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 Les Affrontements Festifs d'Ubersreik

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Kaops
Guerrier Invaincu
Kaops


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Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Fév 2019 - 0:18

.
          Le soleil se leva sur Ubersreik et sur les festivités du tournoi, de la reconstruction de la ville et de Sonnstill. Les marchands itinérants montaient leurs échoppes éphémères, les artistes de passage endossaient leurs costumes, réveillaient leurs animaux de spectacles, accordaient leurs instruments, tandis que les habitants de la ville se levaient lentement. Quelque part dans le temple de Ranald et ailleurs dans la ville, les parieurs tentaient de s’accorder les faveurs du dieu par diverses prières. Probablement sous le regard goguenard de la divinité qui se demandait encore quel allait être son mot à dire dans les combats de la journée.

          Dans la matinée, la foule grouillait dans les rues de la cité : tous étaient de sortie pour assister aux diverses festivités, et profiter des mets étranges et variés que les vendeurs proposaient derrière de petits comptoirs sur roues tout bariolés. L’arène avait été réquisitionnée par un spectacle de montreur d’ours, et grands comme petits venaient s’émerveiller des passes de l’imposante bête... sauf un certain Tordimir qui se moqua de la taille de la « bestiole à fourrure ». Il fallut trois gardes pour l’empêcher d’enjamber la barrière et se battre à mains nues avec le pauvre animal.

          Finalement, une fois midi passé, les artistes désertèrent l’arène pour laisser place à l’évènement que tous attendaient : le quatrième jour des Affrontements Festifs, comme on les appelait non sans un sourire, d’Ubersreik.


           Premier groupe : Le Duck Rouge (NITZILDUR) contre Tordimir Skvortskov (Kaops)


           Après avoir définitivement abandonné l’idée de prononcer le nom de famille du kislévite, le crieur avait frisé l’apoplexie en se demandant comment prononcer celui du bretonnien. Résultat des courses, il avait simplement annoncé « Le Rouge et le kislévite » avant de s’asseoir en se tenant le crâne. La journée allait être longue.

           Néanmoins, les deux participants n’en avaient pas vraiment pris ombrage en entrant dans l’arène. Reynald, de son côté, avait tout simplement décidé d’ignorer ce genre de dérives à présent puisque c’était son emportement qui lui avait coûté la victoire lors de son dernier combat. Et Tordimir, lui, s’en contrefichait tout simplement.

           En fait, ce dernier était même très occupé puisqu’il chantonnait (ou plutôt gueulait) à tue-tête avec ses kossars installés dans les tribunes non loin une chanson de son pays. Le tout était d’ailleurs entrecoupé toutes les deux phrases par « Katarin ! Imperatritsa Katarin ! » avec une ferveur à faire rougir un répurgateur lisant le livre de Sigmar.

           Heureusement pour les spectateurs, qui n’osaient pas vraiment faire taire cette bande de cavaliers turbulents du nord, le chant s’arrêta assez vite et le début du combat s’annonça peu de temps après.

           Reynald le Duck, dont les oreilles sifflaient encore après cette démonstration musicale, chargea bille-en-tête. Sa prière à la dame avait été perturbée de la plus horrible des manières et il comptait bien se venger en son nom !

           Ainsi, à peine arrivé sur le kislévite qui dégageait sa hache monstrueuse de sa ceinture, le chevalier bretonnien ne perdit pas de temps et gratifia son opposant d’une estafilade à l’avant-bras droit (Duck : 4T, 3B, 2invu, -1PV !). Ceci ne sembla être qu’une gêne passagère pour Tordimir qui grogna de douleur avant de repousser le bretonnien (Tordimir : 1T annulée).

           Ce fut alors que le kislévite se rendit compte de l’apparence de son adversaire et plus particulièrement de son cimier. Cela eut pour effet de lui donner un regard circonspect. Puis, quand le Duck Rouge lança un nouvel assaut pour profiter de ce semblant de faiblesse, le bras libre de Tordimir fila dans les airs pour attraper celui armé de son adversaire (Duck : 4T, 0B/Tordimir : 1T, 0B). Au même moment, le kossar se pencha en avant vers le bretonnien qui se débattait pour sortir de cette étreinte venue de nulle part :

           « Eh. Toi pas t’inquiéter, mais… Je crois que toi avoir oiseau sur tête. Si tu vouloir, je peux t’en débarrasser pour prix d’ami. »

           Reynald en arrêta de bouger. Il en oublia même de s’énerver.

           Ce fut alors qu’il remarqua que l’épaule de Tordimir bougeait de manière incompréhensible avant de comprendre qu’il s’agissait d’un petit animal à la forme… disons, étrange.

           « Par la dame mais qu’est-ce que… ? s’étonna le bretonnien
           — Hein ? grommela Tordimir en tournant la tête. Ah ? Mais Rasskaz, tu gênes là ! Tordimir être très occupé à gérer commerce ! »

           Le castor eu une sorte de petit cri animal.

           « Comment ça boucli… »

           *Bonk* fit le bouclier de Reynald après avoir heurté brutalement la mâchoire de Tordimir qui en lâcha aussitôt le bretonnien (Duck : 3T, 2B, 1Invu, -1PV !). Sonné, le kislévite se contenta de crier en secouant le tronc d’arbre tranchant qui lui servait d’arme :

           « Ngh… Je prendre ça pour… Pour fin négociations ! » (Tordimir : 0T)

           A présent plus que motivé à l’idée de venger la Dame et son honneur (ainsi que son cimier), Reynald le Duck prépara une nouvelle passe sur son adversaire étourdi. Mais au moment où sa lame allait faire mouche, un nouveau cri perçant retentit dans l’arène et Tordimir adapta sa posture pour dévier le coup à la dernière seconde (Duck : 3T, 1B, 1Invu).

           « Damnée bestiole ! pesta le Duck qui faillit perdre l’équilibre au passage.
           — Bien ! tonna le kislévite qui avait retrouvé son air jovial contre tout logique. Reprenons cette histoire d’oiseau. Maintenant, toi pas bouger. Je être grand spécialiste dans extinction animale. »

           Et Tordimir leva sa hache. Devant une telle vision, le Duck s’arrêta de bouger à nouveau. Si ce cinglé frappait son heaume avec ça, c’en était fini de lui. Ainsi, le bretonnien ferma les yeux et s’attela donc à la seule chose qui lui restait possible : prier la Dame. Dans les tribunes, certains spectateurs et spectatrices trop sensibles se cachèrent les yeux.

           Une éternité passa, l’arme de destruction massive s’abattit dans un feulement tout aussi rageur que le grondement de son porteur était tonitruant. Peu de temps après, l’impact eu lieu (Tordimir : 1T, 1B) mais le résultat en surprit plus d’un. En lieu et place du concert de craquements en broyage mineur attendu, ce fut un tintement métallique strident et un flash lumineux d’une intensité alors rarement atteinte qui eurent lieu devant un public médusé (1Invu).

           Tordimir, un tant soit peu aveuglé, remarqua deux choses une fois sa vision revenue. De l’une, son adversaire était toujours debout et intact qui plus était. De deux, sa hache avait rétréci d’un bon quart, ledit morceau ayant terminé sa course au pied des gradins dans un fracas qui n’avait certes causé aucune victime, mais qui avait néanmoins souillé quelques braies.

           « Eh, il être costaud ce oiseau », s’étonna Tordimir.

           Le Duck, lui, ne prit pas autant de temps à tergiverser sur la question. La Dame lui avait donné une opportunité et il allait la saisir. Laissant tomber son bouclier au sol, le bretonnien inversa sa prise sur son arme et, la tenant ainsi par la lame comme un marteau, prépara un coup de garde vers le kislévite.

           « On dit… » – Les quillons prirent leur envol – « Il est costaud… ce CYGNE ! »

           Cette fois-ci, le craquement eu bien lieu. Et ce malgré le petit cri animal du castor qui tenta bien de prévenir son maître du danger imminent (Duck : 4T, 1B,0 Invu, -1PV!). Une fois le coup porté en pleine tête, le kislévite marmonna quelque chose d’inintelligible avant de s’effondrer de tout son long.

           Essoufflé, mais fier de sa victoire, le Duck avait obtenu vengeance. La Dame et son cimier aussi.


          Deuxième groupe : Victor Saltzpyre (MagnanXXIII) contre Markus Kruber(Gromdal)

       L’appel du pauvre crieur finit noyé dans les cris et les applaudissements venant des tribunes. C’était là un combat que tous attendaient ! Deux des héros de la libération d’Ubersreik, l’un contre l’autre ? Cela promettait assurément du spectacle, et les paris allaient bon train : untel misait sur le répurgateur aux méthodes réputées musclées contre les skavens comme contre ses adversaires des préliminaires, et d’autres préféraient mettre leur argent sur « le bon vieux Kruber » parce que, à part sa défaite contre l’énigmatique – et un peu ridicule il fallait le dire – Darkula, il maniait bien l’épée longue pour un ancien soldat promu chevalier !

       Dans l’arène, les deux compagnons d’armes se faisaient face, se mettant en garde.

       « Eh bien, on l’aura finalement eu ce duel, mein Herr, disait Markus.
       — Les voies de Sigmar sont impénétrables... » répondait Saltzpyre. Son visage était de marbre comme à son habitude, mais ses yeux pétillaient d’un amusement certain. « Je n’attends que le meilleur de votre part Kruber et je ne me retiendrai pas.
       — Par Taal, ce n’est pas mon intention, messire ! Ce sera un duel qui restera dans les mémoires !
       — Fort bien, Kruber, alors… à l’attaque! »

       Markus poussa un grognement en voyant Saltzpyre s’élancer… Par le sang, il ne fallait pas se faire prendre de vitesse ! La rapière effilée passa très près de son visage, lui arrachant presque un juron. L’ancien soldat riposta ardemment mais, botte après botte, le répurgateur déviait habilement l’arme lourde de sa fine rapière... (Victor : 2T, 1B, 1 Invu ; Markus : 4T, 4B, 3 Svg, 1 Invu!) Un coup de feu retentit soudain.

       Kruber regarda le trou dans le sable à ses pieds. Saltzpyre venait de lui tirer dessus ? (Pistolet de Satlzpyre : 1T, 0B)

       « J’ai dit que je ne me retiendrai pas. » répondit Victor avec amusement, face au regard que lui lançait Markus. « Mais ne vous en faite pas, je vise uniquement des points non létaux. »

       Le chevalier haussa un sourcil sous son casque. Voilà qui était tout de même fort prétentieux de la part d’un borgne… mais il avait vu Saltzpyre à l’oeuvre. Il adressa tout de même une petite prière aux dieux de l’Empire pour que son armure résiste, si jamais. On n’était jamais trop prudent…

       Les deux compagnons d’armes s’élancèrent à nouveau l’un contre l’autre, sans qu’aucun ne semble prendre le dessus, les lames s’entrechoquant sans pourtant toucher… Puis la foule s’écria d’un seul coup : Kruber venait de faire couler le premier sang !
       (Victor : 0T ; Pistolet : 0T ; Markus : 1T,1B, -1PV !)

       Mais l’un comme l’autre n’avaient pas fini de s’échanger des piques, armées comme verbales :

       « Ha ! disait Saltzpyre. Si Goreksson était là, je suis sûr qu’il dirait que vous avez finalement bien appris de lui ! » (Victor : 1T, 1B, -1PV ! )

       Les hourras des parieurs en faveur de Saltzpyre retentirent. Ils ne comprenaient pas ce qui se disait, mais étaient content de voir le répurgateur se remettre à pied d’égalité.

       « Et Sienna, cette vieille sorcière, dirait que pour votre âge, vous vous battez encore bien ! » (Markus : 2T, 1B, -1PV)

       Hourras des partisans de Kruber. On ne comprenait toujours pas de quoi ils parlaient, mais ça avait l’air d’amuser les deux compagnons d’armes en plein combat.

       Finalement, ce fut un coup de pistolet qui fit taire tout le monde : Kruber venait d’esquiver un tir in extremis, et la balle venait de s’écraser sur l’une des poutres des tribunes. Un monnayeur mal avisé tenta de lancer des paris sur qui serait le premier à se faire toucher dans l’assemblée, mais n’obtint pas de réponse. (Pistolet de Saltzpyre : 1T, 1B… 1 Invu !)

       « Je vous prierais d’arrêter de me tirer dessus, je ne suis pas une elfe des bois, moi !
       — Enfin Kruber, si c’est ça ce que vous voulez, il va falloir m’arrêter.
       — Hardi, par Taal ! »

       Sous les cris de la foule bien excitée, les passes s’enchainèrent sans qu’aucun des deux ne prenne le dessus… Taal et Sigmar devaient bien accompagner leurs fervents serviteurs !
       (Victor : 1T, 1B, 1Invu ; Pistolet : 1T, 0B ; Markus : 1T, 1B, 1 Invu !)

       « Par le saint marteau, mon chapeau ! »

       La dernière passe de Markus avait fait s’envoler le chapeau de Saltzpyre, manquant la tête de peu à vrai dire. Mais ce dernier détail, Victor n’en avait cure : on ne touche pas au couvre-chef d’un répurgateur ! Il se fendit d’un seul coup, visant la tête. Kruber para ses attaques habilement. (Victor : 2T, 0B.) Mais le coup de feu de son pistolet retentit enfin, et coupa net le panache du casque de Kruber ! (Pistolet : 1T, 0B!).

       Vengeance est faite ! s’exclama Saltzpyre pour lui-même, satisfait. Mais il se rendit compte trop tard qu’il avait trop longtemps fixé son regard sur les plumes en train de chuter… Et il se sentit chuter, sa vision devenant floue un moment. Puis Kruber apparut dans son champ de vision, l’épée contre le cou de Victor.

       « Pour cette fois, c’est moi qui gagne, mein Herr. » fit Markus, essoufflé mais avec le sourire.
(Kruber : 2T, 2B, 1 Svg, -1PV !)



          Troisième Groupe : Geralt Braum (Aeldarion) contre Frère Großmann (Reichen von Telland)

           Les deux héros d’Ubersreik quittaient à peine l’arène que les crieurs annoncèrent les combattants suivants. Ou plutôt essayèrent de les annoncer, car le capharnaüm de vivats et d’acclamations qui accompagnèrent la sortie du chevalier et du répurgateur couvrit aisément leurs plus belles tentatives. C’est ainsi que Geralt Braum et frère Großmann se retrouvèrent à attendre, face à face, que cessent les hourras pour qu’on dise enfin leur nom.

           Le fier chevalier de l’ordre du soleil flamboyant était frais et dispos, ayant parfaitement bien dormi durant la nuit. Mais face à lui, le prêtre de Véréna ne montrait aucun signe de fatigue, malgré le fait qu’il ait patrouillé jusqu’à très tard. Johannes Mikaelson fit une moue désapprobatrice en observant le vieil homme, mais ce dernier avait l’œil fixé sur son adversaire du jour.

           « Battons-nous avec honneur, mein Herr, et que le meilleur gagne. »

           La voix de Geralt se voulait amicale. Großmann chercha mentalement un texte de loi qui empêcherait un adversaire d’en encourager un autre, mais n’en trouva pas. Très bien, pensa-t-il, tout cela a l’air de se dérouler dans les règles pour une fois. Cependant il ne répondit pas, trop occupé à énumérer d’une oreille distraite les diverses interdictions enfreintes par les membres du public qui pariaient déjà des sommes colossales. « cent couronnes sur le chevalier » entendit-il proférer à sa gauche. Par le saint code pénal et ses quatre-vingt-dix-huit amendements, cela ne pouvait plus durer !

           « Tout va bien mein Herr ? » Geralt était fort surpris de voir le vieil homme fulminer silencieusement tout en le fixant d’un regard d’acier. Cela le mit mal à l’aise, mais il surmonta sans peine cette sensation.

           Le signal du départ fut donné à ce moment-là, et ce fut comme si une scène figée dans le temps s’était soudain mise à jouer en accéléré. Les deux épées furent dégainées, les attaques lancées, un bruit métallique retentit, et un homme s’effondra. La foule retint son souffle. L’épée de Geralt Braume n’avait rencontré que le bouclier de Großmann , alors que ce dernier avait proprement assommé son adversaire d’un violent coup de pommeau sur le casque (Geralt : 4T 2B 2Svg, Großmann  : 3T 3B -3PV!).

           Alors que les sœurs de Shallya se ruaient pour aider le pauvre chevalier à terre, Großmann  se dirigea vers les spectateurs et laissa éclater sa colère. « Vous n’avez pas le droit de gagner plus de dix couronnes sur ma victoire ! L’alinéa 27 de l’article portant sur les paris organisés le précise très clairement. »

           Le public, terrifié par le regard du prêtre, resta muet. Mais aucune pièce ne changea de main, ce qui eut l’air de le satisfaire.



          Troisième Groupe : Albrecht Brückner (Ludwig Schwartzhelm) contre Frère Großmann (Reichen von Telland)

           Après avoir terrifié le public, Großmann se dirigea vers la sortie alors que les crieurs annonçaient le combat suivant. Il s’arrêta net à mi-chemin cela dit : son nom venait d’être à nouveau prononcé.

           « Je viens de me battre, protesta-t-il. Il est clairement stipulé que je devrais avoir un temps de récupé…
       — Allons, herr Großmann, en avez-vous vraiment besoin ?  »

           L’homme qui venait de parler d’un ton conciliant était l’autre participant du combat, Albrecht Brückner. Il s’était déjà mis en place, et semblait avoir l’intention de se battre.

       « Que j’en ai besoin ou non n’est pas le sujet. Il se trouve que les règles sont les règles et que cette organisation frôle la corruption. Je devrais faire une enquête.
       — Dites plutôt que vous avez les miquettes.
       — QUOI ?  »

           La colère de Großmann explosa.

       « Un représentant de la loi n’a JAMAIS peur. Ça empêche son travail de se dérouler avec efficacité.
       — Oui, vous dites ça, mais là vous alliez fuir un combat.
       — Je n’allais pas fuir !
       — C’est cela…
       — Je vois que vous jouez la provocation. C’est votre droit. Je vais donc vous faire cette concession, puisque la loi exige un châtiment approprié.  »

           Le pauvre crieur, qui n’imaginait pas que ce dernier combat prendrait une tournure de procès, fut soulagé de l’entendre. Mais la voix de Großmann claqua à nouveau.

       « Cependant, je n’en ai pas fini avec cette histoire. Dès que nous en aurons fini, j’irais m’occuper moi-même de contrôler la façon dont l’organisation se fait. Et gare à vous si je trouve la moindre trace de favoritisme. »

           Dans la loge d’honneur, le Bürgermeister se massa les tempes. Ce barbu commençait à devenir son pire cauchemar. Il en avait presque oublié la présence de Ludwig Schwartzhelm à sa droite. Ce dernier semblait sur le point de perdre patience lui-aussi.

           Dans l’arène, les deux combattants prirent place, se toisant mutuellement. Le signal du départ retentit, et ils se jetèrent l’un sur l’autre. Großmann fut cependant surpris par la différence avec son précédent adversaire. Brückner frappa avec une rapidité phénoménale, et pour une fois le prêtre fut poussé sur la défensive. La charge du chevalier lui donna un élan dont il se servit avec une habileté issue d’une grande expérience. Si Großmann parvint à bloquer quelques attaques par son bouclier, la grosse épée de Brückner passa bientôt sous sa garde. Un instant plus tard, il était désarmé, et la pointe de l’épée du grand-maître était posée sur son cou (Albrecht : 4T, 1T annulée, 3B -3PV!).
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Arcanide Valtek
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Fév 2019 - 3:18

.          Confortablement assis sur son siège dans la loge principale, le bürgmeister jeta un œil satisfait autour de lui. Le tournoi était, à sa grande satisfaction, un énorme succès. Tous les jours les gradins étaient remplis de spectateurs enthousiastes qui en redemandaient. De plus, plusieurs activités annexes s'étaient développées au fur et à mesure que le tournoi avançait, la principale d'entre elles étant les paris. S'il avait initialement été désappointé par cette pratique, le conseil avait rapidement trouvé un moyen d'en profiter, en exigeant un montant de dix pour cents des gains effectués. Cela avait provoqué un important renflouement des caisses de la ville, et rasséréné le bürgmeister sur l'avenir. Sa seule crainte était que frère Großmann l'apprenne, car la pratique, si elle était lucrative, n'était peut-être pas parfaitement légale.

           Pour l'heure, le premier combat du jour allait commencer. Il se redressa donc sur son siège et indiqua silencieusement aux crieurs que ceux-ci pouvaient annoncer les deux combattants.

Phases de groupe : cinquième jour.

Groupe 1 : Tordimir Skvortskov (Kaops) contre Klaus Von Bauding (Gilgalad)

           'Salué' par ses hommes (qui se faisant firent trembler les fondations de l'arène par leurs hurlements), Tordimir entra dans l'arène en arborant son habituel sourire. Il avait passé une excellente nuit et attendait avec impatience l'occasion de se défouler. Sur son épaule, Rasskaz le castor observait fixement l'arène, certainement intéressée par l'idée d'en ronger toutes les poutres.

           Klaus entra plus discrètement, mais avec une rigueur toute martiale, acquise depuis ses années de service auprès des elfes. Si son adversaire du jour l'impressionnait, il n'en montra rien, et se mit au contraire en devoir de l'observer avec une indifférence consommée.

           « Ça être un bon jour pour mourir, entama le kislévite. Moi pouvoir te faire cet honneur si tu le veux.

           Klaus haussa les épaules.

          - Je peux aussi vous faire l'honneur de vous débarrasser de cette bestiole, si vous désirez, suggéra-t-il en désignant Rasskaz.

           Tordimir, visiblement amusé, lui répliqua :

         - Moi croire que toi n'avoir aucune chance contre lui, alors toi pouvoir essayer.»

           La foule, qui avait depuis longtemps appris à redouter les kislévites présents au tournoi, resta muette à cette pique.

           Les deux combattants se mirent en garde, puis le signal fut donné. Tordimir apprêta son énorme hache, mais trop tard. Trop lent pensa Klaus, qui malgré le poids de son armure entama l'offensive. Il fit quelques moulinets de son épée, et Tordimir poussa un grognement de douleur (Klaus : 4T 1B 1PV) avant d'abattre son arme. Celle-ci ne rencontra cependant que le vide, Klaus ayant prévu l'attaque et s'étant décalé juste avant. Le coup traça un profond sillon dans le sol, ce qui fit prendre conscience à Klaus de la dangerosité de son adversaire (Tordimir : 0T).

           Il n'y avait pas une seconde à perdre, il devait gagner avant de subir le moindre coup de hache. Profitant de la lenteur de Tordimir, qui devait manier une arme d'une taille presque équivalente à la sienne, Klaus lui asséna un coup d'épaulière brutal qui déséquilibra le kislévite. Son attaque suivante fut assénée aux jambes, du plat de la lame, ce qui fut suffisant pour faire chuter l'imposante masse de Tordimir. Celui-ci poussa un cri étouffé lorsque son castor, apeuré, s'agrippa à sa barbe pour ne pas être projeté au loin. Lorsque Tordimir ouvrit les yeux, la lame de Klaus était négligemment pointée sur son torse (Klaus : 3T 3B 1Regen 2PV).

Groupe 2 : Baudouin de Parravon (Essen) contre Victor Saltzpyre (MagnanXXIII)

          Au même rythme que les combattants descendaient vers l’arène, les murmures se répandaient dans la foule et, lorsque chevalier comme répurgateur se faisaient face devant l’arène et se reconnaissaient, les exclamations fusaient de l’assemblée : ce combat avait déjà eu lieu ! Confus, les crieurs regardaient leurs registres : cela était pourtant bien ce qui était écrit… D’où venait cette erreur de registre ? C’est alors que la voix de Saltzpyre traversa l’arène.

          « Il semblerait qu’un hasard nous fasse combattre à nouveau… ou bien refuserons nous de nous affronter ? »

          Baudouin ne lui répondit pas, son regard circonspect allant de la tribune du Bourgmestre aux crieurs, attendant confirmations ou explications.

          « Par Sigmar ! s’écria Salzpyre. Je ne fuirai pas devant la perspective d’une revanche ! »

          Et il dégaina promptement sa rapière avant de sauter dans l’arène, sous les applaudissement de la foule. Par tous les dieux, le répurgateur s’était fait battre et en redemandait ? Voilà qui promettait !

          « PAR LA LOI ! »

          La voix bien connue fit taire toute discussion instantanément. Alors que tous ses voisins de gradins s’écartaient de lui, Frère Großmann se leva pour pointer un doigt accusateur vers l’arène.

          « Attention messieurs ! Le texte de loi 76.3 alinéa b stipule depuis le Grand Tournoi de la Reiksguard, qu’en cas de revanche sur un duel, le résultat de ladite revanche annule celui du résultat du duel initial ! »

          Et il se rassit solennellement, les bras croisés : son devoir était fait. Les murmures enflèrent immédiatement dans les tribunes pour aller de l’exclamation enthousiaste (« que de rebondissements ! ») à la plainte ouverte. Parmi ces dernières fusaient des « Et les paris alors ? » et on entendit un certain Albrecht Brückner grogner : « On s’en moque des lois de ce tournoi de pacotille de la Reiksguard ! ».

          « Messieurs !! »

          On se tut à nouveau : le Bürgermeister lui-même s’était levé !

          « Comme la … loi le stipule, si ce combat est rejoué, alors nous ne retiendrons que le vainqueur de ce duel ! Et pour ce qui est des paris… Le conseil et moi-même déclarons ceux concernant l’ancien combat valides, et ils ne pourront en aucun cas être remboursés de quelque manière que ce soit ! Vous êtes tous libres de parier à nouveau sur ce deuxième duel également. »

          Quelques murmures parcoururent la foule, mais tous acceptèrent la décision du Bürgermeister : c’était là la solution qui paraissait la plus juste et la plus logique.

          « Ceci étant dit… continua l’imposant personnage en se tournant vers les duellistes. Nous ne pouvons forcer les combattants à se battre sur une erreur. Messieurs, acceptez-vous de rejouer ce combat, ou préférez vous vous retirer ce sur quoi le tournoi reprendra son cours normal ? »

          Saltzpyre se remit en garde d’un seul coup, et son « Une revanche, par Sigmar ! » retentit à nouveau dans toute l’arène. Baudouin lui, ne répondit pas tout de suite, son regard allant du répurgateur au bourgmestre en passant par les spectateurs des tribunes avide de voir la revanche du duel.

          « … J’accepte, finit-il par dire.

          — Alors que le combat commence ! » s’exclama le Bürgermeister sous les applaudissement de la foule endiablée.

          Saltzpyre s’élança alors sans un mot, rapide comme la mort, et tenta de prendre son adversaire de vitesse… Bien mal lui en prit, car Baudouin, alerte, lui faucha les jambes du plat de son épée ! Il s’en fallut de peu pour que le répurgateur ne se relève pas assez vite et faillisse finir avec la lame bretonnienne contre son cou. (Victor : 1T, 0B ; Pistolet : 0T, Baudouin : 2T, 2B, -2PV!!!)

          La foule poussa des exclamations : le duel allait-il se finir aussi vite ? Pas sûr : menaçant de lui tirer dessus avec son pistolet, Saltzpyre força le bretonnien à ouvrir sa garde et, si son tir fut dévier, sa rapière ne manqua pas sa cible sans que Baudouin ne puisse riposter. (Victor : 1T, 1B, -1PV ; Pistolet : 1T, 0B ; Baudouin : 0T)

          Pressant son avantage Victor se fendit derechef, et fit mine de réitérer la botte précédente. Alerte, Baudouin, para… avant de se rendre compte de la feinte trop tard : il esquiva deux coups, mais ne put en éviter un troisième. (Victor : 1T, 1B, -1PV)

          Par la Serment de la Quête, il n’allait pas se faire avoir ainsi ! Serrant les dents, il fit prestement voler le pistolet du répurgateur avant de faire pleuvoir les coups sur ce dernier mais… sa cible esquiva ? (3T, 3B, 3 Invu !!!)

          « Vous avez peut-être la Dame… exultait Saltzpyre. Mais Sigmar me protège ! »

          Se fendant sur le côté, il écarta d’une habile passe l’épée de Baudouin, et frappa ! Le bretonnien sentit aussitôt une vive douleur dans l’épaule droite, et perdit tout contrôle de son bras. Incapable de tenir son épée d’une seule main, il s’agenouilla aussitôt, admettant sa défaite.

          (Victor : 3T, 1B, -1PV!)

Groupe 2 : Darkula (vg11k) contre Victor Saltzpyre (MagnanXXIII)

          Alors que le répurgateur s’en allait en boitant sur ses jambes meurtries, l’un des crieurs le retint à la sortie de l’arène.

          « Excusez moi, mein Herr, mais il semblerait que vous soyez également demandé pour ce combat à venir.
         
          — Pardon ?
         
          — Oui… veuillez nous excuser, mais il ne reste plus que le duel entre vous et Herr Darkula, et un duel entre le sire Kruber et le sire Baudouin… mais il semble que ce dernier soit bien moins capable de vous d’assurer un combat. »

          Victor plissa les yeux, et regarda le chevalier bretonnien s’éloigner péniblement de son côté de l’arène, soutenu par plusieurs prêtresses de Shallya. Hum, pensa-t-il, peut-être que le jugement de Sigmar avait été un peu trop … musclé cette fois-ci. Inspirant profondément, il se résigna.

          « Fort bien ! Mais avant cela… » Il sortit une petite fiole de son long manteau noir, qui brillait faiblement. « Que cette potion de soin soit bénie par Sigmar ! »

          Et, faisant sauter le bouchon, il descendit le breuvage d’un seul trait. Sous le regard interdit du crieur à ses côtés, il poussa un soupir long et rauque, avant de sautiller légèrement sur ses jambes : il ne boitait plus.

          « Aaaaaah, par le Saint Marteau… ces potions font toujours autant d’effet même après toutes ces années... Bon vent, prêtresses shalléennes, me voilà à nouveau prêt ! »

          Redressant son chapeau, il s’en retourna vers l’arène.

          « Te voici donc, pitoyable vermisseau ! » l’accueillit immédiatement l’arrogant Darkula, sous les huées de la foule. « Prépare toi – Bleh ! – à tâter de ma maudi- euh, sainte lame ! »

          Silencieusement Saltzpyre se mit en garde, les lèvres pincées. Par le Sceau d’Argent, ce petit personnage avait de quoi l’irriter au plus au point … plus même qu’une certaine elfe des bois qui l’avait accompagné pendant la Fin des Temps.

          « Sigmar ne pourra pas t’aider contre moaaaaaa !!! » hurla alors Darkula avant de s’élancer dans l’arène.

          Sous le chapeau du répurgateur, un sourcil tressauta. Son seul œil valide venait soudainement de s’injecter de sang.

          « QUE VIENS-TU DE DIRE, SALE MÉCRÉANT ? »

          Dans les tribunes, Markus Kruber tressaillit sur sa chaise. Ce ton là, il ne l’avait que trop souvent entendu… et cela ne présageait rien de bon.

          « TREMBLE DEVANT UN FILS DE SIGMAR ET DE L’EMPIRE ! » éructa le répurgateur avant d’attaquer, aussi vif que l’éclair ! (Victor : 2T, 2B, -2PV!)

          « Bleh, même pas peur ! » répondit Darkula, serrant les dents mais déterminé à exploiter l’ouverture du répurgateur.

          L’épée du vampire s’abbatit d’un seul coup, brisant la rapière qui essaya de dévier l’attaque. Sous les cris d’horreur du public, la lame mordit l’épaule armée du répurgateur… qui ne flancha pas ? L’unique œil du répurgateur s’éclaira sous son chapeau…

          « LA FUREUR DE SIGMAR COULE À TRAVERS SES SERVITEURS ! »

          Le coup de feu partit sans prévenir, tiré de sa main gauche, encore valide. À bout portant, il était impossible de rater, et Darkula vola un cout instant dans les airs avant de retomber lourdement sur le sable de l’arène. Il ne se releva pas.

          Saltzpyre s’affaissa à son tour, ployant du genou face à ses blessures.

          « La balle l’a traversé de part en part, dit-il dans un souffle. Avec un peu de soins… il survivra. La justice de Sigmar… a été rendue… »

          (Darkula : 4T, 4B, 2 Invu, -2PV ; Pistolet de Saltpyre : 1T, 1B, -1PV!)

Spoiler:

Troisième groupe : Nathalia Hinrichtungsherr (Linairyth) contre Geralt Braum (Aeldarion)

         Alors que la foule se remettait lentement de ses émotions après une série de duels riches en rebondissements, on appela les deux participants suivants à comparaître.

         En voyant son adversaire du jour, Geralt eu comme un sursaut. Enfin il rencontrait la dame qu’il avait aperçu quelques jours plus tôt ! Porté par son élan et à peine le signal avait-il été sonné que le jeune homme s’avançait déjà à pas rapide vers elle.

         « Ma dame, je souhaitais… » commença-t-il, mais il ne put aller plus loin.

         En effet, Nathalia avait fondu sur lui tel un oiseau de proie et le jeune chevalier fut bien en peine de reprendre une garde acceptable pour se défendre (Geralt : 4T 2B 1Svg -1PV ! / Nathalia : 2T 2B -2PV !).

         Au terme de l’échange brutal et à sa grande surprise, la vampiresse avait été blessée par ce jeune sot qui ne semblait pourtant pas savoir quoi faire face à elle. De son côté, Geralt avait laissé tomber toute forme de courtoisie. Il fallait dire que le passage d’une lame de rapière dans le bras, ça avait tendance à vous faire reconsidérer vos choix de dialogues.

         Le chevalier de l’ordre flamboyant tenta alors de lever son arme de son bras encore valide pour frapper, mais Nathalia fut plus rapide et profita de l’ouverture pour dévier la lame de son opposant avant d’utiliser la sienne pour contre-attaquer (Geralt : 5T 1B 1Svg / Nathalia : 2T 2B -2PV !). Son deuxième bras hors d’état, Geralt fut forcé d’admettre sa défaite.

         Mais ce qui causa encore plus de désarroi au jeune homme, fut le fait que son adversaire s’en était déjà repartie et cela sans un mot.


Dernière édition par Arcanide Valtek le Ven 22 Fév 2019 - 0:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeJeu 21 Fév 2019 - 6:06

Phases de groupes : Sixième jour

Premier groupe : Johannes Mikaelson (Arcanide Valtek) contre Le Duck Rouge (NITZILDUR)

.        Lorsque Johannes et le Duck Rouge entrèrent dans l’arène, les paris semblèrent prendre une certaine ampleur dans les tribunes. On n’atteignait pas le niveau atteint par ceux concernant les héros d’Ubersreik, mais tout de même il s’agissait de bons combattants ayant fait leur preuve.

       Une fois en place, les deux hommes se toisèrent un moment dans l’attente du signal. Mais soudain, avant même que Johannes ne puisse placer une de ses piques habituelles, le bretonnien pris les devants :

       « La moindre boutade sur mon cimier résultera en un bain de sang ! Ai-je été clair ?
       — Limpide, répliqua calmement un Johannes légèrement surpris. Je ne me moquerais que de votre tabard dans ce cas. »

       Sous son heaume, le Duck devint aussi rouge que son nom et entreprit de foudroyer du regard l’annonceur qui se faisait attendre. Ce dernier, sentant que sa sécurité était en jeu, accéléra un peu la procédure et annonça le début du combat en urgence.

       A peine cela avait été fait que les deux combattants étaient partis comme deux boulets de canons. Le Duck pris l’avantage en rentrant presque dans Johannes (Le Duck : 3T, 2B, 1invu, -1PV!), mais son adversaire avait du répondant (Johannes : 2T 1 annulée, 1B, -1PV!).

       Touché au flanc, le Duck tenait ses côtes ensanglantées avec peine. Cela ne l’empêcha pas de vriller Johannes du regard. D’ailleurs, le jeune homme semblait s’amuser avec sa lame teintée du liquide cramoisi, ignorant complètement l’éraflure à son épaule gauche. (Vampirique 6 : Johannes récupère son PV perdu)

       « Dites donc, serait-ce pour cacher vos blessures que vous portez un tabard rouge ? »

       Outré, le Duck chargea à nouveau avec la force d’un destrier bretonnien et asséna un coup de pommeau à l’impertinent qui pavanait devant lui (Le Duck : 3T, 1B, -1PV!). Surpris par cette charge décidément bien plus rapide qu’il n’imaginait, Johannes eu le plus grand mal à répliquer (Johannes : 2T, 1B). Mais il en fallait bien plus pour arrêter le vampire…

       « Eh bien, il faut croire que vous avez hérité du tempérament grossier de votre animal tutélaire ! Oh ! Pardon, nous avions convenu de ne pas attaquer le cimier… Mais c’était trop tentant. »

       Dans un hurlement de rage, le Duck rouge réitéra sa charge meurtrière, épée en avant. On aurait pu croire qu’il chargeait avec une lance en fin de compte, tentant ainsi d’embrocher son adversaire. Johannes se trouva à nouveau pris en défaut (Le Duck : 3T, 2B, 1svg, -1PV !) et le sang coula sur l’arène une fois de plus.

       Profitant du passage éclair du bretonnien, Johannes lui lacéra l’autre flanc de sa lame (Johannes : 2T, 2B, 1svg, -1PV !), néanmoins ses blessures s’accumulaient rapidement, remarqua le vampire. Il avait beau tenter de lui faire perdre ses moyens pour en tirer parti, ce bougre savait se défendre !

       « Vous remarquerez que…
       — Mais tu vas te taire, PAR LA DAME ! »

       Comme hors de lui, le Duck avait coupé court à la discussion en envoyant le plat de sa lame en plein visage de Johannes alors qu’il commençait sa tirade. (Le Duck : 5T, 5B, 1svg, -4PV !) Le vampire finit presque aussitôt dans le sol de l’arène, tout propulsé qu’il fut par la puissance de l’impact.

       Le chevalier bretonnien, le souffle court et le cœur qui battait à tout rompre, poussa néanmoins un long soupir apaisé en voyant son opposant ainsi sonné. Enfin. Un peu de calme.



Deuxième groupe : Markus Kruber (Gromdal) contre Baudouin de Parravon (Essen)

      La moustache de Markus Kruber tremblait légèrement sous l'effet d'un courant d'air passager. Mais c'était bien le seul élément de son anatomie qui se comportait ainsi alors qu'il s'avançait dans l'arène. Le tonnerre d'acclamations qui suivit son entrée le laissa cette fois-ci de marbre, tant il était concentré. Sa large silhouette, engoncée dans son armure complète, était une vision impressionnante, et à cet instant il avait déjà dégainé sa grande épée à deux mains. Celle-ci, qu'il portait par-dessus son épaule, avait déjà tué plus d'hommes-rats que la plupart des hommes ne pourraient en voir en un millénaire. Mais ce jour-là, comme depuis deux semaines, elle allait servir à un simple combat amical, une compétition martiale. Il s'étonnait lui-même de trouver un intérêt à cette compétition, étant à la base un simple soldat, cherchant à faire son travail. Mais la proximité de si grands guerriers avait aiguisé son esprit de compétition, et celui qui se trouvait devant lui correspondait totalement à cette description.

        Baudouin de Parravon, ancien duc, était pour l'instant en pleine prière, agenouillée et les mains appuyées sur son épée. Il remerciait à présent la dame pour l'avoir mis sur le chemin de ce tournoi, pour avoir rencontré les gens qui s'y trouvaient. Certains étaient des modèles de vertus, alors que d'autres semblaient être des être empreints de vilenie. Mais par-dessus tout, il lui était reconnaissant pour lui apprendre l'humilité. Ce tournoi était l'occasion de prendre du recul sur sa vie, et il était bien décidé à le faire.

        Il se releva, lentement, saisissant son épée dans sa poignes gantée d'acier. Son adversaire était un homme qu'il enviait, car Markus Kruber ne semblait pas avoir autant de doutes que lui sur sa vie. Pourtant, ce jour-là, ils se trouvaient tous les deux opposés pour la victoire.

        Le départ sonna.

        Baudouin se jeta sur Kruber, l'arme levée selon l'ancestrale position dite "de l'hippogriffe". Markus, de son côté, appliqua une stratégie qu'il avait développé dans le feu des combats au cour de sa vie : foncer droit devant.

        L'épée de Baudouin s'abattit, frappant avec grande précision pour un coup vertical. Pourtant, si sa lame perça presque sans efforts l'armure de l'impérial, l'homme face à lui sembla ignorer totalement la douleur. À ce moment-là il sentit un violent choc au niveau de son plexus solaire alors que l'épaule de Kruber le heurtait de plein fouet. Il sentit ses pieds quitter le sol, et un craquement retentit dans sa cage thoracique. L'arène tourbillonna autour de lui, et une seconde plus tard un nouveau choc traversa son corps.

        Lorsqu'il reprit connaissance il vit la moustache de Kruber juste au-dessus de son visage. Il prit conscience de la douleur, puis du goût de la terre dans sa bouche. Enfin, il récupéra l'ouïe, et constata que son ex-adversaire lui demandait avec insistance si ça allait.

        «Je...vais...bien. » parvint-il à articuler.

        Le visage de Kruber se fendit en un faible sourire.

        « Vous êtes sûr ?»

        Baudouin réalisa qu'il était entouré de prêtresses shalléennes, et qu'ils avaient quitté l'arène. Une potion lui fut administrée, et il sentit son corps se remettre lentement de son combat. Il adressa un signe de tête à Kruber, qui le quitta avec une tape sur l'épaule, puis décida de passer sa convalescence dans la prière et la méditation.
(Baudouin : 2T 2B 2Invu, Markus : 6T 4B 1Invu 3PV).



Troisième Groupe : Albrecht Brückner (Ludwig Schwartzhelm) contre Silvère de Castagne (Lord del Insula)

       Albrecht Brückner plissa les yeux à l’arrivée du noble chevalier, qui lui avait l’air calme et posé.

       « J’ai entendu dire que vous aviez participé au ‘Grand’ Tournoi de la Reiksguard ? »

       Silvère, qui s’apprêtait à dégainer son épée, s’arrêta dans son mouvement, étonné par la question.

       « On vous aura bien informé, en effet. J’y étais, en son temps.
       — Et… était-ce bien ?
       — Bien ? Par la Dame, avec tous les méfaits qui y furent perpétrés par les infâmes créatures vampiricques, je ne pense pas que je puisse véritablement qualifier l’évènement de bien. »

       Le chevalier bretonnien vit alors Albrecht se redresser avec un grand sourire avant d’empoigner son épée.

       « Ah, fort bien ! Enfin, hum, façon de parler. Puisqu’il en est ainsi, bon duel, mein Herr !
       — Hum, euh… bon duel à vous aussi. » répondit un Silvère hésitant. Quel était donc cet étrange personnage ?

       Il n’eut pas le temps de se le demander davantage : sous les cris de la foule, le Grand Maître de l’Ordre du Griffon venait de charger sans plus de sommation. Par la Dame, s’exclama intérieurement Silvère, que je sois damné si un impérial charge plus vite que moi ! Et il s’élança à son tour.

       Le chevalier impérial fut cependant ici plus adroit que le bretonnien, et réussit à deux reprise à tromper la garde de Silvère par de feintes audacieuses. Ce dernier, bien déterminé à répliquer, renvoya coup pour coup, mais là où la lame de l’impérial semblait se moquer de l’armure du bretonnien, l’épée de Silvère eut plus de mal à trouver les failles dans les plaques d’acier du Grand Maître. (Albrecht : 3T, 3B, 1Invu, -2PV ; Silvère 3T, 2B, 1svg, -1PV)

       « Alors c’est bien là l’un des ‘illustres combattants du Tournoi de la Reiksguard’ ? » s’exclama alors Albrecht, dont l’épaule endolorie par la botte de Silvère n’empêchait pas d’afficher un petit sourire. « Ici, il va falloir faire mieux qu’à ce vulgaire petit championnat de naguère. »

       Silvère s’arrêta l’espace d’un instant, piqué au vif. Alors, s’il était venu pour s’assurer que le fiasco vampirique de la Reiksguard ne se réitère pas ici, plus qu’il ne s’intéressait au tournoi en lui-même, ce n’était pas non plus pour se laisser insulter par ses adversaires sans réagir !

       « Si vous voulez mieux, eh bien, venez, mon bon sire ! dit-il alors en ouvrant grand les bras
       — Vous voilà bien présomptueux ! » rétorqua l’impérial.

       Albrecht était bien déterminé à prendre le chevalier à son propre jeu et, lorsqu’il le vit prêt à refermer sa garde, il feinta à la tête avant de frapper aux jambes, touchant la cuisse. Victoire ! Ou presque, car l’écu du chevalier vint soudain rencontrer la visière de son casque, l’envoyant reculer sous le choc, complètement sonné. (Albrecht : 3T, 3B, 2Invu, -1PV ; Silvère : 3T, 2B, -2PV!)

       L’assemblée retint son souffle. Qui allait donc être le vainqueur ? Mais non, aucun des deux combattants ne semblait vouloir fléchir, car Silvère se redressa sur sa jambe ensanglantée, et fit taire ne serait-ce que temporairement le tremblement qui le parcourait, et de son côté Albrecht, plutôt que de chuter, reprenait ses appuis en même temps que ses sens, ouïe et vue, lui revenaient.

       Les deux combattants repartent avec 1PV !

       Serrant des dents, l'impérial chargea à nouveau, et passa sur le côté de Silvère en se fendant. Les combattants aguerris dans les tribunes reconnurent le mouvement : le Grand Maître forçait le chevalier à se retourner sur sa jambe meurtrie… Silvère n’allait pas pouvoir parer l’épée qui se dirigeait vers son épaule à temps… mais une grande lumière éclata !

       Les spectateurs momentanément aveuglés entendirent alors un cri, suivit d’un bruit de chute : leur vue revenue, tous purent voir que le Silvère avait envoyé son adversaire à terre d’une passe habile du plat de son épée, avant de pointer la lame contre le visage de Brückner ! (Albrecht : 1T, 1B, 1Invu Silvère : 3T, 1B, -1PV ! )

       « Cela vous sied-il mieux comme performance, messire ? » demanda le chevalier bretonnien, son visage de marbre.

       Albrecht répondit d’un léger hochement de tête. Il avait été battu en bonne et due forme, il devait l’admettre. Aussi salua-t-il respectueusement Silvère à sa sortie, et laissa les prêtresses de Shallya s’occuper d'eux avant qu'ils ne sortent de l'arène, sous les applaudissements de la foule impressionnée par le noble chevalier venu de par delà les montagnes.
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Fév 2019 - 1:25

Phases de groupes : Septième jour

       La foule se massa comme à son habitude dans les tribunes pour les combats du jour. Mais, contrairement aux journées précédentes, un murmure général parcourait la foule : les combats qui allaient se dérouler aujourd’hui n’avaient pas été prévus. Si l’on pouvait deviner qui était le vainqueur dans le premier et le troisième groupe, même sans la déclaration officielle du bourgmestre, celui du deuxième groupe était encore incertain. En effet, Victor Saltzpyre, Darkula et le sire Kruber se disputaient le place, avec deux victoires chacun. Le Bürgermeister avait annoncé qu’une journée supplémentaire de combats serait organisée pour les départager, mais il n’avait pas encore révélé la façon dont tout cela allait s’organiser.

       Le brouhaha s’intensifia lorsque les trois combattants entrèrent dans l’arène côte côte, pour faire face à la tribune de Schwartzhelm et du Bourgmestre. Enfin, côte à côte était un bien grand mot : si Victor et Markus se tenaient droits et fier, Darkula ne pouvait s’empêcher de tourner de temps à autre la tête pour toiser ses adversaires et leur faire… toute sorte de grimaces. Le Bürgermeister von Brüner se leva alors et salua les trois combattants. Au même instant, les murmures se taisaient graduellement dans l’assemblée. Tous étaient suspendus aux lèvres du bourgmestre.

       « Messires ! Bienvenue en cette dernière journée avant les finales ! Si vous êtes là, c’est parce que vos performances sont telles que nous n’avons pu vous départager pour les duels. »

       Darkula éructa un « Bleh ! », fier de lui, tandis que les deux autres hochaient calmement la tête. Von Brüner continua :

       « Ainsi, j’annonce qu’aujourd’hui n’auront lieu aucun duel ! »

       Les murmures parcourirent l’assemblée qu’avait donc le bourgmestre en tête ?

       « Car vous allez pouvoir combattre à trois dans cette même arène : le dernier debout sera considéré comme le grand gagnant ! Que le meilleur gagne ! »

       L’on se regarda dans les tribunes : voilà qui était original ! Finalement, tout d’abord éparses, les applaudissements se répandirent à toute l’assemblée : un combat à trois… les paris fusaient déjà et tous étaient avides de voir comment le tout allait se dérouler ! Dans l’arène, Darkula se retourna vers ses adversaires du moment.

       « Tâtez de ma lame ne vous a pas suffi une première fois ? Pauvres vermisseaux, vous allez…
       — Baliste ! s’écria Kruber
       — Catapulte, je gagne ! répondit Saltzpyre avec autant d’intensité.
       — Par Taal, messire, vous devez vraiment m’apprendre comment vous faites pour gagner à chaque fois à ce petit jeu… Enfin, Darkula est à vous. J’aurais bien aimé avoir ma revanche, mais une promesse est une promesse. »

       Et, tandis qu’il s’écartait du centre de l’arène, le répurgateur se tourna vers le vampire pour le transpercer de son unique oeil valide.





       A peine eut-il dégainé sa rapière qu’il fila telle la comète à deux queues sur Darkula. Déjà qu’il n’appréciait pas cet énergumène pâlot, il avait entendu diverses rumeurs de dégradations ridicules de temples locaux. Leur auteur était tout désigné et autant dire que le répurgateur était sensiblement remonté.

       « Cet horripilant personnage doit être abattu et traîné en justice, par Sigmar ! » pensa Saltzpyre en armant déjà son pistolet.

       Darkula, voyant qu’un de ses deux adversaires s’était proposé de lui-même pour se faire ridiculiser par sa toute-puissance, se contenta de grands regards dédaigneux. Cela le fit loucher un peu.

       Outré de voir que cet idiot se moquait toujours de lui, Saltzpyre chargea d’autant plus vite, rapière en avant.

       « Par le poing de l’archidiacre, tu seras défait ! cria le répurgateur avec toute la ferveur de son dieu.
       — Bleh » fut sa seule réponse.

       La lame énorme de Darkula fila dans les airs et rencontra la rapière de Saltzpyre (Saltzpyre : 3T, 1B, -1PV ! / Darkula : 4T, 2B, 1Invu, -1PV !). Les échanges furent violents mais bref, le vampire esquivant continuellement l’impérial avant de l’asticoter en profitant de son allonge supérieure.

       Après quelques passes d’armes, les deux participants étaient légèrement blessés. Agacé de voir que la méthode classique ne donnait pas vraiment de résultat, Saltzpyre arma son arme fétiche et tira. Mais le tir fut précipité et ne fit qu’arriver aux pieds du ridicule personnage (Saltzpyre (Pistolet) : 1T, 0B).

       Hilare, Darkula se pencha pour récupérer la balle.

       « Ah ! Pitoyable ! Tes efforts sont futiles et inutiles face à mon dark-pouvoir !
       — Sigmar trouve toujours un chemin et mes balles le trouveront aussi, en temps voulu, siffla le répurgateur entre ses dents.
       — Bleh ! Regarde ce que j’en fais de tes balles. » – le vampire plaça ce qui restait du plomb dans sa bouche, entre ses deux canines – « Et tu ‘as ‘oir, ‘e qu’est ‘a ‘uissance ! »

       Darkula referma sa mâchoire, la balle ripa sur la canine surdéveloppée et finit dans sa gorge. C’est alors que le vampire se rappela un détail : les répurgateurs enchantaient assez souvent leurs balles.

       Ce fut donc un Darkula gesticulant et s’étouffant sur place à grands renforts de gargouillis qui se montra à la foule (Vampirique : 1, -1PV !). Même Saltzpyre ne put retenir un sourire devant ce spectacle parfaitement ridicule.

       Néanmoins, le sigmarite ne perdit pas de temps avant de répliquer. La réaction de son adversaire et le mince filet de fumée qui sortait de sa gorge ne présageait qu’une chose : l’hérésie. Et l’hérésie, ça se purgeait.

       Empoignant sa rapière, Saltzpyre s’avança donc vers le vampire affalé au sol qui avait enfin réussi à crachoter la balle bénite. Néanmoins, avant même qu’il ne puisse se relever, le répurgateur avait déjà abattu sa botte inquisitoriale sur le front de l’impudent. Dans l’opération, Darkula gagna même sur sa tempe droite une impression gratuite d’un morceau de l’inscription « Sigmar » qui garnissait l’avant de ladite botte. (Saltzpyre : 1T, 1B, -1PV !)





        Markus Kruber était soigneusement resté en-dehors du combat entre Victor et Darkula, sentant bien que l’inimitié que ressentait son ex-compagnon d’armes vis-à-vis du combattant blafard ne souffrait pas d’attendre.

        Mais à présent, il se retrouvait face à face avec son ami répurgateur, qui terminait de boire une de ses (nombreuses) potions de soin. La foule, qui avait déjà assisté à un affrontement entre eux, retenait à présent son souffle.

        « Sigmar nous a permis de nous mesurer à nouveau Kruber. Voyons ça comme un signe de sa part. »

        Markus resta avare de mots dans sa réponse.

        « Sans doutes. »

        Il avait déjà dégainé son arme, et se mit à effectuer un déplacement circulaire, imité par Saltzpyre, qui pointait sa rapière vers lui.

        « Finissons-en Kruber. Et n’oubliez pas, Sigmar guide mon bras.
        — Voyons s’il sait aussi bien se battre qu’on le dit. YAAAAAAAH ! »

        Sans prévenir, le chevalier s’élança droit devant, appliquant la tactique qui avait triomphé du duc Baudouin la veille. Mais Saltzpyre connaissait par cœur ce genre de stratégies, et d’une botte il entailla le visage de Markus avant de se dérober (Victor : 1T 1B 1PV). Malgré tout, il ne put esquiver totalement la charge, et il sentit la lame de Kruber lui mordre l’épaule (Markus : 3T 1B 1PV). Mais ce n’était que pour mieux pointer le canon de son pistolet, qui fit feu une demi-seconde plus tard. La balle partit, mais Kruber, emporté par son élan, sentit que le projectile s’était contenté d’érafler une de ses plaques d’armures. Malgré tout, il avait eu chaud.

        « Ça aurait pu être dangereux vous savez ?

        — J’utilise tous les outils à ma disposition. De plus, je ne visais pas pour tuer. »

        Et le répurgateur repartit à l’assaut. Un furieux corps à corps se déroula entre eux, mais cette fois-ci c’était Markus qui semblait mener la danse. Il connaissait lui-aussi très bien la façon de se battre de son adversaire du moment, et alors qu’il bloquait toutes ses estocades (Victor : 0T) il put profiter de son allonge pour lui faire tomber son chapeau (Markus : 3T 2B 1Regen 1PV). Destabilisé, Saltzpyre tira une nouvelle fois, mais le tir rata complètement et la balle se perdit dans le sol (Pistolet de Saltzpyre : 0T).

        Le répurgateur, visiblement fatigué par son précédent affrontement, décida d’en finir, et muscla la rapidité de son escrime. Mais Kruber n’en avait cure, les coups glissant sur son armure (Victor : 2T 0B) tandis que lui-même assénait un coup de pommeau sur le côté aveugle de Victor, l’assommant sur le coup (Markus : 2T 2B 1Svg 1PV).




       Kruber aidait les prêtresses de Shallya à transporter le répurgateur évanoui hors de l’arène lorsqu’il entendit un bruit métallique dans son dos.

        « Bleh… Ce n’est pas fini… »

       Il se retourna promptement pour voir que Darkula se relevait lentement, s’appuyant contre son épée. Alors que le chevalier impérial mettait seulement la main sur la poignée de son épée, le vampire se redressa d’un seul coup :

       « Ce n’est pas fini ! » hurla-t-il en empoignant sa lame gigantesque.

       Kruber eut unique rapide regard pour les shalléennes : elles venaient de quitter l’arène avec Saltzpyre. Darkula était tout à lui, et il était tout à Darkula… Et cela était bon. Cela faisait plusieurs jours qu’il attendait d’avoir sa revanche : il n’allait pas se faire avoir comme la première fois !

       « Par Taal, alors finissons-en une bonne fois pour toute ! » s’exclama-t-il avant de charger avec un entrain à en faire pâlir un bretonnien.

       Cela dit, il dut couper court à sa charge, car l’ombre de l’immense lame de son adversaire commençait à s’abattre sur lui, et Markus dut sacrifier son assaut pour une défense efficace qui lui fit parer et esquiver les attaques haineuses de Darkula. (Darkula : 4T, 2B, 1Svg, 1Invu ; Markus : 0T)

       « Il en faudra plus pour m’abattre cette fois  !
       — Bleh, alors je me déchaînerai encore plus fort que tu ne puisses l’imaginer, mécréant ! »

       Les passes qui suivirent fire voler des pièces d’armures dans l’arène : sous les yeux médusés des spectateurs, ni l’un ni l’autre des combattants ne semblait vouloir céder un seul pouce de terrain, et se battaient férocement ! Finalement, ils furent forcés tous deux de reculer sous la force de leurs coups, et il semblait que des deux, c’était Darkula qui serrait le plus les dents. (Darkula : 2T, 1B, -1PV ! ; Markus : 3T, 2B, -2PV !!!)

       Markus toisa le vampire qui le transperçait du regard en retour, et releva son épée, la garde haute. Darkula, lui, répondit en adoptant une garde basse, son épée bien devant lui

       « C’est fini, chevalier ! Rends-toi à l’évidence et ploie face à ma toute-puissance !
       — C’est ce que tu crois… viens plutôt me chercher ! répondit Kruber en serrant les dents.
       — Bleh ! »

       Darkula ne se fit pas prier et fonça sans attendre : il savait où frapper et… Il ne vit la feinte que trop tard. Kruber pivota sur ses appuis et, si le vampire réussit tout de même à le toucher à l’épaule, ce n’était plus suffisant pour l’empêcher de riposter. La garde de l’épée du chevalier impérial rencontra violemment sa tempe, et il se sentit sombrer dans l’inconscience… Le vampire réussit tout de même à éructer une ultime malédiction avant de toucher le sol. (Darkula : 2T, 2B, 1Svg, -1PV ! Markus : 2T, 2B, -2PV !!)

       Kruber regarda son adversaire inconscient à ses pieds. C’est à peine s’il entendait les hourras de la foule… il avait eu sa revanche, il avait gagné ! Alors que les prêtresses de Shallya l’escortaient hors de l’arène, examinant ses blessures, il adressa un remerciement mental à Klaus von Bauding : leurs entraînements avaient portés leurs fruits !



       Une fois la foule calmée et les taches de sang recouvertes de sable dans l’arène, le Bürgermeister se leva à nouveau et, souriant, annonça la fin de la phase des groupes. Après une journée de trèves, les trois vainqueurs des groupes se rencontreraient pour la finale du tournoi ! Les noms de Klaus von Bauding, Nathalia Hinrichtsungsherr et enfin Markus Kruber furent reçus avec les acclamations de toutes les tribunes : les finales promettaient d’être des plus explosives. Et, visiblement, les caisses des paris seraient les premières victimes.


       Vainqueurs de leurs groupes respectifs :
- Premier groupe : Klaus von Bauding (Gilgalad). 3 victoires, 0 défaites !
- Second groupe : Markus Kruber (Gromdal). 2 victoires, 1 défaite, puis 2 victoires lors des duels supplémentaires !
- Troisième groupe : Nathalia Hinrichtungsherr (Linairyth): 3 victoires, 1 défaite !
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeSam 23 Fév 2019 - 16:26

Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 1332913676 - Intermèdes, deuxième partie -  Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 1428225354



       Prenant du recul, le tournoyeur examina son œuvre d'un œil critique. Inclinant la tête de côté, il plissa le regard, hésitant à apporter une touche supplémentaire. Décidant que celle-ci serait la bienvenue, il s'empara d'une nouvelle bouteille et arma son tir. Celle-ci vint s'éclater contre le maillet du marteau brandit par le gaillard qu'adulaient tant d'idiots en cette ville. La mixture nauséabonde vint gouter sur le front du guerrier saint, déjà bien maculé.

       « Parfait ! Ma vengeance est terrible ! Cette cité ne veut pas du plus grand vampire de tout les temps ? Qu'importe, elle se souviendra de ma venue ! »

       Reprenant les rênes de sa brouette, le profanateur esquissa un sourire malsain. Shallya, Véréna, et maintenant Sigmar. Plus Ranald la nuit précédente, sans même le vouloir, à ce qu'il semblait. Les pitoyables dieux des mortels ne représentaient rien devant le mal incarné. Pas même capables de défendre leurs niches…

       Poussant joyeusement sa brouette en direction de sa prochaine et dernière cible pour la soirée, il trépignait d'impatience. L'hotel de ville bouclerait sa ronde et le spectacle serait éblouissant.

       « Minute… »

       S'immobilisant au milieu de la rue, Darkula porta une main à son menton, songeur. Ses bouteilles contenaient un mélange douteux d'œufs, de bière naine et de lait caillé. Ayant dégoté quelques pots de moutarde en passant devant une échoppe, il s'était empressé d'en ajouter le contenu à sa potion – sans payer le moindre centime bien entendu. Pour terminer il avait versé le sang d'une chèvre malade sur laquelle il était tombé par hasard dans une impasse. Mais il ne songeait que maintenant qu'en ajoutant de la poix, il aurait aussi pu faire flamber l'ensemble !

       « Nan, cela aurait facilité le nettoyage des larbins. » décida-t-il après un moment.

       Et il reprit joyeusement son chemin en direction des locaux de la guilde, laissant derrière lui le temple Sigmarite.

*

       Silvère était au comble du désespoir. Ses dernières nuits de prospection se révélaient décevantes : aucun seigneur de la nuit ne s'était manifesté !

       Certes, cela s'avérait rassurant pour ce bourg. Mais lui piétinait pour remonter une quelconque piste. Et pas moyen de réfléchir dans ce boucan !

       La qualification du héros de la ville provoquait une liesse plus grande que jamais, et les tavernes aussi bien que les places de la cité s'animaient joyeusement... et bruyamment.

       Le bretonnien prit le parti de fuir ce contexte et de trouver un lieu plus calme. Ses patrouilles nocturnes lui avaient offert une connaissance du plus urbain des lieux et il se dirigea sans hésitation dans la rue où se situait le temple de Sigmar. Il était convaincu que le répurgateur du tournoi faisait régner sur ce secteur un calme prudent, et au bout de quelque pas il constata ne point s'être fourvoyé. La rue était calme et peu fréquentée. Quelques passants éparses allaient et venaient. Certains titubaient, visiblement avinés. Un autre semblait partir pour le devenir à en juger par la quantité de bouteilles qu'il transportait. Respirant un bon coup, le chevalier du Graal profita du calme ambiant. Tout en avançant, il posa un regard distrait sur le temple et sa statue. L’instant d'après, il suffoqua.

       Quelque odeur infâme l'assaillait soudain. Presque aussi insoutenable que celle produite par cette fichue saucisse de Géorgie. Grâce à la Dame que ça n'en soit pas !

       Sortant un mouchoir pour se couvrir le nez, il chercha ce qui pouvait bien provoquer cette attaque olfactive et remarqua soudain les bris de verre, les cadavre de bouteille, et surtout la mixture horrible qui souillait la statue.

       Il se rappela alors de cette histoire de profanateur de temple dont il avait entendu parler ces derniers jours... et ce porteur de bouteilles à l'instant ?

       Sans plus tarder il se mit à sa poursuite !

*

       « Et une tournée pour les têtes pensantes ! » s'écria-t-il comme une troisième bouteille venait s'éclater contre le mur au second étage du bâtiment.

       Derrière lui, plusieurs personnes poussèrent des exclamations outrées en le voyant faire à la vue de tous, sur le bord de la place du marché. Néanmoins, personne n'osait élever la voix malgré le groupe de spectateurs grossissants  au fil des instants : la sinistre et massive épée que Darkula avait d'harnachée en bandoulière ne laissait planer aucun doute quant à son identité. Et s'il avait finalement été éliminé du tournois, ses deux victoires fulgurantes contre la crème de la ville étaient dans tous les esprits.

       « Allez ! Jusqu'à la lie ! » s'écria-t-il derechef, alors que la cinquième bouteille passait à travers une vitre du premier étage dans une pluie de verre.

       Éclatant de rire en cherchant sa prochaine bouteille à tâtons, le vampire se tourna enfin vers son public improvisé. Et scandalisé.

       « Bleh ! Vous en voulez peut-être ? »

       Ricanant une bouteille à la main, il s'avança vers les citadins  qui reculèrent aussitôt. Blême, plus d'un tourna les talons sans demander son reste. Exception faite d'un garde qui pointa sa hallebarde vers Darkula, prudent a défaut d'être impressionné. Esquissant un sourire mesquin, le fauteur de trouble s'empara de son arme en faisant claquer théâtralement son long manteau. Deux passes d'armes plus tard et l'arme d'hast était brisée en deux.

       « Vous vous souviendrez de moi ! » éructa-t-il en levant au-dessus du malheureux son épée démesurée d'une seule main.

       Au moment où le vampire abattait sa lame maudite sur le pauvre homme, une lame scintillante s'interposa. Silvère venait de retrouver le fauteur de trouble à temps pour sauver un innocent.

       « Arrière, mécréant !!! l'apostropha-t-il. Rendez-vous, ignoble blasphémateur !!! »

       Stupéfaits, Darkula comme sa cible initiale se tournèrent tous deux vers le nouvel arrivant.

       « … gné ? » répliqua-t-il en clignant des yeux trois fois.

       Alors le bretonnien lui sembla vaguement familier. Probablement un autre tournoyeur qu'il n'avait pas eu la chance d'humilier en public. Qu'à cela ne tienne !

       « Tu ooooses t'interposer entre moi et ma proie. » gronda-t-il en effectuant quelques pas de retrait.

       Il croisa brusquement les bras, s'entourant de son long manteau comme d'ailes sombres. Et manqua lui-même se fracasser la bouteille sur le crâne au passage.

       « Bleh… »

       Une idée plus ou moins lumineuse germa brusquement : il jeta le récipient droit sur le chevalier avant de charger, son épée pointée droit devant et vociféra :

       « Des limaces viendront dévorer les choux plantés sur ta tombe ! »

       Silvère avait reconnu l'individu et s'était attendu à ce qu'il lui résiste. Aussi était-il sur le qui-vive et put esquiver de justesse ce projectile dans un mouvement fluide le préparant du même coup à contrer l'assaut.

       « Par la Saincte Dame, il t'en coûtera, malandrin ! »

       Le preux chevalier récita une prière à la Dame en chargeant à son tour. Par le Graal, il allait donner une bonne leçon à ce fauteur de trouble de premier ordre !

       En un instant, il était sur Darkula, sa lame brillant de sa juste vindicte, et le vampire ne put éviter un coup de bouclier qui l’envoya vacillant en arrière, le chevalier sur ses talons ! Trop tard, le vampire se rendit compte que son épée s’était empêtrée dans sa cape en reculant, et il se retrouva sans défense face à l’assaut flamboyant – à tous les sens du terme – du bretonnien. Il sentit son bras et sa cuisse le brûler au point de lui arracher un horrible rictus.

       D’un coup de pied, Silvère envoya son adversaire rouler dans la rue, les spectateurs du duel s’écartant sur le passage de Darkula.

       (Silvère : 4T, 3B, -3PV !!!)

       « Gare, mécréant... À ce rythme là c’est sur votre tombe que l’on plantera des choux. Maintenant, rendez-vous, et je pourrais accepter de vous livrer à la garde sans plus de blessures. »

       Mais le vampire n’avait pas dit son dernier mot et, feintant de se relever péniblement, il sortit de sous sa cape une énième bouteille de son infâme mixture. Silvère reçut la bouteille sur son bouclier, qu’il dressa juste à temps devant lui... à la grande horreur des spectateurs les plus proches de lui qui furent victimes de quelques éclaboussures.

       Le temps que le chevalier baisse son écu, Darkula était déjà loin, le bruit de son épée traînant sur les pavés couvrant presque ses grands cris alors qu’il dévalait la grande rue.

       « Ma vengeance sera terrible ! Toi et ta dame de la mare me le paierez très cher ! Je... j'irais... j'irais chasser les canards de sa mare ! » éructa-t-il avant de disparaître à un tournant.

       Faisant fi de ces menaces pour le moins douteuses, Silvère envisagea un instant de poursuivre ce drôle qui lui échappait. Qui pouvait savoir quels méfaits il pouvait encore provoquer ?


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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Fév 2019 - 2:24

.            Alors que la nuit tombait, Nathalia grimpa sur le pont de l’aube de la souffrance, son navire. Ce dernier, situé sur la périphérie des docks, était plus ou moins camouflé de la vue par un monceau de caisses et de tonneaux. Mais en arrivant sur le pont, au lieu de la calme efficacité de ses marins elfiques, elle fut accueillie par un bruit de dispute.

           « C’est à toi de lui dire, tu es le maître d’équipage.

          - Tu crois vraiment que je vais endosser ta bêtise ? Espèce d’imbécile, je rirai de ton supplice.

          - SILENCE !

           Au cri de leur capitaine, les corsaires se turent, et se mirent instantanément au garde-à-vous. Elle se tourna vers Elirael, le maître d'équipage, un elfe à l’oreille droite coupée et qui maniait aussi bien l’arbalète que le pistolet.

          - Quelle est la raison de ce boucan ?

           Elle s’exprimait en un Drukh-Eltharin parfait, teinté cependant d’un léger accent. Elirael, s’il parut hésiter, nulle autre que Nathalia ne le remarqua, car il répondit presque instantanément :

          - Mon capitaine, certains des esclaves ont réussi à s’enfuir. Les quatre hommes en faction sur le pont s’étaient mis en tête d’en torturer un, et cela a permis à d’autres de partir.

           Nathalia ne perdit pas sa contenance, et reprit sur le même ton qu’auparavant :

          - Que les responsables en question se dénoncent.

           À cet instant, quatre de ses corsaires sortirent du rang. Ils savaient que s’ils ne l’avaient pas fait, ils auraient été dénoncés et que leur châtiment aurait été bien plus terrible. Nathalia s’avança vers celui le plus à droite, et se rapprocha de lui jusqu’à ce qu’elle put le toucher. Elle posa doucement la main sur la poitrine de l’elfe, sentant son cœur qui battait la chamade. Elle pouvait voir son visage exprimer une terreur de plus en plus grande.

           Et puis d’un coup elle plongea la main dans le thorax du corsaire, lui saisit le cœur, et l’arracha violemment. Le corps de sa victime tomba comme une poupée de chiffons alors qu’elle hurlait :

          - Bande d’incapables ! Vous n’êtes même pas fichus de surveiller quelques malheureux humains faméliques ! Et vous vous dites la terreur des mers ?

           D’un mouvement rapide, elle dégaina une dague, et une seconde plus tard le deuxième elfe debout devant elle s’effondrait en hurlant, le ventre grand ouvert.

          - Donnez ses tripes à manger aux sang-froids. Mais maintenez-le en vie jusqu’au bout. Quand à toi…

           Elle s’adressait alors au troisième.

          - Tu es plus joli que les autres. Tu serviras de figure de proue. Et toi –elle parlait au quatrième – vu comment tu es bâti, tu feras une ancre parfaite.

           Elle claqua des doigts, et le reste de ses hommes (dont certains avaient accouru en entendant les cris) s’empressa d’exécuter ses dires. Alors qu’elle s’éloignait, elle remarqua sur un bâtiment voisin deux silhouettes. Deux silhouettes qui l’observaient depuis manifestement quelques temps. Elle ne reconnaissait pas la femme, mais l’homme à côté d’elle était sans aucuns doutes Johannes Mikaelson. Si cet idiot voulait se mêler de ses affaires, il allait être servi.

          - Elirael ! Je veux que quatre ombres aillent me chercher la tête de ces deux personnes là-haut.

          - Bien capitaine.

          - Et nettoyez-moi le pont. Il est couvert de sang. Est-ce que je dois vraiment tout faire ici ? »

*

           « Ce sont manifestement des elfes noirs. Mais je trouve étrange qu’une femme humaine arrive à les commander.

           Sybille était circonspecte, mais Johannes sentait qu’elle était satisfaite de voir une femme se faire aussi bien respecter par des individus aussi dangereux que des corsaires elfes noirs.

          - Elle doit avoir un ou deux secrets bien à elle, répondit-il en sautant du toit. Mais je ne serai pas fâché de la voir partir. Elle me semble plus apte à semer le trouble. Je me demande si elle nous a vus.

           Les deux vampires étaient descendus de leur perchoir, et marchaient tranquillement vers leur demeure à travers les ruelles sombres du quartier des docks. Leur progression se fit en silence, mais au bout d’un moment, Johannes reprit la parole.

          - J’ai la réponse à ma question. Nous sommes suivis.

          - Oui, répondit tranquillement sa sœur. Et depuis quelques temps. Ils sont bons, je n’ai entendu aucun bruit. Mais ils sont sous le vent, ce qui n’est pas de chance.

           Johannes posa machinalement la main sur la poignée de son épée. Sybille, qui était à cet instant vêtue d’une robe longue et ample, fit silencieusement émerger deux longues dagues de ses manches. Elle en portait au moins plusieurs autres, mais Johannes ignorait combien exactement. Sa sœur aussi avait un ou deux secrets bien à elle.

          - Ils sont trois ou quatre, et se rapprochent vite, je ne pense pas qu’ils cherchent uniquement à nous espionner, dit-il d’un ton badin.

          - Eh bien, nous allons pouvoir leur demander dans quelques secondes.

           L’attaque arriva quelques secondes plus tard. Profitant de leur présence dans une des ruelles les moins éclairées, trois individus vêtus de noir bondirent sur eux depuis les toits.

           Ou plutôt crurent bondir sur eux.

           Car Johannes et Sybille étaient prêts. À l’instant où les ombres avaient bougés, ils avaient fait de même, et les lames elfiques rencontrèrent l’acier trempé de leurs armes. Johannes esquissa un sourire sadique en fixant l’elfe le plus proche.

          - Permettez que je vous débarrasse de votre tête.

           Puis il se rua en avant, de toute la vitesse que lui permettait sa non-vie. L’assaillant ne fut qu’à peine surpris, car son entraînement l’avait conduit à s’habituer rapidement à toute situation. Mais il n’était pas prêt à affronter un vampire âgé de plusieurs siècles. Deux seconde plus tard,  les trois gisaient au sol,  ayant reçu des blessures fatale. Sybille eut une moue de dédain.

          - Est-ce tout ? Je suis déçue.

           Comme pour répondre à sa question, un carreau d’arbalète fusa dans les airs depuis les hauteurs en direction de son abdomen. Seuls ses réflexes vampiriques lui permirent d’esquiver le tir, qui malgré tout lui entailla la cuisse. Johannes ne perdit pas une seconde, et bondit sur le toit qui se trouvait pourtant à quatre mètres du sol. Il aperçut un individu encapuchonné en train de s’enfuir, et se lança à sa poursuite. Il le rattrapa sur un toit voisin, et le saisit par la nuque.

          - Vous semblez être un individu fort malpoli. Tirer sur les gens comme ça, quelle incorrection.

           Sybille le rejoignit à cet instant. À sa vue, les yeux de l’individu encagoulé prisonnier de la poigne de son frère s’écarquillèrent d’étonnement.

          - Son arme est empoisonnée, dit la vampiresse d’un ton méprisant.

          - Oh vraiment ? Mais je vois que nous avons affaire à un professionnel.

           Johannes sortit un carreau du carquois de sa victime et l’examina.

          - Effectivement, ce poison est mortel dès qu’il se répand dans le sang. Dommage que le nôtre ne circule plus. Et maintenant, permettez que je vérifie une hypothèse.

           Redirigeant son attention vers son prisonnier, Johannes employa sa main libre pour enlever la cagoule qui lui dissimulait le visage, révélant une chevelure noire et deux oreilles pointues.

          - Comme prévu, un elfe noir. Eh bien, je pense qu’il est presque approprié que tu meures par là où tu as pêché.

          Et ce disant, il planta le carreau empoisonné dans l’œil droit de l’elfe, tout en l’empêchant de crier en l’étranglant adroitement. Quelques secondes plus tard, il lâcha son cadavre.

          - Eh bien, déclara Sybille, je suppose qu’il nous faut honorer une visite de courtoisie.

           Johannes eut un sourire carnassier.

          - Je ne pourrais être plus d’accord. Mais qu’est-il arrivé à la volonté de sociabiliser sans violence ?

          - Disons qu’elle a tendance à disparaître quand on essaie de me tuer. »

*

           Nathalia était en train d’examiner une carte dans sa cabine quand un bruit de lutte venant du pont attira son attention. S’ils ont encore fait une bêtise, j’en massacre dix pour l’exemple et je ranime leurs cadavres. Ça apprendra aux autres à ne pas me contrarier. De fait, pour qu’une vampire comme elle se fasse respecter par un tel équipage, de nombreuses têtes avaient dû tomber. Et elle n’avait pas peur d’en retirer d’autres.

           Cependant, lorsqu’elle sortit dans la nuit, elle se retrouva face à une vision imprévue. Sur le pont, ses marins étaient groupés en demi-cercle, restant à bonne distance de deux individus qui, elle le remarqua instantanément, étaient ceux dont elle avait ordonné la mort quelques temps plus tôt. L’un d’entre eux, la femme, tenait un de ses corsaires par la gorge et l’avait soulevé au-dessus du sol sans aucun ménagement. Sans montrer une once d’étonnement à les voir encore en vie, elle s’avança pour leur faire face.

           « Veuillez lâcher cet homme, immédiatement !

           Sybille ne manifesta aucune intention d’obéir.

          - Il le mérite pourtant. Il se montrait bien trop évasif quant à votre localisation.

          - Eh bien, je suis là maintenant. Lâchez-le !

           Son interlocutrice fit la moue, puis laissa tomber l’elfe qui s’écrasa sur le pont. Ce dernier tenta de reprendre son souffle, ce qui le fit tousser et cracher sans que qui que ce soit y fasse attention.

          - Que faites-vous sur mon bateau ?

           Ce fut Johannes qui répondit. Il portait un sac en toile, qu’il désigna en souriant.

          - Nous sommes venus répondre à votre invitation.

          - Je ne vous ai point invité.

          - Vraiment ? Mais alors qu’est-ce que ceci ?

           Et sans prévenir, le vampire lança son sac aux pieds de Nathalia. Lorsqu’il atterrit à ses pieds, la capitaine vit un objet en émerger en roulant. C’était la tête d’une de ses ombres.

          - La prochaine fois, envoyez une lettre, ce sera plus économique.

           Nathalia ne manifesta aucune émotion à cette découverte. Reportant son regard sur Johannes, elle lui répondit d’un ton froid :

          - Vous allez sortir de mon bateau.

          - Et vous, vous allez sortir de ma ville.

           Il avait répondu en gardant le même sourire moqueur. La capitaine vampire poussa pourtant à son tour un petit rire.

          - Votre ville ? À ce que je sache, ce n’était pas vous dans la loge d’honneur.

          - Nous la dirigerons bien assez tôt.

          - Vraiment ? Eh bien, revenez quand ce sera le cas. Je n’ai pas de temps pour le vulgaire. Cependant, si j’en juge par votre performance dans l’arène, je risque d’attendre longtemps…

           Elle n’eut pas le temps d’en dire plus. Johannes avait bondit vers elle, l’épée soudain dégainée, et une expression de meurtre sur le visage. Mais elle ne se laissa pas déstabiliser, et tout en esquivant son premier coup elle sortit sa propre épée, dont elle se servit pour parer la deuxième attaque fulgurante de son nouvel adversaire.

          - Je vais prendre un grand plaisir à vous tuer, menaça sombrement celui-ci.

          - Votre crâne décorera mon mât avant l’aube. »

           Leur joute verbale s’arrêta là. Nathalia et Johannes se lancèrent dans un ballet d’attaques et de contre-attaques à une vitesse prodigieuse. L’équipage, apeuré, se dispersa sur les bords du navire, laissant les deux combattants croiser le fer à leur guise. Tout en bonds et en frappes éclair, leur combat les amena sur le gaillard d’arrière, près du gouvernail. Là, Nathalia fit un saut périlleux arrière qui l’amena à deux mètres de Johannes. Son beau visage était zébré d’éraflures, et son flanc droit était ensanglanté. Johannes de son côté avait l’épaule gauche blessée, et une longue estafilade sur le front (Nathalia : 3T, 3B, 1Invu, -2PV, Johannes : 3T, 3B, 1Invu, -2PV).

           « MEUUUURS ! »

           Le cri de Nathalia retentit aux alentours alors qu’elle sauta à nouveau, cette-fois vers son adversaire, bien décidée à enfoncer son épée dans son cœur. Elle comptait attaquer vers le côté gauche de Johannes, mais celui-ci avait prévu une telle manœuvre. Au dernier moment, il fit une pirouette qui lui fit esquiver totalement l’attaque (Nathalia : 2T, 2B, 2Invu !!!), et son élan lui permit d’asséner un coup de pied au menton de Nathalia. Celle-ci fit un nouveau trajet aérien (imprévu cette fois-ci), qui l’amena à s’écraser la tête la première sur le gouvernail. Un second coup de pied retira son épée de sa main, qui se planta dans le bastingage. Quand elle ouvrit les yeux, la pointe de l’arme de Johannes reposait sur son cou (Johannes : 3T, 3B, 1svg, 1Invu, -1PV).

           « Bien, la plaisanterie a assez duré.

           Le visage du vampire était déformé par la haine, mais il avait retrouvé son sourire, qui exprimait une certaine joie sadique. Mais au moment où il s’apprêtait à porter le coup fatal, Nathalia parvint à esquiver à une vitesse fulgurante, y laissant quelques cheveux au passage. Elle se remit debout en s’écartant, une dague à la main. Johannes, qui la menaçait toujours, sut que continuer plus avant pourrait se retourner contre lui. Mais quand il s’exprima, ce ne fut qu’en faisant preuve d’un profond mépris.

          - Je vais vous permettre de faire votre combat après-demain, pour la finale, mais après cela je veux vous voir partis, vous et votre clique d’incapables. Si ce n’est pas le cas, je reviendrai, et vous le regretterez amèrement. »

           Puis, sans autre forme de politesses, il sauta sur le pont et s’en fut avec Sybille. Nathalia, de son côté, récupéra son épée et se rua instantanément dans la cale. Elle avait besoin de sang, et il restait encore quelques esclaves.

*

           Sur le chemin du retour, Sybille s’étonna de la clémence de son frère.

           « Pourquoi ne l’as-tu pas tuée ?

          - J’ai bien vu qu’elle n’avait pas épuisé toutes ses ressources, et je ne voulais pas m’y risquer. De plus, continua-t-il avec son habituel sourire, en bon souverain, je m’en voudrais de priver le bon peuple d’Ubersreik de son spectacle. »

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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeMar 26 Fév 2019 - 1:13

.       Ma Dame, entendez la prière de votre humble serviteur. Laissez-moi vous témoigner de ma confusion. Je crois avoir péché, ma Dame, péché de négligence, péché d'orgueil. Depuis... depuis le début du tournoi impérial, je croyais me battre en votre Nom, je croyais me battre au nom de ma Quête. Or, mes dernières défaites ont ébranlé cette confiance. Je crois... je crois... Dame, qu'ai-je fait durant tous ces jours ? Me suis-je rapproché ne serait-ce que d'un pouce du Sainct Graal ?

       J'erre dans la brume, ma Dame. Depuis que j'ai rencontré cet homme à la chair ravagée, depuis que j'ai été témoin de ses actes, je... je crois que pas un seul jour du tournoi ne se soit écoulé sans que je n'en ressente une pointe de remord dans mon âme. A qui profitent ma vaillance, mon bras armé, mes prières adressées à Vous ? A une foule de badauds ? Aux parieurs ? Aux notables qui en récoltent moult bénéfices ? Ces braves gens auront-ils seulement accordé ne serait-ce qu'une pensée aux nécessiteux ? Mais je le sais à présent, ma Dame, qu'avant de les juger, eux, je dois avant tout me juger moi-même : ai-je seulement accordé une pensée aux nécessiteux durant ce tournoi ? Aux dangers véritables qui rodent impunis dans les campagnes et les monts ? Au Sainct Graal ?

       Aveugle je fus, moi qui ai cru que les victoires de ce tournoi viendraient en aide à quiconque.  Et mon orgueil blessé par mes défaites est la preuve de mon égarement.

       Je sais ce que je dois faire à présent, ma Dame, et je remercie votre bonté de m'avoir accordé clairvoyance. Je dois quitter le confort de la ville et porter assistance aux faibles et aux infortunés. J'en récolterai moult blessures, sans doute, mais je sais que par votre grâce, celles-ci s'effaceront tels de mauvais rêves et, par votre volonté, mon bras armé ne manquera jamais sa cible. Ma Dame, je m'incline face à votre sagesse et me ferai fort de retenir la leçon. Recevez la piété reconnaissante de votre serviteur et, je vous en conjure, protégez le Roy, et la Terre, et tous ses habitants. Adveniat regnum aeternum.



*  Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 2345468674  *


       Vaincu dans l’arène, encore et encore, et finalement plus pauvre qu’il ne l’était en s’inscrivant, Tordimir était pour ainsi dire un peu chafouin.

       Une demi-douzaine de pins réduit en copeaux autour de son camp dans les monts environnants Ubersreik étaient là pour en attester.

       « Foutus impériaux ! Foutus bretonniens !... Foutues montagnes sans fourrures ! » s’époumonait-il en abattant sa hache et l’arbre qui allait avec.

       Non loin, les kossars de son groupe se concertaient sur la marche à suivre. Tenter de calmer leur chef dans un instant pareil résulterait très probablement en un massacre en bonne et due forme. Le fait que même Rasskaz, son castor de compagnie, préférait grignoter un reste de bois dans son coin en disant d’ailleurs long sur le sujet.

       Néanmoins, quelques minutes de déforestations plus tard, le kislévite furieux arrêta enfin son manège de destruction et balança sa hache dans la première souche venue avant de se poser sèchement en tailleur, un air grognon sur le visage. Rasskaz, voyant l’opportunité, accourut se peloter contre son maître pour le réconforter. Cela sembla marcher et un des kossars s’approcha de son chef pour tenter une approche diplomatique.

       « Heum, Hetman, qu’est-ce que nous…
       — Nous partir Nord.
       — Mais le tournoi n’est…
       — Rien à foutre. » – comme hors de lui, Tordimir frappa le sol de son poing avant de continuer – « J’ai appris que ces faiblards du Sud donnent maison en récompense tournoi ! Tout ça pour maison ! Ils donnent même pas fourrure ou ivoire en récompense. Sans valeur ! Médiocre !»

       Le dernier mot avait été craché avec toute la haine que le kislévite avait pu amasser.

       « Les gars souhaiteraient… tenta le kossar d’un ton hésitant après avoir remarqué que la hache était toujours à portée de son chef.
       — Ils souhaitent rien ! vociféra alors Tordimir dans un mouvement qui faillit faire voler Rasskaz. Ils me suivent et personne d’autre !
       — Cela j’en doute Skvortskov », fit une troisième voix dans un kislevarin impeccable.

       Toute l’assemblée se tourna alors vers le nouvel arrivant, ou plutôt « les ». En effet, c’était tout un régiment de cavalerie qui se trouvait aux alentours. Pour être précis, il s’agissait de cavaliers griffons du Kislev, reconnaissables par les bannières en forme de grandes ailes bariolées dans leur dos. Avec le vacarme de la colère de Tordimir, les kossars qui le suivaient et lui-même n’avaient même pas entendu leur arrivée. Et celui qui avait parlé, Tordimir le connaissait bien, il s’agissait du boyar Pyotr Novosi, littéralement son supérieur hiérarchique.

       Aussitôt, Tordimir et ses hommes se mirent au garde à vous avec un élan patriotique à vous tirer une larme. Cela ne fit même pas tiquer le boyar qui se contenta de tirer un petit papier d’un étui en cuir avant de le lire à haute voix :

       « Pour avoir coupé toute forme de communication pendant plus de dix ans, avoir été en contact prolongé avec des forces chaotiques, avoir soulevé des fonds sans accord préalables de sa hiérarchie et surtout de la tsarine Katarin, souveraine du Kislev, de la cité du même nom, d’Erengrad, de Praag et du Pays des trolls… Et pour avoir causé divers incidents diplomatiques graves lors de ses voyages… »

       Le boyar fit une légère pause dans son discours le temps que les hommes dégénérés en face de lui comprennent bien leur situation.

       « Hein ? » se contenta de dire Tordimir tout en maintenant son garde à vous.

       Après un soupir Pyotr continua :

       « Sur ordre de la tsarine Katarin, souveraine du Kislev, de la cité du même nom, d’Erengrad, de Praag et du Pays des trolls, le dénommé Tordimir Skvortskov doit être appréhendé et amené devant la justice kislévite aussi rapidement que possible. »

       Le boyar rangea le papier et, avec un air toujours plus fatigué, reprit :

       « Tordimir, messieurs. Il est temps de rentrer. Votre voyage est terminé.
       — Mais… Mais les fourrures…
       — Ont été bien reçues par le palais impérial avant d’être renvoyés, dans la mesure du possible, à leur possible propriétaires afin d’éviter une crise majeure dû à du braconnage intensif.
       — Je…
       — Non ! explosa soudainement le boyar. J’ai parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour vous rattraper ! Et cela tout en nettoyant le paysage de destruction complète que vous avez laissé dans votre sillage ! Vous êtes une honte pour votre pays, pour le Kislev même et vous n’auriez jamais dû quitter votre foutu poste Skvortskov ! Donc vous la fermez, vous montez sur votre monture, tout comme vos hommes et nous partons, maintenant !! »

       Tordimir sembla tenter d’avancer un autre argument, mais le boyar lui coupa l’herbe sous le pied.

       « La tsarine l’ordonne ! Ne nous forcez pas à utiliser la force ! »

       Il y eu quelques secondes de flottement tendues, puis Tordimir baissa la tête, comme résigné. Il se leva lentement et déclama :

       « Si vous pas vouloir que fourrure arrive à l’impératrice Katarin. Alors vous êtes contre l’impératrice et… ! »

       Mais il put aller plus loin. Ce qui devait être un gourdin lui était arrivé dans l’arrière du crâne et il sombra dans lentement dans l’inconscience. Tout ce qu’il put entendre avant de se sentir définitivement partir fut les derniers mots de Pyotr :

       « C’est pour votre bien Skvortskov… Enchaînez-le. »

*  *  *
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeMer 27 Fév 2019 - 14:34

.      Silvère courait dans les étroites ruelles d’Ubersreik, là où les maisons étaient si hautes et si serrées que la lune peinait à arriver jusqu’aux pavés. Par la Dame, il n’était pas question de laisser s’échapper Darkula, l’infâme malandrin ! Sautant par-dessus un tonneau en travers de la rue, il dépassa vraisemblablement une auberge, à en croire la chaude lumière et la musique enjouée qui filtraient à travers les vitres sales, avant d’arriver à une patte d’oie. Devant lui s’étalaient encore d’autres ruelles sombres, absolument identique pour l’étranger à la cité qu’il était ; les mêmes maisons à colombage, les mêmes pavés sombres et légèrement brillant dans l’humidité de la nuit.

       « Par l’épée de Gilles, où a-t-il bien pu disp… »

       Il s’arrêta brusquement : à un détour de l’allée de gauche venait de jaillir une ombre au contours bien familiers ; grande épée au dos, cape volant au vent… Cela ne laissait aucun doute quant à son identité. Silvère serra des dents en voyant le malfaiteur marcher au pas, presque avec nonchalance. Pensait-il qu’il l’avait semé ? Dénigrait-il le Chevalier du Graal qui le poursuivait ? Par sa quête et son serment ! Il allait montrer à ce mécréant de quoi se chauffaient les preux serviteurs de la Dame ! N’écoutant que son instinct – et son désir de mettre enfin aux fers l’évasif vampire –  Silvère chargea l’épée levée comme se le devait tout bretonnien :

       « Je t’attrape enfin, vil profanateur ! Par ma lame, je m’en vais te remettre à la garde de cette cité ! » s’écria-il tout en courant.

       L’interpellé se retourna brusquement, mais dans les ombres de l’étroite ruelle il était impossible de deviner son expression, ni même de deviner ses traits. Toutefois, il s’empara précipitamment de sa longue épée.

       « Euh, je crois… eut-il seulement le temps de dire avant que le paladin ne soit sur lui.
       — Silence, sale engeance ! Tu ne m’échapperas pas une seconde fois ! »

       L’assaut de l’épée enflammée du paladin ne manquait pas d’adresse ni d’une juste ire, mais son adversaire ne manquait pas d’habileté non plus, et para les coups, jusqu’à ce que les bottes passent et … rebondissent sur une armure de plates. Par la Dame, le maudit avait trouvé trouvé de quoi s’équiper le temps qu’il le rattrape ! (Silvère : 3T, 2B, 2Svg)

       « Messire ! » s’écria alors “Darkula”, d’une voix qui était… devenue plus grave ? Silvère, frappé de surprise, fut alors repoussé par son adversaire d’un coup d’épaule. (2T, 1B, -1PV !)

       La riposte inattendue réveilla les instincts guerriers du bretonnien qui, voyant son adversaire marcher sur lui l’arme toujours au clair, s’essaya à une frappe préventive, mais le mur d’acier était toujours impénétrable. (Silvère : 2T, 0B) … Maintenant qu’il y regardait de plus près, il lui semblait également que son adversaire avait gagné une bonne tête de hauteur, voire plus…

       « Messire… » un nouveau coup d’épaule força Silvère à reculer derrière son bouclier. C’est alors qu’il perdit pied sur les pavés inégaux de la voie, et fut forcé de ployer le genou : son adversaire saisit l’occasion pour redoubler son assaut, et le paladin sentit son écu s’écarter avant que son épée ne s’envole de ses mains. La lame ennemie vint se poser sur son coup… avant de s’enlever ? Silvère, plus que surpris, leva les yeux vers son adversaire, qui s’avança dans un rayon de lune, révélant un visage buriné, agrémenté d’une moustache finement entretenue et casqué d’un bassinet ornementé.

       « ... Je crois que vous faites erreur sur la personne. » termina Markus Kruber, avant de reculer d’un pas pour laisser le chevalier bretonnien se relever et reprendre ses armes, une fois l’étonnement passé.

       (Markus : 2T, 2B, -2PV !!)

       Silvère comprenait à présent pourquoi la divine protection de la Dame ne s’était pas manifestée : il s’en était pris à un innocent, qui lui même n’avait riposté que pour se défendre et le désarmer ! Voyant que Kruber rattachait son épée dans son dos, il s’empressa de rengainer sa propre lame, tout en se confondant en excuses : Comment se racheter de sa méprise ? Mais l’impérial l’arrêta d’une main :

       « Allons, vous connaissez l’adage : plus de peur que de mal, dit-il avec un petit sourire. Je me dirigeais justement aux arènes pour m’entrainer quelque peu à la lumière de la lune ; il faut croire que vous m’avez donné mon échauffement. »

       Le visage du paladin bretonnien s’éclaira alors :

       « Oh, vous souhaitez vous entraîner… Eh bien, si vous me le permettez, pour faire amende honorable, je vous propose de vous servir de partenaire d’entraînement : je suis sûr que j’ai beaucoup à vous apprendre. Et inversement, bien sûr. »

       Après un court moment il ajouta :

       « Hum, mais plutôt demain, dans la journée, si cela vous sied. Il s’avère que je suis présentement à la poursuite d’un malfaiteur avec lequel je vous ai malencontreusement confondu…
— Un malfaiteur vous dites ? l’interrompit Kruber en plissant les yeux
— Oui, l’un des membres du tournoi il me semble, un certain Darkula… Il vient de dégrader la statue de Sigmar et s’occupait de l’hôtel de ville quand je l’ai confronté, mais il a prit la fuite.
       — Lui ! Décidément… Il vient de me dépasser il y a peu, il était si pressé que j’ai à peine eu le temps de lui prêter attention.
       — Diantre, pas de temps à perdre alors !
       — Non, poursuivez-le, il ne doit pas encore être bien loin ; de mon côté, je vais alerter la garde : par Sigmar, au petit matin, toute la ville sera sur ses talons ! »

       Silvère, qui s’apprêtait déjà à repartir, hocha la tête.

       « Et n’oubliez pas, sire Kruber. Demain midi, les terrains d'entraînement. J’entends bien faire amende honorable, et je n’ai qu’une parole. »

       Kruber hocha la tête à son tour.

       « Dûment noté, sire de Castagne. Et… bonne traque. »

       Allant dans des directions opposée de la rue, l’un à la suite du vampire malfaiteur, et l’autre alertant la garde, les deux chevaliers se séparèrent, et disparurent bien assez tôt de la vue l’un de l’autre.
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Fév 2019 - 1:20

.        Le bruit des pas résonnait dans les ruelles du bourg alors que le chevalier courait en pestant contre lui-même. Darkula risquait de s’échapper à cause de sa grossière erreur.

       «Que la Graal me maudisse si je laisse filer ce malotru !»

       Mais la chance lui sourit, car il aperçut au loin sa cible négocier fort maladroitement un virage en tentant d’esquiver un groupe de fêtards avinés. L’un d’eux avait par mégarde marché sur un pan de sa cape, ce qui avait déséquilibré le fuyard.

       «Je vous maudis vils pourceaux !!! Que vos familles s’empiffre de truffe jusqu’à la lie !!! Bleh !!!»

       Cependant, il aperçut son poursuivant et décida hâtivement de prendre la poudre d’escampettes. Dans son dos, Silvère redoubla d’effort.

       «Halte-là ! Au nom de la loi !» entendirent-ils rugir soudainement.

       Le vampire n’en avait cure. Il n’allait guère obtempérer à un de ces tartuffes, sachant les actions qu’il portait à son crédit. Le bretonnien quant à lui ne se sentit pas concerné, pensant l’injonction destinée à son lièvre. Aussi la suite le prit-elle de court.

       «Herr Ritter bretonnien, par le code pénal, je vous somme de stopper séant votre course ! vociféra frère Großman bondissant devant lui.

       Silvère s’arrêta stupéfait.

       - Qu’est ce donc que cette plaisanterie Messire ? Ne voyez-vous pas que je poursuis un malandrin de la pire espèce ?

       - Je le vois fort bien. Et vous demande donc de bien vouloir me présenter votre assermentation, comme le prévoit le texte de loi 42.7 alinéa 13, concernant l’habilitation à l’exercice du maintien de l’ordre.

       - Comment ? Mais je n’ai aucun document de la sorte. Être un gentilhomme ne suffit-il pas à légitimer ce droit ?»

       Le prêtre guerrier le regarda d’un air tout à fait dédaigneux, le considérant en son fort intérieur comme un barbare ignare de la loi la plus élémentaire. La Bretonnie mériterait une sainte croisade pénale afin d’y faire régner la justice !

       «En votre länder peut-être, Ritter. Mais ici, vous ne pouvez prétendre faire régner l’ordre sans le formulaire de nomination A38, signé en trois exemplaires et dûment certifié par le sceau de l’Empereur en personne, comme stipulé dans la circulaire d’application datant du jour de Saint Magnus, en l’an de grâce 2515.

       - La bénédiction de la Dame vaut tous les certificats du monde, ne vous en déplaise, s’emporta le chevalier.

       - Vraiment ? Voilà ce que nous allons voir. Puisque vous refusez d’obtempérer, je me vois contraint de vous faire obtenir raison par la force. Nous verrons alors si votre Déesse pèse plus que la Sainte Justice !»

       Et sur ces paroles, il dégaina son épée. Ulcéré par la situation, Silvère dégaina l’épée à son tour.

       «La Dame m’est témoin, je vous ferez ravaler vos paroles ! »

       Les épées commencèrent à s’entrechoquer. Großmann vit le chevalier bretonnien se lancer dans un moulinet d’attaques qu’il ne bloqua qu’au prix de nombreux efforts qui le mirent dos au mur (Silvère : 3T (1T annulée), 2B, -2PV). De son côté, la plupart de ses coups étaient déviés par une lumière blanche aveuglants, de sorte que le chevalier s’en tirait presque indemne (4T, 4B, 3Invus, -1PV).

       Mais il en fallait plus pour le déstabiliser complètement. Le prêtre de Véréna se dressa de toute sa taille, et brandissant bien haut son épée il parvint à porter un coup redoutable qui fit reculer le paladin. Ce dernier vit alors Großmann enchaîner une deuxième attaque similaire, qu’il essaya de bloquer de son bouclier. Mais ce fut peine perdue, car si son écu bloqua bien l’épée, la force du coup le plaqua presque au sol (Großmann : 3T, 3B, -3PV). Mais alors que Großmann exultait, il sentit ses propres jambes se dérober à leur tour sous lui. Bloqué en position de défense, Silvère lui avait en effet fauché les jambes d’un coup horizontal rageur (4T, 2B, -2PV).

       Ils prirent alors quelques instants pour se relever, une lueur de défi dans le regard. Pour Silvère, c’était devenu un combat digne d’être vécu. Großmann lui ne voyait qu’un contrevenant qui aggravait son cas par outrage à magistrat. Son compte était bon.

       Les deux combattants reviennent à 1PV.

       « Je vais en finir. Préparez votre dernière déposition. »

       Les épées s’entrechoquèrent à nouveau, leur fracas résonnant dans les ruelles alentours. Pourtant, si Silvère avait clairement une habileté supérieure, mais la douleur dans son épaule l’empêcha de mettre autant d’énergie qu’auparavant (Silvère : 3T, 1B, 1Svg). Großmann lui n’avait pas les mêmes problèmes, et finit par passer sous la garde du bretonnien d’un coup de bouclier brutal, avant de lui asséner un coup de pommeau qui résonna dans tout le quartier et dans les oreilles du paladin pendant presque deux secondes (2T, 2B, 1Invu, -1PV).

       Une patrouille de la garde passant par là fut hélée. Le défenseur de la loi escomptait bien mettre au cachot le chevalier afin de le faire méditer sur le respect de la Loi.

       «En vertu de la violation de l’article 42.7, vous êtes désormais en état d’arrestation. Tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous !

       Silvère, ne souhaitant pas devenir hors-la-loi malgré lui, prit le parti d’obtempérer. Toutefois il déclara la chose suivante :

       - Je me rends volontiers à votre loi, et vous prie de bien vouloir excuser mon emportement face à votre intervention légitime. Cependant, je vous conjure de poursuivre ce malotru Darkula, qui a souillé nombre de vos bâtisses en ces derniers jours.

       Großmann ne put retenir un sourir moqueur :

       - Vous pouvez compter sur moi pour prendre le relai.

       Ce disant, il sortit un bout de parchemin de sous sa toge.

       - Car je dispose du fameux sésame , s’exclama-t-il !»
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeSam 2 Mar 2019 - 14:53

Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 462793-illustration-sunset-castle-artwork-748x428




      Le soleil finit par se lever sur Ubersreik, après une nuit de poursuite acharnée pour la garde de la cité, ainsi que pour un certain justicier, ni masqué ni discret, répondant au nom de Großmann. Mais personne n'avait réussi à mettre la main sur le fugitif, Darkula. Il s'était comme… envolé. Et cela alors même que la fête véritable fête de Sonnstill allait commencer, car c’était bien là la raison de la “trêve” dans les affrontements du tournoi.

       On alerta le bourgmestre au petit matin, mais le gros homme ne put faire grand chose d’autre que de demander aux patrouilles d’êtres aussi vigilantes que possible : il ne fallait pas gêner le festival, du moins autant que possible. Les festivités du “Jour du Soleil” allaient déjà assez mobiliser les patrouilles avec la foule attendue, et il n’y avait pas d’autre option que de prier les divinités que tout se déroule pour le mieux.

       Les réjouissances de Sonnstill commençaient en effet dès le lever du Soleil, dont c’était la fête, et il ne fallut pas longtemps pour que les rues d’Ubersreik soient remplies de marchands itinérants, de fêtards, de musiciens et de jeunes gens aux grands sourires et au couronnes de fleurs, si caractéristiques de ces festivités, également dédiées à Taal et Rhya.

       Pour ce jour particulier, qu’ils fêtaient eux aussi, quelques sorciers s’étaient autorisés à faire quelques tours innocents aux yeux des passants, dans les ruelles les moins peuplées… sous les regards appuyés des gardes, et aussi celui d’un certain Victor Saltzpyre, son unique oeil brillant toujours dans l’ombre qui planait sur son visage, même lors du Jour du Soleil lui-même.

      Lorsque midi arriva, l’odeur de la nourriture se répandit peu à peu dans la ville : les aubergistes et les taverniers sortaient les rôtis, les poulets à la broche, et les porcs cuits au feu de bois, que l’on servait jusque dans les rues où se tenaient de longues tables dressées pour l’occasion. Sous les acclamations de tous, on faisait rouler hors des caveaux les tonneaux que l’on gardait spécialement pour l’occasion : du vin à la robe ample, que l’on coupait à l’eau, et des bières blondes, fraîches et légères, que l’on buvait à grande lampée dans des chopes presque sans fonds. Voyageurs, pèlerins, fermiers, marchands, soldats et bourgeois, hommes et femmes de tout âge, on trinquait sous le soleil qui semblait alors plus brillant que jamais, et les chansons, cris et éclats de rire se mêlaient à la joyeuse cohue. Du côté des gardes, on soufflait un peu : pour l’instant, il n’y avait aucune trace du fameux fauteur de trouble que l’on craignait.



      Seuls quelques uns ne participaient pas activement aux célébrations. Tapi dans son antre, Darkula n’attendait qu’une seule chose : que la vigilance de ces imbéciles d’humains ne finisse, comme toujours, par s’endormir. Et là, il en profiterait pour frapper à nouveau. Bleh ! Ces moutons ne perdaient rien pour attendre, il leur rappellerait que c’était lui, le loup !

      Également restée dans les ombres comme son confrère vampire, Nathalia, demeurait dans la cale de son bateau. Entre ruminer sa défaite de la veille, et se préparer, mentalement et physiquement, aux affrontements du lendemain, il y avait bien mieux à faire disait-elle, que de sortir à la lumière du Soleil lors des festivités de l’astre honni lui-même.

      Tout aussi à l’écart, dans la petite chapelle de la Dame de la ville, présente grâce à sa proximité avec la Bretonnie, un chevalier de la quête priait ardemment, non pas pour son salut, mais pour celui des plus démunis.

      S’il était au milieu de la foule, on ne pouvait pas vraiment dire que Frère Großmann prenait part aux célébrations. Il veillait, et sa vigilance était à l’image de la résolution : inflexible. Il était bien connu que c’était en ces jours de fêtes que les lois pouvaient parfois paraître floues aux yeux de certains. Et il serait là, pour sévir. La loi ne connaît pas de repos.

      Par ailleurs, Silvère de Castagne était, lui, toujours enfermé dans les geôles de la ville suite à sa rencontre avec le juriste extraverti. Il lui fallut attendre que Markus Kruber, qui l’attendait pour l’entraînement promis, s’inquiète de son absence et ne sorte enfin le paladin de ses fers...  Devant l’étonnement de ce dernier, Kruber ne put que répondre qu’avoir combattu au côté du capitaine pour la défense puis la reconstruction d’Ubersreik avait parfois du bon ! Après tout, Silvère lui-même avait tout du chevalier des plus respectables (à ceci près qu’il était ici un étranger) et il n’avait pas fallu longtemps à Markus pour convaincre le capitaine de le relâcher.

      Alors que les jeunes couples s’adonnaient à des farandoles qui serpentaient joyeusement dans toute la ville, sous la musique enjouée des trouvères et des minnesänger de passage, les deux chevaliers s’entraînaient sous le soleil implacable. En ce jour dédié à l’astre solaire, il ne semblait pas y avoir un seul nuage pour l’obscurcir, ce qui n’empêcha pas les combattants de s’affronter en armure complète. Kruber, au style de combat un peu cru, put découvrir les finesses des duels ”à la bretonnienne”, guidé avec courtoisie par le sire de Castagne, et tous deux se quittèrent qu’une fois trempés de sueurs et essoufflés, mais heureux, en milieu d’après-midi.



      Le soleil embrasa finalement l’horizon, tard dans la soirée, mais il ne marquait pas l’arrêt des festivités, loin de là : partout dans la ville, on allumait des grands brasiers, prévus pour durer une bonne partie de la nuit. Les échoppes ouvraient en grand leur caves, et faisaient tourner les breuvages en tout genre. Autour de certaines tables, on buvait bruyamment, on chantait, on jouait aux cartes… les plus âgés regardaient depuis les bancs, pour certains avec un petit sourire nostalgique, les jeunes couples danser autour des feux de joie. Mais, outre les unions, l’on célébrait aussi les naissances, et des mariés payaient les tournées pour célébrer la naissance de leurs enfants en ce jour béni par les dieux : il ne pouvait pas y avoir meilleur jour pour naître au monde, disait-on ! Pour une fois, les paris n’étaient plus au centre des discussions, et les réjouissances avaient encore de quoi battre leur plein pour quelques heures.



      Finalement, les brasiers finirent par s’éteindre, et l’on rentra chez soi, vidant les rues progressivement. D’abord les jeunes couples, main dans la main, bras-dessus bras-dessous, puis les taverniers, qui rentraient leurs tables et poussant parfois les quelques soiffards trop avinés. Enfin, jusque tard dans la nuit, la garde évacua les quelques irréductibles qui titubaient encore dans les rues, entonnant des chansons sans queue ni tête, et la nuit put enfin prendre son cours normal, pour les quelques heures qui lui restaient.



        Enfin, le soleil se leva à nouveau sur le cité, et l’on se leva avec autant d’excitement que la veille. Aujourd’hui, à Ubersreik, allait se tenir la tant-attendu finale du Tournoi des Affrontements Festifs.
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeSam 2 Mar 2019 - 23:46

.        C’était le grand jour. Les festivités de la Sonnstill étaient passées, et maintenant le peuple d’Ubersreik se réjouissait à l’approche de la dernière partie des célébrations : la finale du tournoi.

       Dès le matin les gens firent longuement la queue pour entrer dans l’arène afin d’avoir la meilleure place dans les gradins, alors même que le combat ne devait avoir lieu qu’après midi. Les discussions allaient bon train, d’autant que le spectacle était loin de se limiter à un combat. Il y eut, toute la matinée, un ensemble d’artistes qui vinrent faire quelques démonstrations dans le sable de l’arène, pour le plus grand plaisir des badauds qui préféraient voir un ours danser que d’attendre sans rien faire. Ainsi, moult jongleurs, danseurs, poètes et autres saltimbanques passèrent distraire le public en attendant la finale, le tout sous les commentaires de Hans Schaffer et Dietrich Schiffer, deux soi-disant ‘commentateurs’ qui n’en finissaient pas de parler dans d’énormes entonnoirs de cuivre qui amplifiaient leurs voix.

       « Ah, je vois ici entrer la chorale cléricale d’Helmgart. Nous allons bientôt avoir droit à leur fameux ave Sigmar en a capella.

       — Et oui mon cher Dietrich. Mais quel que soit leur niveau aujourd’hui, il est certain que ce sera plus agréable à entendre que des chants Kislévites.

       Il y eut quelques rires dans le public à cette saillie.

       — Ah ça, heureusement que leurs chanteurs habituels ne sont plus là. Remarquez, avec un peu de travail et un passage chez un coiffeur, ils auraient pu être du spectacle. »

       Et cela continua encore pendant toute la matinée tandis que les gradins se remplissaient lentement. Pendant ce temps, la loge d’honneur était vide. Ni le Bürgermeister (qui avait eu du mal à se réveiller après la fête de la veille) ni son conseil n’étaient là. Ludwig Schwartzhelm n’avait pas été aperçu non plus, et personne n’avait l’air de savoir où était parti le guerrier à la barbe si glorieuse.

       On pouvait par contre apercevoir quelques ex-participants dans le public. Le cimier pittoresque de Reynald Duck le rouge était posé à côté de lui tandis qu’il sirotait une bière Reiklandaise. Ceux qui passaient près de lui devaient subir son intense regard qui signifiait que le premier qui prononcerait la moindre remarque sur la tête de cygne se retrouverait le nez dans le sable. Plus loin, Albrecht Brückner était en grande discussion avec Geralt Braum sur le combat à venir, tous deux ayant sympathisé depuis leur rencontre dans le tournoi. Certains témoins rapportèrent même avoir vu Brückner sourire, ce qui bien évidemment reste sujet à caution.

       Et puis, l’heure tournant, la matinée passa. Le dernier saltimbanque (un acrobate d’une grande agilité) quitta la scène sous des applaudissements nourris (« Il a dû faire tourner quelques têtes avec ses pirouettes celui-là » s’amusa Hans Schaffer). Puis des trompettes sonnèrent, et le burgmeister Von Brüner prit place dans la loge, accompagné de son conseil et de Schwartzhelm. Puis, alors que les dernières places se remplissaient, les deux commentateurs reprirent leurs discussion de façon à meubler le temps restant.

       « Eh oui mon cher Hans, nous sommes ici en direct de l'arène d'Ubersreik pour un évènement spec-ta-cu-laire !

       — Tout à fait Dietrich, il s'agit de la finale du tournoi organisé par la ville en l'honneur de la victoire contre le chaos.

       —Et n'oublions pas les grands héros qui se sont illustrés ici lors de cette guerre. L'un d'entre eux est d'ailleurs sélectionné pour la finale.

       — Tout à fait Dietrich, Markus Kruber est actuellement en coulisses, à se préparer pour le combat. Mais nous sommes certains d'une chose, c'est que quel que soit le vainqueur, ça va être EXPLOSIF !

       — Et rappelons que notre sponsor principal, eau de Sigmar, fournit toutes les potions de soin utilisées par les prêtresses Shalléennes. Il n'y a donc aucun risque pour les participants, qui vont pouvoir ainsi s'en mettre plein la face, pour notre plus grand plaisir ! »

       Le public applaudit en riant, ravi par cette annonce. En haut des gradins, Johannes Mikaelson n’en avait cure. Il voulait simplement voir l’humiliation de Nathalia.

     Soudain, les trompettes sonnèrent à nouveau.
La Fanfare Impériale:

       Le bourgmestre se leva de son siège presque avec légèreté. Ce tournoi avait eu bien plus de succès qu’il n’avait escompté, et cela le remplissait de joie. Les commerces en avaient bien profité, les gens étaient contents, et mis à part la présence d’un fauteur de troubles profanateur, aucun problème majeur n’était survenu. C’est donc avec des accents de joie qu’il s’adressa au public :

       « Mes amis, nous sommes réunis pour cette phase finale du tournoi d’Ubersreik ! Nous avons pu voir ici se battre certains des plus grands combattants de l’empire, et même de par-delà ses frontières. Aujourd’hui nous saurons enfin qui sera le vainqueur, au cours d’un combat où les trois finalistes s’affronteront en même temps. Je n’aurai qu’un seul conseil : que le meilleur gagne ! »


       La foule acclama cette annonce, prise d’une soudaine frénésie extatique. Et ce fut le moment où la grille s’ouvrit et qu’entrèrent les trois combattants.

       « Et les voilà ! annonça Dietrich Schiffer. Voici que marche en tête le vainqueur du premier groupe, l’ex-général Klaus Von Bauding. Il est dit qu’il tire sa rapidité d’un entraînement avec des elfes. Elle lui a permis d’arriver jusque-là, mais lui donnera-t-elle la victoire ?

       — Je l’ignore Dietrich, car voici derrière lui Markus Kruber, le héros de la ville, et incontestablement le favori du public. Son énorme épée a fait des ravages, et la puissance de sa charge est proverbiale.

       — Mais peut-être est-ce que ce ne sera pas suffisant pour vaincre le troisième participant, car je vois s’avancer la dernière participante de cette finale, la froide et ravissante Nathalia Hinrichtungsherr. On la dit forte comme trois hommes, ce qui ne m’étonne pas après avoir vu ses combats. Sera-t-elle cependant assez forte pour battre ses deux adversaires du jour ? C’est ce que nous allons voir. »

       La volubilité des deux commentateurs tranchait avec le mutisme des finalistes. S’ils avaient échangés une poignée de main cordiale dans les coulisses (“Que le meilleur gagne !”) avant leur entrée dans l’arène, Klaus et Markus regardaient à présent droit devant eux, s’efforçant de maintenir un air digne sous la pression qui descendait sur leurs épaules. Nathalia se plaça entre eux deux, sans rien dire. En serrant les dents sous la tension presque palpable, tous les trois attendirent que retentisse le signal du départ.


Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 2019_010
L'entrée des champions.

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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Mar 2019 - 2:58

.        Finale du Tournoi : Markus Kruber (Gromdal) contre Nathalia Hinrichtungsherr (Linairyth) contre Klaus Von Bauding (Gilgalad)


       Alors que l’on préparait le cor qui servirait à indiquer le départ des hostilités, Markus Kruber se tourna légèrement vers Klaus Von Bauding. De la main, le chevalier impérial indiqua qu’une petite partie de Baliste-Trébuchet-Catapulte servirait à départager, comme lors des combats éliminatoires, qui partirait s’occuper en premier de la dame. Aussi maladroit qu’il puisse être en société, Kruber savait encore faire preuve de galanterie et il comptait bien s’assurer que Nathalia obtienne des duels en bonne et due forme et non une mêlée grossière. Et cela même s’il s’agissait de la finale du tournoi. A vrai dire, il envisageait même d’affronter Klaus en premier.

       Néanmoins, le temps que ledit Klaus comprenne enfin ce que Markus pouvait bien fabriquer avec ses gesticulations étranges, le cor tonna de toute sa force. La finale commençait enfin sous les applaudissements de la foule déchaînée. Et forcément, Markus jura entre ses dents en voyant Klaus charger aussitôt sur Nathalia… qui le chargea lui.

       Tant pis pour la galanterie alors, pensa Markus Kruber en se mettant en garde.

       Depuis les tribunes, on s’impatientait tout autant :

       « Ohlala Dietrich ! On dirait que nos participants partent bille-en-tête !
       — En effet Hans, au vu de leur ferveur, il semblerait qu’il y ait des comptes à régler.
       — Peut-être que cela a à voir avec les problèmes de bouteilles de Kruber… Mais cela, ne nous regarde pas.
       — Effectivement Hans, cela ne nous… regarde pas. Mais ce qui nous intéresse plutôt est le premier engagement qui début avec Nathalia et Kruber ! »

       Aussitôt dit, aussitôt fait disait l’adage, et ce fut dans un crissement métallique strident que Nathalia rencontra un Kruber prêt à en découdre. La dame taciturne semblait vouloir en terminer au plus vite et elle avait choisi le plus lent de ses deux adversaires afin de profiter de sa vitesse. Mais en voyant Klaus sur ses talons, la vampiresse s’était un peu précipitée dans sa manœuvre et l’impérial le lui fit payer chèrement (Nathalia : 1T, 1B, 1Svg / Markus : 3T, 2B, 1Invu, -1PV !). Au terme de l’échange, la lourde épée de Markus avait laissé sa trace en entamant le bras droit de la dame.

       Dans un grondement sourd, Nathalia, qui ne s’avouait pas vaincue si facilement, repartit à l’assaut et, profitant enfin sa célérité, elle trouva une faille dans l’armure du chevalier qui lâcha un grognement de douleur quand l’arme perça ses chairs (Nathalia : 2T, 1B, -1PV !).

       Leur duel était ainsi bien engagé quand arriva alors deux facteurs imprévus : Klaus von Bauding et sa vitesse de pointe. Faisant preuve d’une pugnacité qui tira un sifflement aux quelques bretonniens dans l’assemblée, l’ancien général chargea en plein dans la mêlée pour rattraper son retard. Séparant par la même occasion les deux duellistes qui sautèrent hors de son chemin.

       « Vous auriez pu attendre un moment ! s’étonna Markus.
       — Pour vous laisser la gloire à vous seul ? Certainement pas ! »

       Mais alors que les deux impériaux se taquinaient sympathiquement, Nathalia, elle, bouillonnait. Ces deux ignares se « tiraient la bourre » en pleine finale ? Oh, ils allaient apprendre à la respecter !

       « Messieurs ! tonna alors Nathalia, surprenant par la même occasion les intéressés. Terminons-en avec ces simagrées ridicules. Vous semblez vouloir vous battre ensemble, fort bien ! Je vous vaincrais ensemble alors. »

       Sur cette pique, Nathalia se mit en garde entre les deux hommes qui la regardaient, incrédule. Klaus von Bauding fut le plus rapide des deux à retrouver sa contenance.

       « Si c’est votre souhait », lâcha-t-il sobrement avant de charger à nouveau.

       Appliquant à nouveau sa technique qui avait fait ses preuves jusqu’ici, Klaus partit telle la comète à deux queues vers Nathalia. Son épée fila droit (Klaus : 4T, 3B, 2Svg, -1PV !) et celle de Nathalia aussi (Nathalia : 3T, 3B, 2Svg, -1PV !). La seule différence étant que là où la dame avait écopé d’une estafilade de plus, Klaus, lui, s’était fait toucher à la jambe. Ainsi, avec son élan, l’ex-général était partit s’étaler au sol sur deux bon mètres.

       La vampiresse n’eut pas vraiment le temps de se gausser plus avant cependant, car c’était au tour de Kruber de retenter sa chance (Markus : 2T, 1B, 1Invu). Malheureusement pour lui, le coup fut dévié d’une main de maître par le bouclier de Nathalia qui prouvait ainsi, devant témoins, qu’elle était finalement bien capable de soutenir ses menaces avec des faits.

       « Par Sigmar, Hans, il semble que la jeune femme se débrouille plutôt bien contre deux hommes dans la force de l'âge.
       — Eh oui mon cher Dietrich. Cette Nathalia nous cacherait-elle quelque-chose ? »

       Alors que Klaus se relevait encore difficilement – le sable de l’arène ayant eu la malheureuse idée de s’éparpiller au niveau de ses yeux – Nathalia profita de l’occasion pour ferrailler un peu plus avec Markus (Nathalia : 1T, 1B, 1Invu/ Markus : 3T, 2B, 1Invu, -1PV !). Pourtant, malgré sa vitesse surhumaine, le chevalier moustachu réussit là où tant d’autres avaient échoué en survivant à la furie de la dame aux cheveux de jais. Pire, il se permit même de la blesser à l’autre bras !

       Après avoir jeté un regard rapide vers Klaus von Bauding qui se relevait lentement non loin, Markus lança sans méchanceté aucune à Nathalia :

       « Vous pouvez toujours déclarer forfait si vous le souhaitez. »

       Mais cette attention ne fit qu’enrager encore plus Nathalia qui se jeta presque sur Markus (Nathalia : 1T, 1B, 1Svg). Le chevalier se prit l’assaut de plein fouet et, même s’il s’en sortit presque indemne, il en fut secoué. En fait, il semblait même reculer volontairement.
       
       C’est alors que Klaus, qui s’était enfin relevé, revint (encore) à la charge. Et cette fois, il ne comptait pas se faire avoir comme un bleu. En voyant son autre adversaire rappliquer à toute vitesse, Nathalia contint sa colère pour effectuer un demi-tour et flanquer une grande claque du plat de son bouclier à Klaus (Nathalia : 3T, 3B, 2Svg, -1PV !). L’ancien général fut à son tour sonné, mais seulement l’espace d’un instant.

       En effet, profitant de son expérience de terrain, Klaus avait indiqué subtilement à Markus, et cela quelques secondes plus tôt, où il devait se placer. De plus, en attirant l’attention de la vampiresse, Klaus avait ouvert sa garde et, aussi compétente soit-elle, même Nathalia ne pouvait avoir des yeux partout.

       Ainsi, quand Markus faucha ses appuis avec le plat de sa longue lame, Nathalia ne put rien faire d’autre que remarquer que le sol se rapprochait beaucoup trop vite de son visage (Markus : 1T, 1B, -1PV !). Et à peine avait-elle durement touché le sol que la dame sentit le froid glacial d’une lame s’apposer sur sa nuque (Klaus : 4T, 4B, 1Invu, -3PV !).

       « Et nous vous avons vaincu, ensemble », entendit alors Nathalia avant de sombrer dans l’inconscience.

       Dans les tribunes, les parieurs sautaient presque au plafond, que ce soit de joie ou de colère d’ailleurs, car Nathalia Hinrichtungsherr venait de se faire éliminer de la finale.

       « Ohlalala, Dietrich, c'est magnifique ! Ce travail de tandem me tire une larme à œil !
      — N'est-ce pas Hans ! On se croirait à la Reiksguard à nouveau et... Atten.. NON ! Monsieur ! Lâchez ce morceau de banc ! »

       Un grand fracas de cuivre tordu et de bois brisé retentit alors dans l’enceinte de l’arène.

       « Herr Albrecht enfin !
      — COMME A LA REIKSGUARD ?! J'vais t'apprendre moi espèce de freluquet ce qu'est la rage d'un GRIFFON QU'ON ASTICOTE DEPUIS TROP LONGTEMPS ! »

       Mais tandis qu’on essayait de calmer Albrecht Brückner sans tuer personne, ce qui n’était pas gagné, la finale du tournoi n’était pas terminée, elle.

       Klaus et Markus se regardèrent, reprenant chacun leur souffle.

       «Plus que nous deux… commença le chevalier
       — Une bonne fin, non ? lui répondit l’ancien général avec un sourire
       — Plutôt oui ! En garde ?
       — Que le meilleur gagne !»

       La garde haute, les deux vétérans de l’armée impériale se chargèrent, sous les acclamations de l’assemblée. Le choc fut terrible, et l’un comme l’autre redoublait d’adresse pour prendre l’adversaire de vitesse… jusqu’à ce que Klaus, profitant d’une petite ouverture dans la garde de Markus, obtienne le premier sang ! Les deux duellistes finirent par s’écarter, et commencèrent à décrire des cercles dans l'arène (Klaus : 4T, 3B, 1Svg, 1Invu, -1PV ; Markus : 4T, 4B, 3Svg, 1Invu).

       «Diantre, on dirait que vous avez appris le coup de la charge de la dernière fois ! glissa Kruber
       — Eh bien, il fallait bien que notre entraînement serve, non ?
       — Haha, bien dit… Moi aussi j’ai pu apprendre lors de mes entraînements, voyez !»

       Et il se fendit d’un coup. Klaus essaya d’anticiper le mouvement pour frapper aux jambes, mais au dernier moment, Kruber feinta à droite, puis à gauche, maniant sa longue épée avec une adresse surprenante. Parant tant bien que mal, Klaus dut sacrifier son offensive, mais la lame de son adversaire finit par briser sa garde, touchant au bras juste sous l’épaulière. Un petit sourire satisfait aux lèvres, Kruber remercia mentalement Silvère pour ses leçons. (Klaus : 0T ; Markus : 2T, 1B, -1PV)

       Klaus serra les dents. Il ne devait pas perdre l’avantage ! Nonobstant la douleur, il riposta immédiatement, et sut trouver la faille dans l’armure de Kruber, qui fut incapable de parer. (Klaus : 3T, 1B, -1PV)

       L’ancien général vit Markus grincer des dents avant de préparer une contre attaque… qu’il reconnut à l’avance ? Oui, Klaus avait déjà vu cette botte lors de leur dernier entraînement. Sous les yeux médusés des spectateurs, l’épée de Kruber faucha l’air alors que Klaus s’était écarté sans même prendre la peine de parer. (Markus : 2T, 2B, 2Invus !)

       «Par Taal, qu’est-ce que …»

       Le chevalier impérial n’eut pas le temps d’en dire plus, Klaus, avec son esquive, s’était dangereusement rapproché, et il ne put que parer précipitamment une botte avant qu’une deuxième ne fauche ses jambes sous lui ! Lorsque le monde s’arrêta de tourner autour de lui, Klaus le surplombait, sa fidèle épée pointé contre son visage. (Klaus : 4T, 3B, 2Svg, -1PV !)

       Les deux combattants restèrent un instant figés, les tribunes plongées dans un silence profond. Klaus rengaina alors subitement son arme avant d’offrir sa main au chevalier à terre, que ce dernier saisit avec le sourire, après un court moment d’hésitation. Une fois debout, Kruber leva haut la main de son compagnon d’arme et, devant toute l’assemblée, s’exclama :

       « Ubersreik, voici votre vainqueur, j’ai nommée… KLAUS VON BAUDING ! »

       Et ils furent tous deux noyés dans les applaudissements.


* * *


       On traita rapidement les blessures des combattants, les prêtresses de shallya s’occupant des deux impériaux aux plaies et ecchymoses légères. Nathalia, pour sa part, refusa à quiconque de l’approcher, ni même de l’aider à se relever, et semblait déjà se remettre de son combat d’elle même. Enfin, c’était difficile de le savoir quand elle s’enfermait dans le mutisme qui lui était si caractéristique.

       Une fois les trois combattants debouts, des gardes en uniformes rutilants les escortèrent jusqu’à la tribune du Bourgmestre Von Brüner pour la remise des prix.

       Un grand sourire aux lèvres, le Bürgermeister remit, au nom du Conseil de la cité, à Klaus von Bauding une médaille en or spécialement faite pour l’occasion, portant l’emblème de la cité et l’année, sous les applaudissements de la foule en délire dans les gradins. À cela s’ajouta un coffret aux dimensions généreuses : le prix en couronnes impériales du grand vainqueur. Enfin, s’ajoutait un petit coussin que le bourgmestre posa sur le coffre (que Klaus devait tenir à deux mains), sur lequel reposait, symboliquement un exemplaire de la clé du manoir qui appartenait désormais à l’ancien général.

       Non moins souriant, von Brüner remit à Markus Kruber sa médaille d’argent, ainsi qu’un second coffret, de plus petite taille mais toujours conséquent («De l’argent économisé sur la construction qui n’ira pas dans la poche des nobliauds !» pensa le chevalier pour lui-même avec un petit sourire), avant de terminer par Nathalia, qui reçut, sans se départir de son expression fermée, la médaille de bronze et un petit coffret lui aussi bien rempli.

       Le Bürgermeister se retourna alors et salua la foule, immédiatement imité par Klaus et Markus qui s’inclinèrent à leur tour. Après un petit moment, Nathalia émit un petit hochement de la tête. Les acclamations repartirent de plus belle dans les gradins, et certains spectateurs en étaient venus à descendre jusque dans l’arène, débordant les quelques gardes qui en assuraient la sécurité lors des combats, pour saluer la tribune.

       On fit gentiment reculer les trois finalistes alors que von Brüner prenait les devant la scène avec un (nouveau) long discours pour célébrer les gagnants, les participants, le tournoi, tous ceux qui avaient aidé à son organisation, et à la reconstruction de la ville, avant d’en rappeler quelques morceaux de l’histoire et ce pourquoi elle était importante et… Bref, il sortait le grand jeu, et ne donnait pas l’impression de vouloir en finir en quelques mots.

       Derrière l’imposant homme, les trois combattants étaient restés droits comme des i, dans parler ni bouger… Kruber pencha finalement vers von Bauding :

       «Jolie victoire, vous l’avez bien méritée, chuchota-t-il à l’encontre de son ami.
       — Eh bien… j’ai eu l’occasion de m’entraîner avec les meilleurs, répondit l’intéressé non sans modestie.

       Et en un sens, c’était vrai, l’entraînement lui avait donné le petit avantage dont il avait besoin pour remporter la victoire. Kruber eut un petit sourire amusé avant de continuer :

       — Je dois dire qu’avec ça, vous m’avez sorti d’un bien mauvais pas…
       — Ah bon ?
       — Imaginez… un tournoi remporté par celui en l’honneur de qui il était organisé ? Ranald lui-même ne penserait pas à une farce pareille, c’est moi qui vous le dit ! Et puis.. avec vous, je gagne un excellent voisin pour le manoir à côté de chez moi.
       — Haha oui en effet ! rit Klaus. Il aurait été bien drôle de vous voir vous remettre vous-même la médaille d’or.»

       Les deux compagnons partagèrent un petit moment de rire derrière le bourgmestre qui continuait son discours. C’est alors que Klaus se pencha à son tour vers Kruber, le regard pétillant.

       «Mais dites-moi… Insinueriez-vous que vous m’avez laissé gagner pour m’avoir dans votre voisinage ?
       — Grands dieux non ! Cette victoire, vous l’avez remportée par vous même… Pensez-vous, si j’avais voulu choisir, je me serais plutôt arrangé pour avoir cette charmante dame comme voisine !»

*   cheers   *
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Mar 2019 - 21:09

Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 239713034 Conclusions Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 239713034


       D'un pas furieux, Nathalia avait quitté les arènes dès que l'occasion s'était présentée. Faisant fi de la fête en cours et d'éventuelles déclarations qu'on attendait d'elle, elle se dirigea vers les docks où était amarré son navire. Chaque instant de plus passé en ces lieu l'horripilait davantage que le précédent.

       Dans une pluie de verre, un homme vint soudainement rouler aux pieds de Nathalia, en passant à travers la vitre du rez-de-chaussée de la taverne qu'elle dépassait. Maugréant et en sang, celui-ci se recroquevilla sur lui-même pitoyablement. A l'intérieur résonnaient des cris et fracas trahissant une rixe.

        « Que Thamurk le grand asticot te dévore les orteils de l'intérieur ! s'époumona une voix plus forte que les autres aussitôt suivit du craquement distinctif d'un nez percutant un tabouret. Et toi la tête de pioche imberbe ! Le jour où un carrosse noir te renversera, se sera moi aux rênes ! Et je roulerais trois fois sur ton cadavre ! »

       S'ensuivit un nouveau fracas et des cris qui se muèrent en lamentation pitoyables. Quelques secondes a peine plus tard la porte d'entrée s'ouvrit à la volée.

       « Toi mon mignon, tu vas le regretter à ton réveil. Tonton Vlad, la plus grande menace vampirique qu'ait connu l'empire... Peuh ! Pas en ma présence ! »

       Traînant un malheureux inconscient au visage tuméfié, Darkula posa le regard sur la silhouette en armure entre la taverne et le bord des docks. L'une de ses premières victimes gisait à ses pieds.

       Décochant un regard noir au vampire, elle déclara avec courroux :

       « Faites attention où vous jetez vos déchets. »

       Et sans plus de cérémonie, elle leva le genoux avant de littéralement éclater le crâne de l'infortuné sous son talon. Darkula resta interdit et cligna plusieurs fois des paupières.

       « ... Bleh ? articula-t-il finalement en lâchant sa propre victime.
       — Oh, c'est vous ? J'ai crû entendre que vous étiez recherché... »

       Se penchant, elle découvrit l'intérieur de l'établissement. Les dévastations atteignaient un degré qu'elle-même aurait difficilement soupçonné : pas une table, pas un tabouret, pas une commode ni même le comptoir n'avaient été épargnés. Un malheureux inconscient pendait même à un lustre menaçant de se décrocher...

       « ... je comprends pourquoi.
       — Y avaient qu'à pas sous-entendre qu'un vampire put être plus dangereux que moi. » renifla-t-il avec un mépris évident pour ses victimes.

       Sur ces mots et sans réaliser sa gaffe en révélant sa nature, il fit claquer théâtralement son long manteau avant de s'aventurer à l'extérieur. A chacun de ses pas, son extravagante épée longue oscillait entre ses omoplates.

       « De ta part, j'attendais plus qu'un ivrogne, lança-t-elle dans son dos.

       Faisant volte-face, le querelleur vociféra sans préambule :

       « Qui c'est que tu traites d'ivrogne la mégère ?
       — L'inconscient dans la taverne, visiblement bourré et qui a mis la pièce en pagaille. »

       Se tournant stupidement vers établissement, Darkula mit quelques secondes à réaliser le sous-entendu. Rouge de colère, il porta la main à la poignée de son épée.

       Le voyant charger en armant une frappe sourde, Nathalia tira calmement sa rapière du fourreau. Elle retint son coup jusqu'à être à son niveau avant d'esquiver au dernier moment, contre-attaquant en direction de son épaule.

       « Je suis pas bourré ! Et la pagaille tu vas voir que j'ai pas besoin d'alcool pour la distribuer ! »

       La gigantesque épée passa juste au dessus de la vampire, qui s’était baissée juste à temps. Aussitôt, sa propre lame jaillit, mordant le flanc de Darkula. Ce dernier poussa un cri de douleur mêlé à la colère, et envoya bouler son adversaire d’un coup de pied rageur. (Nathalia : 1T, 1B, -1PV ; Darkula : 2T, 2B, 1Invu, -1PV !)

       Alors que le vampire reculait promptement, Nathalia se relevait, un filet de sang aux lèvres, mais tout de même souriante. Lentement, sans lever les yeux de son adversaire, elle passa la langue sur le plat de sa lame ensanglantée.

       « Voyons-voir… de quel cru tu as bien pu profiter ces dernier j… »

       Elle s’arrêta. Qu’est-ce que ce crétin était allé saigner ? Ça… ça lui brûlait la gorge !

       Darkula, lui, tira de dessous sa cape… Une bouteille brisée ? La mixture infâme qu’elle contenait, dont il s’était servi pour profaner à peu près tous les temples de la ville quelques nuits plus tôt, avait du se répandre sur la lame. (Nathalia : 1 sur le jet de Vampirique, -1PV !!!)

       « Eh ! s’écria-t-il. C’était ma dernière bouteille, je la gardais pour le manoir du gagnant ! Tu vas me le payer très cher ! »

       Il s’élança à nouveau sur la vampire, mais cette dernière, les yeux et la gorge brûlants, ne l'entendait pas de cette oreille. Elle s’empara d’un tabouret gisant sur les pavés et le lança avec force à la tête de son adversaire ; Darkula eut à peine le temps de loucher sur l’objet  avant de se le prendre en pleine figure. Profitant de l’étourdissement de son adversaire, elle se retourna en prenant de l'élan. D'un puissant coup de pied à la tête elle fit décoller son ennemi du sol, l'envoyant au tapis. (Nathalia : 2T, 2B, -2PV !)

      Constatant qu'il ne bougeait plus, elle attrapa le vaincu par son manteau extravagant et le souleva sans peine avant d'effectuer quelques pas en s'éloignant de la taverne...

       À moitié assommé, Darkula se sentit à nouveau arraché au plancher des vaches. Et avant qu'il ne puisse dire Bleh il se retrouva à boire la tasse : Nathalia l'avait balancé à l'eau ! Reniflant avec dédains, elle ramassa son épée puis, après un instant de réflexion, la jeta également dans le fleuve. Calmement, elle reprit enfin le chemin de l'Aube de la Souffrance, le maître Laekhir arche damnée la rejoignant déjà pour l'escorter.


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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeVen 8 Mar 2019 - 19:08

.        Sur une des nombreuses routes forestières du Talabecland, une cavalcade bariolée avançait à un rythme rapide. En effet, les cavaliers griffons du Kislev qui la composaient avaient bien l’intention de rentrer dans leur pays au plus vite. Et la raison de cet empressement se situait au centre du groupe, entouré par divers kossars dépenaillés et dans un état semi-comateux : Tordimir Skvortskov.

       Le kislévite aux manières d’ours timbré avait en effet mal supporté le traitement à base de « gourdin dans la nuque » que ses compatriotes lui délivraient à intervalles réguliers. C’était bien la seule solution qu’ils avaient trouvée pour calmer cette brute incontrôlable… En plus de l’avoir enchaîné parce que la prudence était mère de sûreté.

       Tout en gardant le cap vers son Nord natal, le boyar Pyotr Novosi qui dirigeait l’escadron se tourna à demi vers l’intéressé. Puis, après avoir affiché une moue circonspecte, il se retourna vers le message qu’il avait lu, en partie, quelques jours plus tôt devant Tordimir et ses hommes.


« Pour avoir coupé toute forme de communication pendant plus de dix ans, avoir été en contact prolongé avec des forces chaotiques, avoir soulevé des fonds sans accord préalables de sa hiérarchie et surtout de la tsarine Katarin, souveraine du Kislev, de la cité du même nom, d’Erengrad, de Praag et du Pays des trolls et pour avoir causé divers incidents diplomatiques graves lors de ses voyages.

Il a été décidé, sur ordre de la tsarine Katarin, souveraine du Kislev, de la cité du même nom, d’Erengrad, de Praag et du Pays des trolls, que le dénommé Tordimir Skvortskov doit être appréhendé et amené devant la justice kislévite aussi rapidement que possible.

PS dédié au Boyar Novosi : Une fois cette missive énoncée et l’individu ramené dans nos frontières, veuillez le relâcher dans le Pays des Trolls. »



       Décidément, Pyotr n’arrivait pas à comprendre la logique derrière une telle demande… Certes, Tordimir avait amassé une petite fortune en peaux et ivoire, mais de là à le laisser battre la plaine ? Ce type était presque aussi dangereux pour le Kislev que les maraudeurs norses ! Peut-être était-ce là le but de la manœuvre ? Occuper les nordiques avec quelque chose d’aussi dégénéré qu’eux ?

       Pyotr soupira longuement en essayant de se calmer. L’ordre émanait de la cour impériale du Kislev, alors il obéirait sans se poser plus de questions. Après tout, il n’avait pas vraiment envie de rendre des comptes aux tchékistes qui attendaient probablement avec impatience son rapport pour le décortiquer dans tous les sens. Fichu police secrète…

       Et ainsi, l‘équipée teinté de rouge et de blanc continua son chemin vers les contrées toujours plus froides qu’ils appelaient par conviction : Patrie.
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeSam 9 Mar 2019 - 2:50

.            Silvère était aux aguets. Il avait passé la journée à essayer de retrouver le fugitif Darkula, ne s’interrompant que pour regarder la finale (il devait bien ça à Markus Kruber), mais n’avait pour l’instant pas réussit à retrouver cet insolent profanateur. La nuit était en train de tomber désormais, mais il n’avait pas l’intention de s’arrêter. De temps en temps, il vérifiait également ne pas être en présence de Frère Grobmann. Le prêtre de Véréna ne manquerait en effet certainement pas de lui demander à nouveau son permis je-ne-sais-plus-quoi. La justice et la loi n’étaient visiblement pas toujours corrélées.

           C’est donc tout naturellement qu’il ne vit pas l’individu qui lui fonça dessus sans prévenir. Au dernier moment, il eut cependant le réflexe d’esquiver, ce qui ne manqua pas de faire trébucher un badaud qui se retrouva soudainement renversé par le paladin. Ce dernier mit quelques secondes (durant lesquelles il se confondit en excuses) à réaliser ce qui s’était passé. Un homme maigre, tout vêtu de noir et armé de pied en cap se tenait devant lui, le visage hautain marqué par sa pâleur et une sombre détermination. Sa chevelure blonde coupée court rappelait quelque-chose à Silvère…

           « Silvère de Castagne. Je vous rencontre enfin personnellement.

           L’intéressé eut une illumination.

          - Vous êtes Johannes Mikaelson, c’est bien ça ?

          - Tout juste, répondit le guerrier blond. Je constate que la mémoire ne vous fait pas défaut, je vous conseille donc de bien y graver cet ordre : quittez cette ville.

          - Pardon ? »

          Silvère était abasourdi. Cet individu venait, sans aucun ménagement, de lui demander de vider les lieux ? Etait-il un autre de ces adorateurs de la bureaucratie ? Non, il n’avait pas invoqué le moindre texte de loi. Mais alors pourquoi lui en voulait-il ainsi ?

          De son côté, Johannes ressentait une démangeaison caractéristique au niveau de son épée : il voulait démolir quelqu’un. Et son interlocuteur du jour, un bretonnien chasseur de vampire renommé, allait certainement en faire les frais. Ledit bretonnien d’ailleurs n’avait pas l’air très fin, car il le dévisageait avec une expression d’incompréhension. Mais qu’importe, il ne pouvait pas laisser cet individu sévir dans cette ville. Dans sa ville. Il allait falloir l’en débouter, et le plus tôt serait le mieux.

          Silvère sourit à ce moment, et hocha la tête, comme s’il avait compris quelque-chose.

          «  Ah, je vois, reprit-il enfin. Vous faites partie des partisans de ce fameux Darkula.
         
          - Pardon ? »

          Ce fut au tour de Johannes d’être frappé d’incompréhension. Un partisan de…Darkula ? Ce freluquet qui avait vaincu Baudouin et Markus Kruber lors du tournoi tout en se couvrant de ridicule ? Ce vampire qui était une honte à leur noble héritage ? Venait-il bien d’entendre cela ?

          Mais pour Silvère, c’était l’évidence même. Darkula avait réussi, on ne savait comment, à attirer des gens à l’esprit influençable, qui s’étaient mis à se vêtir de noir et à se barbouiller la face de blanc. Le bruit de sa chasse avait dû se répandre, et voici que cet individu cherchait certainement à protéger l’immonde profanateur.

          « Oui, je vois clair dans votre jeu. Mais je ne céderai pas, et vous ne pourrez protéger Darkula plus longtemps.

           C’en fut trop pour Johannes. Il dégaina son épée en menaçant Silvère. La méthode pacifique aura été essayée se dit-il, mais je préfère ma façon de faire.

           - Je ne le répèterai pas deux fois : quittez cette ville, et cessez de m’insulter par-dessus le marché !

           Sortant sa propre arme, Silvère se mit en garde.

           - La Dame saura vous montrer que votre maître a tort. En garde ! »

           De rage, Johannes se jeta sur le paladin, sa lame sifflant au milieu de la rue alors que les passants s’écartaient ou s’enfuyaient. Mais tout à sa colère, il avait perdu sa concentration, et Silvère parvint à contenir son assaut (Johannes : 2T, 1B, 1svg) et à riposter efficacement (Silvère : 3T, 2B, 1svg, -1PV !).

           « Allons, messire, c’est assez, essaya-t-il de tempérer. Vous vous battez bien, mais je suis pressé. »

           Mais Johannes ne répondit pas. Tout à son assaut, il porta une série d’attaque rageuse contre Silvère, qui répondit avec la même violence. Tous deux finirent par se blesser mutuellement, sans qu’aucun ne prenne l’avantage (Johannes : 3T, 2B, 1svg, -1PV ! Silvère : 3T, 1B, -1PV !!). Johannes, néanmoins, finit par s’exprimer d’une voix glacée :

           « Je vais vous montrer la véritable signification du mot ‘souffrance’, chevalier. Vous quitterez bientôt cette ville, mais les pieds devant ! »

           La rage semblait l’emplir d’une énergie nouvelle, et il retourna à l’assaut (Johannes : Vampirique réussi : +1 PV). Son épée décrivit un arc de cercle qui écarta totalement celle de Silvère. Le paladin ne dut sa survie qu’à ses prodigieux réflexes, mais sentit un filet de sang s’échapper de sa nuque. Le coup l’avait éraflé, et il s’en fallut de peu qu’il ne soit décapité (Johannes : 3T, 3B, 2 invus, -1PV !). Mais cette esquive, si efficace qu’elle fut, le priva de riposte (Silvère : 1T 0B).

           Johannes de son côté ne sentait même plus ses blessures. Sa nature vampirique aidant, il se décida à donner un léger coup de pouce par magie à ses capacités naturelles de régénération. Ce combat, il comptait le remporter coûte que coûte, l’individu étant trop dangereux pour être laissé en vie (Johannes : Vampirique réussi : +1 PV). Il retourna à l’assaut, mais son attaque fut cette fois écartée par un éclat de lumière blanche (Johannes : 2T, 2B, 0svg, 2invus !).

           Bénie soit la dame pensa Silvère qui cette-fois s’était tenu prêt. La déconfiture de son adversaire jouant, le paladin reprit l’offensive, mais toutes ses attaques furent esquivées ou ne rencontrèrent que de la plaque d’armure (Silvère : 3T, 1B, 1invu.).

           Pour Johannes, cela n’avait que trop duré. La dame allait protéger ce satané bretonnien jusqu’au bout, alors il allait falloir jouer le tout pour le tout. Faisant fi de la prudence, le vampire se jeta au corps à corps contre Silvère, encaissant de plein fouet une attaque qui passa outre son armure et le blessa sérieusement à l’abdomen (Silvère : 3T, 3B, 1svg, -2PV !!!). Grimaçant mais toujours conscient, Johannes lâche son bouclier pour se saisir du bras d’épée du paladin, et approcha son visage à quelques centimètres de celui de son adversaire.

           « J’ai gagné. » Lui dit-il d’un ton moqueur. Et avant que Silvère ne comprenne quoi que ce soit, Johannes lui asséna un magistral coup de tête en plein visage. Il ressentit une vive douleur, et sa vision se perdit (Johannes : 3T, 2B, 1invu, -1PV !). Lâchant son épée, il tituba un instant avant de tomber au sol, le nez ensanglanté. Johannes, toujours souriant (bien que la douleur soit grande, d’autant que l’épée de cet individu était bénie), s’apprêta à l’achever. Mais soudain un hurlement tout proche lui fit tourner le regard.

           « Par la loi et la constitution, j’en entends qui se battent. S’ils ne sont pas autorisés, je vous jure que je vais devoir sévir ! »

           Le fou de Véréna ! Jetant un nouveau regard à Silvère, il vit que ce dernier se relevait. Il avait manqué sa chance.

           « Retenez bien mes paroles, paladin. Partez. Votre présence n’est pas la bienvenue. »

           Il s’apprêta à quitter les lieux, puis se ravisa et ajouta :

           « Et une bonne fois pour toutes, je n’ai rien à voir avec ce satané Darkula. Rien ! »

           Et sur ces mots Johannes s’enfuit, tandis que Silvère, encore hébété, se demandait ce que voulait dire tout ceci.
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mar 2019 - 20:16

.        Sifflant gaiement, le marchant déplaçait une à une les caisses de marchandises fraichement livrée pour les stocker dans l'arrière boutique. La journée s'était parfaitement déroulée : d'excellentes ventes, de bons gains après avoir parié sur von Bauding et enfin cette cargaison de denrées exotiques. Non, vraiment, cette journée était vraiment…

       Le tintement de la clochette à la porte d'entrée vint interrompre ses pensées. Il était pourtant tard et sa pancarte indiquant que l'établissement était fermé était accrochée au carreau.

       « Nous sommes fermés ! » beugla-t-il en déposant sa caisse.

       Avant de revenir dans la boutique, il prit soin de recouvrir un coffret cadenassé d'un tissu sombre. Il valait mieux que ce produit venu de Paumé-sur-bourg reste à l'écart des curieux. Curieux qui n'avaient visiblement rien de mieux à faire qu'ennuyer un honnête travailleur à cette heure tardive.

       « Vous savez pas lire ? » grogna-t-il en changeant de pièce avant de s'immobiliser.

       Dégoulinant sur le plancher, l'intru lui jeta un regard malsain. Appuyé sur le manche d'une épée presque aussi grande que lui, il semblait tenir debout avec difficulté.

       « Je veux des œufs, de la moutarde et tout ce que tu as pour saloper un temple ! S'écria-t-il avec autorité.
       — Que je…  un temple… quoi ? »

       L'homme mit un instant à reconnaître cet hurluberlu aux propos incohérents : il s'agissait d'un des compétiteurs ayant atteins les phases finales de la compétition. Mais Kruber lui-même l'avait éliminé de la compétition. Cet hurluberlu déjà passé lui acheter des œufs et du poivre la veille au soir alors même qu'il fermait boutique. Alors que le propriétaire balbutiait dans le vide, Darkula leva sa lame :

       « Ho puis la peste soit des Reiklanders ! »

*

       « J'vais te leur montrer moi à ces idiots qu'on n'humilie pas impunément le plus grand vampire de tout les temps, marmonna-t-il en soulevant le banc qu'il venait de projeter à travers la pièce. »

       Découvrant le visage brisé de sa cible, il eut un mouvement de recul et en échappa le mobilier.

       « Bleh ! »

       Secouant la tête, il se ressaisit et fit finalement face à la sculpture fixée au mur stylisant une mains dont deux doigts étaient entrecroisés. Plissant le nez, il cracha sur le symbole. Les dieux des faibles humains n'existaient pas. Ils n'étaient que des chimères pour les imbéciles. Néanmoins, depuis qu'il avait apposé sa marque sur la porte de cette pension pour simples d'esprits il ne lui arrivait que des bricoles !

       « Dans le doute, ricana-t-il. Ma vengeance sera terrible ! »

       Il déposa le coffret au cadenas arraché au pied du symbole sacré. Il était tombé dessus par hasard mais c'était une très agréable surprise, une preuve de plus que le dieu de la chance n'était qu'une fable. Enfin : quel dieu stupide lui aurait ainsi donné de quoi saccager son autel comme il s'apprêtait à le faire ?
       Souriant par anticipation, il déroula la corde pendant à sa hanche. Une longue mèche serait une confortable précaution pour ce qui allait suivre…

*


       Cela faisait un certain temps que Großmann cherchait le mécréant profanateur de temples à travers la ville. Il était cependant facile à suivre au vue de la pagaille qu’il avait semé - et avait d'ailleurs accumulé une bonne dizaine de formulaires…
       Néanmoins, l'Itinérant interrompit sa traque en passant devant une porte pendant lamentablement sur ses gonds. Sur celle-ci se devinait encore des gribouillis à moitiés lavés. Il s'approcha pour jeter un œil à l'intérieur, soucieux de ne pas laisser un cambrioleur s'en tirer à si bon compte. Quelle ne fut pas sa surprise de voir débouler sa proie, venant à lui en courant dans un long couloir. Le premier réflexe du porteur de Justice fut de chercher dans sa mémoire un article concernant les rénovations de portes.

       « Dites, seriez-vous responsable de l'état de cette p…
       — Écarte-toi de mon chemin le bibliothécaire ! Cracha Darkula d'une voix paniquée en interrompant sa question. J'ai pas le temps pour tes sornettes !
       — ..orte car en vertu de l’article 59 concernant l’état des habitations vous êtes dans l’obligation de réparer cet objet. »

       Sans écouter son récital, Darkula tenta de le bousculer Großman. En vain, celui-ci fit bloc dans l'encablure de la porte et l'agrippa :

       « Vous faites ainsi obstacle à la loi. J'ai d'ailleurs un certain formulaire d'arrêt à votre égard. Pour cesser vos agissements quant à la dégradation des espaces reli…
       — J'AI PAS LE TEMPS ! » l'interrompit à nouveau Darkula en se dégageant.

       Sans plus attendre et comme l'extrémiste brandissait à présent un papier tiré de sa besace, le vampire s'empara de son épée longue et chargea.
       Großman esquiva une passe qu’il trouva maladroite de la lourde épée, avant de se rendre compte qu’il avait été berné : la cape du vampire fondait sur lui ! Seul un sixième sens providentiel lui permit d’éviter un coup alors qu’il se débattait à l’aveuglette dans les plis du tissus, et s’en tira avec une longue estafilade sur le bras. (Großman : 0T ; Darkula : 2T, 1B, -1PV)
       « Par le code pén… » allait jurer le guerrier de Véréna. Il tenta de dégainer son épée pour déchirer la maudite cape, mais il s’y était trop empêtré : il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une ombre tomba sur lui, et un violent choc l’envoya à terre, sonné. (Großmann : 0T ; Darkula : 3T, 3B, -3PV !!!)

       « Un formulaire d'arrêt à mon égard, répéta Darkula en imitant le phrasé de Großman avant de déchirer le document en question. Bleh ! J'me torche avec ton formulaire et... FLUTE faut pas que je reste là !! »

       Laissant là un magistrat secoué et quelque peu confus, il déguerpit sans demander son reste, la peur lui donnant des ailes et son manteau claquant dans son sillage !



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Dernière édition par Gromdal le Mer 13 Mar 2019 - 2:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Mar 2019 - 2:03

. Plus tôt, juste après le (long) discours de clôture du bourgmestre

       Baudouin de Parravon eut assisté à la finale avec un intérêt non feint : sa quête passait pour le centre de ses préoccupations, mais elle n'interdisait pas de s'exalter des hauts faits d'autrui ! Il ne fut point déçu car les combats furent âprement disputés, chacun des finalistes ne cédant pas un pouce de terrain à ses adversaires, et le chevalier crut bien à plusieurs reprises que c'en était fini de l'un ou de l'autre pour ensuite s'étonner qu'il n'en était rien. La victoire définitive du général Klaus von Bauding lui arracha un « Oh ! » de surprise et il se joignit naturellement à la liesse collective du public, car la performance de l'impérial face à ses adversaires fut des plus honorables et spectaculaires ! Il continua à applaudir chaudement lors de la remises des prix, goûtant cette fois-ci à l'euphorie qui se répandait dans les tribunes suite à la conclusion triomphante de l'événement. Par la Dame, c'était ça qui faisait le sel des tournois ! L'honneur et la gloire ! L'exemple pour le peuple ! L'inspiration face à l'adversité !

       Le cours de ses pensées finit naturellement par atteindre sa propre performance sur l'arène. Il avait bien combattu mais se disait à présent que soit il manquait sérieusement d’entraînement tout court, soit le maniement de l'épée à deux mains était encore un style d'escrime dont avait tout à apprendre. Le finaliste Markus Kruber, tiens, lui devait sans doute avoir des bras bien plus forts et habiles que les siens !

       Le chevalier se caressa la barbe, pensif, avant de se joindre au flot de populace qui vidaient les gradins. Si une chose lui paraissait certaine, c'était qu'il se devait d'améliorer ses compétences martiales. La Dame elle-même avait sans doute voulu qu'il s'en rende compte à ce tournoi, ce qui valait bien mieux que de s'en rendre compte face à un dragon ! Baudouin remercia la Dame et, alors qu'il quittait l'arène et évoluait à travers la foule enjouée d'ubersreiklanders, une réalisation le frappa : pourquoi-diable ne se joindrait-il pas à un ost de chevaliers, en retournant au pays ? Pour sûr la quête du Sainct Graal était avant tout une entreprise solitaire, mais cela ne signifiait pas qu'il devait à tout prix s'entraîner seul et braver le danger seul d'un bout à l'autre, sans parler de l'énorme bénéfice qu'il tirerait à apprendre de chevaliers ayant eux aussi fait le vœu de trouver le saint calice.

       Lorsque Baudouin retrouva Vif, son palefroi, une autre réalisation le frappa : depuis sa résolution de partir en quête et pendant les mois qui eurent suivi, il n'avait jamais vraiment remarqué que son fidèle destrier commençait à se faire vieux. Par la Dame, lui qui avait servi son cavalier depuis sa tendre adolescence... Le bretonnien avait pris soin de lui au cours de ces dernières semaines comme il l'avait fait depuis toujours mais ses préoccupation de quête, de piété et de survie lui avait mis des œillères sur la plus élémentaire des choses : le temps passait, pour lui comme pour sa monture. Vif, bien qu'exceptionnellement costaud, un véritable cheval de guerre trié sur le volet, avait passé l'apogée de sa forme physique depuis un certain temps et commencerait tantôt à faiblir. Dans la douce pénombre de l'écurie, auprès d'autres chevaux et au son du discret va-et-vient à l'extérieur, Baudouin se sermonna sévèrement d'avoir ainsi manqué d'attention.

       C'était certain désormais, il reviendrait au pays ! Le chevalier flatta l'encolure de son destrier avant de procéder à l'habituelle toilette de celui-ci. Vif lui servirait encore, son dressage et son expérience faisaient encore de lui la meilleure monture dont Baudouin pouvait rêver. En revanche, s'il devait mourir un jour, ce serait en terre bretonnienne, par la Dame et tous ses ancêtres !

       Tout en ruminant ses pensées et en jetant un coup d'œil vers le harnachement qui attendait à côté, il tendit l'oreille vers le bruit de la rue aux alentours : au milieu du brouhaha, il crut discerner quelques chansons parfois reprises par plusieurs voix, des hourras, des rires, parfois une injure bien sonore... Peuh, finit-il par se dire, ces estrangers ne dépassent en rien la gloire et la vitalité des cités bretonniennes... Enfin, les entendre chanter et rire était sans nul doute la meilleure des musiques si elle lui rappelait ainsi sa patrie.



***
***
***


Et retournons à nos épisodes de débauche et de violence



       « Par tous les archidiacres… mais où se trouve cette fichue… Hmm… place ! »

       Victor Saltzpyre avait du mal à tenir debout, il zigzaguait, ivre, dans les ruelles désormais sombres de la ville.

       L’astre solaire venait juste de disparaître de la voûte céleste et se repérer dans l’obscurité n’était pas le point fort du répurgateur borgne, surtout qu’il avait du mal à reconnaître les lieux. En effet, tout était neuf depuis la reconstruction de la cité.

       Mais il s’entêtait, il ne pouvait pas manquer les festivités, son seul désir est de retrouver Markus, qu’il avait quitté il y a quelques minutes pour se soulager, et de terminer les dernières bouteilles qui trainaient sur la table. Une fin de tournoi ça se fête bordel de Sigmar !

       Bon, il avouait tout de même qu’il avait un peu exagéré sur les eaux de Sigmar… Déjà dans un tel état à une heure pareil… son lui de l’époque aurait eu honte !

       « Ah ! s’exclama-t-il tout seul à la sortie de la rue, Sigmar voulait retrouver Taal, mais… Hmm… voilà qu’il trouve Manann ! »

       En effet, il venait de déboucher sur les quais. Comprenant que ce n’était pas la bonne route, Victor voulu faire demi-tour, mais il entendit des voix ainsi qu’un bruit anormal non loin.

       « Baaar la comète ! Hurla-t-il presque par instinct, Sk-skavens ou pas, vous aurez affaire à Saltzzzz… Saltzpyre ! »

       Et il accouru vers la source du vacarme. Quand il arriva, il trouva sur place frère Großmann complètement désemparé sur le seuil d’un bâtiment visiblement délabré si on se fit à l’état de la porte qui tenait à peine sur ses gonds.

       « Par Véréna ! Lança Großmann, messire le templier vite ! Il faut poursuivre le vampire ! »

       Saltzpyre articula tant bien que mal ses paroles inspirées :

       « P-pas de p-panique ! Hmm… Saltzzzz… Saltzpyre est dans la place ! L’hérésie n’a qu’à bien se t-tenir ! Hmm…
       – Mais ! Par la Loi ! Vous êtes ivre sur la voie publique !
       – Ppppppp-pas du tout ! Je vais t-très bien ! Je suis aussi s-sobre que la dernière f-fois, à la t-taverne du Mélago… Magélo… Hmm Requin obèse !
       – Vous n’avez pas honte ! Un homme de l’ordre tel que vous s’adonner à de telles obscénités !
       – Ah mais ! J’vous reconnais bien là vous les prêtres de Vérérénia… Hmm… Arf. V’zêtes tous intranszi-sigeants sur l’moindre mot d’la loi. Aucune interprétation ou d’bon sens... Hmm… Si des nobles hérétiques instaurent une loi hérétique vous la dé-défendrez quand même…
       – Vous dites n’importe quoi ! Tant pis pour le vampire, l’article 3341.1 est formel :  Une personne trouvée en état d'ivresse dans les lieux publics est, par mesure de milice, conduite dans le poste de garde le plus proche ou dans une cellule de sûreté, pour y être retenue jusqu'à ce qu'elle ait recouvré la raison.
       – Comment ça tant-pis pour l’vampire ! Sigmar s’en fiche d’votre charabia ! De plus, j-vous signale que… »

       Victor s’arrêta net, son ivresse aussi dirai-t-on. Il avait repéré quelque chose à l’intérieur du bâtiment qui se trouvait derrière Großmann.

       « Par Sigmar ! Mais qu’est-ce ?!
       — L’œuvre du vampire messire, il a enfreint l’article 741.
       — UN SYMBOLE DE RANALD !!!
       — Maintenant que vous le dites, ça y ressemble très fort. Mais il n’y a qu’un doigt levé, ça ne peut pas…
       — C’EST UN TEMPLE DE RANALD !!!
       — Comment ? Mais il n’est pas recensé à Ubersreik… Vous voulez dire que c’est un temple clandestin ?! Mais ceci est interdit par l’Article 54 du code religieux ! »

       Victor n’écouta pas les paroles du prêtre-guerrier. La vue de ce symbole lui rappela d’horrible souvenir de la guerre. Toutes les fois où la chance l’avait insulté en ces lieux, ici à Ubersreik, salissant par la même occasion le saint nom de Sigmar.

       Il sentit sa colère monter, mais il prit une grande inspiration. Un répurgateur ne doit pas se laisser emporter par ses émotions quand il apporte la justice de Sigmar, il doit le faire avec sang-froid, car en effet, les émotions sont la source du Chaos.

       Großmann remarqua que le Victor avait sorti quelque chose de sa poche, une sorte de boite métallique avec une légère forme conique et une mèche sur la pointe. Il comprit que c’était une bombe incendiaire et ordonna :

       « Arrêtez ça ! La loi vous l’interdit ! L’article 241 dit…
       — Ce n’est pas une stupide loi qui va arrêter le jugement de Sigmar ! Reculez !
       — Je suis la loi ! Et je vous arrêterai ! »

       Großmann sortit subitement son épée, Victor lâcha sa bombe et dégaina sa rapière. Trois divinités observèrent le combat qui allait se dérouler, mais une seule osa intervenir, Ranald allait encore une fois déterminer l’issue d’un combat…

       Il fallait croire que ce dernier était plutôt indécis, car les deux partis sentirent le sang couler sur leurs vêtements. (Großmann : 3T, 3B, 1Invu, -2PV ; Saltz : 2T une annulée, 1B, -1PV)

       « Je vous avais prévenu ! hurla Saltzpyre en dégageant un pistolet de sa ceinture.
       — Article 163, alinéa b : le port d’arme à feu en état d’ébriété est passible de… »

       La balle se ficha dans le sol à ses pieds, coupant court à son discours. (Pistolet de Saltzpyre : 1T, 0B)

       « Véréna m’en soit témoin je vais vous faire apprendre l’article à la juste et droite force de mon bras ! »

       Mais Sigmar ne l’entendit pas de cette oreille. Ou Ranald, en fait, car le répurgateur aviné trébucha sur un pavé au milieu de la frappe de Großmann, et l’épée de la justice brassa l’air alors que la rapière bénie déchirait le pardessus du magistrat. Saltzpyre lâcha son pistolet pour ne pas s’étaler au sol, et un coup partit, effrayant un rat au coin de la rue, manqué de peu. (Großmann : 3T, 3B, 3Invu ! Saltzpyre : 1T, 0B - Pistolet : 0T)

       Ni une ni deux, Frère Großmann faucha les jambes du répurgateur d’un adroit balayage du pied… envoyant le front Saltzpyre heurter durement les pavés, et il ne bougea plus. (Großmann : 3T, 3B, 1Invu, -2PV !)

       « Par le premier article du code ! L’ai-je tué ? » murmura le magistrat itinérant dans un souffle.

       Mais non, une rapide prise de pouls au coup lui indiqua que le répurgateur était simplement sonné, ce sur quoi il poussa un petit de soupir de soulagement.

       Satisfait, Frère Großmann sortit une petite feuille de papier de sa poche, suivie d’un petit crayon de graphite. Il était encore temps de rédiger la petite liste des infractions du répurgateur pour qu’il puisse les payer avec le reçu à son réveil.

       Décidément, cette nuit s’avérait bien remplie.


*  Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 239713034  *
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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Mar 2019 - 0:33

.            «Par… la Dame… quand je mettrai la main sur ce… malandrin, il va m’entendre !»

           Entre deux souffles rauques, Silvère pestait en courant dans les ruelles sombres d’Ubersreik. Il avait passé la journée à courir partout, et maintenant que le soleil avait disparu derrière les montagnes, il lui semblait qu’il était parti pour continuer une bonne partie de la nuit. Même avec sa condition de chevalier du Graal, il commençait à sentir le contrecoup et, lentement mais sûrement, il se sentait s’essouffler.

           Le fait qu’il avait enfin trouvé une piste lui permettait de tenir malgré tout. La découverte de la boutique ravagée et les témoignages des passants lui avaient confirmés que Darkula se dirigeait, selon toute vraisemblance, vers le temple de Ranald, et qu’il préparait un gros coup. Il n’y avait pas de temps à perdre et le paladin brûlait de pouvoir enfin mettre le profanateur sous les verrous. Ou dans la tombe si nécessaire.

           Enfin, il reconnut le bruit de mouettes qui voletaient près des docks, il s’approchait donc de son objectif, plus qu’à tourner au coin de la rue et…

           Silvère s’arrêta net. Au milieu de la rue, devant l’entrée du temple, dominant le Reik, se tenait Frère Großmann , tranquillement en train d’écrire sur un petit papier, une forme prostrée à ses pieds. Probablement le répurgateur du tournoi, Victor Saltzpyre à en croire le chapeau qui avait roulé non loin.

           Où était Darkula ? Que faisait le magistrat fou furieux ici ? À coup sûr il allait encore vouloir l’arrêter… Il fallait au plus vite retrouver la trace du vampire sans se faire repérer par le Frère du culte de Véréna.

           Trop tard. Comme mû par un sixième sens, Großmann sembla flairer l’odeur de l’infraction et se retourna précipitamment, criant un “Qui va là ? Montrez-vous, au nom de la loi !”.

           Silvère poussa un soupir. Il allait falloir jouer finement. Avec un peu de chance la Dame serait avec lui. Il s’efforça de faire apparaître un sourire sur son visage, et quitta l’ombre de la ruelle pour s’avancer à la lumière de la lune, de la façon la plus décontractée possible.

           «Ce n’est que moi messire.
           — Oh c’est vous ? grogna le magistrat. Encore en train de poursuivre votre malfrat ?
           — Euh non je … commença Silvère avec un sourire maladroit. J’ai entendu une commotion un peu plus tôt, et me suis demandé si je pouvais apporter mon aide aux citoyens de Sigmar qui…
           — Qui n’en ont pas besoin ! le coup Großmann . Tout est rentrée dans l’ordre, grâce à l’ordre que je représente. Je rédige en ce moment même le procès verbal de Herr Saltzpyre, puis je pourrais me lancer à la poursuite du criminel Darkula. Ne vous inquiétez pas, la Loi prévaudra et tout rentrera dans l’ordre.»

           Silvère porta la main à son épée.

           «Alors il était bien là.
           — Oui, mais il ne perd rien pour attendre. Je l’ai appréhendé à sa sortie du temple de Ranald, mais il a réussi à s’échapper… pour le moment. Personne ne peut échapper éternellement à la loi. Et la loi c’est moi. Hmmm d’ailleurs il me faudra régler ce problème de temple clandestin…»

           Alors que Großmann entamait une série de grognements à l’encontre des cultes opérant dans l’illégalité, le paladin s’approcha de l’entrée du temple. Il y aurait peut-être une preuve qui lui indiquerait où le maudit profanateur avait filé...

           «Puis-je jeter un oeil ? demanda-t-il à Großmann .
           — Hmmm ? fit ce dernier en se retournant. Oui, mais faites vite. Une fois le papier de ce monsieur réglé, je ferai apposer un procès verbal pour ce temple faisant office de scellé temporaire, ce sur quoi je…»

           Silvère ne resta pas pour écouter la fin de la phrase du magistrat, et poussa doucement la porte du temple, qui pendait lamentablement en travers de l’embrasure. Un sombre couloir s’ouvrait à lui, qu’il traversa d’un pas énergique, pour arriver à une deuxième porte, à double battant.

           Elle n’était pas fermée, et il l’ouvrit sans attendre, révélant une petite pièce semblable à une chapelle, au vue de l’allée bordée de bancs. Le tout était plongé dans la pénombre, un unique candélabre encore debout éclairant la pièce. Une étrange odeur fut la première chose qu’il remarqua. Une odeur qu’il n’avait pas sentie depuis des années, lors d’un tournoi dans une région obscure de la Bretonnie. Mais ce n’était pas possible que…

           Son regard s’arrêta sur alors sur le deuxième objet diffusant de la lumière dans la salle : une mèche qui se finissait de se consumer, disparaissant dans une caisse... Une caisse sur laquelle on pouvait parfaitement lire l’inscription écrite en lettres rouges :

GÉORGIE

           Les pièces du puzzle s’assemblèrent dans la tête du paladin, et ses yeux s’écarquillèrent d’effroi.

*

           Frère Großmann relut une dernière fois son parchemin, vérifiant qu’il n’avait rien oublié sur le procès verbal. Tout paraissait en ordre.

           Bien, pensa-t-il pour lui-même avant de se pencher sur le répurgateur toujours inconscient à ses pieds. Plus qu’à réveiller ce malandrin et cette affaire sera réglée.

*

           Saltzpyre revint à lui en grognant. Il avait un mal de tête terriblement lancinant qui lui vrillait le crâne. Non, il avait deux maux de têtes lancinants… un au front et l’autre… à la joue ?

           Le répurgateur ouvrit soudainement les yeux pour voir Großmann penché au-dessus de lui, lui tapotant la joue d’une main, un petit papier dans l’autre.

           Victor allait demander une explication lorsqu’il vit la porte du temple de Ranald s’envoler de son dernier gond valide, laissant jaillir un chevalier bretonnien au regard affolé portant une caisse dans ses bras, qui les dépassa en hurlant :

           «TOUS À TERRE !!!»

           Le paladin jeta la caisse dans le fleuve, et tous les démons des limbes semblèrent se déchaîner : il y eut une gigantesque explosion aux couleurs verdâtres qui fit trembler la pierre sous lui, et une onde de choc les saisit tous les trois, les envoyant rouler sur les pavés. Pris dans un nuage de fumée épaisse et nauséabonde, Saltzpyre sentit sa tête heurter un objet dur, et il sombra à nouveau dans l’inconscience.

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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Mar 2019 - 2:26

.        Une immense tristesse s'était emparée d'elle. Là où s'étendait une plaine, morne, froide et rocailleuse, là, au milieu de nulle part, une figure humaine souffrait mille douleurs.

       Agenouillé, les bras ballants, l'homme hurlait à un ciel gris indifférent. Alors qu'elle voulut s'en approcher, elle sentit le sol trembler sous ses pieds. Les nuages se mirent brusquement à se mouvoir.

       Elle implora la bénédiction de la Dame afin d'apaiser les éléments, en pure perte ! Brusquement, les nuages se muèrent en vortex parsemé d'éclairs qui engloutit l'homme agenouillé, et le tonnerre gronda.

       Elle tendit la main vers le vortex, mais des vents mugissants se mirent à souffler, alors que les éclairs se mirent désormais à frapper toute la plaine, de plus en plus aveuglants, le tonnerre de plus en plus assourdissant.

       Elle comprit qu'il faudrait la force d'un héros pour pénétrer le vortex, mais alors qu'elle tournait ses espoirs vers son paladin, le vortex vira subitement du gris au rouge écarlate, parsemé de stries dorées et violacées... Elle comprit qu'elle n'entendait même plus les hurlements de l'homme à travers le vacarme.

       La Dame voulait manifestement la prévenir. Quand ? Où ? Elle s'efforça de lire les signes divins qui devaient lui indiquer la direction à prendre afin de contrer le cataclysme, quand une vision d'horreur la figea sur place.

       La terre s'enfonça sous le vortex, comme si le poids d'une montagne s'abattait sur la plaine ; les éclairs malmenèrent la terre encore davantage, jusqu'à ce qu'une explosion ahurissante n'embrassât soudain le vortex, abominable éruption volcanique liant entre eux le ciel et les entrailles de la terre. Des rires malveillants résonnèrent au milieu du vacarme, le vortex de magie et feu fit soudain surgir d'immenses miasmes multicolores...

       Elle sentit des mains griffues et autres appendices abjects s'emparer d'elle et la traîner vers le vortex. Leur seul contact lui brûla la peau, mais elle sentit que ce qui se passait était pire que ce qui l'attendait, elle, car les craquements qu'elle entendit ne lui parurent rien d'autre que les complaintes de la terre elle-même qui se fendait en son cœur...

       Lorsqu'elle se réveilla enfin, elle se sentit trembler. Le contraste entre la nature vivante et joyeuse qui l'entourait l'horreur surnaturelle que sa vision lui avait révélé était trop grand. Cependant, elle connaissait son devoir mieux que quiconque.

       Réunissant ses forces, Gaea pria ardemment la Dame afin qu'elle lui envoie un signe, un indice, quelque chose qui lui indique la route à suivre, à elle et à son paladin.

       Ce fut alors que dans un bruit de sabots aussi léger qu'il fût presque inaudible, quelque chose l'approcha et lui lécha affectueusement la joue. Elle ouvrit les yeux et, encore une fois, fut éblouie par la merveille devant ses yeux : un faon, un faon venait de lui être envoyé, un faon à l'étrange pelage blanc immaculé.

       « Viens-tu pour me montrer la voie ? » demanda-t-elle simplement.

       Pour toute réponse, le faon gambada quelques dix pas en direction d'Ubersreik, avant de se retourner vers elle, comme l'invitant à suivre.

       La prophétesse adressa une prière de remerciement à la Dame, puis s'en fut à la suite de l'apparition divine...



* * *



       L’onde de choc avait parcouru la ville entière en une poignée de secondes, brisant des centaines de fenêtres et éveillant quelques personnes dans leurs lits qui eurent l’impression d’avoir été secoués comme des sacs de pommes de terre. Dans son lit, le Bürgermeister Von Brüner poussa un cri, et ne dut qu’à la providentielle présence de sa table de chevet de ne pas en choir brutalement. Au manoir Mikaelson, où était organisée une soirée, les festivités s’arrêtèrent net à cet instant. Klaus Von Bauding, qui profitait de sa nouvelle demeure, sentit son fauteuil trembler, et s’empressa de regarder à l’extérieur. Mais ce furent surtout le bruit et la lumière qui attirèrent l’attention. Les gardes qui patrouillaient dans les rues crurent aussitôt à une attaque, et se précipitèrent vers les murs avant de se rendre compte que cela venait de l’autre sens. Ceux sur les murailles furent éberlués de voir l’explosion verdâtre se produire au beau milieu de la ville, et ce fut rapidement l’alerte générale.

       Markus Kruber se releva lentement, renversant au passage la chaise qui lui était tombée dessus. Le côté gauche de son visage était trempé, et il découvrit rapidement que c’était la bière qu’il buvait quelques secondes auparavant. Il poussa un grognement de désapprobation. Quelqu’un ou quelque chose avait causé cette explosion qui avait renversé sa bière (et lui avec, mais c’était moins grave), et ça avait tendance à le rendre grognon. Pour autant, le choc avait eu le mérite de le dégriser quelque peu, et il finit par réaliser que la fameuse explosion avait eu lieu près de l’endroit où Saltzpyre était allé. « Par les cornes de Taal » murmura-t-il en partant au pas de course, « ce borgne a toujours le don pour trouver les pires plans aux pires moments ».

       Au bord de l’eau, Silvère reprenait ses esprits. Il avait percuté trois caisses dans sa chute, qui s’étaient brisées en mille morceaux. Mais cela avait au moins eu le mérite d’amortir ladite chute, car en se retournant il vit que Saltzpyre et Großmann s’étaient cognés contre un mur, et n’avaient toujours pas repris connaissance. Péniblement, le chevalier du graal se releva, tout le corps endolori comme s’il s’était fait broyer les os. « La dame soit louée » pensa-t-il en la remerciant, « je m’en suis tiré ». Cependant, la tête lui tournait, et un fort sifflement emplissait encore ses oreilles, et il sut que par contre il n’avait pas encore retrouvé son ouïe. C’est avec une démarche incertaine, alors qu’il essayait de trouver son équilibre, qu’il se rapprocha de l’eau.

       Le fleuve semblait déchaîné. Ses eaux n’avaient jamais été calme, mais là il lui semblait presque qu’elles souhaitaient sortir du lit pour envahir la ville. Quelques flammèches couleur vert pâle brûlaient encore sur les flots. De plus, une intense puanteur régnait dans l’air, mélange de chair brûlée et de saucisse périmée. Autour de lui, les docks étaient dévastés, des débris de containers, de bateaux et des morceaux du dallage qui quelques minutes auparavant constituaient les quais. Une tornade n’aurait pas fait mieux. Et ce chaos indescriptible baignait dans un nuage de poussière et de fumée verdâtre qui semblait avoir envahi l’endroit.

       Plusieurs mouvements autour de lui attirèrent son attention. Des hommes s’avançaient, précautionneusement, comme s’ils craignaient de se faire agresser par les débris. Silvère ne pouvait voir leurs visages, mais ils devaient certainement être sidérés par la scène et écœurés par l’odeur. Puis une haute silhouette fendit l’espace, et il vit Markus Kruber passer comme un boulet de canon devant lui pour finalement s’arrêter au chevet de Victor Saltzpyre. Le chevalier moustachu secoua son ami, qui finit par reprendre péniblement ses esprits.

       « K…Kruber ? Qu’est-ce que ? Des rats ?

       — Je ne sais pas. Comment vous sentez-vous ? »

       Le répurgateur émit un coassement qui aurait dû être un rire.

       « Comme si Sigmar lui-même m’avait assommé de son marteau ?

       — Dites-vous que c’est une migraine bénie alors. Vous pouvez vous lever ?

       — Il me reste une eau-de-Sigmar. Donnez…et…je pense que oui. »

       Kruber farfouilla dans les affaires de son ami, et finit par trouver la fiole en question. Ou plutôt ses morceaux. Saltzpyre fit la grimace (ce qui eut pour effet de le rendre encore plus intimidant, si tant est que la chose soit possible).

       « Aidez-moi à me lever, il doit…m’en rester à l’auberge. Sinon, il vous reste de la bière ? »

       Alors que Kruber passait son épaule sous le bras du répurgateur mal en point, quelques soldats avaient fait de même avec Großmann, qui n’avait pas sa tête des meilleurs jours. Personne cependant ne savait s’il était contrarié par le fait d’avoir été assommé ou par l’idée d’avoir à rédiger le procès-verbal de la scène, et personne n’osa poser la question. Il dardait sur Silvère un regard mauvais, mais avant que le chevalier du graal n’ait l’occasion de lui expliquer ce que sont les saucisses de Géorgie, il vit que les hommes se mettaient tous à fixer le fleuve, une expression effrayée sur le visage. Le paladin tourna alors la tête et se figea.

       En contrebas, sur les restes d’un ponton, une large silhouette informe se détachait dans la brume verdâtre. Elle semblait émerger du fleuve, comme si celui-ci l’avait rejetée. Et un bruit retentit dans le silence qui c’était formé, alors seulement percé par quelques appels lointains venant de la ville. Ce bruit était le pas lourd de la forme en question, qui s’avançait lentement vers les docks. Vers eux.

       À ce bruit se joignit un autre, plus diffus, que Silvère n’entendit pas (même si son ouïe revenait peu à peu) mais qui dérouta les autres. C’était un genre grattement, d’abord faible, puis de plus en plus fort, comme produit par des centaines de sources en même temps, de plus en plus nombreuses. Les hommes reculèrent, et Silvère mit la main sur la poignée de son épée. Kruber voulait faire de même, mais il n’allait pas laisser Saltzpyre sans soutien.

       Et pendant ce temps la forme sombre s’avançait dans le brouillard, petit à petit, et les hommes purent la voir se préciser. Au bout d’un moment, il devint manifeste qu’il ne s’agissait pas d’une mais de trois silhouettes. Celle du centre était la plus grande, les deux autres qui l’entouraient ne faisant au mieux que la moitié de sa taille. Éberlués, les spectateurs de cet étrange spectacle purent voir apparaître des détails les uns après les autres. Le tranchant d’une hache, le reflet de la lune sur une cotte de maille, le manche d’une hallebarde. Et c’est alors qu’émergèrent de la brume une vision cauchemardesque à laquelle nul ne s’attendait.

       Trois morts-vivants se tenaient devant eux, avançant d’une démarche lente mais assurée, d’intenses lueurs verdâtres brillant dans leurs orbites. Le plus grand faisait au moins deux mètres, et était engoncé dans les restes d’une armure de plates hérissée de pointes. Sa tête était découverte, et son visage putréfié portait les stigmates de mutations grotesques. Une énorme hache à deux mains était brandie devant lui, et son fer, bien que rouillé, luisait d’une lueur maléfique.

       À sa droite se tenait un second revenant, de taille humaine, vêtu d’une armure de maille complète. Dans sa main droite était une longue épée qui avait l’air tout aussi redoutable que la hache du premier, et sa main gauche tenait un bouclier délavé mais à l’air solide malgré son blason arraché. Son crâne était visible sous son camail, et ses mâchoires semblaient exprimer une sombre joie à l’idée de revenir ainsi d’entre les morts.

       Mais le plus étrange était encore le troisième. À sa vue, Kruber serra les dents et Saltzpyre écarquilla les yeux d’incrédulité. S’il avait cru voir les pires hérésies de ce monde, alors celle-ci venait le détromper. Car à la gauche du grand revenant s’avançait la silhouette voutée, presque courbée, de ce qui avait été autrefois un homme-rat. La mort ne l’avait pas rendu moins répugnant, et il semblait que dans la vie il s’agissait d’un des représentants les plus gradés, en témoignaient ses restes de poil noir et son armure portant des pointes elle aussi. Il s’appuyait sur une longue hallebarde émettant les mêmes reflets que les armes des deux autres, et sa queue squelettique s’enroulait constamment autour, comme animée d’une vie propre.

       Tous trois étaient presque arrivés au niveau des hommes de la garde et du paladin quand une autre silhouette émergea de la brume, derrière eux. Puis une autre. Puis encore d’autres.

       Et c’est avec horreur que les hommes s’aperçurent que des dizaines de squelettes d’hommes-rats émergeaient du fleuve, avançant à l’unisson dans un silence parfait à la suite des trois revenants.



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MessageSujet: Re: Les Affrontements Festifs d'Ubersreik   Les Affrontements Festifs d'Ubersreik - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Mar 2019 - 23:39

.        Alors que la brume de poussière commençait enfin à désépaissir, laissant apparaître toujours plus de vermines mort-vivantes qui grouillaient un peu partout, feu le seigneur homme-rat s’agita. Le feu qui couvait dans ses orbites sembla vaciller l’espace d’un instant alors qu’il observait ceux qui se tenaient face à lui. En fait, les trois morts-vivants s’agitaient de la même manière. On les sentait troublés. Il fallait dire que leur retour à la vie, ou plutôt dans la non-vie, avait été plutôt brutal.

       Sans surprise, la forte majorité des gens sur place ne remarquèrent pas ce détail, trop concentrés qu’ils étaient à tenter de comprendre ce que leurs yeux voyaient. Mais dans le chaos ambiant, Silvère, en grand habitué des visions de cauchemars qui parsemaient le vieux monde, remarqua leur trouble apparent.

       Le message était clair, limpide même pour le chevalier du graal. Ce qui se tenait devant lui était des abominations et elles devaient retourner dans le néant d’où elles provenaient… Et il avait une occasion de frapper avant que la situation ne dégénère en bataille rangée. Alors, par la Dame, il allait la saisir !

       Dans le silence grouillant de cliquetis trempés qui s’installait, Silvère imposa alors sa voix tout en sortant sa lame de son fourreau, sidérant l’assemblée par la même occasion :

       « Pour la Dame, pour l’Empire et pour Ubersreik !! CHAAAAAARGEEEEEZ !!! »

       Et le bretonnien fila tel un fer de lance vers le trio monstrueux sous le regard des soldats de la ville qui commençaient enfin à réagir. Inspirés par la bravoure du chevalier, une petite escouade s’assembla dans la foulée avant de filer vers les morts-vivants alors que les badauds fuyaient pour leur vie.

       Au même moment, les trois revenants braquèrent leurs yeux absents vers Silvère qui ne décélérait pas. Comprenant enfin qu’ils étaient attaqués, ils se relevèrent légèrement. Puis, d’un même mouvement, ils levèrent chacun leur bras gauche avant de pousser à l’unisson une longue plainte tantôt abyssale, tantôt rauque, tantôt sifflante. Immédiatement, la horde pourrissante se redirigea, toutes armes dehors, vers le groupe armé avec moults cris suraigus (quand ils avaient encore des cordes vocales).

       Le choc ne se fit pas attendre. Et si Silvère ne s’arrêta d’un pouce, faisant fi des restes d’esclaves et guerriers skavens qui tentaient pourtant de l’arrêter, ce n’était pas aussi glorieux du côté des troupes de la cité. Pris au dépourvu par le nombre et la férocité de l’assaut, ils durent se reformer avant de reculer vers les rues adjacentes. Dans le fond, un officier avait rejoint l’escarmouche et hurlait des ordres à tout va. Il fallait endiguer le flux de ces horreurs avant qu’elles ne se répandent dans la cité. Mais le chevalier, lui, laissait toujours parler son bouclier avec forces craquements d’os et de tendons.

       Ainsi, après quelques secondes seulement de charge effrénée, Silvère pu enfin rejoindre l’emplacement du trio. Mais à sa grande horreur, le bretonnien s’aperçut que l’humain et le guerrier du chaos n’étaient déjà plus présent ! En effet, les deux intéressés s’étaient mis en marche dans des directions opposés. Seul restait l’homme-rat qui le toisait vicieusement, malgré le poisson qui gigotait encore misérablement sur la pique de son arme d’hast rouillée.

       Tant pis, pesta intérieurement Silvère. S’il ne devait les abattre qu’un à la fois, ainsi soit-il ! Et le chevalier se fendit d’un estoc sans plus de présentations. Le plus tôt cette horreur était définitivement morte, le mieux ce serait (Silvère : 3T, 2B).  En face de lui, le skaven revenant ne cilla qu’à peine quand la lame le transperça de part en part. Puis, il cligna des orbites. Regarda l’expression de pure haine sur le visage de Silvère. Puis la lame bénie qui grésillait sur ce qui restait de ses chairs à travers l’armure. Et il se mit soudain à hurler des inepties en Queekish tout en gigotant frénétiquement. (-1PV !)

       Mais dans sa panique, l’homme-rat eut brièvement un instant de réalisation. Tout en se débattant avec le chevalier, il tira alors un joyau d’un vert fluorescent de sous son armure. Silvère ne pu réagir à temps et fut aveuglé par un flash lumineux qui le força à se reculer (Touche renvoyée : 0Svg, 1Invu). Le bretonnien sentit assez nettement que sans la protection de la Dame, ce n’était pas que son armure qui se serait mis à grésiller en cet instant… Quant au skaven, après avoir tâtonné sa blessure d’un air hagard, il se mit en garde avec sa hallebarde tout en essayant d’éloigner Silvère pendant un instant (Cervelax : 1T, 0B).

       Après avoir retrouvé la vue, le chevalier bretonnien s’aperçut que la gemme du skaven ne brillait plus du même éclat. Bien. Cela faisait une défense de moins pour cet être méprisable. Et il retourna au combat de plus belle.

       La lame de Silvère feula dans les airs alors qu’il esquivait un coup maladroit de la hallebarde de son répugnant adversaire (Cervelax: 1T, 1B, 1Invu). L’épée ne fit que ricocher contre l’os apparent du bras droit de la bête, mais le craquement léger que cela produisit était bon signe (Silvère : 3T, 1B, -1PV !). La réaction paniquée de l’homme-rat qui se replia en sifflant confirma l’impression du chevalier d’ailleurs.

       « Chose… Chose-homme ! toussota le skaven. Méprisable-idiot ! »

       L’homme-rat s’était apparemment excité suffisamment pour se mettre au Reikspiel, mais cela sembla le surprendre aussi. En fait, il donnait l’impression de vouloir faire deux choses à la fois. D’un côté, se battre contre Silvère, et de l’autre, essayer de comprendre ce qui lui arrivait.

       Néanmoins, la détresse évidente de cet animal ne réchauffa en rien le cœur de Silvère qui repartit à l’assaut encore une fois. Voyant un bretonnien en colère le charger, le skaven sauta en arrière avec un bond inhumain qui l’emmena hors de portée sur le flanc d’une maison adjacente (Silvère : 1T, 1B, 1Invu / Cervelax: 3T, 2B, 2Invu !).

       « Chose-homme stupide ! hurla-t-il d’une voix rauque alors qu’il semblait reprendre ses moyens. Comment oses-tu attaquer-assaillir ma personne !
       — Assaillir ? grogna Silvère. Je te fais la grâce de te renvoyer dans les limbes, vil incapable ! »

       En entendant cela, l’homme-rat en armure s’arrêta un instant dans son escalade du bâtiment avant de se retourner vers le chevalier tout en se tenant d’une seule main.

       « Le Vermisire Ravtalier Cervelax du clan Charcutax n’est pas-pas un incapable !... Mes troupes peut-être, mais moi-moi, je DIRIGE ! »

       Et sur cette injonction, le dénommé Cervelax fila sur le mur avec une agilité qu’on ne lui aurait pas donné au vu de sa condition avant de sauter en criant sur Silvère, hallebarde en avant (Cervelax: 1T, 1B, -1PV !). Ne pouvait rien faire d’autre que de réceptionner cet assaut improbable, Silvère ne put répliquer proprement (Silvère : 3T, 2B, 2Invu !). Pire, il sentit même la hallebarde transpercer sa cotte de maille au niveau de son épaule !

       Après avoir reculé à nouveau, le skaven toisa son adversaire, qui faisait pourtant quelques têtes de plus que lui, et partit dans un grand rire mégalomaniaque. Il semblait aimer quand un plan se déroulait à la perfection, et ce même si le plan avait été inventé dans la demi-minute qui précédait.

       Enragé par le fait que ce rat se moquait de lui, Silvère se remit en garde, bouclier en avant et s’avança à un rythme lent mais soutenu vers le skaven. Ce dernier ne bougea pas d’un poil, attendant le bon moment pour frapper.

       Le chevalier bretonnien changea alors brutalement de rythme et tenta de flanquer son bouclier dans le museau de ce rat détestable (Silvère : 2T, 1B, 1Invu !). Mais à nouveau, Cervelax fit preuve d’une agilité à toute épreuve et glissa presque hors de tout danger… Non sans répliquer.

       Faisant glisser sa hallebarde entre les jambes du chevalier, l’homme-rat vint crocheter une des jambes de son adversaire avant de lui faucher son appui d’un coup sec. Forcément, Silvère tomba sèchement au sol dans un fracas métallique. Et à peine avait-il tenté de lever la tête pour retrouver son adversaire, qu’il se prit un pommeau d’arme d’hast en plein visage. (Cervelax : 2T, 2B, 1Invu, Blessures multiples : -2PV !).

       Le monde se mit alors à vibrer avec un hurlement strident autour du chevalier sonné. Mais il put entendre distinctement la voix aiguë de Cervelax qui devait se tenir au-dessus de lui.

       « Voilà ce qu’est un incapable, chose-homme. » Le skaven se redressa légèrement et parla pour lui-même : « Bon, maintenant, je dois-dois comprendre comment je suis arrivé-là… Et pourquoi est-ce qu’il me manque-manque des morceaux. »

       Il y eu un flottement où l’homme-rat se mit à trembler alors qu’il était en train de réaliser qu’il était probablement passé de vie à trépas. Puis plus rien.

       « Hmm, non-non. Pas possible, grommela-t-il. Moi, Cervelax ne peut pas mourir !... Peut-être suis-je immortel-invincible ?! Oui-oui ! Gloire à la Saucisse Cornue !... Mais je m’en occuperais plus tard-tard. Reprenons l’invasion. »

       Il y eu un mouvement vif et Cervelax sortit du champ de vision du chevalier, même si son rire sadique tinta encore un bon moment dans les tympans de Silvère. Un ordre fut donné à la horde environnante et le skaven fila dans la nuit avec sa troupe dépenaillée après avoir dispersé une patrouille locale.



      Au même moment, frère Großmann s'était dégagé des soldats qui le soutenaient, galvanisé par ce qu'il voyait. Un léger frisson parcourut son corps. Ces...choses, il en était certain, étaient actuellement en train de violer des pans entiers du code pénal à chaque seconde. Il n'était pas certain de la quantité exacte de lois ainsi bafouées, mais chaque fibre de son être lui criait qu'il fallait les anéantir.

      Redressant son énorme épée, il s'élança sur le revenant à sa gauche, qui semblait être un bretonnien. Le mort-vivant, dont l'équipement rouillé recouvrait encore l'intégralité du corps, ne sembla pas l'apercevoir avant le dernier moment. L'attaque de Großmann, dirigée vers sa tête, ne rencontra ainsi aucune garde, mais une légère aura de la même couleur que les flammèches du fleuve ralentit légèrement son coup. Malgré tout, le mort-vivant fut projeté en arrière (Großmann : 3T, 3B, 1Invu, -2PV), et s'il ne tomba pas, il ne put que faire des moulinets inutiles avec son épée (Groboudin : 1T annulée).

      Puis, à ce moment, il redressa la tête, avec cette fois bien plus de vivacité. Il regarda de droite et de gauche, ses yeux luisant ne trahissant aucune émotion. C'est avec empressement qu'il se mit en garde, mais Großmann eut la surprise de le voir non pas l'attaquer, mais s'élancer contre les squelettes grotesques qui envahissaient l'endroit. Plus surprenant encore, une voix caverneuse sembla sortir de ses entrailles alors que sa mâchoire s'ouvrait :

      « Sus aux non-morts ! Pour la daaaaaaame ! »

      Großmann fut légèrement surpris par ce retournement de situation. Cependant, il n'avait pas l'intention de fermer les yeux sur sa sentence. Comme on dit, une bonne action ne suffit pas à pardonner un passé de vilénie (quand bien même ledit passé ne dure que quelques minutes). Ecartant d'un revers de bouclier les quelques squelettes qui menaçaient de le submerger, il se précipita sur le revenant qui, encore une fois, ne semblait pas le considérer comme une menace. Son coup, porté exactement selon les directive de l'alinéa 25 sur le port d'épée longue, frappa l'ancien bretonnien à la tête, l'envoyant par terre deux mètres plus loin (Großmann : 4T, 4B, 1Invu, -3PV).

      Le prêtre de Véréna aurait voulu en finir à cet instant, mais les squelettes commençaient à s'en prendre à lui, le forçant à se défendre et à reculer alors qu'il grommelait des menaces. Son épée s'abattit, une fois, deux fois, et ainsi de suite. Les squelettes frappés par ses coups s'effondraient comme des marionnettes dont on aurait coupé les fils, certains privés d'un bras ou de tout un pan de leur cage thoracique. Mais d'autres arrivaient sans cesses, le faisant reculer loin de sa proie.

      C'est alors que le revenant bretonnien se releva, appuyé sur son épée. Il vit Großmann aux prises avec d'autres squelettes, et s'adressa à lui de la même voix d'outre tombe qu'il avait employé précédemment.

      « Pourquoi m'avoir attaqué, mille fûts bouchonnés ? Vous ne voyez pas que je suis votre allié ? Auriez-vous abusé de la saincte bouteille ?

      Großmann, qui ne s'attendait pas à cette question, répondit immédiatement tout en bloquant un coup.

      - Vous êtes des leurs, messire le mort-vivant. Votre simple présence est une insulte à l'ordre et à la loi.

      - Des leurs ? Mais que vou...»

      Sa phrase mourut alors qu'il baissait la tête pour observer ses mains. À la vue de ses appendices squelettiques, il s'immobilisa, et aurait écarquillé les yeux s'il en avait encore. Lentement, à tâtons, il se palpa le visage, et en découvrant qu'il ne touchait que de l'os il se sentit envahi par un intense désespoir.

      « Mais quoi ? Comment ? Ce n'est pas possible ! Je suis Jean-Edouard-Alphonse de Groboudin, serviteur de la Dame et du Roy, pas un monstre. AAAAAAAAAAAAH ! »

      Il ne voulait pas rester là, entouré par ces inconnus et ces créatures du mal. Autour de lui, il aperçut à peine les deux autres revenants affronter d'autres humains. Brandissant son épée et son bouclier, il donna libre court à sa fureur en brisant les rangs des morts-vivants autour de lui, fonçant vers une ruelle. Dans sa fuite, il renversa une patrouille trop consternée par cette vision pour opposer la moindre résistance, et s'enfuit dans la nuit.



      Kruber se tenait debout sans bouger, soutenant encore Saltzpyre. Il n’arrivait pas à détacher son regard des formes de plus en plus nombreuses qui surgissaient de la brume. Il n’en croyait tout simplement pas ses yeux. Cinq ans… cinq ans avaient passé depuis les cauchemars d’Ubersreik et de Helmgart lors de la Tempête du Chaos, et voilà qu’ils venaient le hanter à nouveau.

       Il ne réagit pas quand Silvère se jeta contre la marée mort-vivante, ni quand Großmann se dégagea des gardes qui le soutenaient pour se lancer dans la mêlée à son tour. La foule recula, terrorisée, alors que la garde tentait d’endiguer le flot, mais Kruber ne bougea pas.

       C’est alors qu’il se rendit compte que Saltzpyre s‘était dégagé de dessous lui. Le répurgateur, qui quelques instant plus tôt vacillait encore sur ses jambes, s’avançait devant lui, le dos droit et la rapière au clair, filant vers le guerrier du chaos. Ce dernier se frayait un chemin dans la foule grouillante des revenants skavens, sans aucun ménagement pour ces derniers : plus d’une cage thoracique d’un mort bousculé finissait écrasée sous ses talons.

      Se dressant en face de lui, Saltzpyre le pointa sa rapière d’un geste accusateur, en même temps qu’il faisait sauter le crâne d’un skaven trop aventureux d’un coup de pistolet.

       « Les hérétiques de la Ruine ne peuvent échapper au jugement de Sigmar ! Par le Saint Marteau, je vais te renvoyer dans la tombe une seconde fois ! »

       Le guerrier du chaos s’arrêta, interdit. Puis une lumière sembla s’allumer dans ses orbites vides, et un sourire se dessina sur son visage putréfié.

       « Oui… s’exclama-t-il d’une voix semblable à une chute de roches dans la montagne. Un défi… Je … bien…TRÈS BIEN ! »

       Et il s’avança d’un pas déterminé vers le répurgateur, sous les yeux éberlués de Kruber qui se décidait seulement à dégainer son épée, devant les skavens morts-vivants qui lui fonçaient dessus.

       Saltzpyre se fendit au dernier moment, profitant d’un trou béant dans l’armure du chaotique, au niveau du torse… avant de se rendre compte que la cage thoracique du revenant n’avait plus contenu d’organes vitaux depuis quelques années. (Victor : 2T, 0B.) Le répurgateur serra les dents et battit précipitamment en retraite.

       Kruber vit Saltzpyre reculer, s’emparant d’un pistolet à sa ceinture. Il vit aussi l’arme du champion chaotique s’abattre sur son ami, de son côté borgne. Le chevalier impérial voulut crier pour alerter le répurgateur, mais il fut distrait par un vicieux revenant skaven qu’il dut repousser promptement.

       C’était trop tard : le coup de pistolet partit au moment même où le revers de la hache chaotique cueillait Saltzpyre en plein estomac. Kruber ne put qu’observer son ami s’envoler sur plusieurs pieds avant de retomber au sol, inerte. Le guerrier du chaos fit lui un pas en arrière : la balle bénie venait d’emporter l’une des cornes qui poussaient sur son crâne. À part ça, il se tenait encore fièrement debout. (Pistolet de Saltzpyre : 1T, 1B, -1PV ! Ur-Krell : 3T, 3B, 2 coups fatals. Blessures multiples : -6 PV !!!)

       Kruber poussa un cri de rage et de détresse, tout en repoussant ses faibles assaillants. Son sang ne fit qu’un tour et, avant que le chaotique ne puisse se ressaisir et achever le répurgateur, il chargea tel un boulet de canon. Les quelques squelettes qui tentèrent de se dresser sur son passage furent renversés comme autant de fétus de paille.

       Le champion des dieux sombres releva les yeux au même moment où le projectile humain fonçait sur lui en hurlant, et l’épée impériale s’enfonça dans son plastron, profitant de l’ouverture béante qui s’y trouvait. Sous l’impact, le guerrier du chaos dut ployer le genou, sa tête tombant au même niveau que le visage déformé de haine du chevalier. (Kruber : 5T, 2B, 1Invu, 1PV !)

       « Je vais t’occire, maudit ! » s’exclama Kruber entre ses dents serrées.

       Mais il ne reçut pas la réponse à laquelle il s’attendait : son imposant adversaire soutint son regard, et sourit … Puis lui asséna un formidable coup de tête. Kruber sentit clairement le métal de son casque se déformer sous le choc avec le crâne cornu, et sa vision se brouilla. Il se sentit partir en arrière, tituber…

       Le guerrier du chaos se mit à rire, comme un roulement de tonnerre qui siffla dans les oreilles de l’impérial. Un coup de poing fit voler son épée de ses mains tremblantes. Il leva les yeux, et put voir la forme sombre de la hache maudite s’abattre sur lui. Un voile sombre tomba sur ses yeux et sur son esprit. (Ur-Krell : 2T, 2B dont 1 coup fatal, Blessures multiples : 5PV !!)

       Les quelques gardes qui étaient restés défendre l’allée face aux non-morts regardèrent le corps inerte du héros d’Ubersreik tomber à côté de celui de son ami. Le champion du chaos les enjamba sans un seul regard, bientôt imité par les revenants de moindre stature qui lui faisaient suite. Il jeta un regard méprisant aux miliciens.

       « Est-ce donc tout ce que vous pouvez m’envoyer ? gronda-t-il. Je suis… je suis…

       Il s’arrêta un moment, comme si la mémoire ne lui revenait qu’à reculons.

       — Je suis Ur-Krell ! s’exclama-t-il finalement. Champion de la Ruine ! Amenez-moi vos champions ! »

       Les gardes ne demandèrent pas leur reste, et prirent la fuite les uns après les autres. Ur-Krell les regarda courir avant de se lancer à leur poursuite. Son rire tonitruant retentit dans dans l’allée, couvrant les cris des vivants comme des morts.

*
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