappeler la grandeur de la cité, et fêter son renouveau ! Nous avons donc décidé d’imiter la capitale impériale. Avec un tournoi. Enfin, que dis-je, toute une série d’affrontements festifs pour le plus grand plaisir de la multitude ! »

        Il avait terminé sa phrase avec un geste grandiloquent des mains. Mais Kruber était toujours perdu.

        « Tout cela est fort bien… mais ça ne m’explique toujours pas pourquoi vous avez besoin de moi en particulier...
        — Mais tout simplement parce que nous avons décidé avec le Conseil que ce serait votre tournoi ! Pour sa reconstruction, le grand héros de la défense d’Ubersreik, organise un tournoi en l’honneur de la libération de la ville, et le gagnant aura l’honneur de se voir récompenser par l’homme de la légende lui-même ! »

        Le bourgmestre lui colla une affiche devant les yeux. Non, Kruber ne nageait pas comme il le pensait en plein délire. Avec force caractère, le parchemin coloré racontait les mêmes choses que ce qu’il venait d’entendre.

        « C’est on ne peut plus sérieux, ce tournoi sera votre tournoi, et celui d’Ubersreik tout entière. Comprenez l’importance d’un tel évènement : plus qu’un divertissement pour les masses. Avec vous comme figure de proue, il s’agit de faire revenir le plus grand nombre à la cité. Ce sera l’occasion pour les commerces de se relancer d’un grand coup, que ce soit dans la ville et hors de ses frontières… il s’agit de faire se retourner les yeux de tout le Reikland, et au-delà, vers Ubersreik. »

        Le temps que l’ancien soldat avale le tout, von Brüner enroula l’affiche et la fit disparaître sous son bureau.

        « J’ai déjà fait imprimer quelques dizaines d’affiches dans la nuit, elle sont prêtes à être colportées partout dans le Reikland, et d’autres suivront. Dans quelques heures, nous pouvons, vous et moi faire faire cette annonce sur la place publique, et les inscriptions commenceraient dans l’après-midi. J’imagine que cela doit vous prendre au dépourvu, mais saisir les festivités de Sonnstill est une occasion inespérée. La question, sire Kruber, est simple : êtes-vous avec nous ? »

        Depuis la fin de la guerre, c’étaient ce genre de moments qui rappelaient à Kruber pourquoi il buvait parfois plus que de raison.

        « J’imagine que je dois répondre oui ? »
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Arcanide Valtek
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeSam 26 Jan 2019 - 15:13

Plus tard dans la même journée

     La foule affluait devant l’imposante table des inscriptions disposée sous un chapiteau coloré aux pieds de la statue de la Jungfreud Platz. Markus Kruber, représentant officiel du tournoi malgré lui, se tenait debout derrière le jeune écrivaillon qui tenait le registre des inscrits. Cela faisait quelques heures et, le scribe, lui au moins, était assis. Kruber en revanche, sentait le manque d'entraînement régulier dans ses muscles rouillés. Lui qui quelques années plus tôt battait tout Helmgart dans son armure sans se fatiguer… la paix n’avait définitivement pas que du bon. Cela dit, force était d’avouer que les regards, sourires et mêmes saluts, parfois amicaux, mais aussi respectueux ou mieux, admiratifs, que lui lançaient parfois les inscrits n’était pas pour déplaire à l’ancien soldat.
Le moins qu’on puisse dire, c’était que le bourgmestre et le conseil avaient bien fait les choses.

     Tout s’était déroulé selon un plan parfaitement calculé. À dix heures précises, de grandes bannières avaient été simultanément déployées depuis le Pont Nain et depuis les murs des remparts tout justes réparés, : elles portaient fièrement les couleurs de la ville, et le blason bleu d’Ubersreik, représentant le pont sur la rivière Teufel. Il était littéralement impossible d’approcher la ville ou d’y circuler sans croiser l’une de ces fringantes bannières flottant au vent depuis tel ou tel bâtiment important ou populaire de la cité.

     Les marchands, les passants, les travailleurs, les curieux et les badauds s’étaient tous arrêtés devant le spectacle, et moult questions avaient été posées à ceux susceptibles de connaître la cause d’une telle mobilisation. La réponse fut à chaque fois la même : à onze heures sur la place publique devant la Rathaus, le bourgmestre révélerait la raison de cette agitation et dévoilerait des festivités que le conseil allait offrir aux habitants pour les semaines à venir. L’effet avait été plus que réussi : à l’heure fatidique, la place grouillait de monde, tous allant de leurs spéculations sur ce qui allait se passer. Et là, faisant son apparition théâtrale sur le balcon de la Rathaus, Kruber en armure à ses côtés, le bourgmestre avait fait taire toute l’assemblée.

     Le discours fut simple et efficace. Une fois de plus, Ubersreik s’était relevée et avait résisté à l’adversité. Il mentionna l’arrivée de Sonnstill et de la fin imminente de la reconstruction de la ville. Mais aussi Markus Kruber, héros de la libération d’Ubersreik qui s’apprêtait à lancer un tournoi d’arènes, ouvert à tous, et dont le gagnant se verrait recevoir un coffre rempli de pièces d’or ainsi que la possession d’une des résidences de nobles nouvellement construites en plein coeur de la cité. Ces récompenses étaient gracieusement offertes par le Conseil et remises en mains propres par le héros d’Ubersreik en personne. (Une coquette somme, se disait Markus, qui avait dû être, ironiquement, déduite des dépenses pour la reconstruction de la ville.)

     Mais l’effort était là sur l’exécution du début à la fin : lorsque le bourgmestre lança un tonitruant « Que les inscriptions commencent ! », alors que la foule était déjà bien galvanisée, le Cor de Magnus, à quelques rues de là, se mit à sonner et le son rauque retentit dans toute la ville, clôturant ainsi le discours sur une note spectaculaire que la foule acclama.

     Amateurs, pensa Kruber au son de la corne. Avec ses propres compagnons, ils avaient réussi à tirer un vrai son du cor géant.
Cela dit, avoir un clan skaven sur le derrière avait peut-être aussi joué à les motiver.
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Gromdal
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeMar 29 Jan 2019 - 17:38

.        Klaus von Bauding avançait sans but sur les routes impériales. Général désormais sans armée, cette dernière ayant disparu dans les grandes batailles sur les terres de l’Empire, il hésitait sur la conduite à tenir. Ses supérieurs étaient repartis sans ordres. Il avait été placé sous le commandement d’un certain Gilgalad, un elfe un peu étrange monté sur un immense dragon.

        Ce dernier avait ensuite quitté les terres de Hommes, le laissant sans troupes et sans instructions. Son talent au combat s’était largement amélioré aux côtés de ces êtres plusieurs fois centenaires. Il était bien plus rapide et avec des réflexes bien meilleurs qu’avant la guerre. Il avait aussi beaucoup appris sur le maniement de troupes au combat, même s’il avait été seulement chargé de la liaison avec les impériaux pendant un certain temps.

        Klaus continua sa route jusqu’à une ville en pleine reconstruction. Son nom était Ubersreik. Ou quelque chose dans le genre, car le panneau n’avait pas encore été remplacé, et la bannière clinquante que l’on y avait suspendue n’en affichait que le blason. Très vite, sur un mur, il remarqua une affiche qui parlait d’un tournoi qui aurait lieu prochainement. Il sourit, se disant que ce serait un bon moyen de se mesurer à d’autres guerriers.

        Depuis la fin de la guerre, il y avait eu subitement moins de bandits et hommes-bêtes, du moins dans les régions au nord de l’Empire. Le Chaos avait presque tout détruit et ses créatures étaient reparties, fuyant la fureur vengeresse du peuple de Sigmar. Alors il alla à l’endroit indiqué avec la volonté de s’inscrire et de rester sur place quelques temps.
        Une fois l'inscription réalisée, il se trouva une petite auberge pour se loger.



***

Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Inscri11

***


        Sous le soleil éclatant, la queue serpentait sur la place, s’enroulant autour de la statue de Von Jungfreud jusqu’à arriver devant la table des inscriptions. Il y avait de tout, jeunes comme vieux, soldats comme nobliaux, même hommes comme femmes, tous venus dans l’espoir de faire valoir leurs prouesses, de rafler la mise, ou tout simplement de pouvoir profiter de l’affrontement de masse qui se profilait. Tous finissaient dans le registre, sans discrimination, sous la plume du jeune officiel de la Rathaus.

        La plupart du temps, les candidats défilaient sans qu’il leur porte attention. Il en voyait tellement de ces soldats burinés et de ces jeunes hommes au regard brillant que leurs visages se floutaient, et les noms s’oubliaient une fois posés sur le papier.
        Mais parfois, il y en avait qui ressortaient du lot, comme le chevalier qui se tenait en face de lui. Il était grand, bien bâti, de pied en cape en armure bretonnienne, qui changeait bien des uniformes de soldats et chevalier impériaux qui défilaient toute la journée.

        « Votre nom, Herr Ritter ? demanda poliment le jeune scribe.
        — Duck, Reynald. Le Rouge, répondit le chevalier dans un accent prononcé.
        — … Graf Reynald, donc ? » Le jeune impérial était hésitant. C’était bien cela un duc ?
        Mais il regretta immédiatement sa remarque devant le regard que lui lança le bretonnien.
        « Ne jouez pas aux imbéciles, Duck est mon nom, Reynald mon prénom, le Rouge, mon nom de bataille. Un nom qui ne se rapporte pas qu’à la couleur de mes vêtements, jeune homme.
        — Oh, je, euh… Fort bien, vous êtes notés Herr Ritter, Reynald Duck der Rote. Toutes mes excuses. »

        Le bretonnien lui lança un dernier regard courroucé avant de s’éloigner en murmurant quelque chose comme « Hmpf, toujours à me confondre avec ce maudit duc rouge » et « foutus impériaux », mais le scribe n’eut pas le temps de s’y attarder plus que cela : la foule des non-inscrits se bousculait devant sa table. Il avait encore une longue journée devant lui.


Dernière édition par Gromdal le Sam 16 Fév 2019 - 15:32, édité 3 fois
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Gromdal
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeMer 30 Jan 2019 - 16:52

.        Bras dessus bras dessous, les trois roturiers quittèrent l'auberge de la Hache et du Marteau en riant aux éclats. Après tant d'efforts pour reconstruire leur belle cité, jours après jours, l'annonce des festivités à venir était un baume au cœur des travailleurs. Et la promesse que davantage d'alcool coulerait bientôt. Il ne leur fallait pas plus après ces temps troublés et le dur labeur accompli. Renversant une bonne rasade de bière naine en s'enfilant une gorgée, l'individu de droite reprit le chant populaire que braillaient ses camarades. Jusqu'à ce que la demoiselle au centre ne se sépare d'eux et prenne un peu d'avance en riant.

       Sous les encouragements de ses deux acolytes elle effectua quelques pas de danse devant la Brasserie de Borgun, tous trois hilares. Jusqu'à ce qu'elle ne perde l'équilibre, ne s'étale de tout son long et n'éclate de rire de plus belle. Clopin-clopant, l'un des arsouille l'aida à se relever tandis que le second constatait avec déception que son godet était finalement vide.

       C'est avec euphorie que tous trois prirent le chemin de leurs appartements non loin, plus ou moins direct à travers les ruelles de la ville. Tandis qu'ils continuaient à brailler, ils passèrent devant plusieurs affiches annonçant la tenue prochaine de la compétition. Dans un instant de lucidité, la demoiselle revint sur ses pas et examina l'une d'elle en louchant légèrement. Malgré la semi-pénombre à cette heure tardive et son état d'ébriété avancé, un détail que ses amis avaient manqué l'avait interpellée : un dessin grossier était griffonné sur le papier. D'ailleurs réalisa-t-elle, toutes les affiches qu'elle pouvait voir dans cette rue avaient également été dégradées. Par ce même gribouillage soit par quelques mots écrits grossièrement.

        « Un… hamster ? » articula-t-elle en touchant le croquis.

       En fronçant les sourcils, elle constata que ses doigts étaient noirs : la dégradation était récente et avait été effectuée au charbon. Ses deux amis s'impatientant, elle insista néanmoins et s'approcha de l'affiche suivante pour y lire les mots "Plus grand seigneur de tous les temps !"

       Confuse, elle revint vers ses deux amis, ne sachant trop que penser. Chassant cette drôle de découverte au profit de l'instant présent, elle se laissa entraîner et recommencer à chanter avec eux.

       Tandis qu'ils disparaissaient plus loin, une silhouette se glissa hors des ombres et observa dans cette direction d'un œil étincelant. A la main elle tenait un fusain bien entamé.

« Un loup, déclara-t-il dans la nuit avec condescendance. Un loup ! Fichue jouvencelle, c'est pourtant évident au premier coup d'œil ! »

       Étudiant son œuvre d'un œil critique, il hocha la tête. Oui, un loup. Aucun doute possible. Satisfait, il s'élança dans une autre ruelle à la recherche d'une nouvelle affiche à dégrader. Il devait faire vite, les nuits étaient courtes en raison du solstice d'été et tous, en cette bourgade de traîne-souillons, devaient savoir qu'ils y avait à présent un nouveau seigneur en ville !

       Bleh !
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Gromdal
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeVen 1 Fév 2019 - 3:27

.       « C’est donc cela Ubersreik ? Cette ville ressemble au rassemblement des comiques et des monstres. »

       Le carrosse avançait en cahotant sur l’artère principale qui traversait la ville. Si l’entrée de la cité pouvait se révéler compliquée à franchir pour les paysans et les gens de petite importance, eux-mêmes étaient passés sans encombre. Il avait suffi à leur cocher de brandir un titre de propriété flambant neuf sur lequel étaient apposés les sceaux du conseil et celui de la famille Mikaelson pour que le passage leur soit ouvert, et ils avaient rapidement pu entendre le claquement régulier des sabots des chevaux sur les routes pavées.
       Sybille se tourna vers Johannes et lui lança un regard noir, signe qu’elle désapprouvait sa remarque. Erhard de son côté gardait le regard fixé vers un point dans le vide, son visage n’exprimant pas la moindre émotion. Cependant, contrairement à sa sœur, il répondit.

       « Cela semble approprié dans ce cas mon frère, en considérant que nous sommes nous-même des monstres. »

       Johannes sourit, habitué aux remarques fatalistes d’Erhard, son regard toujours orienté vers la fenêtre alors que leur carrosse les emmenait rapidement vers leur demeure. Il avait été facile d’acquérir un somptueux manoir en plein cœur du quartier marchand, car la population de la ville avait drastiquement réduit depuis la tempête du chaos, et les pouvoirs en place cherchaient à repeupler. Cela expliquait l’agitation au-dehors, sans oublier les festivités. Mais une fois arrivés sur la place située au Sud de la tour de Magnus, il se rendit compte qu’il y avait autre chose lorsqu’un élément inattendu emplit son champ de vision.

       « Dites moi, à votre avis, quelle est la nature de cette vaste construction en bois ? Cela ressemble à une arène.
       Cela eut pour effet de tirer Erhard de son immobilité, ce qui n’était pas pour déplaire à Johannes.
       — Cela semble bien être une arène, finit par admettre le vampire aux cheveux noirs. Ces gueux vont-ils organiser une sorte de combat rituel ?
       — Mon frère, fit Johannes avec ironie, ces ‘gueux’ sont voués à devenir nos sujets. Cela mériterait un peu de respect.
       — Je ne me souviens pas t’avoir vu leur accorder de respect lors de ton dernier repas.
       — Certes, mais nous n’étions pas encore arrivés.
       — Oh ça suffit tous les deux, claqua la voix de Sybille qui levait les yeux au ciel. Rappelez-vous que nous avons plusieurs objectifs, dont celui de ne pas générer d’émeute dès notre arrivée. L’autre est de gagner peu à peu du pouvoir et du prestige. Et Johannes, pour cela il va falloir sociabiliser, en discutant poliment, sans arracher les cordes vocales des gens.
       — Mais tu as parfaitement raison. D’ailleurs, pourquoi attendre ? »

       D’un geste rapide, le vampire donna trois coups sur la paroi de l’habitacle, provoquant l’arrêt du carrosse. Satisfait, il posa sa main sur la poignée de la porte.

       « Que fais-tu ? lança Sybille, soudain inquiète.
       — Mais je suis tes conseils, je vais sociabiliser poliment. »
       Et sans attendre, il sauta dehors. Sybille fit mine de se précipiter à sa suite, mais Erhard lui intima de ne rien en faire.
       « Il va bien se comporter, ne t’inquiète pas. »

       De son côté, Johannes marcha parmi la foule, qui semblait ne pas faire plus attention à lui qu’à qui que ce soit d’autre. Cela lui convenait pour le moment. Vue d’ici, l’arène semblait encore plus impressionnante. Il repéra plusieurs ouvriers, qui s’affairaient sous les ordres d’un homme un peu mieux vêtu équipé d’un plan. D’un pas nonchalant, le vampire blond se dirigea vers lui et l’apostropha.

       « C’est un beau chantier que voilà.
       — Merci mein Herr, fit l’homme, qui semblait apprécier la remarque. Il faut qu’elle soit prête pour la semaine prochaine, alors on s’active.
       — Pardonnez mon ignorance, mais que se passe-t-il la semaine prochaine ? Je viens d’arriver en ville.
       — Mais le tournoi mein Herr. Le Conseil de la ville organise un grand tournoi pour fêter la reconstruction de la cité. Des gens viendront de loin pour participer et pour voir le spectacle, alors tout devra être prêt. »

       Un tournoi, quelle idée intéressante. Johannes quitta le maître d’œuvres avec un sourire, et retourna d’un pas vif vers le carrosse.

       « Mon frère, ma sœur, je crois que j’ai trouvé le moyen de nous faire rapidement gagner en prestige tout en arrachant des cordes vocales. »
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeSam 2 Fév 2019 - 3:11

.         Alors que le soleil d’été déclinait, l’activité nocturne d’une des auberges de Geissbach ne faisait que commencer. D’autant plus que le jour-même, un messager était arrivé avec une affiche curieuse et l’avait placardée sur une des poutres près du comptoir.

        Forcément, divers badauds de tous horizons avaient accouru, intéressés par les promesses de profit ou d’aventure qui se profilaient déjà au détour des lignes imprimées. Mais lorsque les mots « tournoi » et « Ubersreik » furent prononcés, autant dire que la foule qui se rassemblait fut prise d’une vigueur renouvelée. Un tel évènement pour fêter le Sonnstill ? Et si près d’ici ? L’occasion était presque trop belle !

        Tantôt l’un avança ses prospectives marchandes, tantôt un autre – souvent aviné – se vantait déjà de pouvoir remettre à sa place n’importe quel futur participant. En somme, les reiklanders et autres voyageurs présents étaient plutôt motivés par l’annonce.

        Mais, à un moment, dans tout le brouhaha qui s’ensuivit, une phrase se promena dans l’air. « Y’a de l’argent à se faire » pour être exact. Une expression bien anodine au vu des conversations présentes, mais qui attira l’attention d’une personne en particulier. Quelqu’un qui fit bien vite remarquer sa présence en enfonçant dans la foulée la porte de l’auberge avec la force d’un tank à vapeur. Sans surprise, le fracas tonitruant de planches à l’agonie suffit à faire taire l’assemblée qui préféra alors braquer son regard circonspect sur le nouveau venu. Ce dernier, qui se tenait toujours dans l’embrasure de la porte, ne semblait pourtant pas le moins du monde gêné par son entrée peu conventionnelle. A vrai dire, il épousseta même d’une pichenette un reste de charnière de son épaule.

        Entre le fait qu’il arborait un pantalon bouffant et une tunique de laine rouge simple sous un épais manteau de fourrure ainsi qu’une barbe blonde aussi carrée que fournie, le bonhomme sentait bon le Kislev. Et, oui, cela avait aussi à voir avec les relents d’alcool fort qu’il dégageait.

        « Qui avoir parlé argent ? » tonna-t-il avec un accent tellement solide qu’on aurait pu s’en servir pour remplacer feu la porte de l’auberge.

        Devant cette question posée par un hurluberlu kislévite qui faisait une tête de plus que tout le monde, les réponses furent plus simples que « Qu’est-ce qui se passe bordel ? ». Surtout qu’il avait à son flanc une hache qui tenait plus du gourdin de troll que de l’outil. Alors, quelques mains se levèrent et pointèrent vers un marchand en sueur qui se dit soudainement qu’il aurait mieux fait de rester chez lui ce soir-là.

        Le regard du kislévite s’illumina et il s’avança à grands pas vers le martyr désigné. Dans le même mouvement, la foule ne demanda pas son reste et se dispersa rapidement sans un bruit. Peu de gens souhaitaient se mettre sur le chemin d’un truc pareil.

        « Toi ! » – hurla presque le kislévite, mais les locaux comprirent aussi que c’était son volume habituel. – « Tu savoir où être argent ?
        — Heum, bah, mais… bredouilla le pauvre bonhomme.
        — Raah ! grogna l’homme du nord avant de se pencher vers le marchand. Bon, je vais expliquer simple pour toi : Tsarine pas avoir temps à perdre, donc Kislev pas avoir temps à perdre et donc moi pas avoir temps à perdre ! Alors ? Toi parler, oui ?!
        — Mais qui êtes-vous ? »

        La première question sensée de cette discussion de posée, le kislévite eut comme un moment de flottement avant de se reprendre.

        « Ah ! Oui ! Je me suis pas présenté ! Mon nom est Tordimir Skvortskov ! Kossar et humble serviteur de sa majesté la tsarine Katarin. » – Tordimir pris un instant pour signer en l’air un symbole incompréhensible – « Je reviens de Grand Nord, désolations, tout ça, mais là-bas je pas m’être fait assez argent pour servir beau pays de Kislev. Donc je chercher un moyen de m’en faire plus ici. Et toi savoir apparemment, hum ?
        — Eh bien, le tou… Attendez les désolations ?
        — Oui, oui, y fait froid, ya des fourrures et j’ai trouvé femme là-bas. On s’en fout. Mais maintenant, toi me dire où trouver argent ou je te montre comment j’arrache fourrure de mammouth ! »

        Tordimir ayant fait un mouvement vers la hache monstrueuse qui pendait à son flanc, le marchand laissa tomber toute forme de terreur pour répondre au plus vite :

        « Le tournoi d’Ubersreik ! Pitiénemetuezp…
        — Hein ? hurla à nouveau le kislévite mais avec une pointe de curiosité. Quoi être tournoi ?
        — Heum, eh bien… Des gens se retrouvent et se tapent dessus. Celui qui gagnera le plus de combats remporte le prix.
        — Ah ? Mais ça juste être après-midi festif chez kossars dans Est Kislev, près des grandes montagnes. Bien ! Ça devrait être facile. Merci, faible homme du Sud !»

        Tordimir vociféra alors un rire rauque et flanqua une claque supposément amicale qui faillit déboiter l’épaule du pauvre bonhomme. Et sur ce nouvel éclat, le timbré kislévite sortit de l’auberge sous les regards ahuris de l’assemblée.

        Les plus attentifs remarquèrent qu’il était allé rejoindre une bande de ses compatriotes habillés de la même manière et, après quelques ordres et grognements dans un kislevarin provincial, le groupe s’en alla vers le sud, vers Ubersreik.

        Ainsi, le calme du soir d’été revint doucement prendre sa place après ce chahut inattendu. Néanmoins, dans le silence, une voix hagarde se fit entendre, celle de l’aubergiste qui n’avait pas bougé d’un poil depuis bien une bonne minute :

        « Mais… Ma porte ? »
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeDim 3 Fév 2019 - 0:38

.          Plusieurs jours après l'annonce du tournoi, la file d'attente aux inscriptions avait fini par perdre sa longueur initiale. Désormais, le jeune scribe qui prenait les noms somnolait plus qu'à son tour sur sa chaise, et n'inscrivait plus que l'occasionnel prétendant.

           C'est ainsi qu'en fin de matinée il fut tiré de sa rêverie par le claquement de bottes sur le sol. Dégainant promptement sa plume et son registre d'un geste devenu mécanique, il leva les yeux vers le nouvel arrivant alors que ce dernier s'arrêtait devant lui. Et il dut admettre qu'il était impressionné, car il avait devant lui un homme droit, bien bâti, et vêtu comme un riche chevalier impérial avec une armure complète. Il avait l'air d'avoir la quarantaine, ses cheveux étaient châtains, et il portait une courte barbe bien entretenue. Cela le changeait des jeunots à peine équipés d'une cotte de maille et d'une massue tiens. Celui-là semblait être d'une autre trempe.

           « Votre nom mein herr, fit le scribe en sentant qu'il n'avait pas affaire à n'importe qui.

           — Albrecht Brückner, Grand-maître des chevaliers de l'ordre du griffon.

           La voix de l'homme était forte et claire, mais pas aussi grave que ce à quoi s'était attendu le scribe. Malgré tout, il avait prit un ton qui montrait l'habitude d'être obéi, et ce dernier nota promptement. Ce faisant, il ne put s'empêcher de poser une question par pure curiosité.

           — L'ordre du griffon ? Je ne le connais pas. Vous venez de loin mein herr ?

           — L'ordre du griffon vient d'Altdorf. Nous en sommes une des fiertés.

           — Vraiment ? Il n'y a pas que la Reiksguard à Altdorf ?

           La remarque lui avait échappée, mais ce fut comme s'il avait demandé au grand-maître si sa sœur était célibataire. Ses yeux se froncèrent, ses poings se serrèrent, et sa bouche se mua en un pli coléreux. Il sembla se contenir quelques secondes, puis répondit :

           — Sachez monsieur que la Reiksguard ne peut que se targuer d'être l'ordre d'Altdorf comptant le plus de chevaliers. Mais l'ordre du griffon compte les meilleurs. Les meilleurs.»

           Le sujet lui tenait manifestement à cœur, donc le scribe n'insista pas. Il indiqua au grand-maître que son inscription était prise en compte, et ce dernier partit vers la sortie avec la même promptitude qu'à l'arrivée, sans quitter son expression coléreuse.


Dernière édition par Arcanide Valtek le Lun 4 Fév 2019 - 16:01, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeLun 4 Fév 2019 - 4:27

.         « Saltzpyre ? »
        Le nom échappa à Markus Kruber sans qu’il y fasse attention.

        Lui qui remontait l’allée menant à la Porte Nord, la plus passante de la cité, pour y faire sa marche matinale, il avait reconnu de loin la mince figure au haut chapeau noir de Victor Saltzpyre, son ancien compagnon d’armes des combats contre les skavens et les norses à Ubersreik et à Helmgart. Il en croyait à peine ses yeux. Par Taal, que pouvait-il bien faire ici au beau milieu des voyageurs arrivant pour le tournoi ?

        L’appelé se retourna, son œil valide parcourant la foule à la recherche de celui qui l’avait interpellé. Il ne lui fallut pas longtemps pour remarquer le chevalier moustachu qui se dirigeait vers lui. Ils se jaugèrent un moment, immobiles.

        « Herr Saltzpyre… répéta Markus.
        — Herr Kruber... » lui répondit le répurgateur. L’ancien soldat allait lui adresser un petit salut martial un peu gauche, mais Saltzpyre l’interrompit en lui tendant une main gantée, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres fines :

        « C’est un plaisir de vous retrouver. » dit-il d’une voix où personne d’autre que Kruber - si l’on exceptait un trio un peu atypique de nain, d’elfe et de sorcière - n’aurait pu dénicher la touche de chaleur.

        Le chevalier lui rendit son sourire, et les deux hommes échangèrent une poignée de main vigoureuse. Markus n’en revenait pas de revoir celui avec qui il avait partagé tant d’aventures dans Ubersreik même, alors qu’elle était assiégée par les skavens.

        « La vie de chevalier à l’air de plutôt bien vous réussir, Kruber. » lui dit ce dernier en le jaugeant d’un air amusé.

        L’intéressé lui renvoya un petit sourire désabusé.

        « Ça a certainement ces avantages… La vie est plus tranquille que lorsque nous boutions du skavens dans ces rues, je ne peux pas le nier.
        — Ha ! Ne parlez pas trop vite. Ces abjects félons rodent encore, croyez-moi. Depuis la fin de la guerre, je reçois régulièrement les visites de leurs assassins.
        — Ah bon ? » s’exclama Kruber, soudain raidi. Cela faisait des années qu’il n’avait plus entendu les murmures des hommes-rats tout vêtus de noir, et rien que les souvenirs lui donnaient des frissons dans le dos.

        Mais Saltzpyre afficha un petit sourire suffisant et pointa son œil encore valide d’une main gantée.

        « Mais il en faudra plus pour me tuer, par Sigmar. Je crois bien qu’ils ont fini par s’en rendre compte eux aussi, parce que je croise de moins en moins de ces viles créatures... »

        Kruber frissona derechef… mourir aux mains du répurgateur n’était pas sort enviable non plus. Il avait vu ce qu’il faisait sur sa « table d’opérations » aux hommes-rats qu’il capturait vivant. C’était presque s’il avait de la pitié pour les assassins. Presque.

        « Mais cela ne nous explique pas ce que vous faites ici. finit-il par dire.
        — Ah oui, eh bien… À vrai dire, les affaires sont presque trop calmes pour l’Ordre à Altdorf en ce moment. Pour un homme d’action comme moi, être enfermé dans un même bureau commençait à devenir… pénible. »

        Kruber ne put que hocher la tête : il ne comprenait que trop bien. Saltzpyre continua.

        « C’est alors que m’est parvenue la nouvelle d’un tournoi à Ubersreik… de votre tournoi ?
        — Ah ! Eh bien, comment dire… je n’ai pas exactement eu mon mot à dire sur cette affaire… Mais attendez, vous venez assister au tournoi ?
        — Nenni, Kruber, je viens participer au tournoi !
        — Pardon ?
        — Eh bien, l’on célèbre bien notre libération de la cité, non ? Cela fait sens que je sois là pour y combattre encore une fois. Ce genre de spectacles attire toujours les déviants et les hérétiques, et cela me changera des activités trop… bureaucratiques de l’ordre. »

        Kruber ne put retenir un grand rire. Si jamais on lui avait dit qu’il recroiserait le Victor Saltzpyre à un tournoi qu’on organiserait en son nom à son insu…

        « Eh bien, messire, si vous me permettez, je vais vous guider jusqu’à la Rathaus, nous pourrons parler de ces dernières années sur le chemin... »



* * *



        Le jeune scribe somnolait à la table des inscriptions. Maintenant que les ouvriers s’affairaient pleinement à élever les gradins sur la place, on avait déplacé la table à l’intérieur de la Rathaus, où il recevait déjà moins de visites.
        Il allait s’assoupir sur sa plume lorsque des claquement de bottes dans le couloir le tirèrent de sa rêverie, bientôt suivis par des éclats de voix… Et dans la pièce entra Markus Kruber lui-même, accompagnant un personnage à la dégaine de répurgateur.
        Deux bonnes raisons pour faire bonne figure : l’une pour faire honneur au héros d’Ubersreik, et l’autre pour ne pas finir sur un bûcher par excès de zèle du templier de Sigmar - on n’était jamais trop prudent.
        Il allait s’emparer de son lourd registre des inscriptions, mais un geste de la main du chevalier l’en empêcha.

        « Laisse donc, Jonas, je vais m’en occuper moi-même. » lui dit-il d’un ton jovial que le scribe ne lui connaissait pas. L’esprit trop embrumé pour réagir, il laissa Kruber prendre le livre et la plume, avant d’écrire lentement sur la page en cours, les lèvres plissées de concentration. Sur le palier de la porte, le répurgateur le regardait faire d’un visage impassible.

        « Et voilà, vous êtes inscrits. » dit le chevalier à ce dernier. « Merci Jonas, je te rends ton registre. »
        Le jeune scribe prit dans ses mains le tome sans rien dire. Il baissa lentement les yeux, pour lire un nom écrit en lettres grossières.
        « Victor… Saltzpyre ? » il s’arrêta, reconnaissant là une autre figure sorties des heures sombres d’Ubersreik.

        Le répurgateur ne répondit pas, mais lorsqu’il releva la tête après un bref salut, son visage sortit de l’ombre de son chapeau et Jonas put remarquer son œil aveugle… Par Sigmar, s’il s’était attendu à côtoyer non pas une mais deux des protagonistes des récits héroïques que l’on racontait de la libération de la cité… personne n’allait le croire !

        Alors que les deux illustres personnages allaient quitter la salle, Jonas remarqua la deuxième ligne écrite par le chevalier, et il n’en revint pas plus qu’à la première.
        « Euh… sire ? » réussit-il seulement à articuler.
Mais le chevalier leva un doigt pour lui intimer le silence, avant de lui adresser un clin d’oeil au regard pétillant. Car le deuxième nom n’était autre que le sien.

        En sortant, l’intéressé ne put retenir un petit rire. Participer à son propre tournoi…  Le Bürgermeister et le Conseil allaient être surpris !


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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeMar 5 Fév 2019 - 2:52

.            Si Jonas le scribe avait réussi à éviter l’ennui durant les premiers jours des inscriptions, il avait fini par chercher mille et une astuces pour occuper le temps qui séparait le passage des participants. Ainsi, il était présentement en train de dessiner une caricature d’un des inscrits (un barbu avec un fort accent kislévite et une haleine assortie) lorsque le claquement familier de pas dans le couloir lui firent lever la tête.

           Il ne s’était par contre pas attendu à cela, et la surprise lui fit lâcher son fusain et écarquiller les yeux. La silhouette qui avançait vers lui était féminine au possible, vêtue d’une magnifique robe noire rehaussée de dentelle de la même couleur. Un voile recouvrait son visage, de sorte qu’il était impossible de discerner ses traits. Pourtant, quand elle s’arrêta devant lui, elle souleva ledit voile pour révéler un visage aux traits parfaits, dont la beauté le figea quelques instants. Ses yeux vert pâle semblèrent le transpercer, et il fut incapable de prononcer un mot.

           « Ma maîtresse, dame Nathalia Hinrichtungsherr, souhaite s’inscrire au tournoi. »

           Jonas s’aperçut à ce moment-là que la dame (elle s’appelait Nathalia, quel nom magnifique) n’était pas seule. Un petit homme, d’un certain âge et plutôt bien vêtu lui aussi, se trouvait derrière elle. Pour l’heure il se tenait en retrait, et portait à la main une ombrelle noire elle aussi.

           Les mots prononcés par ce laquais suffirent à le sortir de sa torpeur, et se saisissant de sa plume et de son registre, il demanda à épeler le nom de la dame. Le vieux laquais s’exécuta d’un air détaché, sans que dame Nathalia elle-même daigne décrocher le moindre mot. Elle se contenta de le transpercer de son regard, ce qui mit le jeune scribe dans un inconfort croissant. Que diantre, cette femme semblait pouvoir vous tuer d’un regard.

           L’inscription faite, dame Nathalia claqua des doigts, et son laquais s’empressa de rabattre le voile noir sur son visage, ne laissant apparaître que les yeux. Puis, elle tourna les talons, et ils quittèrent tous deux la pièce, le claquement de ses chaussures retentissant dans le couloir. Ce n’est que lorsqu’il eut totalement disparu que Jonas se posa une question essentielle :

           Que venait bien faire une dame dans un tournoi ?

           Il n’eut toutefois pas le temps de retourner à sa caricature, car sitôt qu’il eut repris ses esprits il se rendit compte qu’un autre individu arrivait. Il s’agissait cette fois d’un autre chevalier, portant une armure noire et or, et au port altier. Son visage était jeune, et il portait un pendentif orné d’une splendide gemme rouge.

           « Bien le bonjour, herr, comment allez-vous ? Commença le chevalier avec une voix emprunte de respect. Je vous saurais gré de bien vouloir m’indiquer comment m’inscrire.

           Le scribe sourit à cette demande, et désigna d’un geste négligeant son registre déjà bien rempli.

          - C’est fort simple, herr ritter. Vous me donnez votre nom, et je l’inscrit sur une liste. Ensuite, au commencement du tournoi, vous consulterez les ordres de passages qui seront publiés partout.

          - Je vous remercie. Il est difficile de trouver des gens aussi aimables que vous dans le coin. Mais croyez-le ou non, j’ai rencontré en entrant une personne qui rendrait n’importe qui d’excellente humeur.

           Jonas émit un sourire.

          - De qui parlez-vous ?

          - Mais d’une dame, bien sûr. Oh, elle ne m’a pas montré son visage, caché derrière un voile, mais l’éclat de ses yeux m’a transpercé sur place.

          - Elle semble vous avoir fait forte impression.

          - La connaissez-vous ?

           L’idée de donner à ce chevalier la moindre information sur dame Nathalia répugnait soudain au jeune scribe, qui se contenta de répondre d’un ton sec :

          - Pas le moins du monde. Mais vous alliez me donner votre nom ?

          - Mille excuses. Je suis Geralt Braum, chevalier de l’ordre du soleil flamboyant. »

           Il avait dit cela d’une voix emprunte de fierté. Mais Jonas ne se laissa pas impressionner, car il avait déjà vu défiler des nobles de haut rang, ainsi que de prestigieux chevaliers bien plus gradés. Aussi se contenta-t-il de dire « c’est bien noté », avant d’indiquer la sortie à herr Braum, qui sortit promptement, ne comprenant pas ce qui avait fait changer l’attitude de son interlocuteur.
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeMar 5 Fév 2019 - 23:20

.            C'était le soir, après le coucher de soleil. Une caravane de marchands venait de passer les portes flambant neuves d'Ubersreik. Elle ne fit que rajouter un peu à l'animosité déjà bien ancrée dans le quotidien du bourg : les mains d’œuvre, les artisans, les commerçants, les miliciens, les quelques notables, sans compter une forte affluence d'aventuriers de tout poil, tous goûtaient à la fin d'une belle journée de labeur. Même dans les églises, bien plus attentives à ne pas tomber dans les excès, l'euphorie ambiante semblait filtrer innocemment à l'intérieur des murs sacrés, et l'on adressait une prière de remerciement avant de porter aux lèvres une discrète chopine de bière. En vérité, c'était en pleine connaissance de leur métier que les marchands de la caravane se félicitaient d'être arrivés à ce lieu aussi bourdonnant de vie.

           Le bourgmestre n'officiant probablement plus à une heure aussi tardive, il fut convenu de se présenter à lui le lendemain. En attendant, se présentait la difficile tâche de trouver un endroit où stocker les biens à écouler : tissus et fourrures constituaient le négoce de ces messieurs, agrémentés de quelques caisses de friandises censées attirer l’œil des clients vers leurs étals. La caravane déambula quelque temps à travers la rue principale de la ville, saluant les badauds et se renseignant sur les espaces disponibles... avant de se rendre compte qu'il n'y en avait presque plus. Force était de constater qu'ils arrivaient un peu en retard, les préparations pour les fêtes attirant bon nombre de convois flairant comme eux le profit, et à l'intérieur de l'enceinte d'Ubersreik il ne restait qu'un ou deux terrains vagues, et encore, il s'agissait en réalité de maisons détruites dont les cendres et les débris jonchaient encore le sol. Il fallut s'y résigner.

           En arrivant sur les lieux indiqués, toutefois, il y eut encore un contretemps que les marchands, de prime abord, ne considérèrent même pas : quelques pauvres hères s'étaient abrités dans les recoins de la bâtisse en ruines, coins que devrait naturellement occuper la marchandise en attendant un arrangement plus confortable avec les autorités. Les marchands, bien que pincés au cœur de devoir pêcher ainsi, invectivèrent plutôt sèchement les vagabonds afin qu'ils aillent s'abriter ailleurs. L'un d'eux se leva alors avant les autres et, au lieu de montrer l'exemple et s'en aller, fit face aux nouveaux venus.

           « Il y a assez de place pour nous tous, dit-il. Employez ces personnes pour installer votre marchandise, ainsi plus tôt vous reposerez-vous, et chacun y aura trouvé son profit. »

           Dans la pénombre nocturne, il était difficile d'apercevoir les traits de l'individu, mais sa voix comme son attitude n'avaient rien de ce que les marchands avaient pu croiser jusqu'à présent. En fait, les marchands se trouvèrent subitement muets comme des carpes, coincés entre la surprise de rencontrer un obstacle là où, pensaient-ils, il n'y en avait pas, et l'incroyable force de persuasion que cet homme étrange exerçait sur eux. Le convoi se figea.

           « Que se passe-t-il ? »

           C'était, au vu de sa silhouette et du bruit de sabots et de tintements métalliques, un chevalier qui venait d'approcher la scène. Il faisait partie du convoi, qu'il avait rejoint quelques jours avant et qu'il escortait en échange de quelque bonne pitance, du moins était-ce ce qu'il représentait pour les marchands. Le chevalier, lourdement armé et impatient de se reposer, ne démonta pas, examinant ce qu'il voyait du haut de son palefroi. L'un des marchands un peu moins empoté que les autres se tourna vers lui : « Herr Ritter, heum, des vagabonds sont là et si vous pouviez, heum, nous libérer la place, nous, heum, serions bien arrangés, oder ? »

           Le chevalier croisa alors (bien que la lumière fût chiche en cette nuit étoilée) le regard de celui qui se tenait debout devant eux : certainement un homme mûr, à en juger par la taille et la constitution, et... un homme brave, sans aucun doute. Seul un homme particulièrement brave pouvait ainsi fixer sereinement un chevalier armé de pied en cap. Obéissant à... il ne savait trop quoi, le chevalier démonta, atterrissant lourdement sur le sol terreux, et s'approcha de l'individu. Tous deux étaient désormais face à face, à peu près de la même hauteur.

           « Qui êtes-vous ? »

           Sans comprendre pourquoi, la question lui avait échappé. Non, au contraire, il savait pourquoi : cet homme n'était pas un simple vagabond. Il n'avait pas l'étoffe d'un simple mendiant, il avait l'étoffe d'un.. d'un...

           « Un simple vagabond, Herr Ritter, désireux que tous puissent se reposer convenablement en cette nuit bénie par Sigmar. »

           Le chevalier se fit violence pour ne pas s'écarter. Il avait connu cette sensation une seule fois, une seule : lorsque, il y a bien des années, il avait côtoyé le roi Louen de Bretonnie, son illustre souverain et suzerain. Ses sens lui hurlaient qu'il pouvait mettre le genou à terre devant cet individu qu'il venait à peine de rencontrer.

           « Que se passe-t-il ? »

           Il y eut des grognements de consternation, d'agacement, presque d'imploration chez les marchands. Que se passait-il exactement ? Après une journée éprouvante où ils avaient harassé leurs chevaux pour arriver en ville avant la nuit, ils trébuchaient sur un rien, sans même pouvoir se reposer. Et voilà maintenant que leurs bienfaiteurs semblaient partis pour faire causette avec l'objet  de leur halte malvenue. Cette deuxième personne qui venait de se joindre au blabla, c'était la sœur Miranda, une prêtresse shalléenne itinérante qui s'était jointe à leur convoi au départ d'Altdorf. Comme s'il n'avaient pas déjà assez perdu de temps ! D'ailleurs, les quatre-cinq hommes de main qu'ils avaient comme escorte régulière commençaient aussi à descendre des charrettes pour comprendre ou, du moins, pour qu'on leur dise si oui ou non ils pouvaient avoir leur solde et partir boire un coup.

           Avant que les choses n'aillent encore plus loin (il n'y avait guère de doute qu'une shalléenne prendrait en pitié ces gens sans le sou), les marchands parlèrent soudain tous en même temps, s'énervant les uns contre les autres et offrant finalement à l'individu dix pistoles d'argent si seulement il acceptait de faire déguerpir tout son monde pour qu'ils puissent s'installer. Ce dernier répondit calmement qu'en donnant ces dix pistoles à ses compagnons, ils s'assureraient le salut de leurs âmes et le déchargement prompt et soigné de leur cargaison. Après tout, ils connaissaient mieux la ruine qu'eux. On entendit aux alentours des cris étranglés et des grognements étouffés puis, comme si une digue venait d'être rompue, des exclamations colorées de piété et d'agacement, les marchands accédant finalement aux vœux de l'individu et en invectivant les vagabonds ébahis afin qu'ils se mettent besogne. A la question de la solde, les mercenaires reçurent pour ordre de concourir à l'installation du convoi, sous peine de toutes sortes de menaces que les marchands pouvaient plus ou moins se permettre et avec une telle véhémence que les homme n'osèrent même pas râler de vive voix. Tout le monde semblait vouloir à tout prix oublier l'incident, et, alors que Morrslieb était déjà bien haute dans le ciel, toute la marchandise fut déchargée des tonneaux et les chevaux emmenés à la recherche d'une étable. Pendant tout ce temps, le chevalier était resté là où il avait questionné le défenseur des pauvres. Il se sentait à peine debout.

           Au bout du compte, ce fut lorsque deux feux de camp furent établis dans la ruine que quelqu'un vint l'inviter à s'asseoir : c'était la prêtresse de Shallya.

           « Hein ?! Le chevalier frémit, c'était comme si on venait de le réveiller. Euh... bien sûr, bien sûr, mille mercis, gente dame. »

           Il était censé l'appeler « ma sœur » mais cette coutume impériale lui était sortie de la tête en plus du reste. Cette dernière ne s'en offusqua point et s'en retourna à l'un des foyers, celui où se trouvait, avait-elle appris, l'homme qui avait ainsi porté la cause des plus démunis. Le chevalier bretonnien la suivit. L'autre foyer était occupé par les mercenaires, à qui l'on avait un peu de vin et une promesse d'une prime pour surveiller la précieuse cargaison durant la nuit.

           Miranda s'agenouilla auprès de l'homme à présent éclairé par les flammes et, immédiatement, versa deux larmes. Elle avait vu que l'homme était souffrant, elle avait vu que l'homme était lépreux. C'était cela qui expliquait que les autres vagabonds se tinssent à l'écart, intimidés par les mercenaires, incapables d'approcher leur bienfaiteur. Ce dernier avait le visage et les mains, toute la chair apparaissant au-delà de sa robe à capuche, recouverts de bandages. Il n'avait pas déchargé de caisses pour cette même raison. Miranda joignit les mains et se mit à prier.

           Le chevalier, lui, s'assit en face du lépreux. Il voulait et n'osait pas en même temps le regarder. Il en avait vu des choses et d'autres mais cette nuit il se sentait bouleversé. Une question ne cessait de lui tarauder l'esprit : lui qui avait le courage de guider une charge de chevaliers sur les lignes ennemies, lui qui avait eu le courage de partir en Quête et affronter les bois sauvages des Montagnes Grises, aurait-il eu le courage, lui, de se dresser ainsi face à l'infamie que représentait cette simple... ce simple et cruel exil qu'imposaient des gens plus fortunés à des gens qui l'étaient moins ? Avec honte il se l'avouait : non, car, en réalité, cette simple possibilité ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Il n'aurait pas chassé les vagabonds, ça non, mais il aurait fermé les yeux lorsque d'autres moins scrupuleux l'auraient fait à sa place. N'était-ce pas... ainsi ?

           « Messire... - le chevalier fut encore plus stupéfait par le dénominatif honorifique qu'il attribuait à cet homme sans naissance, - qui... je désire savoir votre nom. »

           L'homme, qui jusqu'à présent semblait fixer les flammes crépitantes du foyer, leva les yeux vers lui.

           « Baldwin. Puis-je connaître le votre ?

           - Baudouin de Merc... de... Baudouin de Parravon, - balbutia-t-il finalement.

           - Oh, - le chevalier de Parravon se sentit étrangement crispé en voyant son homonyme impérial tendre ses traits dans ce qui devait être un sourire caché entre les bandages. - Eh bien, voilà qui est peut-être un signe des dieux, mon ami. Le même nom par-delà les frontières... »

           Baudouin peinait articuler ses mots, ses pensées même. Lui qui avait gouverné un duché pendant des années, entretenu des banquets, harangué des fers de lance, rédigé des lettres diplomatiques, lui, lui n'arrivait pas à formuler ses phrases. Il n'en revenait pas et, curieusement, y trouvait une étrange sérénité. Il aperçut à ce moment-là la prêtresse shalléenne en train de prier, ce qui lui rappela que lui n'avait pas encore prié la Dame du Lac avant... Il n'avait pas encore prié la Dame du Lac pour la remercier de leur avoir gracieusement accordé une journée de voyage sans encombre !

           Il se tortilla sur place, sentant sur lui le regard probablement intéressé du lépreux, mais, quand il s'agenouilla enfin et jeta un discret coup d’œil dans sa direction, il vit l'homme avec les yeux clos. Dormait-il assis ? Baudouin ne savait trop et ce n'était sans doute pas le moment. Il plaça sa longue épée bâtarde devant lui contre son épaule et joignit les mains.

           Le lendemain, Baudouin se surprit en se réveillant à penser à autre chose qu'à la santé de son palefroi : il voulut d'abord s'assurer que tout ce qu'il avait vécu la veille ne tenait pas du simple rêve. Il se vit cependant auprès d'un feu éteint, au beau milieu d'un va-et-vient de gens transportant des caisses, sous un toit largement éventré, avec en face de lui la figure manifestement assoupie de l'homme qu'il avait rencontré. Il s'était endormi assis. La femme, elle, était hors de vue.

           Craignant subitement qu'il n'arrivât quelque malfortune à son compagnon (il sentit qu'il voulait l'appeler ainsi) dans la cohue ambiante, le chevalier (tout courbaturé d'avoir oublié d'ôter son armure avant de dormir) se leva avec un étirement soulageant, avant de s'approcher du lépreux. Un légère pousse à l'épaule plus tard, il ressentit cette même crispation lorsque l'homme lui sourit et se leva à son tour.

           « Eh bien, - dit-il, - il semblerait que mes sujets aient trouvé leur moyen de subsistance. »

           Baudouin s'attarda trop sur le mot « sujets » pour comprendre que l'homme parlait des vagabonds qu'il apercevait porter les mêmes caisses qu'ils avaient maniées la veille.

           « Et vous ? »

           Baudouin dut rejeter les dernières traces de sommeil pour envisager la portée de cette question aussi simple que lourde de sens. Tellement choses passeraient pour une réponse...

          « Oh, je... ma... ma quête m'a conduit céans. Je vais participer à un tournoi. Et... vous ? »

          « Je ne sais pas. »

           Baudouin résista une fois de plus à l'envie de s'incliner, sinon de reculer d'un pas. A tout autre on aurait dit qu'une telle réponse ne conduisait nulle part, mais là, il le sentait, l'homme prononçait ces paroles avec une conviction aussi douce qu'inébranlable : « Je ne sais pas, mais je sais que les dieux ne m'abandonneront pas. » Le chevalier de la Quête déglutit.

           « Puis-je... »

           Les mots moururent dans sa gorge. Il savait, non, il sentait que l'assistance qu'il allait proposer à cet homme serait probablement superflue. Pire, il sentait que son offre d'assistance n'était en réalité que sa propre envie de servir cet homme, de se faire voir par lui, se faire voir avant les autres, mais cet homme voyait tout le monde, tout le monde.

           Ce dernier, cependant, alla ramasser quelque chose qui traînait au fond de la ruine, et Baudouin se rigidifia en voyant l'objet : une longue épée, sans doute similaire à la sienne, mais dont la moitié du fer venait à manquer. Sa taille ainsi réduite devait la rendre plus simple à manier et à transporter.

           « Vous partez ?

           - Oui. »

           « Où » et « comment » étaient sans doute deux questions que le duc de Parravon était trop renseigné pour poser. Il savait désormais que cet homme était ce à quoi lui, Baudouin, aspirait : pieux (il ne l'avait guère vu prier, mais n'en doutait pas un instant), humble, défendant les faibles là où les dieux mèneraient ses pas.

           « Je prierai pour vous. »

           L'homme qui allait disparaître dans la rue sans un mot s'arrêta. Il se retourna à moitié, et Baudouin fut pris non pas de cette crispation à laquelle il s'attendait, mais d'une étrange nervosité inquiétant ses glandes lacrymales. L'homme lui adressa simplement le sourire le plus rayonnant que le chevalier pût seulement s'imaginer. Cela ne dura qu'un instant, après quoi l'homme s'en alla, sa lame brisée dissimulée dans les plis de sa longue robe.

           Baudouin ne se rappela de son palefroi que vers midi, auprès duquel lorsqu'il vint, la noble bête saluant son maître d'un coup de museau, il se voila soudain la face, et pleura à chaudes larmes.
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Kaops
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeJeu 7 Fév 2019 - 1:30

.            Alors que le soleil déclinait lentement à l’horizon au même titre que les paupières de Jonas le scribe, une nouvelle personne, relativement âgée, entra dans la Rathaus. Aussitôt, le jeune homme grimaça légèrement alors que des restes de crampes dans sa main droite se rappelaient à son bon souvenir. Vivement le moment où il pourrait enfin poser sa plume pour la soirée, pensa-t-il alors.

           Mais trêve de rêvasseries, il était temps de s’occuper du participant. Apparemment, au vu du symbole sur sa longue cape, il s’agissait d’une sorte de frère de l’ordre de… ?

           « La LOI ! … » cria brusquement le nouveau venu avant de marquer un temps sensiblement long.

           …Véréna. Définitivement. On aurait pu le deviner rien qu’aux pétillements dans ses yeux après avoir prononcé le dernier mot.

           « … Me demande de passer par vous pour m’inscrire au tournoi d’Ubersreik », continua ensuite le bonhomme.

           Mouais, celui-là en tenait une couche. Encore un. Décidément, c’était à une habitude chez certains par ici. Il sembla au scribe que le bonhomme portait une sorte d’armure sous son manteau, étrange pour un adepte de la déesse des lois. Peut-être encore plus incongru était le fait qu’une telle personne participe à un tournoi ! Mais au vu de l’énorme épée longue que le frère de Véréna avait aussi avec lui, Jonas préféra garder ses questions pour lui-même. Mieux valait ne pas prendre de risques avec un tel énergumène.

           Subitement, le scribe remarqua qu’il n’avait pas bougé depuis un bon moment et qu’il avait dévisagé le frère tout du long. Gêné par ce manquement à l’étiquette de base, Jonas baragouina une excuse avant de demander au plus vite son nom au participant.

           « Frère Großmann ! » lui répondit-on.

           Jonas s’appliqua alors à l’ajouter au registre avec les autres. Il le fit d’ailleurs avec une attention toute particulière en remarquant que le vieux bonhomme le vrillait du regard tout du long, comme pour s’assurer que l’inscription était bel et bien faite dans les règles.

           « Eh bien, heum, voilà. Vous êtes inscrit.
           — Cela semble en ordre. Bien. Que l’article 48 alinéa b veille sur vous, jeune scribe. »

           Et sur ces mots incompréhensibles, le frère Grobmann s’en alla. Laissant ainsi derrière lui un Jonas définitivement circonspect par ce qui venait de se passer.

           À peine une minute plus tard, une commotion lui arriva de l’extérieur. Il sembla au scribe que quelqu’un était en train de gronder son mécontentement à l’encontre d’un client de la taverne d’à côté. De ce qu’il comprit, l’accusé avait eu l’affront de ne pas chanter de litanies promulguant Sigmar en ces heures tardives comme le demandait la loi d’Albrecht le Dévot, édictée en 2200, etc… Le tout dura bien une dizaine de minutes avant de provoquer ce qui sonnait comme une rixe expéditive.

           Oui, définitivement, se dit Jonas, il avait bien fait de garder ses questions pour lui-même.

* * *

           Le soleil commença à se coucher, et les vigiles s’apprêtèrent à fermer les portes du bourg. C’est alors qu'un cavalier apparut à l'horizon. Il brillait de mille éclats, et il était évident au yeux des témoins qu'il était un chevalier venant tournoyer. Aussi les soldats l'attendirent-ils. Du reste, ce dernier ne mit guère de temps à rejoindre l'entrée. Le sergent l'interpella, comme l'exigeait sa fonction :

           « Halte là Mein Herr ! Pourriez-vous nous indiquez votre nom et le motif de votre venue, je vous prie ?

           —  Je suis Silvère de Castagne, noble bretonnien - répondit posément l'intéressé. - Et je me présente devant vous afin de prendre part au tournoi de votre cité, comme vous devez vous en douter.

           —  C'est ma foi fort peu surprenant - concéda le sous-officier. - Faites excuses pour les questions, c'est le règlement. Ordre du Bürgermeister.

           —  Je n'en ressens point ombrage, soyez-en assurer. Suis-je donc autorisé à passer ?

           —  Très certainement mein Herr ! »
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Gromdal
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeJeu 7 Fév 2019 - 21:43

.        Au matin suivant la fin des inscriptions, la ville d'Ubersreik était en effervescence. Des dizaines de combattants, tous plus différents les uns que les autres, se pressaient autour des multiples panneaux d'affichage ceinturant l'arène. Sur chacun d'eux étaient collés des affiches détaillant le déroulé du tournoi, ainsi que l'organisation des combats. Ceux-ci seraient organisés en plusieurs manches, chaque victoire ou chaque défaite rapportant ou retirant des points. Au bout de cinq manches, ceux dont le score dépasserait un certain nombre seraient sélectionnés pour accéder à la deuxième phase. Certains sourirent, tout en apprêtant leurs armes. On put apercevoir (et entendre) Tordimir Skvortskov hurler que ses adversaires seraient «écrabouillés comme pelisses» avec son accent si particulier. Quelques personnes entendirent une voix émettre quelque chose comme «bleh, ça va saigner». D'autres partirent sans attendre, se contentant de noter l'heure de leur passage avant de se diriger vers les gradins.

       Ceux-ci étaient immenses, et accueillirent une grande partie de la population de la ville qui se pressait en discutant gaiement des combats à venir.

       « On dit que l'un des participants est un chevalier d'Altdorf.
       - Vraiment ? Ce doit être la Reiksguard. Quelle classe.
       - En tous cas, je n'aimerais pas me retrouver face à ce gros barbu. Il fait peur.
       - Je pense que certains des preux chevaliers bretonniens parviendraient à le vaincre pourtant.
       - Des bretonniens ? On a autorisé des étrangers à participer ?
       - Mais enfin, ce tournoi est ouvert à tous. Je suis plus étonné par la présence d'une dame.
       - Oh, mon cher, ne faites donc pas l'effarouché. Les femmes peuvent apprendre les armes aussi bien que vous.
       - Et que penser de ce combattant en toge, à l'air sévère ?»
       
       Tout ce tohu-bohu se déroulait joyeusement, alors que les spectateurs prenaient place. Dans la loge d'honneur se tenait le burgmeister Von Brüner, entouré par le reste du conseil de la ville. Près de lui, bien en vue de tous, Markus Kruber somnolait sur sa chaise. Le chevalier avait passé une longue soirée à évoquer le bon vieux temps en compagnie de Saltzpyre et de nombreuses bouteilles de vin et de bière. Lorsque Von Brüner avait appris que sa 'figure de proue' allait participer au tournoi, il n'avait su quoi en penser. C'était presque naturel, et il regrettait de ne l'avoir pas lui-même envisagé, tant cela galvaniserait les gens de voir leur héros combattre devant eux. Mais à l'inverse, s'il perdait et était humilié par un étranger, qui savait comment cela pourrait se terminer...

       À l'extrémité de la loge, droit sur sa chaise comme si cette dernière n'avait pas de dossier, Ludwig Schwartzhelm observait la scène d'un œil sévère, bien que ceux qui le connaissaient savaient qu'il ne quittait pour ainsi dire jamais cette expression faciale. Son épaisse moustache blanche frémissait légèrement sous l'effet d'une petite brise matinale, mais en-dehors de ça il n'esquissait aucun mouvement. Le burgmeister se sentait quelque peu gêné d'avoir cette silhouette inquiétante si près de lui, mais le champion de l'empereur était là à la demande expresse de Karl Franz lui-même. Von Brüner se doutait que derrière cette visite de courtoisie, le choix de l'émissaire n'était pas anodin : l'empereur n'avait toujours pas confiance dans le peuple d'Ubersreik, et son champion faisait office tout autant d'observateur que de représentant officiel.

       La présence de l'austère guerrier barbu n'était que l'un des nombreux soucis du burgmeister. La préparation du tournoi avait entraîné une multitude de problèmes logistiques, et il avait dû suer sang et eau pour empêcher les charpentiers et les maçons de déclencher une émeute. Pourtant, tout semblait rentrer dans l'ordre, mais il avait encore une réunion avec des bâtisseurs dans l'après-midi.

       Une fois les gradins remplis, Von Brüner leva son épaisse carcasse de son siège, et donna un signe discret à des soldats équipés de longs cors. Aussitôt, ceux-ci soufflèrent dans leurs instruments, qui émirent une longue note grave qui fut répétée trois fois. Ce fut suffisant pour capter l'attention des gens assemblés, et le burgmeister se dirigea vers un appareil ressemblant à un entonnoir démesuré, posé à l'horizontale sur un trépied, et qui servait à amplifier le son de sa voix. Malgré tout, il savait que ce serait à peine suffisant, et lorsqu'il prit la parole ce fut presque en criant :

       « Mes amis. Nous sommes réunis en cette belle journée (le temps était pourtant nuageux) pour fêter la reconstruction de notre belle cité, ainsi que la Sonnstill. Afin de célébrer dignement ces deux occasions, ce tournoi est le moment de rappeler à tous quels grands guerriers comptent parmi les sujets de notre nation. Ces guerriers qui nous ont permis de triompher en ces temps sombres, et de célébrer comme nous le faisons. Le vainqueur de ce tournoi se verra offrir une magnifique demeure dans le quartier qui lui plaira, ainsi qu'une statue à son effigie devant la tour de Magnus. »

       Il attendit un peu que son annonce face son effet, puis reprit, galvanisé par son propre discours.

       « Ainsi, je déclare solennellement ouvert le tournoi d'Ubersreik. Vive Karl Franz, vive l'empire, et vive le peuple d'Ubersreik. Que le meilleur gagne ! »

       Le peuple applaudit à tout rompre, scandant le nom de l'empereur et beaucoup d'autres hourras. Dans les gradins, la famille Mikaelson observait tout ce cirque, applaudissant poliment. Kruber sursauta sur sa chaise, mais Schwartzhelm demeura imperturbable. Von Brüner avait espéré que le fait de dire 'vive Karl Franz' avant tout apaise les craintes du champion de l'empereur, mais si c'était le cas ce dernier n'en avait rien montré.

       Enfin, sommes toutes, tout semblait commencer sur de bons auspices. Advienne que pourra pensa-t-il en reposant son postérieur sur sa chaise. Au même moment, les annonceurs pénétraient dans l'arène pour énoncer les noms des premiers combattants.

***

       Les combats s'enchaînèrent, sans répits, pendant plusieurs jours. Il y avait de nombreux participants, qui n'eurent pas tous la chance de faire leurs cinq combats. Rapidement, l'hospice du temple de Shallya fut surchargé par des combattants ayant subi des blessures diverses et variées. On dut notamment expliquer à Victor Saltzpyre que transpercer son adversaire avec sa rapière n'était pas autorisé, et le répurgateur accepta d'un air bougon. Il y eut des surprises, comme l'incroyable agilité de la participante Nathalia Hinrichtungsherr, dont la précision des coups devint vite admirée, ou encore celle de Klaus Von Bauding, qui trouvait toujours la faille dans la garde adverse. Au final, au bout d'une semaine de combats, la première phase finit par s'achever. Treize combattants étaient encore en lice, ayant été les seuls à atteindre le nombre de victoires requises. Au grand soulagement du Bürgermeister, Markus Kruber ne fut pas éliminé, ce qui dissipa ces craintes.

       À l'aube du huitième jour, les annonceurs clamèrent haut et fort que la seconde phase allait débuter. Les participants restants seraient placés dans trois groupes, et affronteraient ainsi tous les membres de leur groupe respectif. À l'issue de cette phase, les vainqueurs de chaque groupe seraient ensuite sélectionnés pour la phase finale. La composition des groupes en question fut immédiatement présentée :

       Premier Groupe :
Klaus Von Bauding (Gilgalad)
Spoiler:
Duck Rouge (NITZILDUR)
Spoiler:
Tordimir Skvortskov (Kaops)
Spoiler:
Johannes Mikealson (Arcanide Valtek)
Spoiler:

       Second Groupe :
Baudouin (Essen)
Spoiler:
Victor Saltzpyre (Magnan XXIII)
Spoiler:
Markus Kruber (Gromdal)
Spoiler:
Darkula (vg11k)
Spoiler:

       Troisième Groupe :
Albrecht Brückner (Ludwig Schwartzhelm)
Spoiler:
Nathalia Hinrichtungsherr (Linairyth)
Spoiler:
Geralt Braum (Aeldarion)
Spoiler:
Silvère de Castagne (Lord del Insula)
Spoiler:
Frère Groβmann (Reichen von Telland)
Spoiler:
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Arcanide Valtek
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeVen 8 Fév 2019 - 1:52

Phase de groupes : premier jour.

.       Premier Groupe : Johannes Mikaelson (Arcanide Valtek) contre Tordimir Skvortskov (Kaops)

       Après avoir failli s’étrangler lui-même en essayant de prononcer correctement le nom du kislévite, comme à chaque fois depuis le début du tournoi, le crieur laissa la place aux deux participants sur l’arène.
       L’un comme l’autre se toisèrent sous les cris des spectateurs déjà bien excités. C’en était un duel qui s’annonçait imprévisible, et les paris allaient bon train, entre le noble impérial aux bottes précises et en finesse et le kislévite tout sauf fin, mais dont les coups avaient envoyé ses adversaires entre les mains des prêtresses de Shallya presque en plusieurs morceaux.

       Johannes s’avança lentement vers Tordimir.

       « Toi va finir en viande pour mon cheval. » dit platement le kislévite en soulevant sa gigantesque hache.

       Le vampire leva un sourcil circonspect, sans rien dire.

       « Cheval du Kislev bien aimer la viande de faibles.
       — Attention à ne pas finir dévoré... »

       Quelques instants plus tard, le visage du kislévite se tordait de rage, et il poussa un grondement sortant comme du tréfonds des enfers. Il venait visiblement de comprendre ce qu’avait dit Johannes.  Ce dernier profita de ce moment de confusion pour prendre l’avantage : dégainant comme l’éclair, il écarta d’un coup la hache de son ennemi, frappa rapidement et précisément, faisant gicler le sang ! (3T, 2B, 0Svg, -2PV!)

       Tordimir vit rouge. Littéralement. Ce petit vermisseau venait de lui entailler le front !
       « RAAAAAAAH !!! » fut tout ce qu’il trouva à dire, ou plutôt à hurler, mais sa hache s’écrasa sur le sol plutôt que sur la tête de son impudent adversaire. (0T)

       Johannes regarda l’espace d’un instant la hache enfoncée dans le sable de l’arène : il avait clairement senti la secousse dans le sol, lorsque le kislévite avait frappé. Mieux valait en finir, et vite.

       Tordimir tentait de dégager son arme lorsqu’une vive douleur lui transperça la jambe, le forçant à ployer le genou. La lame froide de son adversaire vint s’appuyer contre son menton.
       « Je serais vous, j’éviterais de monter à cheval dans les prochains jours. » lui glissa Johannes.
       Tordimir grimaça un sourire. Il avait beau avoir l’air frêle, ce petit impérial savait y faire !
       (2T, 2B, 1Svg, -1PV!)


       Deuxième Groupe : Markus Kruber (Gromdal) contre Darkula (vg11k)

       Après avoir été annoncé, ce fut sous une foultitude d’applaudissements chaleureux que Markus Kruber entra dans l’arène. L’impérial fit quelques gestes simples pour remercier son public déchainé, mais on sentait que ce genre de mondanités n’étaient pas dans ses habitudes. Ah, il était bien loin le temps de son service militaire et des déploiements loin de tout…

       En se mettant en place, Markus remarqua que son opposant était arrivé lui aussi. Ce dernier répondait aussi à la foule, mais le spectacle n’était pas vraiment du même acabit. En effet, alors qu’on le huait – il s’opposait au héros d’Ubersreik après tout – Darkula répondait frénétiquement en faisant des grimaces ridicules et en criant des malédictions étranges comme « Les chaussettes de la terreur viendront hanter tes cauchemaaaars ! ». Autant dire que l’effet recherché, quel qu’il était, n’était pas forcément au rendez-vous. Même Kruber devait s’empêcher de pouffer de rire.

       Les deux participants étant face à face – enfin presque, Darkula continuait à invectiver un marchand qui l’avait regardé de travers – le signal annonçant le début des hostilités sonna.

       Souhaitant en finir au plus vite avec cet hurluberlu ridicule, Kruber partit tel un boulet de canon, bouclier en avant. Darkula, lui, semblait toujours occupé par sa tirade.

       Mais quel idiot, grogna Markus pour lui-même quelques secondes avant l’impact.

       Le choc fut, sans surprise, brutal et le chevalier impérial décolla son adversaire du sol de l’arène (Kruber : 1T 1B -1PV!). Néanmoins, à la surprise générale, Darkula ne sembla pas plus gêné par l’évènement et se rattrapa après une pirouette hasardeuse mais efficace.

       « Bleh ! lança ce dernier. Tu aurais pu attendre que je finisse ma terriiiible malédiction ! Tiens, tu vas t’la prendre alors ! »

       Sans autre forme de procès, le vampire fit voler son épée longue dans un éclat fulgurant vers un Kruber désemparé. Le coup du bouclier avait toujours marché d’habitude… (Darkula : 3T 3B, -3PV!!!). Sonné par la violence inouïe du coup, que l’impérial avait reçu en pleine tête, Markus s’effondra aussi sec en avant après deux-trois pas peu assurés.
   
       Du côté de Darkula en revanche, c’était l’euphorie. Le public s’était tu en l’espace d’un instant et maintenant on le dévisageait même avec crainte. Comme quoi, les malédictions, ça marchait toujours aussi bien.


      Troisième Groupe : Silvère de Castagne (Lord del Insula) contre Frère Groβmann (Reichen von Telland)

       Les deux combattants suivants firent leur entrée dans l’arène alors que leurs noms étaient annoncés. Engoncé dans son armure, sa cape blanche claquant au vent, Silvère détailla son adversaire, de pied en cap. L’homme qui lui faisait face avait la mine sévère, et une réputation d’inflexibilité acquise au cours du tournoi alors que ses adversaires étaient blessés, parfois grièvement, par son immense épée. Silvère, cependant, n’était guère impressionné, ayant affronté nombre d’ennemis effrayants au cours de sa vie de chevalier (test de peur annulé). Frère Groβmann dégaina l’arme en question, sur laquelle était inscrit « GESETZ » – la Loi – en lettres gothiques.

      « Vous semblez être un preux chevalier mon garçon, commença-t-il. Mais je me demande si vous avez un permis de port d’armes pour cette épée.

      - En Bretonnie, être chevalier suffit à avoir ce droit.

      - Mais vous n’êtes pas chez-vous. En garde ! »

      Groβmann s’élança, l’épée levée bien haut, et l’abattit sur Silvère qui ne put esquiver à temps. Il leva son bouclier, mais la puissance du coup se répercuta dans son corps et lui démit presque l’épaule (Grobmann : 3T 3B 1Invu 2PV). Saisissant sa chance, il pivota sur lui-même et porta un coup circulaire. Son adversaire, emporté par son élan, ne vit l’attaque que trop tard, et celle-ci lui entailla le front alors qu’il reculait. Pire, la lame du chevalier s’était soudainement enflammée, et il ressentait la brûlure qu’il ressentit lui fit serrer les dents (Silvère : 4T, une touche annulée, 3B 1Armure 2PV).

      « Par le code pénal ! » Rugit Groβmann, dont les yeux révulsés semblaient lancer des éclairs. Il se lança dans un enchaînement d’attaques rageuses, portées avec une rapidité surprenante. Silvère se sentit complètement dépassé par l’escrime de l’ecclésiastique. Après quelques tentatives de parades maladroites, son bouclier fut écarté par un assaut violent et il vit la lame de son adversaire à un millimètre de son cou. Le combat était terminé (Groβmann : 3T 3B 3PV. Silvère : 1T 0B).


       Troisième Groupe : Nathalia Hinrichtungsherr (Linairyth) contre Albrecht Brückner (Ludwig Schwartzhelm)

       La foule applaudit les participants suivants lors de leur entrée, et pour certains les sifflèrent. Ou plutôt la sifflèrent. Les charmes de la gracieuse et sybilline Nathalia n’avaient laissé personne indifférent depuis le début du tournoi et, si ses prouesses martiales d’une constance implacable avaient réduit au silence beaucoup de rustres personnages des tribunes, il en restait toujours pour essayer de se faire remarquer à ses yeux. Ce qu’elle ne leur accordait d’ailleurs jamais.

       Albrecht Brückner n’était pas de ces gens là, et il lui adressa un salut cordial à son entrée dans l’arène, qu’elle ne renvoya pas.

       « Vous m’excuserez si je dois vous blesser, Frau Hinrichtunsherr, mais ainsi va un tournoi. » lui dit-il en dégainant son arme.

       Il s’attendait à une réponse, fut-elle concise, mais il fut surpris : la jeune dame dégaina sa propre arme sans rien dire. Même, il crut voir un fin sourire se dessiner sur ses lèvres.

       Eh bien, si vous le prenez comme ça… murmura-t-il à lui même.

       Et il s’élança ! Si vite que la plupart des spectateurs ne purent même pas suivre le mouvement. Nathalia elle-même fut prise de court : comment un humain pouvait-il se déplacer aussi vite ? Elle para autant qu’elle put, mais sentit tout de même la lame mordre profondément dans ses côtes. (2T, 2B, 1Invu, -1PV!) La douleur ne l’empêcha cependant pas de riposter, aussitôt. (2T, 1, -1PV!)

       Albrecht grimaça, surpris. L’espace d’un instant leurs regards se croisèrent, et il fut étonné de la froideur qui se lisait dans les yeux de la jeune dame. Il remarqua aussi son épée se lever : elle préparait un deuxième assaut.

       L’impérial essaya de prendre son avdersaire de vitesse, mais ce fut comme si elle s’y attendait : au moment même où il se fendait, une pluie de coups s’abattit sur lui. (Albrecht : 1T, 1T, 1Invu. Nathalia : 5T, 5B, -5PV !!!)

       Sous les yeux ébahis de l’assistance, le grand maître des Chevaliers de l’Ordre du Griffon s’effondra sur le sol, sans connaissance. Sous les lamentations des prêtresses de Shallya, on l’évacua prestement devant Nathalia qui se tenait le flanc, le visage impassible. Si on l’applaudit, presque timidement, à sa sortie, personne n’osa la siffler cette fois.


Dernière édition par Arcanide Valtek le Dim 10 Fév 2019 - 1:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeSam 9 Fév 2019 - 2:52

Phase de groupes : deuxième jour.


           Premier groupe : Klaus Von Bauding (Gilgalad) contre le Duck Rouge (NITZILDUR)

           Les premières lueurs du matin éclairaient l'arène alors que les crieurs annonçaient le premier combat de ce neuvième jour du tournoi. Engoncé dans son épaisse armure, Klaus Von Bauding entra dans l'arène en entendant son nom, la main posée sur le fourreau de son épée. Il avait pour l'instant fait son chemin au cours des autres duels grâce à son habileté et sa vivacité, et ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Face à lui, il voyait arriver un chevalier bretonnien au tabard rouge vif, dont le heaume portait l'effigie d'un palmipède au plumage blanc. Serait-ce un canard, se demanda l'ancien général d'armée, ou bien autre chose ? Quoi qu'il en était, il savait que Reynald Duck le rouge, son adversaire du jour, avait une réputation de combattant furieux.

           Le signal fut donné, et Klaus ne perdit pas un instant. Il dégaina son arme et fonça sur son adversaire en l'invectivant :

           « Eh toi, la face de canard. Tu vas finir en magret ! »

           Le bretonnien fut pris de cours, mais parvint tout de même à lever son bouclier à temps alors qu'un éclair de lumière intense repoussait un second coup (Klaus : 3T dont une touche annulée 1B 1Invu)

           Le chevalier, jusque-là imperturbable, se mit soudain à hurler vers Klaus :

           « C'est un cygne, pas un canard ! »

           De rage, il leva à son tour son épée et attaqua furieusement l'impérial qui fut bien en peine de parer quelques coups. D'une attaque précise, Duck le rouge finit par l'atteindre entre les jointures de son armure, ce qui lui fit ressentir une vive douleur (Duck Rouge : 4T 2B 2PV).

           Décidant de presser son avantage, le chevalier continua ses attaques de taille et d'estoc. Cependant, Klaus s'était aperçu de sa tactique consistant à viser quelques points en particulier de son armure, et bloqua efficacement cet assaut (Duck Rouge : 3T 3B 3Svg).

           « Cette attaque ne casse pas trois pattes à un canard !» Dit-il en ripostant. La garde du bretonnien était grande ouverte, mais un nouvel éclair de lumière dévia ses attaques au dernier moment (Klaus : 2T 2B 2Invu).

           « La dame du Lac me protège de vos coups, malandrin. Tâtez-donc des miens !» Mais malgré toute sa hargne, Duck le rouge se révéla à nouveau incapable de trouver la faille dans l'armure adverse (Duck Rouge : 2T 1B 1Svg).

           Klaus sourit sous son heaume. Son adversaire semblait commencer à fatiguer. Il profita d'un instant où le chevalier semblait reprendre son souffle pour porter à son tour une attaque fulgurante. Celle-ci fut dirigée droit vers l'interstice entre le heaume et la collerette de maille. Cependant, à nouveau, un éclair de lumière vint dévier le coup. Celui-ci fut porté avec tant de puissance que Duck le rouge fut tout de même déséquilibré, et tomba à la renverse (Klaus : 4T 4B 3Invu 1PV). Fichue dame du Lac, enragea Klaus, sans elle j'aurais gagné depuis longtemps.

           « Eh bien mon cher Reynald, se moqua encore l'impérial alors que l'autre se relevait, vous semblez avoir tout du canard boiteux. »

           Il n'eut pas le temps d'en dire plus. Le chevalier à l'effigie aviaire se jeta sur lui en beuglant. Les coups s'enchaînèrent.

           « JE NE SUIS PAS UN CANARD ! »

           Klaus restait pourtant sur la défensive (Duck Rouge : 3T 2B 2Svg), sa tactique étant de provoquer son adversaire pour le pousser à la faute. Il finit par voir une nouvelle opportunité d'en finir, mais son assaut fut une nouvelle fois réduit à peau de chagrin par la dame (Klaus : 4T 2B 1Invu 1PV). Mais Duck le rouge fatiguait, et n'arrivait plus à mener des attaques correctes. Ses coups s'écrasaient l'un après l'autre sur l'épaisse armure de plaques de Von Bauding (Duck Rouge : 4T 2B 2Svg).

           La dame, la dame, il y en a marre ! Klaus décida donc de changer de tactique, et à la place de cibler la partie supérieure du bretonnien, il décida de viser les jambes. Son attaque, passant outre la garde de Duck le rouge, fit trébucher ce dernier qui se retrouva au sol, désarmé et vaincu (Klaus : 3T 1B 1PV !).

           «Herr ritter, vous semblez être comme une poule qui a couvé des canards. »

          Deuxième groupe : Baudouin de Parravon (Essen) contre Victor Saltzpyre (MagnanXXIII)

          La foule applaudit chaleureusement les deux participants suivants : l’un était un valeureux chevalier, fort humble pour un bretonnien, ce qui lui avait gagné les faveurs de nombreux spectateurs. De l’autre côté, s’il était certes répurgateur, Saltzpyre était aussi l’un des héros de la défense d’Ubersreik, et on l’applaudissait lui aussi de bon coeur… mais non sans une certaine hésitation à chaque fois.

          « En garde, par Sigmar ! s’exclama Victor, adressant un austère salut de sa rapière à Baudouin
          — Que la Dame veille sur ce duel. » lui répondit le chevalier d’une voix douce, renvoyant son salut.

          Les courtoisies échangées, les deux combattants s’élancèrent l’un contre l’autre : Saltzpyre, avec sa fine rapière, avait le bénéfice de l’agilité et en profita pour verser le premier sang ! (1T, 1B, -1PV!) Sentant une vive douleur dans son avant bras, Baudouin fut incapable de riposter correctement. (1T, 1B, 1Invu). Il eut tout de fois assez de bon sens pour éviter un coup de pistolet qui ricocha sur la plaque d’armure de son épaule. (Pistolet de Saltzpyre : 1T, 0B)
          Saltzpyre tenta une seconde botte, mais cette fois Baudoin l’attendait, et bloqua ses coups tout en les renvoyant férocement, mais c’était comme si le répurgateur ignorait ses blessures. (Saltzpyre : 1T, 0B. Baudoin : 3T, 3B, 2Invus, -1PV !)

          Ce dernier fut toutefois moins prompt à dégainer un second pistolet : le chevalier lui fit perdre l’équilibre d’un coup d’épaule, et le coup partit dans les airs… Il y eut quelques cris venant de l’audience, mais la balle siffla au dessus des tribunes. (Pistolet de Saltzpyre : 0T)

          « Par le Sceau d’Argent ! »
          Serrant les dents, Saltzpyre enchaîna les bottes les unes après les autres, si rapidement que le chevalier ne fut sauvé que par son armure. (3T, 2B, 1Invu, -1PV)

          Ce dernier vit le moment pour frapper lorsque le pistolet se levait à nouveau. C’était ce moment ou jamais. Il adressa une pensée à la Dame, et frappa, l’esprit clair et le regard aussi aiguisé que son épée. Si le répurgateur évita les deux premiers coups, le troisième écarta le pistolet (pistolet de Saltzpyre : 0T), et un quatrième fit voler la rapière dans les airs. (4T, 4B, 2Invu, -2PV!)

          Désarmé, Saltzpyre sentit la pointe de l’épée de Baudouin contre sa pomme d’Adam. Les dents serrées, il admit sa défaite. Après tout, il avait été battu en bonne et due forme. Les prêtresses de Shallya s’avancèrent pour soigner les combattants, mais il n’y avait que des blessures légères. Répurgateur comme chevalier sortirent sous les applaudissement de la foule impressionnée par ce beau et courtois duel digne des meilleurs récits.

          Troisième groupe : Nathalia Hinrichtungsherr (Lynairyth) contre Frère Großmann (Reichen von Telland)


          L’effervescence de la foule après le duel précédent était toujours palpable. Et l’entrée de la dame Hinrichtungsherr contribua nettement à maintenir l’agitation à son haut niveau, certains spectateurs n’ayant pas encore saisi qu’ils n’avaient aucune chance… L’espoir faisait vivre soi-disant.

          De l’autre côté de l’arène, le frère Großmann s’était déjà mis en position avec une rigueur presque religieuse. Tout devait être fait dans les règles après tout. Ayant placé sa longue épée devant lui, il murmurait alors tout bas ce qui, de loin, sonnait comme une litanie mais qui était en vérité un procès-verbal contre l’ébriété sur la voie publique.

          Lorsque le signal retentit, les deux combattants s’élancèrent sans autre forme de procès. Großmann, comme tant d’autres, avait entendu parler de son adversaire du jour, et il n’allait pas lui faire de cadeau, femme ou non ! Nathalia, elle, se contenta de son sempiternel sourire énigmatique.

          Au moment de l’impact cependant, un cri surpuissant retentit ! C’était le frère Großmann qui s’était arrêté dans sa course, les bras tendus, et qui s’époumonait comme un forcené :

          « PAR LE SAINT PROCÈS ! Que le jugement soit rendu !! »

          Surprise par cette manœuvre pour le moins incongrue, Natalia vit sa course devenir hésitante (Nathalia : 1T annulée). Forcément, Großmann en profita et, pensant à une aubaine juridique (c’était l’équivalent de divin pour lui), balança son arme vers la vampiresse (Großmann : 1T 1B -1PV !). Les réflexes surprenants de Nathalia jouèrent à nouveau et lui évitèrent ainsi de finir coupée en deux. Mais cette fois, on ne lisait plus le moindre étonnement dans son regard, seulement de la colère sourde et une idée maintenance précise derrière la tête.

          Ainsi, alors que Großmann se préparait à balancer son revers, la vampiresse attendit tranquillement la lame du code pénal. Quand cette dernière arriva avec l’absence relative de subtilité qui caractérisait son porteur, la dame se baissa subitement et fit glisser l’épée longue sur la sienne avec une aisance stupéfiante. L’instant d’après Natalia faisait remonter son arme vers le flanc de son adversaire, le transperçant violemment (Großmann : 3T 3B 2Invu -1PV ! / Nathalia : 3T 3B -3PV !).

          « Argl, objection… votre hon… » grogna Großmann avec peine avant de s’effondrer, rendu inconscient par la douleur.

          Natalia, elle, avait retrouvé son sourire.

          Troisième groupe : Geralt Braum (Aeldarion) contre Silvère de Castagne (Lord del Insula)

         Une fois le ballet des brancardiers et autres prêtresses de Shallya terminé, l’arène fut laissée à nouveau au soin de deux nouveaux participants.

         En l’occurrence, il s’agissait de Silvère de Castagne, dont l’épaule blessée avait été rapidement soignée, et de Geralt Braum, un chevalier du Soleil Flamboyant qui avait démontré lors des phases éliminatoires que son ordre savait toujours produire de fiers combattants.

         Les deux hommes se toisèrent respectueusement un moment, tout en tentant de trouver un angle d’attaque intéressant avant le début des hostilités. Après tout, quoi qu’en dise le code d’honneur des deux chevaliers, il s’agissait d’un tournoi, pas d’une rencontre de courtoisie.

         De son côté, Geralt trouva la cape de Silvère anormalement brillante, mais peut-être cela était-ce normal chez un de ces bretonniens bénis. Silvère, lui, s’intéressa de près à l’arme de l’impérial, ignorant par la même occasion son armure qui suscitait pourtant quelques émois parmi les spectateurs semblait-il (Silvère : Immunité à la peur).

         Enfin, comme pour mettre fin au statu quo, le signal fut donné et les deux hommes s’élancèrent comme un seul. Dans les gradins, des paris pris quelques instants plus tôt firent monter les voix : « Le graal contre le soleil ! Sigmar contre la Dame ! » reprenait-on en divers endroits avec ferveur. Mais ces invectives, les deux hommes les ignorèrent. Seul leur duel dans l’honneur comptait.

         Le premier échange se voulut presque simple, quelques passes pour tester l’acier de son opposant, mais Geralt sut profiter d’une faille et lança une pique sur le bras droit de Silvère, ouvrant par la même occasion les hostilités (Silvère : 3T 0B / Geralt : 5T 2B 1Invu -1PV !).

         Le chevalier du graal grimaça brièvement. Non pas à cause de l’éraflure à son bras qui ne le gênait pas plus que cela, mais plutôt parce qu’il avait laissé passer cette touche. Un homme de sa stature ne devrait pas se laisser avoir de la sorte !

         Alors, comme mû par la grâce de sa divinité, Silvère passa la garde de son adversaire avec une botte de maître et asséna une taille au genou de l’impérial (Silvère : 3T 1B -1PV !). Néanmoins, si Geralt grogna devant cette blessure qui mettait en danger ses appuis, lui non plus ne comptait pas se laisser ralentir ! Puisant dans sa détermination pour ignorer la vive douleur dans son articulation, ne serait-ce qu’un court instant, le chevalier du soleil répliqua avec un estoc qui trompa la garde de Silvère qui s’imaginait déjà avoir affaire à un éclopé (Geralt : 5T 2B -2PV !). La pointe de la lame ripa sèchement sur la cotte de maille du bretonnien, mais sans plus. Silvère savait que s’il l’avait souhaité, Geralt aurait bien pu l’embrocher et il se déclara donc vaincu.

         Tandis que la fin du combat était annoncée en même temps que la vainqueur, les deux guerriers relâchèrent leurs poses martiales pour se serrer la main un court instant. Le duel étant terminée, la courtoisie reprenait enfin ses droits.


Dernière édition par Arcanide Valtek le Dim 10 Fév 2019 - 1:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeDim 10 Fév 2019 - 1:47

Phases de groupes : Troisième jour


       Premier groupe : Klaus Von Bauding (Gilgalad) contre Johannes Mikaelsson (Arcanide Valtek)

       Cette journée commençait avec une floppée de paris endiablés : personne ne semblait pouvoir départager les deux combattants du duel à venir, tant ils se ressemblaient l’un et l’autre par leur (presque) mortelle précision.

       Dans l’arène, Johannes plissa des yeux, face à Klaus lui adressant un sobre salut militaire. Cet impérial avait beau être redoutable, il comptait bien le faire ployer.

       Le vampire chargea le général, l’épée dressée… et fut pris de vitesse. Avant même qu’il puisse frapper, il sentit l’acier impérial le mordre en plusieurs endroits. (Klaus : 5T, 4B, 1svg, 1Invu, -2PV !) Mais Johannes refusa de ployer et, serrant les dents, renvoya coup pour coup : par le sang, lui aussi savait viser entre les plaques des armures ! Sous les cris de stupeurs de la foule, ce fut au tour de Klaus de reculer en se tenant les côtes, le sang coulant sur l’acier brillant de son armure.  (Johannes : 4T, 4B, 2Svg, -2PV!!)

       C’était là une douleur que le vampire n’avait pas ressentie depuis un moment, et surtout pas depuis le début du tournoi. Pour un simple humain, c’était un adversaire coriace… mais il allait vaincre ! Il s’élança à nouveau, écarta l’épée de l’impérial et frappa, visant la tête. Mais il reçut lui-même un coup terrible, et un voile noir descendit sur ses yeux.

       L’assemblée s’était tue. Tout s’était passé en un instant : le coup d’épée de Johannes aurait dû sérieusement blesser Klaus à la tête, mais avait au contraire ricoché sur le casque du général, l’envoyant voler à travers l’arène, révélant le visage buriné de l’impérial. Ce dernier avait riposté avec les moyens du bord : son épée écartée, c’était son poing ganté qui avait percuté de plein fouet la tempe de son adversaire. Johannes chu à même le sol, complètement sonné. Lorsque sa vision revint à lui, l’arme de Klaus était pointée, presque nonchalamment sur son torse.  
       (Johannes : 4T, 4B, 2Svg, 2Invu!!! Klaus : 4T, 2B, 1Invu, -1PV !)

       Un goût un peu amer dans la bouche, le vampire s’avoua vaincu, et se releva en titubant, repoussant sans ménagement les prêtresses de Shallya qui s’apprêtaient à l’aider. Les deux combattants sortirent sous un tonnerre d’applaudissements venant des tribunes, impressionné par la passe d’arme qui venait d’avoir lieu sous leurs yeux.


       Deuxième Groupe : Baudouin de Parravon (Essen) contre Darkula (vg11k)

       Les deux participants suivants furent accueillis de manière fort différente l’un de l’autre. Baudouin avait gagné le respect des spectateurs au cours de ses précédents combats, et ce par son humilité et son respect de ses adversaires. Il entra dans l’arène la tête courbée, récitant une prière à la dame.

       Darkula, en revanche, était fort mal perçu. L’autoproclamé « loup de la terrible et mortelle mort » ne cessait de se ridiculiser de façon peu orthodoxe, en se glorifiant à tout bout de champ. Et sa face d’albâtre, toujours grimaçante, combinée à sa cape noire de carnaval, lui donnaient un côté malaisant. Malgré cela, un groupe de jeunes gens assis au premier rang l’acclamèrent avec force cris de joie. Tous s’étaient peinturluré la figure en blanc tout en entourant leurs yeux de noir, et avaient même mis des capes noires. « Bleh, défonce-les tous ! Darkula, Darkula, Darkula ! » L’intéressé n’y faisait guère attention, car le reste de l’auditoire avait lancé des « Booooooouuuuuuh ! » dès son entrée. Il s’était alors mis en devoir de leur répondre un par un.

       « Eh ! lança Baudouin. Je suis votre adversaire, pas eux !

       Mais l’autre le rembarra promptement.

       - Je m’occuperai de toi dans un instant. Pour l’instant, je dois lancer des malédictions à ces idiots ! Bleh ! »

       Les organisateurs n’avaient manifestement rien à faire des préoccupations de Darkula, car le signal du combat retentit alors qu’il était en train de prononcer une énième diatribe insultante.
       Baudouin, se disant qu’il ne pouvait décemment attaquer un homme qui ne s’occupait pas de lui, s’approcha lentement, espérant attirer l’attention de son adversaire.

       « Je vous somme de laisser ces bonnes gens tranquille. Vous n’avez pas à les provoquer ainsi !

       Cette fois, cela eu l’effet escompté, et le visage grimaçant de Darkula se tourna vers lui.

       - Tu l’auras cherché, bleh. Tu vas voir ce qu’il en coûte de m’interrompre ! »

       Et en un éclair, il se rua sur Baudouin en souriant d’un air démentiel. L’ancien Duc se dépêcha de lever son arme tout en armant une frappe, mais c’était déjà trop tard. L’arme de Darkula, une longue et lourde épée, atteignit son bras gauche alors qu’il n’était pas tout-à-fait prêt. Sa propre attaque mordit le flanc de son adversaire, mais il se sentit projeté à terre sous la force du coup reçu. Un coup de pied vint écarter son épée de ses doigts, et une voix susurra à ses oreilles.

           « On n’interrompt pas le loup de la terrible et mortelle mort sans conséquences, bleh. »

           Par la suite, Darkula reprit ses invectives en direction du public, qui le huait de plus belle. Il fallut que les crieurs lui indiquent qu’il n’avait plus rien à faire ici pour qu’il s’en aille. (Baudouin : 1T 1B 1PV, Darkula : 3T 3B 3PV).



          Troisième Groupe : Silvère de Castagne (Lord del Insula) contre Nathalia Hinrichtungsherr (Linairyth)

          Alors que les participants du match précédent venaient de quitter l’arène, les crieurs annoncèrent l’entrée de celle qui était depuis longtemps devenu l’une des mascottes de ce tournoi. Sans un seul regard pour ses nombreux admirateurs (ce qui en soit était impressionnant, car il y en avait beaucoup), Nathalia Hinrichtungsherr marcha calmement vers son adversaire. Ce dernier, en bon chevalier empreint de galanterie toute bretonnienne, ne pouvait s’empêcher de se dire qu’à cet instant, il ne pouvait se permettre de retenir son bras face à une dame. C’est donc tout à fait résolu que Silvère de Castagne dégaina son arme et se présenta face à Nathalia.

          À l’instant même où le signal de départ résonna, tous deux s’élancèrent l’un vers l’autre avec une rapidité époustouflante. Quelques secondes plus tard, il y eu une lumière orangée, suivie d’un cri et d’un éclair d’une autre lumière, de couleur blanche. « Oooooh » fit la foule, impressionnée par le spectacle. Les deux adversaires reculèrent après ce premier assaut. L’épée de Silvère s’était enflammée, et Nathalia, surprise, avait été sévèrement touchée à l’abdomen, d’autant que, elle le savait, sa nature vampirique la rendait particulièrement sensible aux flammes (Silvère : 3T 3B 1Invu 2PV). De son côté, le chevalier reconnaissait l’habileté de la dame, car même s’il y avait mis toutes ses forces, elle avait réussi à esquiver une partie de ses coups, et même à riposter en retour (Nathalia : 3T 2B 1Invu 1PV).

          Tous deux raffermirent leur prise sur leurs armes, et repartirent à l’assaut. Silvère, faisant jouer sa taille et son expérience, parvint à toucher Nathalia à l’épaule. Mais au même moment une vive douleur lui transperça la jambe gauche : la dame venait d’y planter son arme. (Silvère : 2T 2B 2PV, Nathalia : 4T 3B 3PV). L’un comme l’autre étaient sévèrement touchés, et on craint un instant qu’ils ne s’effondrent dans le sable. Mais non ! Par la grâce de la dame, pensa le chevalier de Castagne, mon honneur me défend de perdre ainsi ! Et la foule poussa une nouvelle exclamation alors qu’il se redressait. En face de lui, dame Hinrichtungsherr semblait ignorer totalement la douleur, et restait stoïquement debout.

          (Les deux combattants reviennent à 1PV)

          Le combat reprit, mais avec moins de fougue. De plus, leur visible détermination n’enlevait pas les blessures dont ils souffraient. Silvère fut incapable de bloquer une attaque fulgurante, dirigée vers sa tête. Un éclair de lumière blanche dévia légèrement le coup, mais il en fut sonné (Nathalia : 3T 2B 1Invu 1PV). Il profita cependant de la surprise que causa l’intervention de la dame du Lac à Nathalia pour lui asséner un coup de bouclier, qui l’atteignit en pleine figure, ravageant une partie de son maquillage et la faisant saigner du nez (Silvère : 2T 1B 1PV). À cet instant, il y eut un autre moment de flottement, mais les coups et les blessures semblaient plus augmenter la combativité des deux belligérants qu’autre-chose.

          (Les deux combattants reviennent à 1PV)

          Nathalia, soudain enragée de voir ainsi son beau visage ravagé par ce rustre, changea complètement d’attitude. Elle poussa un hurlement de rage, et se lança droit sur Silvère, qui fut pris de court par la férocité de l’assaut. Mais à l’instant où il voyait sa fin arriver, la dame du Lac en décida autrement. Il fut soudain entouré d’un halo de lumière qui repoussa son adversaire avec une telle violence qu’elle fut projetée en arrière (Nathalia : 3T 3B 3Invu). Reprenant ses esprits, le chevalier de Castagne ne perdit pas un instant, et porta sans pitié des coups précis. Le premier atteignit violemment l’arme de Nathalia, qui fut instantanément désarmée, et le deuxième l’atteignit à la tête, du plat de la lame, ce qui assomma la ‘jeune’ femme (Silvère : 4T 4B 2Invu 2PV).


         Troisième groupe : Albrecht Brückner (Ludwig Schwarzhelm) contre Geralt Braum (Aeldarion )

         Les combats s’enchainant selon une mécanique d'organisation bien huilée, Albrecht et Geralt trouvèrent bien vite de quoi s’occuper en cette journée.

         A peine s’étaient-ils mis face à face que l’on pouvait déjà sentir la tension dans l’air. Les ordres de chevalerie de l’Empire se vouaient une certaine jalousie les uns envers les autres après tout. Ainsi, les deux chevaliers, de l’ordre du soleil flamboyant pour l’un et du griffon pour l’autre, avaient des choses à prouver et ils allaient faire parler l’épée pour y parvenir. Il en allait de l’image de leurs ordres après tout.

         Une fois le signal donné, les deux impériaux chargèrent sans plus attendre, leurs fidèles épées au clair. Albrecht étant le plus expérimenté des deux, il laissa parler sa sagesse en portant un premier coup qui se révéla dévastateur pour l’épaule de son opposant. (Albrecht : Test de peur réussi, 2T, 2B, -2PV !) La lame du grand-maître passa au travers de l’armure noire de Geralt comme s’il s’agissait de papier et un cri de douleur retentit aussitôt. Les dents serrées, le chevalier du soleil flamboyant tenta bien de répliquer d’un coup de pommeau au visage, mais la manœuvre visait surtout à éloigner son adversaire bien entreprenant. (Geralt : 4T, 1B, 0 Svg, -1PV !)

         Dans la foule, quelques commentaires admiratifs commençaient à fuser devant tant de prouesses martiales, mais cela relevait plus du chauvinisme qu’autre chose. Il en fallait bien de temps en temps. Et au fond, Albrecht prenait grand plaisir à entendre ces derniers. Son ordre allait bientôt connaître la gloire qu’il méritait !

         Geralt, sévèrement blessé, se tint l’épaule en grimaçant un instant. Au vu de sa blessure, il allait devoir terminer le combat aussi rapidement que possible avant de sombrer dans l’inconscience… Alors autant donner le tout pour le tout. Le jeune homme tonna une litanie guerrière en fondant sur le grand-maître, mais son coup fut dévié par l’armure de son opposant. (Geralt : 4T, 1B, 1SVG ). La fatigue commençait déjà à se faire sentir…

         C’est alors qu’un spectateur inconscient lança un « C’est presque aussi beau qu’à la Reiksguard ». L’ouïe perçante d’Albrecht le perçut et le chevalier de l’ordre du Griffon donna l’impression qu’il allait exploser sur place. Braquant temporairement sa vision vers le public, il foudroya les tribunes du regard avant de répliquer contre son adversaire avec une taille terrible qui pulvérisa ce qui restait de défense chez son adversaire (Albrecht : Test de peur réussi, 2T, 2B, -2PV). Encore une fois, l’armure de Geralt fut transpercée sans effort et, la douleur étant maintenant trop forte, il s’effondra aussi sec sur le sol de l’arène.

         Albrecht, toujours aussi furibard, se tourna alors vers les tribunes et hurla :

         « Pour votre gouverne, c’est BIEN plus beau qu’à la Reiksguard ! »

         Et il s’en alla en ruminant sa colère contre l’ordre honni, laissant Geralt aux mains des prêtresses de Shallya qui avaient accouru dès la fin du duel.
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeMar 12 Fév 2019 - 23:36

Les Affrontements Festifs d'Ubersreik 1332913676 - Intermèdes, première partie -  Les Affrontements Festifs d'Ubersreik 1428225354


.       Le crépuscule tomba, et le grand maître de l'ordre du griffon était satisfait de sa journée.
Prouver sa supériorité martiale face à un autre ordre de chevalerie que le sien avait de quoi remonter le moral.

      Outre sa défaite face à Frau Hinrichtungsherr qui lui restait encore en travers de la gorge - certains parlaient même plutôt de correction à ce stade-là - Albrecht était confiant pour les combats à venir.

      « Ce n'est pas étonnant que la Reiksguard n’ait pas été représentée au tournoi ! » beugla-t-il dans l'unique brasserie de la ville dans laquelle il avait pris place quelques dizaines de minutes plus tôt. « Certains de leurs chevaliers ont peur de leur propre destrier ! Ce sont d'ailleurs ces derniers qui font tout le travail... MAUVIETTES ! »

      Peu de personnes prêtèrent attention aux dires du chevalier, probablement que ces derniers furent noyés dans le bruit ambiant des rires à gorges déployées et du crépitement des flammes de la cheminée.
      Les rares gens s'en préoccupant y virent un homme ayant bu un peu trop de ce vin âcre (ou âpre ?) - que les taverniers distribuent afin de faire découvrir leur première cuvé spéciale Ubersreik -  tout en dévorant une carcasse de poulet de manière plutôt disgracieuse.

* Les Affrontements Festifs d'Ubersreik 1332913676 *


Dernière édition par Gromdal le Mar 11 Juin 2019 - 16:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeSam 16 Fév 2019 - 15:00

* * *

.       Au détour d'une rue se trouvait une taverne fortement animée. Participants au tournoi, commerçants de passage et habitués du lieu se côtoyaient dans une ambiance très festive, pour ne pas dire bruyante.

      Assis dans un coin de l'estaminet, Silvère sirotait une de ces bières impériales, perdu dans ses pensées. Les combats des jours précédents n’étaient pas au cœur de ses préoccupations, mais sa fierté de combattant était néanmoins froissée. Même s'il s'agissait d'une couverture, il escomptait faire bonne figure.

      Pour l'heure, il devait néanmoins prendre acte du camouflet de ses recherches... après tout ce temps, aucune trace de Van Orsicvun ou de Von Essen n'avait été découverte. Tout laissait croire qu'il n'était pas dans les parages.

      « Par la Dame je piétine, tempêta-t-il intérieurement. Ces malandrins doivent semer moult troubles et je ne puis être présent pour les contrecarrer tant que je ne trouve point d'indice !!!

      — Herr Ritter, l'interpella un serveur. Auriez-vous besoin de quelque chose je fous prie ? »

      Silvère prit conscience que son verre était vide, et que le jour commençait à tomber. Il réfléchit un instant.

      « Euh, mein Herr ? » le relança timidement le brave homme.

      Silvère le regarda dans les yeux en souriant.

      « Je n'ai pas de besoin pour le moment, garçon. Merci de votre sollicitude.
      — Je vous en prie mein Herr, répondit ce dernier. Faites-moi signe si vous changez d'avis.
      — Je n'y manquerai pas. » assura le chevalier.

      Le serveur repartit aussitôt dans la cohue pour quérir d'autres commandes. Silvère le regarda s'éloigner avant de se lever et de se diriger vers la sortie. Une fois dehors, il tourna son regard vers le soleil couchant... la nuit allait bientôt venir, et avec elle les créatures qui la hantent... Silvère sourit : avec un peu de chance, il mettrait la main sur un vampire suffisamment loquace pour en apprendre plus sur ses cibles.

* Les Affrontements Festifs d'Ubersreik 2345468674 *

.       Un géant, aussi massif qu'un chêne centenaire et aussi haut qu'il semblait toucher les nuages, lui fonçait droit dessus. Le visage déformé par la rage, il faisait trembler la terre, tant et si bien que celle-ci finit par se rompre en dessous de lui, s'ouvrant sur un immense gouffre sans fond. Heureusement que Baudouin était monté sur son pégase ! Le pégase tourna alors la tête vers son maître et dit : « Bleh ! Si tu crois que j'ai le temps de m'occuper de toi ! » A ces mots et à son horreur naissante, le chevalier de la Quête se sentit tomber dans le vide. Une autre voix, celle du géant, résonna dans sa tête : « C'est BIEN plus beau qu'à la Reiksguard !! » Ce fut la dernière chose qu'il crut entendre, puis le noir se referma sur lui.

      Baudouin se réveilla en sursaut. Quel rêve affreux ! La Dame devait avoir de bonnes raisons pour mettre son paladin... Non. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Si lui, Baudouin de Parravon, chevalier en quête du Sainct Graal, commençait à rouspéter pour les mêmes raisons qu'un enfant alors, tel un enfant, il méritait une épée en bois.

* * *
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeDim 17 Fév 2019 - 2:19

.       D'un violent claquement la porte s'ouvrit, manquant d'être arrachée de ses gonds. De nombreux clients sursautèrent et plus d'un renversa le contenu de sa choppe. Tout les regard pivotèrent vers l'entrée comme les discussions s'étaient interrompues dans l'instant. Une silhouette obscure se découpait dans l'encablure de l'entrée et, après un instant théâtral, s'avança en tenant son imposante lame appuyée sur l'épaule. Puis manqua la marche et s'étala de tout son long sur le plancher. L'arme lui échappa des doigts et vint glisser jusqu'au comptoir sous les yeux médusés des consommateur.

      D'abord hésitant, un premier rire éclata et dénoua rapidement la tension qu'avait établie l'arrivée fracassante du nouveau venu. Comme une trainée de poudre l'hilarité se répandit à travers la pièce et la salle entière, remplie principalement de docker fortement bâtis, se moqua ouvertement de l'homme à terre.

      Lentement, celui-ci se releva en ramenant à lui le long manteau de cuir lui tombant jusqu'aux genoux. Tel une paire d'ailes, il s'entoura de celui-ci en dardant un regard furieux sur les visage les plus proche. Son visage se mua lentement en un masque de haine comme il écartait lentement les bras. Au passage il dévoila la cuirasse dont il était harnachée, ayant clairement vu des jours meilleurs.

      « Hé mais cette épée ! s'écria brusquement un poivrot au comptoir. C'est celle du gars qui a battu le défenseur d'Helmgart !
      — Quoi ? »
     
      Les rires se dissipèrent aussi vite qu'ils s'étaient répandus, vites remplacés par des murmures et des regards confus. Était-ce vraiment cet étranger participant au tournois ? L'invaincu compétiteur injuriant  les spectateurs et ayant défait Kruber lui-même ? Un seul nom était sur toute les lèvres…

      L'inconnu qui n'en était plus un cligna des yeux en réalisant ce qu'il se passait autour de lui. S'efforçant au calme, il ramassa son épée sombre avant de la pointer les personnes les plus proches en tournant lentement sur lui-même.

      « Oui c'est moi qui ai écrabouillé les zigotos que l'on m'a présentés ! » lança Darkula en ayant retrouvé sa contenance, gonflé d'orgueil par la réaction que suscitait sa notoriété.

      Déjà il semblait avoir oublié son entrée à la fois fracassante et grotesque.

      « Et je vais leur taper dessus jusqu'à décrocher le manoir à la clé, se vanta-t-il orgueilleusement. Vous avez bien besoin  de moi, le plus grand v… le plus grand seigneur de tout les temps ! »

      Sans s'attarder sur les expressions confuses de son auditoire improvisé, Darkula pivota sur ses talons et effectua le dernier pas le séparant du comptoir. Il planta d'un bon doigt sa lame dans le parquet. Le pommeau de l'arme lui arrivait à l'épaule tant celle-ci était imposante. Tant son propriétaire ne brillait pas par sa taille également, dépassé d'une bonne tête par tout les dockers présents ce soir là.

      Il toisa le barman d'un regard perçant, bien que plus petit que lui. Plissant le nez, Darkula porta la main à sa bourse sans ciller. Farfouilla un instant. Un instant qui s'éternisa. Le barman haussa un sourcil.

      « Bleh, où que j'l'ai foutu. » maugréa-t-il en détournant le regard.

      Il ouvrit grand sa bourse et se pencha au-dessus de celle-ci. Il farfouilla comme les discussions reprenaient leur cours dans la salle, oubliant déjà l'excentrique compétiteur.

      « Là ! » déclara-t-il enfin d'un ton triomphal en posant quelques pièces sur le comptoir.

      Etudiant la monnaie un instant, son vis-à-vis s'empara d'un verre sans chercher à masquer son dédain : cet étranger n'était pas des leurs. Cette taverne était celles des dockers, pas un vulgaire établissement des quartiers commerçants. Darkula pouvait déjà s'estimer heureux de ne pas se faire jeter à…

      « Un scandale ! » s'écria la voix d'un second arrivant en passant la porte qu'un serveur venait de refermer.

      A son veston bleuet, l'homme paraissait être un marin. Il tituba sur quelques pas, quelques clients proches se tournant vers lui. Après l'entrée précédente, la sienne était bien fade…

      « Quelqu'un… quelqu'un a peinturluré la baraque au bout de la rue ! » poursuivit-t-il en accourant jusqu'au comptoir d'un pas mal assuré.

      Il s'apprêta à prendre place au comptoir à côté de Darkula, mais changea d'avis en remarquant l'épée fichée dans le bois. Il s'installa deux places plus loin.

      « Avec du charbon ! La porte a été souillée ! C'est un blasph… un scandale ! se reprit-il.
      — La baraque au bout de la rue, répéta béatement un jeune docker. Tu veux dire le temple de Ra… »

      D'une taloche sur l'arrière du crâne, un ainé l'interrompit avant de le réprimander d'un regard noir. Un peu plus loin, Darkula fronça les sourcils et inclina la tête de côté sans comprendre.

      « Ce lieu n'existe pas, grinça-t-il à mi-voix.
      — Souillé comment ? » interrogea le barman en posant un verre devant le nouvel arrivant.

      Celui-ci lui adressa un hochement de tête reconnaissant. Avant de réaliser que le godet était vide. Le barman lui tendit la paume de sa main, tenant une bouteille dans l'autre. Avec un grommellement le marin paya sa consommation.

      « La canaille a gribouillé un truc qui ressemble à rien, expliqua-t-il finalement après avoir sifflé la moitié de son verre. J'suis pas sûr, mais on dirait un genre de hamster… »
      Bleh !


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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeDim 17 Fév 2019 - 14:11

.       Installé dans les contreforts d’Ubersreik, Tordimir Skvortskov et les kossars qui l’accompagnaient essayaient de se reposer. Cela impliquait d’ailleurs diverses plaintes quant au climat local qui les forçait à crapahuter dans les montagnes pour trouver des températures plus clémentes. Autant dire que, contrairement à l’altitude, le moral n’était pas au plus haut.

      Même Tordimir voyait s’éroder son sempiternel tempérament jovial, sa défaite dans l’arène l’ayant laissé un brin morose. Rien qu’un peu de kvas ne puisse régler bien entendu, mais tout de même.

      Ainsi, le kislévite un peu dérangé laissait son regard se perdre sur les monts environnants, verre à la main et il se demandait par habitude s’il pouvait y trouver des animaux à fourrure. Il était toujours important de penser à ses revenus et donc ceux de la tsarine dans un monde aussi instable.

      Un petit mouvement à côté de sa jambe gauche le tira de sa contemplation. C’était Rasskaz, son castor de compagnie (« futur arrondissement de fin de mois » était trop long comme nom). Un animal fort mignon d’après certains, une pauvre bestiole mutée par le chaos pour Tordimir. Mais, après l’avoir trouvé dans le grand Nord et au lieu d’en faire une énième prise, le kislévite avait étonnamment été épris de sympathie pour la petite bête qui s’était en plus révélée de fort bon conseil. Certes, Tordimir semblait être le seul à comprendre les petits cris de Rasskaz, mais ça marchait à chaque fois, alors flûte. Les autres kossars s’étaient forcément étonnés du choix de leur chef, mais après quelques menaces impliquant la hache de Tormidir, le sujet avait été oublié.

      Pour le moment, le castor s’étirait nonchalamment dans son sommeil. Et Tordimir se dit que ce serait probablement une bonne idée de le suivre.

      « Comme toujours, Rasskaz avoir la bonne idée », gloussa Tordimir. Ce qui ressemblait au son d’un ours qui se gargarisait.

      Juste avant de ne dormir que d’un œil, parce que bon, une fourrure pouvait passer non loin, le kislévite se mit à chantonner dans un murmure un chant patriotique bien de chez lui. Tout aussi silencieusement, les autres kossars le reprirent en chœur. C’était comme un réflexe. Un moyen de se rappeler d’où ils venaient en un sens, de ramener un peu du Kislev avec eux, où qu’ils puissent bien être.

*  Les Affrontements Festifs d'Ubersreik 915932098 *

.         « Et donc, Johannes, c’est ainsi que tu expliques ta défaite ?

        Assis sur un fauteuil rehaussé de velours, Erhard sirotait tranquillement un verre de vin Reiklander d’une cuvée de 1712. Une très bonne année. La bouteille devait valoir au moins le prix d’une maison.

      « Je te l’ai dit, grogna l’intéressé qui se tenait debout. J’ai été surpris, cet humain est un des rares à avoir résisté à mes attaques. Je ne m’y attendais pas, mais il ne m’aura pas une seconde fois.

      — Bien évidemment, continua Erhard sur le même ton calme (qu’il gardait en permanence, quelles que soient les circonstances). Mais je suis simplement déçu que tu ne t’en sois pas aperçu avant. »

        Johannes, qui faisait les cent pas dans la bibliothèque, s’arrêta soudain.

      « Qu’est-ce que tu insinues ? Sous-entendrais-tu que je sois faible ? »

        Sa voix s’était soudain faite menaçante. Il n’aimait pas être frappé dans son orgueil.

      « Mon cher frère, il ne me viendrait pas à l’esprit de sous-entendre une telle chose. Simplement, je voudrais t’enjoindre à te montrer plus prudent.

      — Prudent ? Envers quoi ? J’ai marché sur les pitoyables adversaires qui se sont présentés à moi jusqu’à présent. Et le coup de poing de ce minable n’y change rien.

      — C’est vis-à-vis de cela que je souhaite te prévenir, mon frère. Tes bravades n’y changeront rien. Nous ne devons pas échouer maintenant. »

        Le vampire blond sourit ironiquement.

      « Tu me dis cela, alors que tu étais le premier à douter de l’intérêt de ce tournoi. Même si je ne le gagne pas, l’objectif qui était de me faire connaître est rempli. Et remporter la victoire pourrait m’attirer une attention qui te déplairait certainement. »

        Il changea soudain de sujet.

      « Où est Sybille ? »

        Erhard fixa le contenu de son verre d’un air dédaigneux.

      « Elle est partie ‘trouver un bon verre’ selon ses propres dires. Je suppose qu’elle est présentement en train de folâtrer avec un damoiseau qui ne se doute pas de l’état dans lequel il sera à l’aurore.

      — Notre sœur est en train de s’amuser dehors et tu me fais des reproches sur ma discrétion ? Eh bien dans ce cas, je vais ‘trouver un bon verre’ moi aussi. Bonne soirée Erhard. »

        Johannes se dirigea vers la sortie, quittant leur splendide demeure en un instant. Erhard, toujours assis sur son fauteuil, se servit un nouveau verre de vin. « Il est incorrigible » murmura-t-il d’un ton blasé.

*

        Frère Großmann marchait en ouvrant l’œil et les oreilles. Ce soir comme tous les autres il patrouillait les rues d’Ubersreik pour s’assurer que les citadins respectent à la lettre la loi lors des soirées arrosées. Il avait déjà corrigé une vingtaine de badauds qui, entre autres, criaient trop fort, consommaient de l’alcool sur la voie publique ou en étaient carrément venus aux mains. Pour ces derniers, il avait dû recourir à la manière forte, et avait assommés les soiffards avant de leur infliger une amende pour s’être endormi devant un représentant de la loi. Il les avait laissé vivre cela dit, ce qui pour lui correspondait à un sursis. Il n’oubliait jamais un visage, et ceux-ci avaient intérêt à se tenir à carreau.

        Sinon la loi laisserait place à la justice.

        Ses sens affutés repérèrent soudain une nouvelle source de désordre. N’écoutant que l’article 77 alinéa B qui enjoint les forces de l’ordre à intervenir dès que possible, Großmann pressa le pas et se retrouva dans une rue faiblement éclairée par quelques fenêtres. À la sortie d’un bar, plusieurs silhouettes s’agitaient, et il distingua nettement des cris, de panique et de rage. « Par le troisième amendement, quel est ce désordre ? » fulmina-t-il en fonçant.

        Bientôt, il eut la réponse. Alors qu’il avait initialement cru à une bagarre générale, il réalisa qu’un seul homme en affrontait plusieurs autres sur la terrasse d’une taverne. Certains des belligérants étaient à terre ou en fuite, mais ceux qui continuaient de se battre le faisaient à coup de chaises, de bouteilles ou simplement de leurs poings. Cependant, rien n’y faisait. Celui qui était seul contre tous esquivait, encaissait, bloquait, frappait, le tout dans un ensemble qui aurait pu paraître poétique s’il n’était pas empreint d’une sauvagerie barbare. Chacun de ses coups mettait un homme à terre, l’un d’entre eux fut même projeté sur trois mètres. Un autre le frappa à l’arrière de la tête, mais loin de le calmer cette attaque sembla décupler sa colère, et après en avoir attrapé le responsable il lui asséna une béquille qui le plia en deux, avant de l’envoyer bouler aux pieds de Großmann.

        C’en était trop pour celui-ci. « Ça suffit ! hurla-t-il de sa voix de stentor. Cessez immédiatement ces exactions. »

        L’homme qui semblait responsable du carnage s’arrêta et l’observa d’un air furieux. Tous deux se toisèrent, et Großmann le reconnut alors.

      « Johannes Mikaelson. Vous êtes de toute évidence responsable de faits de violences sur autrui. Vous devrez en répondre devant la loi. »

        Si son interlocuteur, manifestement en état d’ébriété avancé, fut ému par une telle déclaration, il n’en laissa rien paraître. Au contraire, un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.

      « Devant la loi ? Je n’étais pas au courant que vous en étiez un représentant.

      — Je suis, et serai toujours, où que ce soit, un fier représentant de cette divine institution.

      — Vraiment ? Et je suppose que je devrais me montrer terrifié. Voulez-vous me prouver ce que vous dites ? Après tout, vous n’êtes qu’un homme avec une barbe mal taillée. »

        Großmann poussa un grognement d’indignation.

      « Ma barbe est taillée selon les indications très strictes de l’article 292. Il ne saurait en être autrement. De plus, je n’ai pas besoin de prouver mes dires. Vous êtes le fautif ici, pas moi.

      — Alors considérez-moi comme le représentant d’une autre loi, qui m’autorise à répondre à des agresseurs supérieurs en nombre avec les proportions nécessaires. En attendant, bonne nuit. »

        Johannes enjamba les débris d’une chaise, et fit mine de passer au niveau de Großmann pour quitter l’endroit. Mais le prêtre de Véréna le saisit par le bras à ce moment-là.

      « Veuillez me lâcher immédiatement. Je ne le répèterai pas. »

        Johannes avait perdu son sourire. Ses yeux lançaient des éclairs. De son côté, Großmann était calme et résolu.

      « Je ne peux pas vous laisser partir jeune homme. Vous êtes responsable de ce carnage.

      — Alors vous en paierez le prix. »

        Johannes dégaina son épée à la vitesse de l’éclair, et asséna un coup violent au frère de Véréna. Mais celui-ci, depuis longtemps préparé à cette éventualité, recula prestement en bloquant le coup de son bouclier (Johannes : 3T, 1T annulée, 2B, 2svg). Großmann dégaina alors GESETZ, son énorme épée, et entama une série de passes d’armes qui firent reculer le vampire. S’introduisant sous sa garde, Großmann fit un croche-pied à Johannes qui tomba à la renverse (Großmann :2T 2B 2PV).

        « Veuillez indemniser ces gens, mein herr. Ce sera votre rétribution.

      — La vôtre sera la mort ! »

        Se relevant d’un saut carpé, le vampire bondit immédiatement au-dessus du prêtre, essayant de l’attaquer à la tête. Mais si Großmann se baissa rapidement, son propre assaut termina dans le vent là où son adversaire s’était tenu une seconde plus tôt (Johannes : 1T 0B, Großmann : 4T 4B 4Invus). L’agilité du pêcheur le surprenait, mais il n’allait pas se laisser avoir deux fois.

        Cependant, Johannes semblait enfin avoir pris la mesure de son adversaire, et porta une série d’attaques qui finirent par percer la garde du prêtre, lui entaillant la joue (Johannes : 3T 3B 2Svg 1PV). Mais il remarqua à cet instant qu’il avait lui-même ouvert sa garde. Le bouclier de Großmann l’atteignit au visage avant qu’il ne puisse réagir, et après un craquement sonore il s’étala au sol (Großmann : 2T 2B 1Invu 1PV).

        « Espèce de sale… » S’écria-t-il en se relevant, prêt à en découdre à nouveau. Il n’eut pas le temps d’en dire plus. Une main se saisit de son poignet droit et en se tournant pour connaître qui était le second candidat à l’éviscération il se retrouva nez à nez avec Erhard.

        « Johannes, cela suffit. Tu as assez dérangé ces gens pour cette nuit.

      — Je te reconnais bien là mon frère, répliqua-t-il d’un air sarcastique. Toujours à ruiner mon plaisir. »

        Erhard ignora superbement cette remarque.

      « Frère Großmann, veuillez je vous prie fermer les yeux sur les regrettables exactions de mon frère pour ce soir. Sa défaite et la bouteille aidant l’ont conduit à perdre son calme. Je me suis occupé de rembourser le tavernier et d’indemniser ses victimes, le mal est donc réparé. »

        Le regard intransigeant du prêtre de Véréna passa de l’un à l’autre, en silence. Si cet individu pensait qu’il suffisait de cela pour faire pardonner le dénommé Johannes, il se trompait. Mais il y avait une jurisprudence de familles remboursant les dégâts d’un de leurs membres, et il se retrouva contraint de répondre :

        « Très bien, ça ira pour cette fois. Circulez.

        Il se tourna pour retourner à sa ronde, et ajouta par-dessus son épaule :

        « Mais je vous ai à l’œil, tous les deux. »
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik Icon_minitimeLun 18 Fév 2019 - 3:28

.       La nuit était tombée sur la Jungfreud Platz, et les tribunes du tournoi étaient désertes à cette heure tardive, plongées dans le silence absolu. Ou presque. Car au milieu de l’arène, un seul homme répétait inlassablement les mêmes mouvements.

      Malgré la fraîcheur de la nuit, Markus Kruber suait sous son armure, tant il s'entraînait avec ardeur. En fait, il s'entraînait comme il ne l’avait jamais fait depuis des années. Depuis la guerre contre le Chaos à vrai dire. Son expéditive défaite au main de l’étrange personnage qu’il avait affronté avait ébranlé sa confiance en lui. Les dernières années avaient été bien trop tranquilles et il avait manqué à son entraînement ; arriverait-il seulement à se reprendre pour la suite des affrontements ? C’était difficile à dire, et depuis deux jours, il passait une bonne partie de ses nuits le visage fermé, les pieds plantés dans le sable de l’arène, à retravailler ses mouvements.

      « Oh là, de l’arène ! » l’interrompit soudain une voix.

      Markus tourna la tête, interloqué. C’était l’un des autre participants du tournoi, un certain von Bauding si ses souvenirs étaient bons, qui avait jusqu’à maintenant brillé lors de ses affrontements. Il regardait justement Kruber avec un sourire chaleureux depuis la barrière entourant l’arène.

      « Moi qui pensais être le seul à avoir l’idée de m’entraîner à une telle heure… Je ne m’attendais pas à trouver âme qui vive ici.
      — Les habitudes d’ancien soldat ont la vie dure, répondit Kruber en reposant son épée contre son épaule. Rien de tel qu’un petit entraînement au clair de lune pour se remettre d’aplomb. »

      Von Bauding haussa un sourcil. Alors comme ça, le renommé défenseur d’Ubersreik avait été simple soldat jadis ? Cela ne lui ôta pas son sourire, bien au contraire :

      « Eh, en tant qu’ancien général, je ne puis qu’approuver. » Alors que Kruber haussait lui aussi un sourcil sous son casque, il continua : « Général Klaus Von Bauding, corps armés impériaux de l’Ostland. »

      Kruber écarquilla les yeux d’un seul coup, et se mit au garde à vous.

      « Sergent Markus Kruber, huitième régiment des Schwertkämpfer de l’Ostland ! »

      Klaus eut un petit sourire fatigué et leva la main d’un geste apaisant.

      « Allons allons, vous êtes chevalier à présent, et je ne suis plus général depuis que j’ai perdu mon armée contre les abominations venues du Chaos ; ces formalités n’ont plus lieu d’être.
      — Eh bien… répondit un Kruber perplexe. Si vous le dites, mein Herr.
      — Cela dit, puisque nous sommes là tous les deux à vouloir nous entraîner, pourquoi ne pas profiter de cela pour nous mesurer l’un à l’autre ? Amicalement bien sûr. »

      Kruber lui répondit par un grand sourire, et empoigna son épée longue.

      « Toujours envie d’apprendre. » répondit-il alors que von Bauding enjambait la barrière l’épée en main.

      L’un comme l’autre décrivirent quelques cercles concentriques dans l’arène avant de s’élancer promptement. Habilement, Markus dévia les coups de son épaulière et en profita pour asséner un coup de pommeau sur le casque du général, qui dut reculer le temps de recouvrir ses esprits. (Klaus : 2T, 1B, 1svg ; Markus : 3T, 2B, 1svg, 0Invu, -1PV !)

      « Bravo, fit ce dernier, le premier sang vous revient, je crois ! »

      Markus lui répondit d’un petit sourire sous son casque, mais dut rapidement parer un assaut de Klaus, sans pouvoir riposter efficacement lui-même. (Klaus : 2T, 0B ; Markus : 2T, 2B, 2svg) Maintenant bien engagés dans le corps à corps, chacun faisait voler les coups, et lorsqu’ils se séparèrent enfin, ils purent constater qu’ils auraient quelques bleus au petit matin. (Klaus : 1T, 1B, 0svg, 0invu, -1PV ; Markus : 2T, 1B, 0svg, 0invu, -1PV !)

      « Je constate que vous méritez votre titre de chevalier, sire Kruber, dit soudain Klaus, le souffle rauque mais le sourire aux lèvres.
      — Et les généraux de notre Empire font également hauteur à leur réputation ! » lui répondit Kruber tout aussi content.

      Et il se fendit soudainement, faisant preuve d’une grande agilité pour quelqu’un maniant une si longue épée. Klaus tenta de frapper, mais le plat de sa lame ne fit que tinter contre le gantelet de l’ancien soldat, et ce dernier fit reculer le général coup après coup, jusqu’à pointer sa lame contre le visage de son adversaire ! (Klaus : 1T, 1B, 1svg ; Markus : 4T, 4B, 2Svg, 0invu, -2PV !!)

      Kruber baissa son arme, le souffle rauque, von Bauding reconnaissant sa défaite d’un léger hochement de tête. Alors qu’ils reprenaient chacun leur position de part et d’autre de l’arène, Klaus se tourna vers Markus :

      « Je vois que vous avez mérité votre titre de défenseur d’Ubersreik. Vos passes sont dignes des fines lames que j’ai pu croiser lors de mes campagnes !
      — Oh, c’est surtout ce que j’ai pu apprendre sur le tas. S’améliorer ou mourir, je connais bien, et il faut croire que ça m’a réussi jusqu’ici. Je n’ai pas encore montré tout ce que j’ai appris de nos aventures d’ici et de Helmgart… répondit Kruber avec sourire en coin.
      — Ah bon ? » Klaus se mit en garde. « Eh bien, montrez donc !
      — Avec grand plaisir ! répondit l’intéressé. Voici ce que j’ai tiré d’un certain Bödvarr… Yaaaah !!! »

      Et, avec une vitesse insoupçonnable pour quelqu’un en armure complète, il chargea le général qui, prit par surprise, ne put que placer un coup rapide avant d’être renversé avec force ! Lorsque le monde finit de tourner tout autour de lui, von Bauding se retrouva désarmé, à terre, et la longue épée de son adversaire sur son torse. (Klaus : 2T, 2B, 1svg, -1PV ! Markus : 5T, 4B, 0svg, 0invu, -4PV !!!)

      Essoufflé mais souriant, l’ancien soldat écarta son épée et tendit une main, dont le général se saisit de bon gré pour se relever, avant de ramasser son arme. Sous les yeux de Kruber, il reprit sa position dans l’arène et se remit en garde une nouvelle fois.

      « Décidément sire Kruber, vous êtes plein de surprises ! Puis-je demander ce qui est arrivé à ce fameux Bödvarr ? »

      Markus, tout d’abord impressionné par l’endurance et la détermination de son compagnon d'entraînement, se remit en position. Lui-même était essoufflé, les muscles bien raidis. Qu’à cela ne tienne, il fallait faire honneur à son amical adversaire !

      « Eh bien, répondit-il, la dernière fois que je l’ai vu, il gisait dans le sable de sa propre arène, quelques flèches dans le casque, une rapière dans le bras et une hache dans le genou. Je crains qu’il ne s’en soit pas relevé, malheureusement.
      — Un exploit digne des Cinq d’Ubersreik il faut croire ! s’exclama Klaus en riant. Hardi ! »

      Et ils s’élancèrent à nouveau l’un contre l’autre. Klaus se fendit, et visa les jambes en faisant pleuvoir les coups, manquant de faire s’étaler son adversaire dans le sable. (Klaus : 7T, 5B, 1svg, 2Invu, -2PV !) Markus, dont le salut ne tenait qu’à une esquive providentielle, ne put riposter aussi précisément que prévu, mais réussit tout de même à arracher un grognement de douleur à son adversaire en le frappant du plat de la lame. (Markus : 3T, 3B, 1svg, 1Invu, -1PV !)

      Le général impérial tenta alors de presser à son avantage, mais l’ancien soldat avait déjà reculé, et para coup pour coup, tentant même une audacieuse riposte lors de la dernière parade, qui tinta contre le casque de von Bauding. (Klaus : 2T, 2B, 1svg, 1Invu, Markus : 3T, 3B, 2svg, -1PV !).

      Klaus, piqué au vif, fit pleuvoir ses bottes précises et mortelles sur Kruber, mais ce dernier fit glisser la lame sur l’armure de son poignet et sur son épaulière. Von Bauding dut ensuite esquiver un premier coup, en para un second in extremis avant de finir encore une fois avec l’épée de Kruber contre son cou. (Klaus : 4T, 3B, 3svg ! Markus : 3T, 3B, 1svg, 1Invu, -1PV !)

      « Encore ! » s’exclama Klaus, et ils reprirent leurs positions en souriant.

      L’écho de leurs affrontement retentit jusque tard dans l’arène déserte, et ils ne s’arrêtèrent que fourbus, complètement à bout de souffle, et un nouveau respect l’un pour l’autre. À la lumière de la lune, l’ancien soldat et le général sans armée s’échangèrent leurs récits de la Guerre contre le Chaos, qu’ils continuèrent autour de chopines de bière impérial à l’auberge où logeait Klaus.

      Une chose était sûre : l’un comme l’autre se réveillerait fatigué, fourbu et couvert de bleus, mais ils étaient bien heureux d’avoir trouvé un… ami, avec qui partager les aventures de leurs combats désespérés contre le Chaos de ces dernières années.  

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