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 La Menace du Stirland II

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Anton Ludenhof
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MessageSujet: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeMar 21 Aoû 2007 - 21:16

Voilà.
C'est commencé.
Je reprends mon long réçit !
Dans ce nouveau texte, qu'est-ce qu'il y aura de différent par rapport au dernier ? Eh bien, vous aurez :
-Des fautes en moins ! (y'en avait besoin)
-Une amélioration totale : descriptions, histoires sur les personnalités, etc...
-Et, des petites surprises La Menace du Stirland II Smiley_2

Toute personne pouvant m'aider à l'aide de dessin sera chaleureusement remerciée !

Je vous demande plus que jamais de me soutenir, car je me lance sur la voie de quelque chose qui s'annonce aussi délicat que de repeindre une vieille figurine !
De plus, ça tombe exactement à la même période que le début de l'ancien texte La Menace du Stirland II 1428225354

Cela veut donc dire que mes Nouvelles risquent d'attendre encore un peu !

Attention petite précision : je travaillerai par petits passages, et bien que je sois déterminé à finir ce que j'entreprends, je ne veux pas avoir une quelconque obligation. Ainsi, bien que j'écrirais le plus souvent le dimanche, ça ne sera sans doute pas tous les dimanches ! Alors surtout, ne prenez pas vos habitudes, j'ai peur que vous soyez un peu déçu; du genre : "Aaaah, mais non ! Je voulais lire moi ce dimanche matin !".
Comprenez moi, dans l'ancien texte je me forçais par moment. Or ici, je veux me faire plaisir, au moins autant que je le pourrai !

Replongez dans l'aventure...

***
Courir. Oui, courir et prévenir...

Le Sergent Hans Fretz ne pensait qu'à ça alors qu'il courrait à travers la brume, entre les sombres arbres d'une forêt inquietante. La brume était à ses pieds, qu'il n'arrivait d'ailleurs plus à voir. En fait, le Sergent ne voyait plus rien. Pourtant, il essayait. Mais alors qu'il tournait la tête d'avant en arrière, ses yeux étaient emplis de larmes.

Courir et prévenir le Comte...

Il avait été envoyé par le Comte Petr von Stople, le souverain de Leichberg, le dernier rempart du Stirland avant la terre maudite de Sylvanie. Fretz avait pour mission de confirmer ou non les craintes qu'avait le Comte depuis des mois concernant l'agitation de cette région désolée.

Soudain, il entendit un hurlement de loup. Il fallait accelerer, malgré ses poumons en feux. Le soldat en avait la volonté ! Mais cela se fit à peine ressentir, et son allure n'augmenta que faiblement, ce qui n'empêcha pas sa gorge de réclamer de l'air et du repos.

Hans avait réussi à s'infiltrer dans l'un des châteaux en ruines qui résident encore en ces lieux abandonnés de la Lumière de Sigmar. Il avait reçu une petite formation à l'Untersuchung, une élite de la Reiksguard. Enfin, était une élite... Grâce à cela, Hans avait pu mettre la main sur des lettres marquées du sceau du vampire. Il était clair que celui-ci s'apprêtait à montrer à la face du monde que la Sylvanie était encore une menace, et comptait pour cela marcher sur le Stirland, jusqu'à Wurtbad, ou encore Nuln, et peut être Altdorf...
La bête accelera, ou plutôt les bêtes. Hans ne savait pas, il était trop terrorisé pour se retourner cette fois-ci. De rapides bruits de pattes touchant le sol mousseux de la forêt hantaient l'esprit du Stirlander. Ses mains tremblaient. Lorsqu'il s'en apperçut, son instinct de militaire l'ordonna de se calmer. Hans ferma les yeux et commença à prier Sigmar, avant que sa tête ne vienne percuter violemment un arbre.

Le Stirland, non, l'Empire tout entier, dépendait de cette course. S'il réussissait à atteindre Leichberg, les forces du Grand Comté seraient averties, et pourraient peut être contrer cette menace... De toute façon, il n'avait pas le choix : son honneur était en jeu.

Il se releva en caressant son crâne, d'où du sang se mêlait à ses larmes depuis une large plaie. Entendant une bête tout près de lui, il sortit son pistolet. Quelques instants plus tard, Hans vit un museau pourri dépasser d'un buisson, révélant des crocs. Le temps qu'il appuit sur la gachette, le loup avait déjà chargé. La balle alla toutefois se loger dans l'oeil gauche du monstre, qui s'arrêta net pour hurler sa douleur. Saisissant l'occasion, le Stirlander se remit à courir, en ne prenant même pas le temps de ranger son pistolet dans la fonte.

L'hurlement de la créature en avait alerté bien d'autres. Cette fois, le soldat était sûr qu'au moins cinq de ces monstres étaient sur ses talons. Il tenta de ranger son arme à feu, mais tout ce qu'il réussit à faire, c'est de se crever l'oeil droit avec une branche, ce qui le força à lâcher son pistolet. Il poussa un cri d'horreur lorsque son oeil se mit à tomber. La douleur était trop forte. Il allait trébucher. Il allait tomber. Il allait mourir.

Le Sergent sortit des bois, et put découvrir que trois énormes loups étaient à ses trousses. Il ne pouvait pas aller plus vite, et les ignobles créatures allaient le rattraper... L'haleine de ces monstres se sentait déjà, sortant d'une bouche garnie de crocs et de bave fétide.

C'est alors qu'il vit une lanterne, la seule lumière, exceptée celle de Mannslieb, éclairant les environs. Hans courra vers elle, persuadé que c'était son dernier espoir
-Apportez cela au Comte ! Au Comte de...
Il ne put jamais terminer cette phrase, car les trois loups funestes s'étaient déjà aggripper au cou de leur proie. L'homme à la lanterne resta pétrifié d'effroi en voyant ces monstres. Pourtant, elles ne semblèrent pas le remarquer et s'acharnèrent à achever le Sergent. Le paysan envoya son chien contre les loups, et s'enfuit en direction de Leichberg aussi vite que ses jambes le purent.




Le Palais du Graf de Wurtbad était éclairé par des centaines de torches, dans cette nuit hivernale. Il était comme un îlot dans un océan de ténèbres, et les citadins, comme des poissons, venaient admirer en masse la beauté de la demeure du Comte Electeur.
Des dizaines de carosses, dont l'intérieur était composé de sièges couverts de coussins et de rideaux de soies, arrivaient et étaient accueillis par les valets du Comte.

Des passagers qui en descendirent, l'un d'eux n'était autre que le Stirmarshall, Anton Ludenhof...

Suite à sa victoire sur les hommes-bêtes qui était descendus du Talabecland, le Commandant Suprême des Forces du Stirland avait été invité à un bal organisé en son honneur.
Il était le principal acteur de ce triomphe, oui, triomphe, car les pertes en retour avaient été minimes : deux morts, et dix blessés, pour repousser une harde de plus de cinquante têtes ! Ce succés, le Stirmarshall ne cessait de s'en vanter. C'était une manière comme une autre de montrer à tous, et surtout à ses voisins du nord, que le Stirland était une province forte.

Tandis qu'Anton montait les marches de marbre blanc menant aux portes du Palais, passant devant des personnalités, femmes et hommes vêtus pour l'occasion, qu'il ne connaissait pas toutes, son visage fut éclairé par une des torches. Cet homme, âgé de trente cinq ans, portait des cheveux noirs, digne d'un vrai Stirlander, mi-courts, mi-longs. Son nez était en bec d'aigle, animal qui lui rappellait les Monts du Milieu, d'où son nom était originaire. Sous lui, aucun poil d'une moustache et encore moins d'une barbe n'était visible. Ses yeux étaient d'un vert plutôt sombre, couleur similaire à celle son uniforme. Anton était habillé de sa tenue de parade, c'est à dire, d'une longue veste verte à crevés, qui laissaient voir son pourpoint de soie de couleur jaune, ornée de boutons en bois finement travaillés. Par dessus ce pourpoint, se trouvait un plastron. Aux premiers abords, on pouvait se demander pour quelle raison cet homme venait manger dans cette tenue, mais il savait pertinemment qu'il avait un rôle à jouer. Et puis de toute façon, ce plastron avait été fait dans un métal des plus légers, et ne l'encombrait nullement. Son cou était protégé du froid par un foulard, du même tissu et du même teint que sa chemise, et en dessous, une croix impériale en or en collier était au contact de la peau du Stirlander. Ses cuisses portaient un pantalon dans les tons de sa veste, percé afin de voir le haut de ses collants de couleur jaune. Ses pieds étaient chaussés dans des souliers, tout aussi fendus. Sur son flanc gauche, un fourreau travaillé contenait une épée courte, dont le pommeau était en argent, représentant un crâne. L'histoire lui avait montré que même durant les plus somptueuses cérémonies, il se devait de rester vigilant. Le Stirmarshall incarnait le summum de la perfection militaire dans sa province, et cela se voyait fortement dans ses habits. Il portait aussi un large chapeau dont les plumes reprenaient ces couleurs, en plus du blanc, symbole de son contrôle sur la Patrouille Maritime du Stir.

Arrivé à l'entrée du Palais, il salua l'un des gardes, qui avait un habit similaire à son supérieur, mais bien moins riche. Il portait une barbe
-Caporal, comment sont les environs ? ordonna Anton en regardant les alentours.
L'homme se mit au garde à vous et répondit en tenant fermement son hallebarde :
-Nos hommes parcourent les rues, comme prévu, Commandant Suprême ! Rien de suspect n'a été vu ! affirma-t-il en se redressant, se cognant ainsi la tête sur le mur.
-Fort bien, restez vigilants ! Que la fête du Comte ne soit nullement dérangée ! redit le Stirmarshall pour la dizième fois cette journée, ignorant la bêtise de son interlocuteur.
-A vos ordres ! répondit mécaniquement le soldat, en se retenant de mettre la main sur sa tête endolorie.
-Tâchez de ne pas attrapper froid avec ce maudit hiver... termina Anton en faisant signe que l'on lui ouvre les gigantesques portes, faîtes en chêne et gravées de milles choses.

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Dernière édition par le Ven 15 Fév 2008 - 1:04, édité 6 fois
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Anton Ludenhof
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2007 - 2:08

Les quatre saisons de Vivaldi vont très bien avec le récit : http://www.radioblogclub.fr/open/55992/vivaldi/Vivaldi%20-%20Les%204%20Saisons%20%28Compl%C3%A8te%29

Le Palais de Wurtbad était impresionnant, même aux yeux des architectes d'Altdorf. Ses façades étaient tout simplement splendides, dignes de tout le talents des artisans Stirlanders. Ses colonnes étaient d'un marbre rose rare, parsemées d'éclairs blancs, soutenant des balcons qui donnaient une vue superbe sur le Stir, et au delà, jusqu'aux terres du Talabecland. En cette nuit de l'hiver 2522, lumière et ombre jouaient ensemble. Les gargouilles avaient deux visages, une face éclairée, l'autre oubliée. Celles-ci avaient toutes sortes de formes, mais le plus souvent, c'était un crâne grimaçant. Sur le mur est, des vitraux signalaient la présence de la chapelle dans cet édifice où richesse et puissance se mêlaient. La Guerrière-Reine Freya était representée, affrontant les orcs au Col du Feu Noir. Si un oiseau avait eu l'intelligence de regarder par delà ces oeuvres, il aurait vu les rangés de bancs en bois ouvragés sur des dalles noires et blanches, éclairées par des lustres aux milles bougies menant à un autel où une statue de bronze représentant Sigmar maniant Ghal Maraz siegeait. La chapelle ne résonnait que du seul son du prêtre, qui s'assurait que les cierges étaient tous en état. Dans le Palais, maintes chambres avaient été faîtes pour recevoir des invités, et par ailleurs, cela serait mis à profit ce soir. Elles étaient de tailles très diverses, allant de cinq pas d'ogre sur chaque mur à trente. Les menuisiers avaient fait fortune avec tout les lits à baldaquins qu'il avait fallu confectionner pour la plus grande joie des Haupt-Anderssen, ce qui servit de tremplin à l'élaboration d'une puissante guilde. Son Excellence aimait énormement l'armée, et bien qu'il n'avait pu les diriger à chaque fois, d'où le rôle du Stirmarshall, Albérich avait une passion pour les armes de toutes sortes, et possédait une salle où il allait dés que l'instant se trouvait. Epées, rapières, flamberges, espadons, hallebardes, sabres et haches. On y trouvait aussi des arquebuses, des pistolets, et même des inventions venant d'Altdorf et de Nuln, tel le long fusil du Hochland. L'escalier du hall d'entrée était d'une blancheur immaculée, se divisant en deux pour atteindre l'étage supérieur. Ses murs étaient les supports de tableaux représentant les ancêtres de la famille Haupt-Anderssen, dont celui du Comte Martin possédait un cadre de bois et d'or fait par un artisan nain.

Anton connaissait déjà tout ceci. Il n'en était nullement impressionné, mais prenait à chaque fois plaisir à admirer les trésors de la salle d'arme, lorsque son Excellence l'invitait. Après avoir donné son chapeau à un valet, qui se mit à la suivre, au cas où il aurait besoin de son couvre-chef, se dirigea hâtivement vers la droite, le Stirmarshall s'en alla vers la salle de bal, en saluant de la tête les invités. Une voix familière l'appella cependant, et il se retourna, le sourire aux lèvres.
-Anton ! Comment vas tu ? demanda l'homme en approchant en petit pas réguliers.
-Mais très bien, Matthias, comme toujours ! répondit en retour le Commandant Suprême en plissant les yeux tellement il souriait.
-Allons, ne faisons pas attendre le Comte Electeur, il ne faudrait pas que tu sois en retard, toi qui est l'étoile de cette soirée ! s'exclama Matthias en avançant, la main droite derrière son dos.
-Oui, ce serait dommage, en effet... se contenta Anton de répondre, ne pouvant s'empêcher de continuer à sourire.

Matthias von Krüsler était le Palatin du Stirland. En cela, il était chargé de la surintendance des revenus et de rendre une partie de la juridiction. C'était un ami de longue date d'Anton. En fait, les deux se connaissaient depuis leur enfance, leurs parents étant très amis. C'est ensemble qu'ils avaient reçu leur formation de pistoliers, au sein de la prestigieuse Pistolkorps du Stirland, avant que les deux jeunes hommes ne choisissent leurs voies : l'un avec l'épée à la main, tandis que l'autre maniait sa plume. Matthias était d'un caractère pointilleux, que ce soit dans son travail ou dans le protocole. Les armes ne lui plaisaient pas, malgrè qu'il fut un bon cavalier dans sa jeunesse. Il préferait de loin les écrits sur la philosphie ou l'art de la diplomatie, avec pour idôle phare le très célèbre Léonardo di Miragliano. Son admiration pour lui l'avait poussé à acheter une demeure près de la cité, et lui donna la force d'apprendre en quelques mois le Tiléen. Une langue de plus parmi tant d'autres maîtrisées, disent certains aristocrates. Cet homme âgé du même âge d'Anton, avait un nez bourbonien, d'où partait sa fameuse moustache, qui lui donna le doux pseudonyme de "Kurthias" auprès du peuple, en clin d'oeil à celle du Reikmarshall. Ses yeux étaient bleus, contrastant avec ses cheveux châtains, coupés bien plus court que ceux de son ami, qui n'avait pas de chapeau pour ce soir. Il portait lui aussi une veste, de couleur brune, avec des crevés qui donnaient sur son pourpoint aux couleurs de sa province. Son cou arborait fierèment l'insigne palantinale, un aigle d'argent déployant ses ailes. Ses doigts avaient plusieurs bagues d'une tout aussi grande valeur, dont une avait un saphir d'Arabie. Il portait des collants verts, du haut de la cuisse, où un pourpoint de soie était fendu, à ses pieds, protégés par des souliers similaires à ceux d'Anton.

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Dernière édition par le Jeu 23 Aoû 2007 - 22:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2007 - 13:49

Nombres de danseurs et de danseuses étaient sous les yeux des deux hommes. Sur l'aile droite de la pièce, se trouvait une vingtaine de musiciens, des luths, des cistres, des vièles, ou encore des violes, qui jouaient et qui ne relevaient jamais la tête de leurs partitions. Sur l'aile gauche, séparée par quelques marches des dalles, Ludenhof vit une table, qui par ailleurs était extremement garnie, où le Graf présidait. Cette pièce était à l'image du Palais, et comme elle recevait presque tous les mois des invités en quantité, il fallait qu'elle représente à la perfection la richesse du descendant du Comte Martin. Les lustres l'éclairaient, de milles feux, les danseurs qui tournaient et tournaient encore, les robes imitant les pétales de rose. Sur les murs, des tableaux représentant ancêtres, villes, ou même diverses activités de la famille, avaient été installés. En face des deux amis, se trouvait, à plus de cent pas d'ogre, un mur de vitres qui donnaient sur le jardin, dont on ne voyait presque rien à cause de l'obscurité.

Anton et Matthias descendèrent l'escalier et se dirigèrent vers la gauche. Il purent reconnaître, dans un brouaha certain, le Capitaine Wilfied Klieger, chef de la garde personnelle du Comte Electeur, le Comte Martin von Anderssen, souverain d'Anderssenstadt, ainsi que le chef de sa garde, le Lieutenant Lothard Grünider, ainsi que que Rudolph Volzinger, le maire de Kemperbad, accompagné lui aussi du dirigeant de sa garde personnelle, le Commandant Karl von Heutrass. A la grande surprise d'Anton, le Comte Rudolph von Wissen, le souverain de Sylvanie était lui aussi présent. Le Commandant Suprême vit bien d'autres personnes à la table du Graf, mais il ne les connaissait pas toutes. Il était difficile pour lui de voir comment les femmes et les hommes étaient vêtus, puisque tous étaient assis, à l'exception des derniers invités qui s'excusaient de leur retard.
-Ah, Ludenhof enfin ! dit le Comte Electeur en souriant.
-Mes respects, Excellence. Pardonnez moi de ce retard, je suis confus, répondit Anton embarassé, tout en s'inclinant.
-Puissiez vous nous pardonner, demanda Matthias en faisant de même.
-Voyons, ce n'est rien ! Il faudra un jour m'expliquer pourquoi avez vous choisi de vivre à l'extérieur de Wurtbad... Asseyez vous donc ! dit le Comte en désignant deux sièges sur sa droite.
-Je vous remercie de votre clémence, monseigneur, dit Anton en s'exécutant, tout comme son ami.
Albérich Haupt-Anderssen était un homme de grande taille. Son visage ne portait aucune marque d'une quelconque lutte, quoiqu'il en eut fait par le passé. Il avait des yeux bleus profonds, juste au dessus d'un nez fin. Une tout petite barbichette siegeait fierèment sur son menton, de couleur châtains, tout comme ses cheveux courts. Il était habillé d'un pourpoint jaune, qui se voyait grâce aux crevés verts de sa veste brune. Tout comme Anton, il avait la croix impériale dorée autour du cou. L'homme à peine plus vieux que son Palatin, portait des collants jaune, qui se terminaient par des souliers fendus. Il avait gardé son chapeau vert aux plumes blanches, afin d'affirmer sa prestance.

Le Graf regarda tous ses invités, n'attendit que quelques secondes pour avoir le silence, et leva son verre.
-Vous savez tous et toutes qu'aujourd'hui le Commandant Suprême des Forces du Stirland, Anton Ludenhof, l'homme assit à ma droite, a réussi à mener nos hommes à la victoire. Messieurs, Mesdames, je voudrais qu'on lève nos verres à la victoire des soldats du Stirland contre ces infâmes hommes-bêtes ! A la victoire ! dit le Graf en amenant sa coupe de vin à ses lèvres.
-A la victoire ! dirent en coeur ses invités, en l'imitant.
Le vin était clairement un Wurtbad daté de 2486, une année remarquable au palais d'Anton. La table était parfaite : de la viande en quantité, du pain, du vain et de l'eau pour les femmes. Les assiettes étaient marquées du sceau de la famille Haupt-Anderssen : deux lances croisées sur un crâne. Les verres n'étaient jamais vide très lontemps, tant les valets, une dizaine tout autour d'eux, scruptaient pour apporter une carafe.
-Alors dites moi, von Wissen, comment vont les nains de Zhufbar ? demanda Albérich en se remettant sur son somptueux siège.
Le concerné regarda son souverain, et lui répondit :
-Eh bien, monseigneur, les nains de Zhufbar se portent on ne peut mieux. Toutefois, ils restent outrés par l'attitude du Comte d'Averland. Le Haut-Roi de la Citadelle a demandé à notre Bien-Aimé Empereur, Karl Franz Ier de venir discuter de la situation, parla-t-il en touchant ses doigts frénétiquement, ce qui n'échappa aux sens aiguisés du Stirmarshall
-Ah oui ? dit von Anderssen, ils auraient pu aussi penser à nous ! s'exclama-t-il en frappant la table du poing, levant les plats et les assiettes d'un bon centimètre, avant de se rendre compte de son acte et de baisser la tête afin de s'excuser. Le Comte Electeur le regarda froidement, mais n'en fit pas plus à son cousin.
-Allons, pourquoi nous auraient-ils inviter ? demanda Volzinger, outré par cette attitude. Notamment parce que du vin avait coulé dans son assiette.
-Pourquoi ? Parce que c'est grâce au sang de notre peuple que la Citadelle de Zhufbar est encore debout ! Qui pourrait retenir ces immondes morts-vivants ?! tenta le Comte pour expliquer son geste osé.
-N'oublions pas que les Nains de Zhufbar nous ont rendus la pareille... répondit Anton, alors qu'un valet lui redonnait de ce vin épicé.
-Et donc vous dites que le Haut-Roi a invité l'Empereur ? demanda le Graf en tentant de changer de sujet, ne quittant pas des yeux son cousin.
-En effet, Excellence, mais Notre Empereur n'aurait pas encore donné sa réponse... répondit l'homme en continuant de se toucher les doigts en dessous de la table.
-Il doit être encore trés préoccupé par les suites de la dernière guerre, dit Volzinger, en faisant signe qu'on lui apporte une autre assiette.
-Tout comme nous, répondit Matthias en portant son verre à ses lèvres.
-Cela me fait penser à la merveilleuse gestion du Comte durant cette guerre ! dit von Heutrass, en levant doucement son verre.
-Oui, levons notre verre à votre exploit ! s'exclama Grünider en imitant son collègue.
Et tous retrinquèrent.
-Dites moi, Ludenhof... dit le Graf en s'approchant d'Anton.
-Oui, Excellence ? demanda-t-il en retour, toujours disposé à satisfaire son seigneur.
-Avez vous une petite anecdote à nous conter sur Notre Empereur ? questionna Albérich en levant les yeux.
-Eh bien, ma foi, oui... répondit Anton en l'imitant.
-Faites donc nous part de cela ! demanda Klieger, tout en levant son verre vers les valets.
-Ce fut la veille d'une bataille contre les orcs. Les mêmes orcs qui menaçaient et le Stirland et le Reikland. Cela se passait il y a plus de cinq ans, commença le Stirmarshall en se tournant vers les invités, mais revenant régulièrement vers le Prince.
Tous les invités étaient suspendus aux mots du Commandant Suprême, qui avait la réputation de ne jamais parler pour ne rien dire.
-Nous étions en train de festoyer, et mon estomac se souvient encore de ce succulent rôti fait par les meilleurs cuisiniers du Reikland... poursuivit-il en jouant avec sa main droite.
-Vous verrez que ce soir vous ne serez pas déçu non plus ! interrompit le Graf en hochant la tête.
-Je n'en doutes pas le moins du monde, monseigneur. Donc, nous parlions de la façon de vaincre ces peaux-vertes. Et c'est alors que l'Empereur me regarda droit dans les yeux. Je me souviendrai toute ma vie de ce regard froid... Et là, Il m'a dit, exactement comme cela, alors qu'Anton adopta une voix grave et autoritaire :
"Ludenhof !" Je répondis : "Oui, Majesté ?" "Vous avez déjà combattu des orcs, vous ?"
Les invités éclatèrent de rire, même le Graf ne put s'en empecher. Au fond de lui, sa satisfaction était intense : il avait parfaitement fait oublier le début de la conversation à ses invités.
-Ah, Ludenhof, je suis bien content de vous avoir choisi pour être mon... commença-t-il avant qu'un garde ne vienne l'interrompre.
-Excellence ! dit un garde, en s'inclinant bien plus bas que ne le fit le Stirmarshall, à la mode de Wurtbad : le pied droit devant, la main droite derrière.
Abasourdi, le Comte Electeur se retourna devant le Garde du Palais.
-Qu'y a-t-il ? Vous venez de m'interrompre ! commença à s'enerver Haupt-Anderssen, en jetant un regard noir sur ce soldat impétueux.
-Milles excuses, mais un message d'urgence est arrivé de Leichberg. Le Comte Petr von Stople vous prie de lire immediatement cette missive... répondit en excuse le jeune soldat aux longs cheveux blonds.
-Bien, bien, donnez la moi ! ordonna le Comte en tendant la main, sans regarder le soldat.
Le garde s'exécuta dans l'instant, avant de s'éclipser. Le Graf de Wurtbad la lut attentivement, alors que le silence se fit pesant à table. Sa mine passait de colère à inquiétude alors que ses yeux allaient de droite à gauche. Puis, une fois sa lecture terminée, il se leva et fit signe à Anton d'en faire autant.
-Je vous prie de m'excuser. Ludenhof venez avec moi... Continuez donc à fêter cette victoire ! Nous reviendrons vite ! assura le Comte Electeur en essayant de cacher sa mine embarassée.
-Bien, Excellence... répondit le Commandant Suprême en saluant de la tête les invités, et plus particulièrement Matthias.

Il nota que les doigts de von Wissen avaient recommencés à se toucher, alors qu'il reprenait son chapeau des mains du valet. Si le Comte se levait de table, bafouillant le protocole, c'était qu'il y avait une raison. Une inquiétante raison. Et en cela, Anton se préparait à partir...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeVen 24 Aoû 2007 - 13:37

Le Commandant Suprême suivit son seigneur dans ses appartements. C'est sans parler, que les deux hommes, sans qui le Stirland serait tombé depuis lontemps, avancèrent dans le Palais. Se dirigeant vers les grandes portes, ils tournèrent à gauche au dernier moment, accédant ainsi à l'escalier. Anton avait l'impression que tous les ancêtres du Graf le fixaient des yeux : "Ne me déçois pas", "Sois digne de ton rang" ou encore "Un Stirlander se bat sans craintes". S'ils avaient été encore de ce monde, le Stirmarshall était persuadé que ces hommes et ces femmes illustres les lui auraient dit en face. Une fois à l'étage, ils arrivèrent dans un grand couloir. Le bureau du Comte Electeur se trouvait encore loin. Il fallait continuer ce couloir, monter un escalier, traverser dans un corridor similaire pour l'atteindre tout au fond. Cependant, Haupt-Anderssen tourna à droite dés qu'il eut mis le pied hors de l'escalier, et ouvrit une porte en bois. Anton connaissait ce passage. Ils allaient arriver dans une des chambres qui étaient à la disposition des domestiques. Le mobilier était modeste : un lit, une commode, et une table. Un garde se redressa lorsqu'il vit les deux hommes, et en voyant l'air grave de ceux-ci, le soldat fit un pas de côté. Derrière lui, se trouvait une petite porte dérobée...

Le petit corridor avait été fait en pierre, dont l'humidité fit dresser les poils d'Anton. Ce n'était pas la première fois qu'il avait prit cet itinéraire. La dernière fois, c'était pour l'informer du départ des forces du Stirland pour Middenheim, durant la Tempête du Chaos. L'espace était très étroit, et les deux seigneurs ne pouvaient être côte à côte : le Graf était bien entendu devant. Le Stirmarshall sentait la tension d'Albérich, qui tenait fermement la lettre dans sa main droite. Cela faisait bien lontemps qu'il ne l'avait vu aussi anxieux.
"La route est louche..." pensa Anton, énonçant l'une des répliques caractéristiques des Stirlanders lorsque l'avenir s'annonce délicat.

Au bout de quelques minutes, une nouvelle porte se présenta. Celle-ci ouvrait sur une chambre similaire à la précédente, avec toujours le même soldat, qui hocha la tête lorsqu'il croisa le regard du Comte-Electeur. Sortant de la chambre, les deux hommes arrivèrent au milieu du dernier couloir. Les murs étaient décorés de tappisseries représentants des scènes de batailles. Une des plus imposantes était une représentation de la Guerrierère-Reine Freya, celle qui unissa les Asoborns avec Sigmar, à la bataille où toutes les tribus de l'Empire combattirent sous une même bannière, sur les terres même du Grand Comté.

La Menace du Stirland II Antonetlecomteelecteurbmm0.th
Anton et le Comte Electeur, par Julien...

L'éclairage était faible, seules quelques torches avaient cette fonction, ce qui contrastait intensement avec celui de la salle de bal. Les deux hommes passèrent devant une tapisserie représentant l'Empire... Le regard du Commandant Suprême s'arrèta sur le Hochland. C'était la patrie de ses ancêtres. Ceux-ci avaient eu des divergences avec le Comte Electeur de cette province lors de la Grande Guerre Conte le Chaos. Ils avaient trouvé refuge chez un de leurs amis, le Graf du Stirland. Dès lors, la famille Ludenhof avait été séparée en deux, et ceux du nord vouaient une haine envers ceux du sud. Anton comprenait, mais ne pardonnait. Si son aïeul était parti, c'était pour une noble cause. Il avait demandé à son frère de placer sa confiance dans les forges de Nuln ou dans l'infanterie, plutôt qu'aux Chevaliers. Le Commandant Suprême respectait cet avis, les Chevaliers étaient pour la plupart des têtes brulées, des inconscients, des impétueux ! Nombres de bataille furent perdues, ainsi que de nombreuses vies, par leur soi-disante "vaillance". L'Empire n'en avait pas besoin, selon Gyorgÿ Ludenhof. Toutefois, Anton respectait certains ordres, notemment la Reiksguard, ou encore les chevaliers de Morr. Il méprisait en particulier un ordre : ceux des Chevaliers du Loup Blanc, symbole même de l'inconscience humaine. En ce qui concerne le Graf Albérich, il n'était pas du même avis que son Commandeur Suprême, mais le respectait. Son second avait la fâcheuse habitude, lui qui était d'ordinaire amical et compréhensif, d'être assez obtu sur ce sujet. Heureusement pour les armées du Stirland, la situation nécéssitait par moment de laisser ses idées de côté afin d'avoir le plus d'hommes possibles.
Les deux Stirlanders arrivèrent devant une imposante porte en bois, travaillé de telle manière que le visage d'une femme couronnée regardait les hommes. Deux gardes l'ouvrirent en silence, de sorte que ni le Graf, ni le Stirmarshall n'eurent à s'arrêter.

La porte se referma derrière eux.

Albérich Haupt-Anderssen alla s'asseoir à son bureau, encore couvert de contrats, de papiers, et d'autres formalités administratives. La salle était imposante. Anton était situé juste sur le symbole de la famille, au milieu de la salle. A sa gauche, se trouvait des étagères ouvragées remplies de livres. La plupart traitaient sur la politique, l'économie ou encore la guerre. Le Comte Electeur le devint trés jeune, suite au sucide de son père, et il n'eut donc pas joui d'une enfance heureuse. Il avait pour obligation de diriger sa province, dès l'âge de seize ans, et dû donc apprendre trés vite. En cela, Bardin Herdgare l'accompagna dans son éducation. A sa droite, se trouvait encore une tapisserie, représentant cette fois-ci Wurtbad sous un fugace levé de soleil, qui accueillait les armées victorieuses du Stirland.

Et également deux petits niches. L'une dédiée à Morr, avec le buste de l'ex-Comte Electeur, et l'autre dédiée à Freya et Sigmar, dont le bronze refletait la faible lueur des bougies. "
Les bougies ? On ne les allumait pas lorsque le Comte n'était pas dans son bureau... Cela veut donc dire que des gardes savaient à l'avance que nous allions venir..." pensa le Stirmarshall en se caressant le menton.

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeVen 24 Aoû 2007 - 15:47

Derrière le bureau du Graf, de grandes vitres donnaient sur le jardin du Palais. A cette heure de la soirée, on pouvait admirer Morrslieb et Manslieb brillaient dans le ciel des tenèbres, éclairant des fontaines dont le doux bruit parvenait faiblement aux oreilles d'Anton. Les bâtiments du quartier riches de Wurtbad se voyaient à peine, et le Stirmarshall se disait qu'au loin se trouvait sa demeure, Biberhof. Un petit village où était son manoir, avec de bonnes terres qui donnaient des récoltes satisfaisantes.
Reprenant ses esprits, il s'apperçut que son seigneur s'était assis devant son bureau, tenant toujours la lettre dans sa main droite.

-Je viens de recevoir une lettre du Comte Petr von Stople, le souverain de Leichberg. Et ce qu'elle dit n'annonce rien de bon... commença le Graf sur un ton bien différent de celui qu'il avait adopté tout à l'heure.
-De quoi s'agit-il, Excellence ? demanda Anton, son instinct militaire l'ayant repris.
-Un paysan aurait informé les gardes de la ville au sujet d'un rapport qu'il aurait reçu de la part d'un sergent. Ce sergent se nommait Hanz Fretz... continua le Comte Electeur en serrant la lettre.
-Ne serait-ce pas le Sergent qui fut envoyé en Sylvanie ? questionna le Commandant Surpême, sur un ton des plus polis.
-En effet. Et il est décédé, si l'on en croit les dires du paysan... répondit le Graf en regardant froidement Ludenhof.
-Si ce n'est qu'un paysan, je doute de la véracité de ces mots, répliqua Anton en regardant son seigneur en souriant.
-Vous dites vrai, Ludenhof. Toutefois, j'ai dans ma main le dit rapport du sergent Fretz, dit Albérich en sortant un papier ensanglanté de la lettre qu'il tenait. Lisez Ludenhof, lisez...
-Bien, Excellence, dit Anton en prenant la lettre.
Celle-ci était sale. De la crasse, de la boue, et du sang la caractérisait. L'écriture n'était pas soignée, ce qui indiqua au Stirmarshall qu'elle avait été rédigée au plus vite, dans la précipitation... Et dans la peur.

Je n'ai que peu de temps. J'ai été reperé par les Maîtres de la Sylvanie, qui sont loins d'être des nobles de Wurtbad, et c'est dans une angoisse extrême que j'écris ces mots. J'ai vu trop de choses... Ils ne pourront me laisser en vie. Le Seigneur vampire Gustav von Carstein est de retour. Son armée frappera le Stirland trés bientôt. Je vous en conjure, croyez moi, ces mots ne sont pas l'oeuvre d'un fou ou d'un dément ! La Sylvanie est agitée d'une malediction !
Je prie de pouvoir vous dire ces mots en face, mais je ne pense pas survivre à cette nuit. J'entends les monstres du vampire qui approchent...
Dans la vie ou la mort, je reste votre serviteur...

Sergent Hans Fretz, de la cité de Leichberg.


-Alors ? demanda Haupt-Anderssen d'un oeil interrogateur.
Le Commandant Suprême releva la tête, inspira longuement, et dit sur un ton des plus solennels :
-Quand dois-je partir pour Leichberg, Excellence ?

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeDim 2 Sep 2007 - 16:27

-Eh bien, Ludenhof... dit le Comte en haussa les sourcils et en écarquillant les yeux.
-Qu'y a-t-il ? Je suis tout à fait apte à diriger une armée, monseigneur ! répondit Anton en se redressant, son orgueil blessé
Le Comte Electeur se leva et commença à avancer vers ses fenêtres.
-Voyez vous, Ludenhof... Je le sais bien que vous en avez les capacités, sinon vous ne seriez pas Stirmarshall ! Mais vous venez à peine de rentrer d'une bataille, votre fils vous attend et... Je peux y envoyer quelqu'un d'autre, vous savez, dit calmement le Comte en regardant Mannslièb.
Le Commandant Suprême s'avança à ses côtés et lui répondit, en le regardant droit dans les yeux :
-Excellence, ne pas me donner cet ordre, c'est enfreindre votre devoir. Je suis l'homme de la situation, et vous le savez très bien. Le Stirland avant, mon fils et le repos plus tard !
Le Graf de Wurtbad se dirigea alors vers son bureau, dans une démarche qui signalait son mécontentement.
-Très bien, Commandant Suprême. Je réunirai le Conseil dès demain soir. C'est vous dirigerez nos hommes, et défendrez votre patrie que vous chérissez tant... dit le Comte en soupirant.
-J'honorerai cet ordre, monseigneur, répondit Anton en s'inclinant, pied droit devant, main droite derrière.
-Laissez moi écrire vos ordres, Commandant Suprême, ajouta Albérich Haupt-Anderssen sur un ton grave, le regard froid tourné vers le gradé.
-Excellence, sur votre respect, vous avez des invités... dit poliment Anton en faisant un signe vers la porte.
Le Graf serra alors sa main, à tel point que ses ongles s'enfoncèrent profondément dans sa peau, faisant apparaître un peu de sang.
-Vous... Vous avez le courage d'aller au front pour votre province... Alors vous pouvez bien annoncer à mes invités que la fête est terminée ! s'exclama-t-il en s'asseyant.
Puis, après quelques secondes de silence où Anton était resté immobile :
-Le Stirland part en guerre ! annonça le Comte Electeur fièrement.
-J'y vais de ce pas Excellence... répondit le Stirmarshall en se dirigeant vers les portes.
-Une dernière chose, Ludenhof... ajouta Albérich en commençant à chercher dans son bureau.
-Monseigneur ? demanda Anton en faisant volte-face, en glissant de son pied droit.
-Je ne suis pas sûr que l'on aura le temps d'être seul à seul prochainement. Alors je vous le dis dès maintenant : protégez le Grand Comté, et revenez en vie... dit le Graf en se levant. Combattez pour le Stirland !
-Et en votre nom, Excellence. Que Sigmar soit avec vous... déclara Anton avant d'ouvrir les portes et de laisser les gardes la refermer.
-Que Sigmar soit avec vous, Ludenhof... chuchota le Comte Electeur, seul, en essuyant une larme d'un revers de sa manche.

Alors qu'il revenait sur ses pas, s'apprêtant à emprunter le petit passage, Anton analysa le comportement de son seigneur. Il avait serré son poing si fort... Nul doute là-dessus : Haupt-Anderssen avait piqué une colère. Mais pourquoi ? Parce qu'il avait refusé son offre, et s'en sentait offensé ? Ou alors, que c'était encore une fois lui qui prenait les rennes de l'armée... En y réfléchissant, Anton trouva que cette idée n'était pas si absurde. Après tout, le descendant direct du Comte Martin devrait combattre auprès de ses hommes contre les morts-vivants. Cependant le Stirmarshall savait que les capacités de son seigneur n'était pas aussi bonnes que les siennes en la matière. C'était plus un soldat qu'un meneur. Même s'il avait compris comment Anton agissait pour unir et manier l'armée du Stirland, il avait du mal à l'imiter. Toutefois, Ludenhof était content de l'avoir auprès de lui, car sa présence avait un grand effet sur les hommes. Et puis de toute façon, cette nouvelle mission réjouissait Anton : voilà une occasion pour que popularité, influence et bénéfices en tout genre augmentent en considération...

Arrivé à la salle de bal, il s'aperçut que c'étaient désormais un tout autre type de musique qui avait fait son entrée. Les musiciens maniaient des violes à la perfection, notamment car ils n'avaient nul besoin de partitions. Les danseurs et danseuses étaient vêtus selon le folklore du Grand Comté : les femmes portant de longue et grande robe, les cheveux tressés et poussaient des cris aigus par moment, alors que les hommes étaient habillés d'un gilet et jouaient avec leurs bottes, leurs genoux et leurs mains afin d'accompagner les musiciens.

Sans s'attarder davantage, le Stirmarshall s'approcha de la table et croisa le regard de Matthias, qui mêlait interrogation et crainte.
-Commandant Suprême ! Que se passe-t-il donc ? demanda le cousin du Graf, encore à table, le verre à la main.
-Sa Majesté, le Comte du Stirland, vous annonce que le repas touche à sa fin... dit Anton en les regardant droit dans les yeux.
-Pourquoi donc ? s'exclama le Palatin, plus inquiet qu'outré.
Anton en s'en allant, lui répondit :
-Nous sommes en guerre...
A ces mots, les invités restèrent muets pendant quelques secondes, avant que Matthias ne court pour rejoindre son ami, les délivrant de ce silence et permettant aux hommes et aux femmes de discuter de cette nouvelle.
-Anton ! J'exige des explications ! cria-t-il en rejoignant le Stirmarshall en haut de l'escalier, alors que musiciens et danseurs cessèrent.
-Un Conseil est organisé pour demain. Je pense que le Comte t'y inviteras, pour le moment j'ai besoin de réfléchir, et je vais le faire en rentrant à Biberhof. Sur ce, bonne soirée... termina le gradé en saluant son ami de la tête et en se dirigeant vers les portes.
Le Palatin resta figé sur place. Puis, sortant de cet état, Matthias prit l'initiative d'aller à la rencontre du Graf, au détriment du protocole...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeMar 4 Sep 2007 - 0:47

Attendant sous la pluie, aux côtés d'un des hallebardier de Wurtbad, Anton Ludenhof regardait la rue en espérant y voir son carrosse. Le soldat, de grande taille, similaire à celle d'Anton, lui jetait des regards fréquents, veillant à ce qu'il n'attire pas l'attention de son supérieur. Son uniforme était celui des gardes de Wurtbad, constitué d'une longue veste verte à bouton de bois, descendant jusqu'au cuisses, d'où des collants jaune couvraient ses jambes, moulant ses attributs viraux et se terminant par de petites chausses. Sa tête était protégée par une calotte de cuir noir, encadrant son visage marqué par une cicatrice à l'oeil et qui descendait jusqu'à la bouche, à peine caché par une moustache brune. Par dessus sa veste, un plastron laqué en noir, afin de cacher les éventuels traces de rouille. Le Grand Comté n'était pas une province des plus riches, et la moindre économie devait se faire, enfin, sur toutes les classes sociales exceptées celles de l'aristocratie.
-Commandant Suprême, sauf votre respect, je connais votre regard. Nous partons en guerre, n'est-ce pas ? demanda l'hallebardier en reculant, se disant déjà qu'il avait fait une erreur?
-En effet... répondit Anton, sans même le regarder, guettant toujours son carrosse en ajustant son manteau de fourrure.
-Puis-je savoir contre qui ma hallebarde frappera ? questionna le garde en faisant un pas en avant.
-Des... Pecnots de la Sylvanie, qui me casse vraiment les... Retournez à votre poste et laissez moi ! ordonna-t-il en tournant le dos à l'homme.
-Bien, Commandant Suprême des Forces du Stirland... dit l'hallebardier en s'inclinant, alors que ses jambes reculaient déjà.

Le Stirmarshall était contrarié. Normalement, cette soirée aurait due être un tremplin pour lui. Un moyen comme un autre d'élargir son influence, surtout sur les jeunes nobles qui venaient pour la première fois dans le Palais du Graf. "Tant pis, se dit-il, le boulot, c'est le boulot".
Le Conseil... Regroupant tout les grands nobles du Stirland, qui par chance, se trouvaient justement dans le Palais, n'était rien de plus qu'une manière pour Haupt-Anderssen de montrer au peuple qu'il ne prenait pas les décisions seul. En vérité, l'ordre était déjà donné, preuve que tout ceci n'était que démagogie. Dès demain, le Stirmarshall devrait mobiliser l'armée et commencer l'entraînement spécifiques à ce genre de crises...


Le carrosse arriva enfin. Il était fait en chêne, avec deux torches au niveau des deux petites portières et son intérieur était luxueux, tapissé de soieries vertes avec des motifs de crânes jaunes, dignes du rang et de la réputation de son propriétaire. Le véhicule possédait par ailleurs un coffre, pouvant se fermer à clef, à l'arrière. Quatre chevaux blancs, harnachés rigoureusement, avec oeillères et fers neufs tiraient le véhicule, achetés à prix d'or à un Averlander. Le chef d'orchestre de tout ceci était un cocher vêtu en valet : une veste noir, fendu afin de voir son pourpoint vert et des collants de la même couloir que le haut, ainsi qu'un chapeau tout aussi sombre, avec des plumes vertes et jaunes. L'homme était trempé, et il devait caler ses pieds de telle manière à ne pas glisser. Sa mine était embarrassée, sa main droite caressant son front jeune et l'autre serrant un fouet.
-Puis-je savoir la raison de ce retard, Kurt ? questionna le Baron en montant.
-Eh, bien, monseigneur... La route menant au Palais a été bloquée à cause de la pluie. Les rues étaient impraticables. J'ai donc dû prendre un autre itinéraire. Monseigneur a passé une bonne soirée ? Monseigneur ? demanda, le cocher en insistant, alors qu'il s'apperçut qu'il n'était pas écouté.
-Menez moi à Biberhof. Ne vous arrêtez pas, et surtout, silence... ordonna le passager en retirant son chapeau et en regardant la pluie tomber sur sa vitre.

Sans rien ajouter, le fouet claqua dans l'air, et les chevaux se mirent en route, se dirigeant vers les Portes Sud de Wurtbad.


C'était dans ce genre de moment, que l'esprit de cet homme échafaudait toutes sortes de plans...
Affronter Gustav von Carstein. Anton ne le craignait pas. Mais son armée oui. Bien que sa province a toujours su être une vraie muraille contre les morts-vivants, la Tempête du Chaos avait causé des dégâts humains considérables dans l'Armée. Comment arriverait-il à les repousser avec une armée composée de survivants ?Trop de Stirlanders avaient croisés le fer avec le Seigneur de la Fin des Temps, dans le nord.
Toutefois, ses hommes étaient prêts à donner leurs vies, afin de ne pas faire honte à leurs familles. C'était du moins ce qu'il se forçait à croire...


Arrivant à un croisement, quelque peu encombré par des charrettes qui s'écartèrent immédiatement en voyant le carrosse du Stirmarshall, Anton repensa à une parole du Graf de Wurtbad...
"Il faudra un jour m'expliquer pourquoi avez vous choisi de vivre à l'extérieur de Wurtbad..." avait-il dit.
Anton trouvait cette ville, comme toutes celles de l'Empire d'ailleurs, et en particulier Middenheim, sales. Oui, sales. A l'exception des quartiers riches, le reste n'était que misère, où nombres d'innocents périssaient pour un sou de cuivre. Cependant, si Wurtbad n'était pas la plus belles des cités, son système de sécurité était très performant : doté de murailles impressionnantes, pas moins de quatre mètres de hauts, et d'une garde, composée à la fois de Régulier et de Miliciens, elle avait résisté à bien des sièges... La Capitale du Vin était une cité où l'on prenait un réel plaisir à la défendre, tant les communications des officiers envers les troupes étaient rendues aisées par un nombre incalculable de petites rues, empêchant de bloquer les hommes si un immeuble venait à s'effondrer. Enfin, Anton n'en savait pas vraiment grand chose, parce qu'il n'avait jamais vu Wurtbad assiégé. Le peuple descendant des Asoborns avait dû affronté maints ennemis et jusqu'à lors, aucun n'était arrivé à son but. "En grande partie grâce à des hommes comme moi..." pensa le Stirmarshall en souriant.

Anton jeta un regard plein de mépris envers des pauvres mendiants, acculés sur des murs délavés, demandant l'aumône, aux rares passants. D'après leurs barbes, ce devaient être des Middenlanders, ou pire, des Talabeclanders. Une fois qu'Archaon eut été repoussé, du nord de l'Empire, ne restait que cendres et poussières, disait-on ici, ce qui expliquait le nombre croissant de réfugiés, dans les provinces du Sud. Des dizaines de démunis... Non, des centaines... Des dizaines de milliers ?
Au moment où cette pensée vint dans son esprit, un sourire machiavélique apparut sur le visage du Stirmarshall.
Et pourquoi pas ? Le Stirland manquait de forces, et eux, ils demandaient du travail pour vivre... Mobiliser ces hommes était la solution pour combler les pertes ! A la base, Anton jouait sur sa popularité légendaire pour avoir de nouvelles recrues, mais là, l'idée était si géniale qu'elle devait être tentée. Sa popularité était en fait basée sur son incroyable ascension à son poste. A trente-cinq ans, si on était major, c'était déjà bien, mais être un des marshalls de l'Empire, cela tenait du miracle. Certes, ce n'étaient pas des guerriers émérites, mais au moins, ils étaient nombreux. Et d'ailleurs, bien qu'Anton les méprisait, il devait admettre que les Impériaux du nord savait combattre, habitués aux hommes-bêtes et aux orcs en maraude. Demain, il parlerait de tout ceci au Conseil...

"Des guerriers émérites..."
Certainement plus que les goules qui dévastèrent le manoir d'Anton, l'été dernier. Ces chiens avaient dû traverser la Sylvanie et étaient affamés. Profitant que le Commandant Suprême était dans le Middenland, luttant pour la sauvegarde des Terres de Sigmar, ils attaquèrent. Domestiques et valets , à l'exception de quelques uns, ne surent se défendre. Sa femme, Klara, avait péri, son corps ayant été retrouvé mutilé et violé dans un des bois alentours. C'est son ami Wilfried Kastën, apprenant l'attaque, qui, avec ses quelques hommes, vinrent débarasser la région de ces êtres malsains. Il retrouva le fils, Karl, qui avait réussi à se cacher, mais restait profondément traumatisé. Bien que ce fut un élève talentueux, adepte des idées de son père, prônant la détermination et le courage, certaines nuits il devait chercher du réconfort dans les bras du Stirmarshall, lorsque celui-ci fut de retour, saluant la bravoure de Kastën, qui lui remit la tête du chef de la bande des morts-vivants. Anton se devait de protéger son fils. Et c'était d'ailleurs pour cela qu'il avait choisi comme précepteur Valmir Hoftreheim, un homme aussi honnête que bon guerrier. Vétéran de nombreuses guerres, il s'était tourné vers l'éducation. Malgré ses dires au Comte Electeur, ce petit garçon comptait plus que tout pour lui. En grande partie parce que son propre père, le commodore de la Patrouille Fluviale du Stir, Ferencz Ludenhof, avait fait juré, dans ses derniers instants, à son fils de protéger le dernier de la famille, afin que celle-ci perdure encore. Le serment était récent, à peine deux mois, mais Anton savait que même dans dix ans, il respecterait son engagement, comme toujours.
Lassé de la route, à regarder la campagne environnante, le baron s'endormit...

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Dernière édition par le Ven 11 Jan 2008 - 21:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeDim 9 Sep 2007 - 13:07

Ouvrant les yeux, suite au bruit des roues du carrosse sur les graviers entourant son manoir, Anton se donna une petite tape sur le visage. Il devait bien être minuit, et bien que ce ne fut pas une heure exceptionnellement tardive pour le baron, sa fatigue de la veille le reprenait...
-Monseigneur, nous sommes arrivés au Ludensitzer... dit doucement Waldenmar en ouvrant la portière.
-Prenez congé... Restez dans les environs, je vous ferai appeler dès que j'aurais besoin de vous... répondit le Stirmarshall en descendant, se dirigeant vers les portes de sa demeure, sans jeter le moindre regard à son cocher.
-Monseigneur est trop bon... déclara celui-ci en s'inclinant.

Le Ludensitzer était la demeure de la famille Ludenhof du Stirland. Le manoir avait appartenu autrefois à d'anciens aristocrates, dont la famille s'éteigna alors que la Grande Guerre du Chaos s'apprêtait à commencer. On suppose que le dernier descendant, Huggo von Strïsser, n'eut point d'enfants parce qu'il était souffrant d'un mal étrange. En d'autres termes, c'était un homosexuel. Cependant, pour le respect qu'accordait le Comte Haupt-Anderssen, l'histoire fut modifiée : Huggo fut maudit par une sorcière de Sylvanie qu'il tentait de tuer vaillamment...
Quoiqu'il en soit, le manoir fut racheté par Ludwig Ludenhof, celui là même qui se fâcha avec son frère, le Comte Electeur du Hochland, en 2301 et qui s'en alla vers le Stirland. Heureusement pour lui, il eut le temps de prendre toute sa fortune avant que le Comte ne se décide à réquisitionner ses biens. L'ancêtre d'Anton avait des liens forts avec le Comte du Stirland, avec qui il partageait ses idées sur la chevalerie. Obtenant un rôle mémorable dans la Patrouille Fluviale du Stir, en tant qu'Amiral, il s'offrit ce manoir de Biberhof, après moult réparations...
Évidemment, le manoir était bien moins imposant que le Palais du Graf. Il avait une trentaine de pièces, des chambres pour la plupart, les plus petites pour les domestiques et les plus belles pour les invités, ou encore tout simplement, les propriétaires. Concernant ces chambres là, le style rappelait celui du Palais de Wurtbad, avec, le plus souvent, un lit à baldaquin, une commode, une armoire et un tapis acheté afin de protéger les pieds des dalles, particulièrement froides en cet hiver. Deux autres salles étaient à noter, parmi d'autres, la cuisine, plus spacieuse que la plupart des autres pièces, où un cuisinier Halfling, répondant au nom de Max, travaillait pour le baron, et la salle à manger, longue d'une vingtaine de mètres, où une table de bois siégeait et déployait toute une armée de fruits, de légumes, et surtout, de viandes lors de banquets. Le style du manoir en général, était à l'image qu'Anton voulait lui donner : militaire. Tout était strict. Par exemple, Waldenmar avait très exactement trente et deux minutes pour préparer le carrosse, et gare à lui s'il y avait le moindre retard.
Toute cette mascarade de rigidité avait un seul but : influencer Karl. Anton désirait que son fils, dernier de la lignée, aille à l'armée et devienne comme lui. Quoi de mieux alors qu'un tel environnement pour l'habituer à la rigueur militaire ? Et puis de toute façon, même si le baron se refusait à l'avouer, il aimait ce genre de vie. Strict. Rigoureuse. Ferme. Au fond de lui, il gardait les habitudes qu'il avait reçu de son père, Ferencz.

Arrivant dans le hall d'entrée, où déjà les dalles blanches et noires commençaient à se répandre dans tout le manoir, Anton fut accueilli par son majordome en chef, celui qui dirigeait tout les domestiques pour le plus grand plaisir des deux Ludenhof. Il se nommait Krieger Tükarÿ, homme âgé de cinquante ans, âge respectable dans cet Empire tourmenté, et cela se voyait par la longue barbe qu'il arborait, où nombreux étaient les poils blancs sur ceux qui étaient noirs. Il était bien mieux vêtu que les autres valets, mais sa tenue indiquait qu'il en restait pourtant un. Comme eux, Krieger portait une veste à chiquetades vertes et jaunes, avec un pourpoint blanc. Toutefois, si les autres continuaient dans ce ton, le pantalon bouffant de Tükarÿ était blanc, et donnait sur des collants de même couleur avant de terminer avec des souliers, bien sûr, noirs. Autour de son cou, un collier en cuivre, portant un petit médaillon en forme de comète à deux queues, indiquait non seulement qu'il était un fidel sigmarite mais aussi qu'il avait fait carrière dans l'armée, vu que cette médaille n'est donnée qu'aux plus valeureux des soldats de première classe. C'était d'ailleurs la seule chose qu'ils pouvaient réellement espérer, contrairement aux dires des recruteurs...
-Bonsoir, monsieur le baron, dit cet homme en s'inclinant, aussi bas que son dos fatigué le pouvait.
-Bonsoir Krieger. Des nouvelles durant mon absence ? demanda Anton en faisant signes aux deux gardes-valets de fermer les portes.
-Le baron apprendra que son fils a eu d'excellents résultats, répondit le serviteur en suivant son maître qui s'était avancé sur la gauche du hall.
-Et sur le plan de l'escrime ? questionna Ludenhof pendant qu'un valet ouvrit les portes de la salle où son maître voulait aller.
-Eh bien, d'après sire Hoftreheim, Karl a fait d'intenses progrès, ajouta Krieger en marchant derrière le baron.
Anton se retourna et, pour la première fois depuis le début de cette conversation, regarda son serviteur :
-As-t-il battu le petit Fanterneir ? questionna-t-il, froidement.
-Karl Ludenhof a en effet vaincu le jeune Ulrich. Je me dois de préciser au baron que sa mère, madame Fanterneir, s'est fortement irritée, d'après les dires de sire Hoftreheim, répondit Krieger en se caressant la barbe.
-Bien, très bien. Prenez votre repos Krieger, dit Anton en pénétrant dans le salon.
-Le baron est trop bon... dit le serviteur en s'inclinant.

Le salon était spacieux. Il y avait de somptueux divans et fauteuils, ainsi qu'une immense cheminée en brique rouge. Le drapeau du Stirland avait été accroché sur un des murs, ainsi que de nombreuses tapisseries, rendant hommage aux forces de la province. Des fauteuils et des canapés attendaient les éventuels visiteurs qu'Anton recevait ici même. Des femmes étaient d'ailleurs en train de les nettoyer.

Continuant d'avancer, sans faire attention aux salutations de ses serviteurs, le Stirmarshall ouvrit la porte qui se trouvait au fond du salon. Il arriva dans son lieu de travail privilégié. Celui-ci était également grand. Son bureau était propre, ainsi que la salle. Les murs étaient cachés derrière des étagères remplies de livre. Sur le sol, on y avait représenté le Stirland dans sa totalité, et ceci grâce à de nombreuses heures dépensées par des artistes. On pouvait y admirer Wurtbad, mais aussi Leicheberg, tout près des sombres forêts de la Sylvanie... Le Commandant Suprême des Forces du Stirland alla à son bureau et commença à rédiger une missive. Pendant sa courte marche dans le manoir, il avait déjà réfléchi à ce qu'il allait écrire...

...Et c'est pourquoi il est nécéssaire que chaque homme capable de tenir une épée, quelle que soit sa province natale, doit être mobilisé. Toutes nos forces et nos ressources doivent être impérativement, et ceci dés demain, mis à la disposition de l'Armée du Stirland. Gustav von Carstein sera arrêté, et le Graf de Wurtbad, et moi-même, ordonnons que ce soit fait le plus vite possible. C'est pourquoi, Major Meltburg, je vous choisis encore une fois comme second et aide de camp. Je me dois de rendre hommage à votre vaillance pendant toutes ces années où vous avez été à mes côtés. Je sais que vous ne me décevrez pas. Faites passer cet ordre dans toutes les casernes, y comprit celle d'Anderssenstadt, malgré les récentes émeutes. Pour cela, dès que vous aurez terminée cette lettre, partez sur le champ annoncez cela aux messagers prévu à cet effet de Wurtbad. Je vous retrouverai demain à la caserne du Comte Martin, en fin de matinée. Je vous fais confiance, Capitaine. Ne me décevez pas...

Anton, Ferencz, Ludwig, Ludenhof, Stirmarshall.


P.S : Je n'ai pas oublié votre acte héroïque durant la battue. Comptez sur moi pour parler au Comte Electeur de votre bravoure...

-Otto ! appela Anton en relevant la tête brusquement, manquant de peu d'envoyer de l'encre sur la lettre avec sa plume d'oie.
-Le baron m'a demandé ? dit un domestique à la barbe blonde et aux cernes remarquables, qui venait apparemment de courir, tant il était éssouflé.
-Oui, apportez cette missive au Major Meltburg sur le champ ! ordonna le baron en terminant d'y mettre un sceau : les armoiries de sa famille.
-Tout de suite, baron, répondit Otto en prenant la lettre et en se remettant à courir.

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeDim 9 Sep 2007 - 13:23

Le Commandant Suprême monta se coucher dans ses appartements. Il était épuisé. Cette battue, ce repas, cette lettre de Leicheberg, cette maudite pluie, cet hiver... Il était épuisé. Karl devait dormir, et il n'était pas prêt de le déranger à cette heure.

Il rêva de songes stupides et sans liens. Au milieu de la nuit, il rêva que Meltburg venait de se marier avec un babouin et que le Comte avait décidé de faire un décret autorisant ce genre de mariages... Ses rêves avaient été parsemés des cris de ses chiens, qui étaient pourtant loin de sa chambre. Il n'en soucia guère, et à chaque fois, se rendormit. Toutefois, Anton nota qu'ils s'arrêtèrent quelques temps à l'aube.

Se réveillant à six heures, Anton alla se laver. Il se prépara le sourire aux lèvres. Le Stirland entrait en guerre.
-Bonjour, baron, dit une jeune femme brune.
-Faites couler un bain. Appelez moi dés qu'il sera prêt, puis aller me préparer quelque chose à manger. Allez ! ordonna-t-il en se dirigeant vers la chambre de son fils.
Il marchait dans un couloir, sur un long tapis vert, dont les murs avaient pour décoration les tableaux des membres de la famille Ludenhof, allant de Ludwig au jeune Karl. Le tapis sur lequel Anton marchait était absolument superbe. Il venait de la lointaine Arabie, plus exactement de Sudenburg, où il avait fait escale il y a plusieurs années. Des créatures, comme des griffons ou des dragons, étaient tissés en jaune. En arrivant devant la porte de la chambre de son fils, Anton frappa.
-Entrez, dit la voix d'un petit garçon.
Le baron s'exécuta, souriant de l'attitude de son fils, qui lui rappelait la sienne...
-Père ! fit Karl en le voyant. Il était encore en chemise de nuit. Les cheveux bruns du garçon était similaire à ceux d'Anton. Il ressemblait vraiment à l'homme qu'il serrait dans ses bras. Toutefois, son nez, long et fin, était celui de sa mère...
-Bonjour Karl, comment vas-tu ? demanda Anton les yeux remplis d'émotion, simulé bien sûr : il était encore dans un léger sommeil, mais il se devait de faire bonne impression devant son fils.
-Je vais bien, mais vous ? Et la battue ?! Et ce repas ? Et, euh... répondit précipitamment le garçon.
-Ton père a mené son armée avec bravoure. Les hommes-bêtes ont été vaincus ! Ils ne s'en prendront plus aux villages forestiers pendant longtemps, répondit le baron en se redressant.
-Racontez moi, père, racontez moi ! supplia le garçon en sautillant sur place.
-Va prevenir mademoiselle Fralheim que tu désires prendre un bain à mes côtés, je te raconterai tout... s'exprima le père en souriant.
-J'y cours ! répondit Karl en se hâtant.

Durant le bain, les deux Ludenhof se racontèrent les derniers jours. Karl aimait et admirait son père. Son respect était mêlé de crainte, car il savait très bien que son père avait tué, et que lorsqu'il avait fait une faute, son père, en conséquence de cause, n'hésitait pas à lui donner une gifle ou une autre punition. Malgré tout, ce genre de sanctions restaient rares, et Karl comprenait son père, enfin, par moments...
Les deux étaient dans des baignoires différentes, dont les eaux venaient de recevoir un peu de "liquide-nettoyant" comme disait le peuple. C'était seulement du savon à l'état aqueux en provenance de Marienburg.
-Donc... Vous partez ? demanda le fils inquiet.
-Oui. Comprends bien ce qui se passe, Karl... répondit le père désolé.
Puis, après un long silence :
-Vous reviendrez ? demanda le jeune Ludenhof à la mine grave.
-Ne t'en fais pas. J'ai déjà affronté plusieurs fois ces morts-vivants, ils ne m'effraient pas. Et connais-tu quelqu'un de plus talentueux que ton père dans le maniement de l'épée à deux mains, de la rapière ou que sais-je encore ? répondit en souriant Anton, tentant de rassurer son fils.
Karl ne répondit pas, prit sa respiration et s'enfonça dans sa baignoire. Quelques secondes plus tard, il remonta, reprenant sa respiration malgré l'eau qu'il recrachait.
-Tu ne sais pas encore comment aller sous l'eau ? Enfin, pour revenir à notre discussion, tu seras fier de porter le nom de Ludenhof, et à mon retour je t'offrirai un duel d'escrime avec moi... dit le Commandant Suprême en sortant de son bain, révélant ses parties, avant qu'une servante ne vienne lui apporter un paignoir.
-Mais je le suis déjà, père... ne sut que répondre le petit garçon de neuf ans.
-Eh bien tu le seras encore plus ! lui répondit Anton en se mettant une serviette autour de la tête. Pendant mon absence, je veux que tu t'améliores à l'escrime !
-Mais, j'ai battu Ulrich ! protesta Karl.
-Ce n'est pas assez, ce petit est un bon à rien. Bats le fils de sire von Runyal ! déclara Anton en fermant la porte derrière lui.
Dans sa tête, Karl imaginait déjà comment combattre ce nouvel adversaire...

Le baron mit un pourpoint jaune, suivi d'une veste à crevés verte, afin de voir son tissu fin d'en dessous. Son pantalon bouffant était également vert, mais ses collants étaient de couleurs jaunes, qui se terminaient par de petites sandales noires. Il se coiffa et mit son magnifique chapeau de la veille, en y rajoutant trois plumes de griffons, trophées de ses défis contre des escrimeurs de son niveau. Au final, ses tenues étaient assez limités en originalité...
Descendant l'escalier, Anton s'apprêta à affronter une nouvelle journée...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeDim 16 Sep 2007 - 13:20

Une fois l'escalier descendu, il fut accueilli par Krieger, habillé comme la veille. Cela était une évidence, car de toute manière, ce n'était qu'un domestique et n'avait pas les moyens de s'offrir autant de tenues que son maître. Il s'efforçait toujours de paraître joyeux, prêt à rendre n'importe quel service sans rien n'attendre en retour. En réalité, Anton savait que cet homme le servait car c'était pour lui une manière d'être encore dans l'armée. Tükarÿ restait encore très attaché à son passé... Une fois, le baron dû se rendre dans sa chambre. A l'intérieur, outre ses habits, son lit et tout ce qui semblait nécéssaire pour vivre, il y avait des dessins et des médailles de l'armée du Stirland. S'étant apperçu de tout cela, le Stirmarshall prenait le temps de lui parler de l'actualité militaire : sa fidélité n'en faisait qu'augmenter.
-Monsieur le baron a passé une agréable nuit ? demanda Krieger, en s'inclinant, habitué à cette question depuis des lustres.
-Ca allait. Dites moi, cette nuit, c'étaientt des chiens, non ? questionna Anton, se dirigeant vers la salle à manger, levant l'index de la main droite pour faire signe à son serviteur de se relever.
-Ah oui... Vos chiens se sont un peu emportés... commença à dire Kütarÿ en le suivant.
-Mais encore ? insista le baron en claquant des doigts pour prévenir à ses cuisinier qu'il venait d'arriver.
La salle à manger était une pièce froide, à peine réchauffée par un feu installé dans une vieille cheminée en brique. Une longue table, de plus de cinq mètres de longs, permettait de recevoir des invités par temps de fêtes, ce qui était plutôt rare. Ainsi, la salle demeurait modeste jusqu'à ce qu'Anton déclare qu'il allait devenir un hôte, déclenchant ainsi une agitation singulière parmi les domestiques.
-Le vent s'est mis à souffler fort... Les trentes bêtes ont prit peur et... continua Krieger avant que le baron ne l'interrompe.
-Du vent ? Un simple vent aurait fait peur à mes chiens ?! Vous vous moquez de moi ! Je les ai payé une fortune à Waldenhof ! Le vent, la pleine lune et toutes ces conneries de la Sylvanie : ils connaissent ! s'exclama le Stirmarshall en tappant sur la table.
-Je vous l'assure, monsieur le baron. J'ai envoyé Franz pour voir s'il n'y avait pas quelque chose - ou quelqu'un - qui serait venu les enerver. Mais rien, je vous l'assure... dit le chef des domestiques en serrant les dents.
-Pourtant, ils ont bien cessés un moment. Et ce n'est pas Franz qui aurait fait quoique ce soit pour cela : ils n'écoutent que ma voix ! s'écria Anton, inquiet au fond de lui que Krieger lui mente : tout ce travail pour l'amadouer réduit à néant ?
-Un hurlement de loup a retenti. Dès lors, ils se sont tous tus... répondit le serviteur en hochant la tête à un des cuisiniers halfling pour qu'il apporte de quoi déjeuner.
-Trouvez moi cette bête et je vous croirai. Envoyez moi n'importe lequel de mes paysans ! Il pourra même garder sa carcasse ! Mais vous me trouverez cette bête là... Aucune perte parmi les troupeaux ? questionna de nouveau le baron, voulant être persuadé que Krieger ne mentait pas.
-Trois vaches, monsieur le baron. Trois ont été découvertes à l'aube... s'exprima le serviteur en sortant les couverts d'une armoire.
-Le propriétaire ? demanda Anton en se caressant le menton.
-Rudolf Maër... répondit Krieger en mettant une assiette devant le baron.
-Maër ?! Par Sigmar, c'est lui qui avait la fameuse vache ! s'exclama le gradé en écarquillant les yeux.
-Et Brutule fait partie des trois... ne sut que répondre le vieil homme en détournant le regard.
La vache en question se nommait Brutule, et était une bête très productive, aux couleurs noires et blanches, qui en l'espace d'un mois, avait donné trois veaux et remplissait un seau de lait par jour. Les paysans de Biberhof l'admiraient, et disaient que c'était leur fierté. Cela avait été utile, pour Anton, afin de les diriger...
"Un outils qui disparaît. Un autre incertain. Je voulais une bonne journée Sigmar..."
-Les paysans sont depuis inquiets et désireraient savoir ce que vous comptiez faire. Mais votre ordre a été donné, même si c'était pour une autre raison. Je vais appeller Dimitri, il connaît bien la chasse ! Bon appétit, monsieur le baron... termina Tükarÿ, en s'inclinant, avant de partir.
Un halfling, portant un tablier et un chapeau de cuisinier blancs, arriva et posa les plats pour Anton, avant de faire de même que Krieger.
Anton foudroya du regard son dos : il avait besoin de rester seul pour réfléchir à la manière dont il pourrait détourner la situation à son avantage...

Petite suite : je compte la reprendre très vite !

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeJeu 25 Oct 2007 - 22:50

Le temps de terminer son déjeuner et de donner les principales tâches domestiques à ses serviteurs, et Anton se dirigea vers les écuries, afin de se rendre dans le centre de Biberhof. Les paysans avaient besoin de le voir sur un cheval : ne serait-ce que par simple respect de son rang. Celles-ci étaient situées au bout de l'allée des arbres du Ludensitzer. C'est ainsi qu'il entreprit de marcher. La marche. C'était une activité que la plupart des Stirlanders appréciaient, tout comme la course ou l'équitation, bien qu'ils étaient moins doués que leurs voisins d'Averland. La marche permettait une contemplation de ce qui entourait l'être, et ainsi, était propice à la réflexion, sur un fond de nature, où faunes et flores suscitaient le regard de l'homme. Le baron marchait assez régulièrement. C'était facilement compréhensible puisqu'il combattait souvent à pied. Etre à pied, c'était être au même niveau que celui de ses hommes, et ainsi, imposer respect et admiration. Depuis qu'Anton était au grade de Stirmarshall, cette stratégie afin d'unir son armée avait fonctionnée. Si être à pied était utile pour unir ses hommes, il comprenait aussi que c'était moins prudent pour lui, et moins efficace durant les corps à corps. Un bon destrier savait percuté un fantassin, et un fantassin ennemi de moins, c'était toujours gratifiant. C'est en cela que le baron de Ludensitzer entreprit depuis quelques mois de combattre à cheval, mais tout en restant dans l'infanterie, et ceci uniquement durant les batailles, et non lors des grandes traversées où là il devait unir ses troupes par son art de la rhétorique. Pendant que le chaos des combats se répandait parmi ses troupes, se déplacer rapidement pour transmettre ses ordres étaient tout à fait appréciable. Cette remise en cause récente de ses pratiques militaires laissaient Anton dans un état de supériorité intense. Au fond de lui, il se considérait comme un meneur d'hommes accompli, ayant résolu le problème de la plupart de ses similaires des autres provinces : être proche des hommes et être digne de son rang. Ce n'était pas toujours évident puisque la plupart de ses soldats étaient des anciens paysans, dont l'odeur de fumier était sur eux, à l'instar de leurs uniformes, qui avaient remplacés leurs tenues de laine crasseuse.
Bercé par le bruit de ses pas sur ses graviers blancs, Anton aimait à regarder ses arbres. Il y en avait soixante. Trente de chaque bordure du chemin. C'était tous des peupliers majestueux, d'une hauteur vingt-cinq mètres chacun. Mais avec cet hiver, tous avaient perdu leurs feuilles, qui s'étalaient à leurs pieds et dont le ramassage constituait une tâche majeure des domestiques.
Le reste du jardin était une herbe très verte, dont la croissance était controlée afin qu'elle reste dans les normes de la mode impériale. La famille Ludehof avait mis plusieurs fontaines représentant divers héros du Stirland, et dont la plus imposante était celle de Freya. Cependant, l'eau ne coulait plus car elle était gelée. La plupart des statues reprenaient les armoiries de la famille Ludenhof : un grand aigle guettant sur une épée plantée dans un bouclier. Au nord de la propriété, se trouvait des potagers dont les fruits et les légumes venaient directement à la cuisine une fois ceux ci ramassés. A l'est, l'on pouvait trouver une grande forêt dans laquelle Anton chassait par moment avec ses amis, même si c'était plus souvent ses serviteurs que lui qui prenaient la peine d'aller chercher le gibier que constituaient cerfs et sangliers. Au sud, se trouvait le village de Biberhof, avec ses bâtisses dont les colombages marquaient leur appartenance au style impérial. Le baron ne voulait pas d'un de ces villages sordides que l'on pouvait trouver ailleurs dans l'Empire, c'est pourquoi il obligea à ce que les rues soient propres. Il était donc plus que courant de voir des paysans nettoyer les ruelles plutôt qu'être au champ. Une tâche supplémentaire pour ces pauvres hommes qui trimaient chaque jour que Sigmar leur donnait. A l'ouest, les Ludenhof avait mis une carrière equestre, où Anton et Karl chevauchaient, une fois leurs obligations respectives terminées, bien sûr. C'était là-bas que se trouvaient les écuries, ainsi que des près pour les chevaux.
Alors qu'il déjeunait, Anton avait réfléchi à comment détourner la situation à son avantage. Il commençait d'abord par un constat précis des faits, et de ce qu'il voulait. Ainsi, ses gens étaient inquiets et lui demander de l'aide, et lui voulait qu'il lui obéisse afin de continuer le bon déroulement des impôts et des récoltes. Ensuite, seulement, il réfléchissait aux solutions. Bien qu'il eut envoyé Dimitri, il fallait reconnaître que c'était plus pour solutionner le problème de ses chiens que plutôt de celui de ses paysans. De cette scène, Krieger en avait été un témoin. Même si sa crédibilité ne pouvait finalement ne pas être mise en doute, le baron envisageait toujours le pire. En conséquence, s'il voulait résoudre cette crise, il se devait de s'afficher auprès de ses paysans, de les soutenir, de les aider et de les encourager. Cela lui donnerait une image plus que positive pour ces simples d'esprits. Comme Biberhof se trouvait bien à trente minutes à pied du Ludensitzer, Anton voulait son coursier. C'était une brave bête, âgée de six ans, dont la robe était noir corbeau et était soigné par deux palefreniers, Arnold et Klemens, deux jeunes frères de Biberhof. La crinière de son cheval était similaire à certains heaums elfiques, et ils se dressaient donc en l'air. Anton l'avait baptisé : Ulric, car il était aussi rapide, fort et précis que le dieu en question. Enfin, c'est ce qu'Anton aurait voulu, puisque le destrier avait la farouche habitude d'aller voir les juments lorsque celles-ci étaient à proximité.
C'est ainsi qu'il continua à admirer ce que tout bon Stirlander aime à admirer : son chez soi.

Au bout d'un petit quart d'heure de marche, le baron arriva enfin aux écuries. A sa surprise, aucune odeur désagréable n'en ressortait. Cela voulait dire que ses deux palefreniers étaient en train de travailler, et à première vue, de bien travailler. Les écuries avaient été construites en deux bâtiments. Le principal était un long couloir où avaient été installés dix abris pour chevaux, même si il n'y en avait que six, Ulric, Courage, et les quatres qui été le plus souvent attelés à son carosse. Courage était un cheval alezan, avec une balzane qui allait du front au museau, ainsi que deux autres sur les jambes antérieures. Cette monture avait trois ans et bien qu'elle eut été moins robuste que celle du baron, il apparaissait clair qu'avec le temps, ce cheval allait finir par s'imposer. Le second bâtiment était tout simplement un petit hangard où le matériel était rangé, selles, étriers ou encore rennes.
Aucun cheval n'était dans les écuries : ils étaient tous en train de galoper ou de brouter dans les près. C'était sans aucun doute cette absence prononcée qui avait permis à Arnold et Klemens de nettoyer les abris. D'ailleurs, lorsqu'Anton pénétra dans celles-ci, les deux arrivèrent et s'inclinèrent. La particularité de ses deux serviteurs le frappait encore : ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eaux. Dans leur enfance, ils avaient été trouvés aux abors de Biberhof et eurent la chance d'être élévés par le couple Kätzer, des fermiers, qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants, malgrè tout les remèdes qu'ils eurent commandés aux apothicaires de Wurtbad. Ils avaient tous deux des cheveux blonds coupés très courts, afin de se dispenser de cheveux crasseux. Ils étaient grands et minces, ce qui était logique vu leur appartenance à la paysannerie. Anton était persuadé qu'ils n'étaient pas du Stirland, et soupçonnait qu'ils venaient du Talabecland, ou en tout cas, du nord. Cependant, ils faisaient du bon travail et savaient leur chance d'avoir été engagés par le Stirmarshall. Ils étaient vêtus de ce qu'avaient cousu Inga Kätzer, il y a d'ici plusieurs mois, dans des tons bruns.
-Monsieur Ludenhof ! 'bonne surprise d'vous voir ! s'exclama Arnold en se redressant.
-Pourtant, ceci est ma propriété n'est-ce pas ? répondit en souriant le baron, tout en tenant la distance avec ces potentiels porteurs de maux.
-Sûr ! P'vons nous vous aider ? demanda Klemens en se frottant les mains contre sa veste, ce qui ne les rendit guère plus présentables.
-Oui, je dois me rendre au village. Allez me seller Ulric ! ordonna Anton en pointant le destrier noir qui galopait dans le près situé un peu plus loin.
Et les deux hommes coururent chercher un filet afin d'attraper le coursier, ce qui ne fut pas chose aisée...

Alors que le baron souriait à la vue de ses palefreniers qui tentaient d'attacher Ulric, il entendit le bruit d'un trot. Un cavalier venait d'arriver à Ludensitzer. Et ce cavalier n'était autre que Valmir Hoftreheim, le précepteur de Karl. Cet homme, qui avait été autrefois lieutenant du vingt troisième régiment d'hallebardiers du Stirland, était de grande taille et avait des cheveux châtains, coupés à la manière de son employeur. Une fois arrivé dans les écuries sur une jument bai brun, il mit pied à terre et s'inclina devant le Stirmarshall. Anton remarqua qu'il portait un pourpoint noir, avec une veste vert sombre fendu afin de voir sa chemise blanche. Il avait également un pantalon ample noir, lui aussi fendu dans le but d'appercevoir ses colants blancs qui s'arrêtait dans des souliers noirs, qui eux aussi, étaient fendus. Son visage n'avait qu'un seul défaut : celui d'avoir un nez un peu trop écrasé, souvenir d'une lointaine bataille.
-Monsieur le baron, un honneur de vous voir... dit Valmir en se redressant.
-Allons, allons, c'est bien normal. Vous venez pour la leçon de Karl ? demanda Anton par politesse, savant pertinement quelle était la réponse.
-Oui, et aujourd'hui je vais lui faire étudier un peu d'arithmétique, et si nous avons le temps, je lui ferai plaisir en lui enseignant encore un peu du glorieux passé du Stirland ! répondit le précepteur en souriant, avant de montrer les rennes de sa monture.
-Allez y, installez donc Rulia ! dit le baron en pointant du doigt un abri. C'est bien que Karl aime l'histoire de notre province, c'est très bien...
-Oui, à tel point que je dois lui donner bribe par bribe ! D'autres élèves, on les mène à la sucrerie ou à la sortie, votre fils, c'est à la matière historique ! s'exclama Hoftreheim en amenant sa monture dans l'abri, alors que d'autres bruits de sabots se firent entendre derrière Anton.
-Monsieur le baron, on a réussi à l'avoir ! s'exprima Arnold en haletant, tenant les rennes du cheval noir.
-Maint'nant il s'est calmé ! Ca, c'est bien Ulric, joueur parfois agaçant, mais qui... commença à dire Klemens avant d'être interrompu par le père de Karl.
-Vous dites sur mon destrier ?! s'exclama-t-il en fronçant les sourcils.
-Rien, rien, monseigneur... ne sut que répondre le palefrenier en baissant le regard.
Anton savait pertinement qu'un peu d'énervement à l'égard ses sujets ne faisait rien de mal, mais permettait justement qu'ils soient plus attentifs et performants dans leurs gestes du quotidien.
-Oh, monsieur Valmir, j'vous avais pas vu... ajouta Arnold en appercevant le précepteur, avant d'abaisser la tête, tout comme son frère.
-Voyons, je vous en prie... répondit Valmir en souriant, alors qu'il fermait la porte de l'abri de Rulia.
-Bien, Hoftreheim, je vous souhaite une bonne journée en compagnie de votre élève, pour ma part, j'ai des affaires à régler à Biberhof même... annonça le baron en montant sur Ulric, dont l'étrier droit avait été préalablement ajusté.
-Je vous la souhaite aussi, monsieur le baron ! répliqua l'ancien soldat en souriant.
-Quant à vous, préparez moi mon carosse ! Je veux les quatre cheveaux et prévenez Otto ! Je pars pour Wurtbad à dix-sept heures ! ordonna Anton, avant de donner un coup de talon et que son cheval ne quitte les écuries, laissant les trois hommes ébahi par sa maîtrise récent de l'équitation.

Alors qu'il descendait le chemin qui menait au village, Anton souriait. Cela avait pris du temps, mais il pouvait être fier d'avoir comblé ses lacunes, qu'il avait perdu depuis qu'il avait quitté son rôle de pistolier, en terme d'équitation. Maintenant, s'il le voulait, il pouvait se mesurer aux chevaliers de la Stirguard. Et puis, Karl grandissait de jour en jour, et il finirait par rentrer dans les pistoliers du Stirland, et à ce moment, Anton se devrait de lui montrer l'exemple en la matière.

Après tout, c'était le Stirmarshall.

La bourgade de Biberhof n'était guère imposant, une trentaine de maisons tout au plus. En réalité, c'était plutôt des fermes. Les principales activités des villageois étaient, bien évidemment, le travail aux champs, qui formaient bien une vingtaine d'hectares, champs de blés, de maïs, d'orge, et d'autres céréales, mais aussi le travail dans les bois, où chaque jours, des bûcherons abattaient du bois. Les récoltes servaient, en grande partie, au Ludensitzer, puis à l'exportation commerciale vers Wurtbad et enfin, à nourir les paysans, dont la part était maigre. Le bois quant à lui partait dans sa quasi-totalité vers les marchés de la capitale, mais la famille Ludenhof avait depuis lontemps exigeait qu'il y ait une réserve, afin de pouvoir subvenir aux besoins du village et du manoir.
Ce n'était en rien un bourg comme on pourrait en trouver dans le reste de l'Empire, car il n'y avait nul marché ou magasins. Les habitants travaillaient, et recevaient leurs parts, soi-disante équitable, et c'était tout. De toute manière, ils n'avaient pas assez d'argent pour s'offrir le luxe d'esperer autre chose que la survie même. Cet état n'était pas contesté, mais approuvé par les villageois. Dans l'Empire, et même en Bretonnie, les paysans étaient traités comme des chiens. A Biberhof, les Ludenhof avaient toujours su se montrer compréhensifs lors de famines, et acceptaient de réduire leurs demandes en faveur des paysans. C'était l'évidence même pour Anton, car il avait plus besoin de ses gens qu'un rôti, mais apparemment, il devait être un des rares seigneurs à l'avoir entendu de cette manière. Les villageois appréciaient aussi leur seigneur, car c'était le Stirmarshall. Rien que le fait de servir le Commandant Suprême des Forces du Stirland les motivaient on ne peut mieux.
Anton Ludenhof n'avait pas de gardes que ses domestiques, qui avaient suivi des cours de défense, à l'intérieur même de sa propriété. Le village suivait la même logique. Il ne servait à rien d'avoir un soldat dont l'épée rouillait, mieux valait avoir un bon charpentier, qui à l'occasion, savait bien manier son marteau afin de fracasser le crâne d'eventuels adversaires. En réalité, le baron avait eu auparavant quelques gardes, ayant eu un passé dans les régiments de son armée. Malheureusement pour lui, les volontaires n'avaient été que des porcs incapables. Une fois, un de ses capitaines n'avait pu s'empêcher d'exprimer son dégoût lorsqu'il en vit un de ces hommes là se gratter le postérieur en le saluant, avant de sentir ses doigts ! C'est ainsi que depuis, il n'y a pas de gardes en tant que telle dans Biberhof. Et puis le village était sous la protection de Wurtbad, et rares avaient été les menaces allant à l'encontre de son épanouissement.

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeJeu 25 Oct 2007 - 22:50

Un petit panneau indiquait le lieu : "Biberhof, Baronnie du Ludensitzer".
La peinture blanche était fraîche, et cela rassurer Anton. Au moins, les troubles n'avaient pas empêché Günter, un fermier, de repeindre le panneau, comme prévu.
Alors qu'Ulric dégageait de la poussière, venant du contact de ses sabots avec la terre, le cavalier se dirigea vers la ferme de Frank Krister, un paysan qui s'occupait d'un champ de blé. La ferme avait été faîte en torchi, soutenue par des colombages, avec trois fenêtres et une porte. La propriété n'était pas dans le centre du village, mais cela n'empêchait nullement de la dissocier de la bourgade. Le baron tira sur les rennes, descendit de son cheval et l'attacha à une partie d'un colombage qui avait quitté le torchi, regrettant de laisser une telle bête dans un état indigne de son sang. S'enlevant un peu de poussière, Anton décida qu'il était temps d'aller frapper à la porte. Quatre sons creux retentirent et firent une petite mélodie, mélodie que les Ludenhof avait prit l'habitude de jouer. La voix d'une femme répondit :
-Qui va là ?! beugla-t-elle en abaissant la visière de la porte.
Puis, s'étant apperçu qu'il s'agissait de son seigneur, qui par ailleurs, fit la moue face à cette attitude, elle ouvrit immédiatement et s'agenouilla, tout en baisant la chevalière dorée qui était l'annulaire droit. La chevalière representait le blason de la famille.
-Monsieur l'baron Ludenhof ! J'vous demande pardon, j'vous demande pardon, je... continua-t-elle avant qu'Anton ne se décide à l'interrompre.
-Allons, allons ! Relevez vous ! ordonna-t-il en retirant sa main de ces lèvres sales.
-J'vous demande pardon, dit la femme encore une fois avant de se relever, et ce faisant, elle révéla un visage que le Stirmarshall avait déjà vu.
C'était un visage ridé, usé par le temps, tout comme l'étaient ses mains par le travail. Elle était toutefois bien plus robuste que son visage ne le laissait entendre. Ainsi, elle ne passait pas sa vie assise sur une chaise à attendre Morr, mais s'activait du mieux qu'elle pouvait, comme laver le linge, enfin, pour le peu que la famille Krister en avait...
-Ce n'est rien, et puis les temps ne sont pas sûrs. Je suis satisfait que vous ayez réagi ainsi, je veux des villageois prêts à défendre leurs demeures ! s'exclama le baron en faisant un faux sourire.
-J'vous remercie d'votre clémence, monsieur le baron... Que puis-je ? demanda la femme en reculant, afin qu'Anton puisse rentrer chez elle.
-Je viens juste voir comment vous allez, avec cette histoire... daigna répondre le gradé en avançant sûrement dans la ferme.
La salle où il était arrivé n'était autre que la salle commune. Il y avait des tas de choses au sol, des bassines, des paniers, et même de la viande. Une table bancale, avec des chaises qui l'étaient tout autant, siegeaient au centre. La pièce était éclairée par la lumière du jour, de par la petite fenêtre. Une porte au fond menait vers deux chambres, l'une pour la femme, et l'autre pour le couple Krister. Les six enfants dormant où ils le pouvaient. D'ailleurs, il n'y avait nul trace de leur présence...
-Oui, c't'un malheur... N'y croyait pourtant à notre bonne étoile ! 'spère qu'le bon Sigmar nous donnera une aut'vache... dit elle en abaissant la tête.
L'interlocutrice d'Anton se trouvait être la mère de Frank Krister, qui à la suite de l'effondrement de sa maison, avait dû chercher refuge chez son fils, qui n'eut pas d'autres choix que de lui céder la chambre des enfants. Elle se nommait... Anton ne se souvenait plus. Cela paraissait logique, vu à quel point le fait de savoir son nom était inutile.
-J'ai envoyé un de mes hommes à la recherche de cette bête. Et faîtes lui confiance, il va la trouver et nous pourrons la pendre à l'entrée de Biberhof ! s'exprima haut et fort le baron, dans le but d'impressionner cette femme, qui par ailleurs, ne comprenait pas tout les mots "savants" qu'employait le baron. Il esperait que comme toute femme qui se respecte, elle aimait les commérages et s'empresserait d'aller répéter cette conversation une fois celle-ci terminée, même s'il ne faisait aucune doute qu'elle en serait déformée. C'étaient les idées du gradé sur les femmes en général, idées typiquement militaires.
-J'vous crois monsieur le baron... 'Voudriez voir Frank ? demanda-t-elle en souriant, révélant ses dents jaunes et parfois manquantes.
-Oui, où est-il donc ? répondit Anton en faisant un pas en arrière, vieux réflexe d'un aristocrate.
-Au champ ! s'exclama la femme en postillonnant.
-Très bien, alors je vous laisse ! Prenez soin de vous ! termina le baron en reculant, avant de rejoindre son cheval.
-Sigmar vous bénisse mon bon seigneur ! cria la paysanne en voyant son maître chevaucher vers le champ de blés.

Le blé par ailleurs n'était plus vraiment là. L'hiver avait prélévé son dû sur la nature, et il ne restait plus qu'à attendre le printemps. En plein milieu du patûrage, se trouvait un homme vif et vigoureux qui s'en prenait à ses enfants, à côté d'une charrue en mauvaise état, tirée par un boeuf. Frank avait le corps couvert de boue, montrant qu'il venait de glisse il y a peu. Ses habits étaient tout aussi sales que ceux de sa mère. Son visage était encadré par une barbe et des cheveux bruns gras, permettant de cacher ce que le travail avait laissé sur ce qu'on pouvait appeller encore un visage. Quant aux enfants, Anton vit qu'il y avait les six, mais ne leur prêta aucune intention.
-Monsieur le baron Ludenhof ! A genoux ! A genoux ! s'exclama le père en se remettant dans la boue, alors que les enfants baisaient les sabots d'Ulric.
-Relevez vous... demanda Anton, faisant sembler d'être laissé parce qu'il considérait comme parfaitement normal.
-J'peux faire quoi pour vous ? questionna le paysan en se relevant, tout comme ses enfants, qui admiraient le cavalier et sa monture, tellement beaux qu'ils semblaient sortir d'un autre monde.
-Je tenais juste à savoir comment vous viviez la perte de Brutule. Je sais que cette vache comptait pour tout le village, et pour vous également... daigna dire le gradé en dévisageant un des mioches qui le fixait, avant que celui ne cesse immédiatement.
-'Sûr que c't'ait une bête incroyable... M'enfin, comprenez qu'on a d'autres soucis, tout comme vous , j'suppose ! L'hiver est dur, et j'crains pour les récoltes... répondit sombrement Frank.
-Vu les services que vous me rendez, il est bien normal que comme chaque hiver, je préleverai une part moins lourde. Ne vous en faîtes donc pas trop. Je suis ravi de voir que vous allez bien... mentit dans un sens Anton, en caressant son cheval.
-Merci monseigneur ! Vous ètes bien brave ! J'mais j'aurais vu un autre baron s'intéréssait à nos problèmes 'tant que vous... dit l'homme en laissant couler quelques larmes, soulager par les paroles de son maître.
-Allons, reprenez vous ! dit le Stirmarshall en tendant sa chevalière, avant qu'elle ne soit baisée par les lèvres crasseuses du paysan. Je dois vous laisser, j'ai encore pas mal de monde à voir ici... termina-t-il en faisant cabrer Ulric, éclaboussant les enfants de boue par la même occasion, avant de reprendre la route du village.
Le temps de terminer son déjeuner et de donner les principales tâches domestiques à ses serviteurs, et Anton se dirigea vers les écuries, afin de se rendre dans le centre de Biberhof. Les paysans avaient besoin de le voir sur un cheval : ne serait-ce que par simple respect de son rang. Celles-ci étaient situées au bout de l'allée des arbres du Ludensitzer. C'est ainsi qu'il entreprit de marcher. La marche. C'était une activité que la plupart des Stirlanders appréciaient, tout comme la course ou l'équitation, bien qu'ils étaient moins doués que leurs voisins d'Averland. La marche permettait une contemplation de ce qui entourait l'être, et ainsi, était propice à la réflexion, sur un fond de nature, où faunes et flores suscitaient le regard de l'homme. Le baron marchait assez régulièrement. C'était facilement compréhensible puisqu'il combattait souvent à pied. Être à pied, c'était être au même niveau que celui de ses hommes, et ainsi, imposer respect et admiration. Depuis qu'Anton était au grade de Stirmarshall, cette stratégie afin d'unir son armée avait fonctionnée. Si être à pied était utile pour unir ses hommes, il comprenait aussi que c'était moins prudent pour lui, et moins efficace durant les corps à corps. Un bon destrier savait percuté un fantassin, et un fantassin ennemi de moins, c'était toujours gratifiant. C'est en cela que le baron de Ludensitzer entreprit depuis quelques mois de combattre à cheval, mais tout en restant dans l'infanterie, et ceci uniquement durant les batailles, et non lors des grandes traversées où là il devait unir ses troupes par son art de la rhétorique. Pendant que le chaos des combats se répandait parmi ses troupes, se déplacer rapidement pour transmettre ses ordres étaient tout à fait appréciable. Cette remise en cause récente de ses pratiques militaires laissaient Anton dans un état de supériorité intense. Au fond de lui, il se considérait comme un meneur d'hommes accompli, ayant résolu le problème de la plupart de ses similaires des autres provinces : être proche des hommes et être digne de son rang. Ce n'était pas toujours évident puisque la plupart de ses soldats étaient des anciens paysans, dont l'odeur de fumier était sur eux, à l'instar de leurs uniformes, qui avaient remplacés leurs tenues de laine crasseuse.
Bercé par le bruit de ses pas sur ses graviers blancs, Anton aimait à regarder ses arbres. Il y en avait soixante. Trente de chaque bordure du chemin. C'était tous des peupliers majestueux, d'une hauteur vingt-cinq mètres chacun. Mais avec cet hiver, tous avaient perdu leurs feuilles, qui s'étalaient à leurs pieds et dont le ramassage constituait une tâche majeure des domestiques.
Le reste du jardin était une herbe très verte, dont la croissance était controlée afin qu'elle reste dans les normes de la mode impériale. La famille Ludehof avait mis plusieurs fontaines représentant divers héros du Stirland, et dont la plus imposante était celle de Freya. Cependant, l'eau ne coulait plus car elle était gelée. La plupart des statues reprenaient les armoiries de la famille Ludenhof : un grand aigle guettant sur une épée plantée dans un bouclier. Au nord de la propriété, se trouvait des potagers dont les fruits et les légumes venaient directement à la cuisine une fois ceux ci ramassés. A l'est, l'on pouvait trouver une grande forêt dans laquelle Anton chassait par moment avec ses amis, même si c'était plus souvent ses serviteurs que lui qui prenaient la peine d'aller chercher le gibier que constituaient cerfs et sangliers. Au sud, se trouvait le village de Biberhof, avec ses bâtisses dont les colombages marquaient leur appartenance au style impérial. Le baron ne voulait pas d'un de ces villages sordides que l'on pouvait trouver ailleurs dans l'Empire, c'est pourquoi il obligea à ce que les rues soient propres. Il était donc plus que courant de voir des paysans nettoyer les ruelles plutôt qu'être au champ. Une tâche supplémentaire pour ces pauvres hommes qui trimaient chaque jour que Sigmar leur donnait. A l'ouest, les Ludenhof avait mis une carrière equestre, où Anton et Karl chevauchaient, une fois leurs obligations respectives terminées, bien sûr. C'était là-bas que se trouvaient les écuries, ainsi que des près pour les chevaux.
Alors qu'il déjeunait, Anton avait réfléchi à comment détourner la situation à son avantage. Il commençait d'abord par un constat précis des faits, et de ce qu'il voulait. Ainsi, ses gens étaient inquiets et lui demander de l'aide, et lui voulait qu'il lui obéisse afin de continuer le bon déroulement des impôts et des récoltes. Ensuite, seulement, il réfléchissait aux solutions. Bien qu'il eut envoyé Franz, il fallait reconnaître que c'était plus pour solutionner le problème de ses chiens que plutôt de celui de ses paysans. De cette scène, Krieger en avait été un témoin. Même si sa crédibilité ne pouvait finalement ne pas être mise en doute, le baron envisageait toujours le pire. En conséquence, s'il voulait résoudre cette crise, il se devait de s'afficher auprès de ses paysans, de les soutenir, de les aider et de les encourager. Cela lui donnerait une image plus que positive pour ces simples d'esprits. Comme Biberhof se trouvait bien à trente minutes à pied du Ludensitzer, Anton voulait son coursier. C'était une brave bête, âgée de six ans, dont la robe était noir corbeau et était soigné par deux palefreniers, Arnold et Klemens, deux jeunes frères de Biberhof. La crinière de son cheval était similaire à certains heaums elfiques, et ils se dressaient donc en l'air. Anton l'avait baptisé : Ulric, car il était aussi rapide, fort et précis que le dieu en question. Enfin, c'est ce qu'Anton aurait voulu, puisque le destrier avait la farouche habitude d'aller voir les juments lorsque celles-ci étaient à proximité.
C'est ainsi qu'il continua à admirer ce que tout bon Stirlander aime à admirer : son chez soi.

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeJeu 8 Nov 2007 - 16:08

Petite suite entre toutes mes révisions pour un fichu bac blanc Razz

Alors qu'Anton rendait visite à ses gens, un homme marchait discrètement dans la forêt toute proche.
Franz Hüth était le maître des chiens du baron Ludenhof. Cet homme, dont l'âge approché de la trentaine, avait autrefois servi dans la garde de Wurtbad, en s'occuppant des chiens, leur apprenant des tours, mais surtout à sentir l'odeur et à traquer les proies. Dans la capitale du vin, avoir du flair se révélait bien souvent très gratifiant. Retrouver un homme dans les bâtiments sordides du quartier pauvre exigeait ces truffes humides. C'est lorsque que par son travail, un groupe de gardes mirent la main sur un dangereux cultiste, que Franz fut connut du monde d'en haut. Et de fil en aiguille, il devint celui qui avait la charge des bêtes de la Baronnie de Biberhof. Bien que le travail était nettement moins prestigieux, sa paye l'était, et il avait une famille de trois enfants et d'une femme à nourrir. C'était un homme plutôt grand, bien bâti, avec de larges épaules. Il était musclé, et avait le regard aussi froid que ceux de ses bêtes. Une barbe encadrée tout son visage, avant d'atteindre ses cheveux courts, où une calotte de cuir les protégeaient. Hüth était vêtu de manière très modeste, et on aurait pu croire que c'eût été un paysan avec ses habits bruns. Cependant, l'arc et le carquois qu'il tenait était d'une qualité peu commune, et ainsi, il apparaissait clair que cette tenue n'était là que pour épargner à d'autres habits boue et pluie. Krieger Tükarÿ avait donné des instructions parfaitement claires. "Retrouver ce qui a tué les vaches et exciter les chiens de chasse", telles avaient été les ordres. C'était donc l'occasion idéale en cette matinée d'hiver, de retrouver un peu de l'adrénaline d'autres fois.
La forêt dans laquelle il se trouvait était propriété du Ludensitzer. La végétation était surtout composée de buissons en cette période froide, et à sa grande satisfaction, un tapis de feuilles mortes venaient étouffer ses bruits de pas. Son regard se fixait une multitude d'objets, outre les alentours afin de voir une créature particulière, il regardait surtout à ses pieds. Et par ailleurs, au bout d'un certain temps à guetter, Franz parvint à trouver ce qu'il cherchait. Des excréments.
Certes, ce qu'il allait faire n'était guère plaisant, mais vu la taille plutôt imposante de l'origine d'une odeur infecte, il se pouvait très bien que ce soit ce qu'était autrefois une vache. Osant y mettre un doigt, prélevant ainsi un peu de la substance noirâtre, il soupira et se décida à sentir la chose. Pas de doute possible selon lui. Une odeur aussi forte à telle point que ses yeux avaient du mal à retenir des larmes, ne pouvait provenir que d'une bête féroce ayant dévorer une proie, et donc, un suspect pour sa mission...
Se relevant, Franz s'essuya le doigt sur une feuille, et se rendit compte en levant les yeux en l'air, que finalement, sa mission risquait bien de ne pas être aussi palpitante qu'il l'aurait souhaitée. Toutefois, le dresseur était confiant. La trace était fraîche, et la bête était proche. Enfin, rien n'indiquait pour le moment que c'eût été celle qui était la cause de la perte des vaches et de l'agitation des chiens, et nul ne pouvait certifier que ce n'était pas un homme. Après les derniers troubles et la venue d'Archaon, les gens pensaient que certains hommes pouvaient être féroces.
Reprenant sa piste, en se remettant à guetter le moindre indice, Franz s'aperçut qu'il y avait quelque chose de sombre dans un buisson, non loin. A genoux, caché lui aussi par un autre buisson, il banda une flèche, et visa la chose. Dans un sifflement léger, le projectile vint toucher la chose, à un point légèrement différent de ce que voulait initialement Hüth. Soudain, un énorme sanglier noir sortit du buisson, furieux, son sabot antérieur droit grattant la terre, prêt à charger.
"Bordel !" pensa le chasseur en se cachant du mieux qu'il pouvait.
Le sanglier, dont les narines relâchaient de la buée, tournait la tête de gauche à droite, et malheureusement pour Franz, son regard se porta sur son buisson alors qu'il bougeait encore pour se camoufler...
Levant ses défenses, il chargea à une vitesse impressionnante. C'est à peine si Franz put se relever et se mettre à courir aussi vite qu'il le pouvait. Il devait y avoir moins d'un mètre entre le poursuivant et le fuyard, mais les deux s'efforçaient respectivement d'allonger et de raccourcir cette distance.
-Taal ! Sauvez moi ! cria Hüth en accélérant, ses poumons en feu.
Puis, un chêne se présenta sur le chemin. Franz saisit sa chance. Il sauta de toute ses forces, manquant de peu de se faire empaler, et commença son escalade dans l'arbre centenaire.
Le sanglier n'en était pas moins furieux, et se mit à tourner autour de l'arbre, attendant que l'homme tombe.
-Mon pauvre Franz, t'as un don pour te foutre dans des merdiers pas possibles ! dit le chasseur en se donnant une claque.
Maintenant, il fallait attendre que le sanglier en ait assez de rôder. Hüth avait réussi à se trouver une place plutôt confortable sur une branche, ou du moins, il n'avait trop d'effort à faire pour rester en place. A un telle hauteur, il pouvait voir le Ludensitzer, le village de Biberhof et les plaines du Stirland. Les arbres s'étendaient devant lui, dans des tons automnales, mais pourtant, la forêt avait encore de la vie en elle. "Et pour preuve, ce foutu sanglier..." pensa le dresseur en soupirant.
Tout à coup, un hurlement vint des profondeurs de la forêt. Il était similaire à celui d'un loup, mais en beaucoup plus intense. Surpris, Franz manqua de peu de chuter, alors que le sanglier se retourna vers l'origine du cri, immobilisé tant il tremblait. Hüth tremblait aussi. Qu'est-ce qui pouvait bien hurler de cette manière ?
Une masse de fourrure sombre fonça alors sur le sanglier à une vitesse que le dresseur ne connaissait pas. Pendant quelques minutes, il n'eut pas l'occasion de différencier les deux bêtes, tant elles étaient noires. Franz avait le regard fixé sur cette scène de combat sans merci, où les cris du sangliers se faisaient entendre.
Puis, celui-ci s'effondra finalement, percutant violemment le sol, avant de commencer à être dévoré, et le chasseur put enfin voir ce qu'était ce monstre.
C'était un loup très noir, bien plus gros que tout les chiens qu'il avait eu à dresser. De là où il était, Franz estima sa taille à presque un mètre et sa longueur à deux. C'était un véritable molosse aux crocs aiguisés, recouverts de sang, aussi rouge que son regard.
D'habitude, il n'y avait nul loups dans les alentours. Ou du moins que très rarement, lorsque les proies venaient à manquer plus à l'est. Et puis, les loups n'étaient pas si agressifs normalement, et n'oseraient attaquer seul un tel sanglier.
Se rappelant sa mission, Hüth comprit que la situation venait de tourner à son avantage. Le cou du loup était exposé alors que celui-ci dévorait son adversaire. Délicatement, il sortit une flèche de son carquois et s'apprêta à bander son arc, avant qu'une vision d'horreur ne vienne le glacer. A de multiples endroits de son corps, la fourrure était grise, et l'homme pouvait discerner des os en sortir. Ce n'était donc pas un loup ordinaire...
"Tant pis, au pire, il ne me fera rien, je suis trop haut pour lui" se dit-il en bandant finalement son arme.
Il mit en joute la bête, visant bien le cou, et pria Sigmar avant que le projectile ne parte.
Pour Franz, le temps que mettait la flèche à atteindre son but durait une infinité, le temps s'était arrêté, et tout dépendait de son tir. Finalement, la flèche rentra dans l'oeil droit de la créature, et celle-ci se mit à hurler de douleur.
"Mais c'est pas vrai ça ! J'ai vraiment la poisse aujourd'h..." tenta-t-il de penser avant que le monstre ne prenne appui et se jette sur lui.
Voyant ce molosse faire un bond de plus de cinq mètres, Hüth ferma les yeux et se laissa tomber dans le vide, ayant eu à peine le temps de choisir sa fin. Mieux valait mourir rapidement que de se faire dévorer vivant.
Il percuta violemment le sol, mais le tapis de feuilles mortes lui permit de protéger quelques côtes, rendues toutefois fragiles. Le loup, qui était agrippé sur l'arbre à l'aide de ses griffes, le dévisagea de son oeil encore valide. N'attendant pas un instant pour sauver sa vie, Franz se mit à courir aussi vite que ses côtes cassées lui permettaient. C'est à dire nettement moins rapidement que lors de sa dernière course. Il sautillait par moment, et n'osait pas regarder derrière lui. Ses oreilles lui apprirent que le monstre avait sauté et s'était mis à sa poursuite. Le loup vint se mettre en face de lui, la gueule pleine de bave, les crocs prêts à dévorer l'humain, tout comme avec sa précédente proie.
Voyant que son heure était venue, le chasseur se remit à penser à ce qui lui était cher. Sa femme. La jolie Inga, aux yeux bleus et aux longs cheveux blonds, qui donnaient le sein à son dernier enfant, Josef. Et puis les sept autres, Ludwig, Viggo, Hans, Frank, Otto, Konrad et Wilfried, ne leur avait-il pas promi qu'ils pourraient être fier de lui ? Serait-ce le cas s'il venait à mourir ici, dans cette forêt où personne ne le verrait disparaître ? Non, bien sûr que non. Ouvrant les yeux, il regarda froidement son adversaire, sortant sa misérable dague, prêt à se défendre jusqu'au bout.
Mais ce ne fut pas nécessaire, car le monstre, après avoir croisé ses yeux déterminés, hurla et commença à disparaître en poussière.
Un instant plus tard, le loup avait fui, et avait laissé une traînée de poussière derrière lui.
Sous le coup de cette montée d'adrénaline, et de la curiosité face à cette incompréhension, Franz suivit cette traînée pendant un bon quart d'heure, tant ses côtes le faisaient souffrir.
C'est alors qu'il s'arrêta devant ce qui semblait bien être l'ancienne tête du loup, entourée de la même poussière.
"On peut combattre ses ennemis par l'épée, par la poudre, mais rien ne vaut sa détermination, et notamment contre les morts-vivants" avait dit le Stirmarshall un soir à son fils Karl, alors que le dresseur les saluait avant de rentrer chez lui.
-Bon sang... 'Me faut quelque chose pour Taal ! s'exclama-t-il en prenant la tête avec précaution avant de repartir vers le Ludenstitzer.

Finalement, cette mission fut bien plus palpitante que la plupart qu'il eut la chance de vivre...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeJeu 3 Jan 2008 - 14:04

Bon...
Il est temps que je fasse le point sur la situation.

J'ai repris le récit, l'améliorant en profondeur, ne serait-ce que par ses descriptions beaucoup plus précises, et j'ai encore pleins d'idées par la suite.
Pour autant, mon moteur est en panne.

Au début, je me disais : "laisse leur le temps de tout lire".
Mais après plus de deux mois sans rien, je me dois de me poser des questions...
Pour le premier récit, il y avait vraiment quelque chose autour de la rédaction, qui était assez laborieuse, alors pourquoi un récit d'une qualité nettement supérieure et respectant ce que vous avez aimé ne suscite plus votre intérêt ?

Attention, ce n'est pas un coup de gueule !

C'est juste que je voudrais savoir si je continue ou non...

Anton, y'a tout de même des espoirs d'édition à la clef, ce qui apporterait à la réputation du forum...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeVen 4 Jan 2008 - 18:51

desole de mon absence. Mais je suis de retour, je viens de reprendre la lecture du recit apres le dessin donc voici mes remarques.

Citation:
Eh bien, Ludenhof... dit le Comte en haussa les sourcils et en écarquillant les yeux.


en hausant

Citation:
C'est vous dirigerez nos hommes, et défendrez votre patrie que vous


qui dirigerez,...je mettrais plus notre patrie.

Citation:
Laissez moi écrire vos ordres, Commandant Suprême


Stirmarshall, pour eviter des incomprehenssion.

bon parqgraphe meme si j'aurais laisse le bal continuer, apres tous il rentre d'une guerre et je pense que de permettre a ce qui ne sont pas encore au courant qu'une nouvelle guerre se prepare de decompresser peut etre pas mal.

Citation:
Bien, Commandant Suprême des Forces du Stirland... dit l'hallebardier en s'inclinant

stirmarshall

Citation:
trente et deux minutes pour préparer le carrosse

trente deux minutes, la je trouve que ca fait bizzare.

Citation:
P.S : Je n'ai pas oublié votre acte héroïque durant la battue. Comptez sur moi pour parler au Comte Electeur de votre bravoure...

met le en italique comme le reste de la lettre.

J'aime bien le moment entre anton et son fils.

Citation
Ca allait. Dites moi, cette nuit, c'étaientt des chiens, non

un t de trop

je m'arret ici aujourd'hui pour la lecture faut que je retourne bosser.

En tous cas tu a bien ameliorer ton recit, entre le bain et l'histoire de lanvache j'aime bien.
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeDim 6 Jan 2008 - 18:14

Je continue sur mes remarques:
Citation :
être au même niveau que celui de ses hommes
je trouve la formulation bizzare, je mettrais plus quelque chose du genre
se mettre au même niveau que ses hommes

Citation :
aimait à regarder ses arbres
je retirerais le à

Citation :
de chaque bordure du chemin
sur chaque bordure

Citation :
d'une hauteur vingt-cinq mètres chacun.
de 25mètres

Citation :
Cependant, l'eau ne coulait plus car elle était gelée.
j'aurais plus pensee que l'eau ne coulait plus car on avias ferme le robinet pour eviter justement quel gel dans la fontaine et ne casse lezs sculpture (la glace etant plus volumineuse que l'eau)

Citation :
bon déroulement des impôts et des récoltes.
je trouve que l'impots ne va pas dans cette phrase j'aurais juste mit le bon deroulement des recoltes

Citation :
que plutôt de celui de ses paysans.
que celui de ses paysans

Citation :
Cela lui donnerait une image plus que positive pour ces simples d'esprits. Comme Biberhof se trouvait bien à trente minutes à pied du Ludensitzer, Anton voulait son coursier. C'était une brave bête, âgée de six ans, dont la robe était noir corbeau et était soigné par deux palefreniers, Arnold et Klemens, deux jeunes frères de Biberhof. La crinière de son cheval était similaire à certains heaums elfiques, et ils se dressaient donc en l'air. Anton l'avait baptisé : Ulric, car il était aussi rapide, fort et précis que le dieu en question. Enfin, c'est ce qu'Anton aurait voulu, puisque le destrier avait la farouche habitude d'aller voir les juments lorsque celles-ci étaient à proximité.
C'est ainsi qu'il continua à admirer ce que tout bon Stirlander aime à admirer : son chez soi.

Pour moi ce passage n'a rien a faire la, il est entrain de penser aux problemes de ses paysans et la hop il pense aux chevaux, met le apres la description des ecuries.

Citation :
sa maîtrise récent de l'équitation.
recente

voila pour aujourd'hui
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeDim 6 Jan 2008 - 18:55

Merci de ton soutien, même si ce que je t'ai dit par mp est malheureusement toujours d'actualité.

Anton, en panne La Menace du Stirland II Smiley10

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeLun 7 Jan 2008 - 22:14

et encore quelques remarques:
Citation :
daigna répondre le gradé (a la fermière)

Je trouve que le terme gradé ne correspond pas a la situation, utiliese seigneur ou baron meme si je pense que tu a voulu une repetition, mais la on est pas dans une situation militaire et ce dans tous le post.

Citation :
Relevez vous... demanda Anton, faisant sembler d'être laissé parce qu'il considérait comme parfaitement normal.
lassé

Citation :
-Allons, reprenez vous ! dit le Stirmarshall en tendant sa chevalière, avant qu'elle ne soit baisée par les lèvres crasseuses du paysan. Je dois vous laisser, j'ai encore pas mal de monde à voir ici... termina-t-il en faisant cabrer Ulric, éclaboussant les enfants de boue par la même occasion, avant de reprendre la route du village.

J'ai l'impression que tu repete ce que tu a dit deux postes avant en dessous de cette phrase, l'histoire des ecuries, du percepteur,....
en fait c'est le cas sur deux post jusqu'au moment ou on voit le chasseur

Finalement j'ai pu lire le dernier post.
Je n'ai rien a redire, on y voit les presages du futur combat qui va avoir lieu et cette petite anecdot nous permet une petite pose dans le recit bienvenue, onlaisse un peut tomber anton pour voir ce qui se passe chez luio, j'attend le retour et la reaction du baron avec impatiante.
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeMar 8 Jan 2008 - 1:29

Petite suite en ce soir où je garde mon cousin de dix ans !

Dans le petit village de Julbach, située à quelques lieux de Biberhof et de Wurtbad, dans le nord du Grand Comté, l'agitation avait gagnée la populasse. Bien que ce fut le jour du marché; où les paysans vendaient le peu de récoltes dont ils pouvaient se passer, en général, navets et pommes de terre, vendus à des prix, certes, moins hauts qu'à la capitale, mais déjà bien assez élevés pour ces gens; ce ne fut pas la principale raison de cette excitation. Un cavalier, chevauchant un cheval alezan à balzanes blanche sur les jambes et la face, venait d'arriver sur la place de l'église de Sigmar, où la foule se pressait pour ne serait-ce que toucher la croupe de sa monture.
-Le v'là ! s'écria une femme en levant les mains au ciel.
-Ouais, si tu bosses bien, t's'ras comme lui ! déclara un paysan à son fils.
-R'gardez moi cette épée ! Y'a plus de vl'eur là d'dans que dans toute une vie ! s'exclama un viellard.
L'homme en question avait de longs cheveux blonds, descendant jusqu'aux épaules, et attachés par un ruban de soie vert. Ses yeux étaient d'un bleu vif et profond, juste au dessus d'un nez aquilin, dont les plus farfelus des villageois s'amusaient à le comparer à un bec, et de là, comparer le cavalier à un véritable oiseau de proie. Fraîchement rasée, sa mine ne portait nulle trace de sang ou de crasse, preuve que cet homme était d'une classe supérieure à celle de la populace locale. Son physique avait tout pour plaire à une demoiselle, et comme il ne portait nul anneau, on soupçonnait aisément que le cavalier était coureur de jupon, au lieu d'être un époux modèle; ce qui ne manqua pas de faire de lui un idole de la plupart des paysans, trop pauvres pour se permettre le luxe de perdre leur unique femme, femmes qui, soit dit en passant, étaient d'un caractère nettement plus prononcé que celles de Wurtbad. N'allant pas jusqu'à affirmer que celles-ci avaient un quelconque poids dans les décisions de leurs maris, il fallait toutefois avouer que les hommes essayaient de les respecter. Le métier de paysan, s'il doit être qualifié ainsi, est bien un de ceux où manier une faux est plus que nécessaire pour les récoltes... ou pour autre chose. Pour en revenir à cet homme, ses habits étaient typiques d'un gradé de l'Armée du Stirland. Un pourpoint jaune, avec une veste verte à fendu par dessus, et avec ces couleurs répétées partout sur ses vêtements, à l'exception de la présence d'une plume blanche sur son large chapeau, assuraient un poste assez élevé à cet individu. Il portait aussi un baudrier jaune, qui se terminait par un fourreau contenant sa belle épée, digne héritage de son père...
Le major Swen Meltburg avait une maison à Julbach. Maison est un terme tout à fait approprié, car ce n'était ni un manoir, ni un abri en torchis. N'ayant pas du sang bleu, Swen était toutefois un bourgeois populaire. Populaire de par son père, Sigismund Meltburg, qui fut très aimé des habitants, car c'était un créancier compatissant et qui n'hésitait par à mettre de sa poche pour le développement de la bourgade; c'est ainsi qu'on lui devait le clocher de l'église. Le père avait aussi réussi la prouesse de susciter envie aux marchands itinérants, afin que ceux-ci viennent à Julbach. Cependant, si aimé fut-il, il en gêna certains et fut assassiné.. Populaire aussi de par son frère, Johann Meltburg, qui est un des répurgateurs de l'Inquisition les plus respectés en ces temps d'incertitude. Alors que la plupart de ses confrères ont perdu leur intégrité mentale devant les horreurs du Chaos, celui-ci a toujours combattu les forces de l'ombre avec ferveur, et sans le moindre excès. C'est avec une joie certaine que Son Excellence du Stirland se plaisait à dire que l'Inquisiteur en question était de ses terres et en plus d'avoir accompli des exploits, Johann n'avait tué nul innocent. Des exploits, il y en a eu, tant les terres de la Sylvanie regorgent d'ennemis de l'ordre. Son plus grand triomphe fut lorsqu'il ramena devant le Grand Théogoniste Volkmar, la tête du nécromancien Léopold von Zeiman, terreur de Swartzhafen. Populaire également de par ses propres faits d'arme, car il est excessivement rare qu'un simple bourgeois soit nommé Major, et surtout à l'âge précoce de vingt-six ans. Dire son grade n'est pas réellement rendre hommage à cet homme si valeureux, car c'est aussi le plus proche collaborateur du Stirmarshall, qu'il venait de sauver la veille de son arrivée au village.
C'est durant la battue que le jeune Meltburg prouva sa valeur en pourfendant un homme-bête bien plus massif que ses autres congénères, alors que celui-ci s'apprêtait à abattre son supérieur, qui lui même se battait face à cinq Ungors. Nul doute que le Major venait de sauver la vie au Commandant Suprême des Forces du Stirland.

Bien qu'il savait les villageois amicaux, Swen n'était pas à l'aise avec eux. C'était en effet dans la foule que son père avait été assassiné, et cela lui provoquait des frissons. Il aurait tant espéré rentrer chez lui discrètement afin de ne pas à repousser les mains crasseuses des villageois. Celle-ci n'avait qu'un domestique, un jeune garçon de treize ans, plus engagé par crainte de le décevoir que par ses qualités. Le petit Rudolf Vaër n'était pas très adroit, et maniait difficilement le Reikspiel, préférant le dialecte des paysans, que le Major avait du mal à comprendre. Empli d'une bonté qui lui était propre, il l'avait vêtu à ses frais, et le pré-adolescent pouvait se vanter de porter un pourpoint vert avec des collants jaune. Cet habit n'avait en réalité que peu coûté au second du Stirmarshall, car il l'avait acheté à peine dix pistoles d'argent à un soldat retraité, une somme de maigre importance pour lui, une fortune impressionnante pour la famille Vaër. Le domestique s'occupait tant bien que mal de nettoyer la maison, de préparer à manger, ou encore de soigner le cheval alezan. Pour ce qui est du nettoyage, Rudolf avait à son actif cinq vases à payer. Pour ce qui est de la cuisine, il devait sans cesse remercier Sigmar d'avoir habitué le cadet des Meltburg à une nourriture de piètre qualité lors de ses expéditions. Pour ce qui est de nettoyer les écuries ou de panser Steyr, le garçon faisant de son mieux, et Swen avait pris l'habitude de ses soupirs lorsqu'il voyait que les sabots de son cheval n'avaient pas été curés. C'est d'ailleurs en entendant le tintement des fers du destrier sur les pavés menant à l'abri, que Rudolf courut dehors en vociférant quelque chose que Swen ne put comprendre.
-M'sieur Meltburg ! Vous v'là de r'tour ! s'exclama le garçon en postillonnant.
-Oui, je suis là, comme tu le vois. Tout s'est bien passé en mon absence ? demanda le Major en mettant pied à terre.
-'Sûr que oui ! répondit-il en souriant, ou plutôt en montrant ses dents jaunes.
-N'as tu rien cassé ? questionna Swen en souriant alors qu'il se dirigeait vers la porte d'entrée, situé à quelques pas de l'abri de Steyr.
-Ben... commença à dire le garçon en rougissant.
-Allez ! Je le savais... Qu'est-ce encore ? exigea le gentilhomme en sentant la colère monter en lui.
-J'vous jure que j'ai pas v'lu ! S'iouplait, l'dites pas à mes parents ! supplia à genoux le petit Vaër.
-Bon, bon ! Dis moi ce que c'est ! ordonna le propriétaire en levant sa main au seuil de la porte, sachant pertinemment qu'il n'aurait jamais l'envie de frapper un si pauvre enfant.
-C'est... La p'tite statue... dit tout doucement Rudolf.
-Quoi ?! Ne me dis pas que c'est celle du griffon ! cria Swen, avant de resté bouche-bée.
-Si... conclut le garçon en ramenant ses épaules à ses joues et en fermant les yeux.
-Oh... Mais non ! Par Sigmar, mais non ! s'exclama le Major en ouvrant la porte de chez lui, avant de la claquer au nez du petit domestique.
Courant à son bureau, juste après la porte sur sa droite en entrant dans le hall, dont le mobilier n'était autre qu'une commode avec une glace, et dont le sol était des planches clouées avec précision, sans qu'aucune écharde ne soit apparente, Swen resta immobile, fixant ce qu'il y avait sur sa table.
La statuette de Griffe Mortelle était en parfait état...
Faisant demi tour aussi vite qu'il vint jusqu'ici, le jeune Metlburg ouvrit la porte lentement, avant de tomber face au même sourire que lui avait fait tout à l'heure Rudolf
-S'prise ! dit-il en basculant sa tête sur la droite.
-Files ! ordonna Swen en pointant le marché. Et ne reviens pas avant au moins... cinq... non, trois heures !

Alors que le petit Vaër s'en alla vers le marché, sans aucun doute pour y voler quelque objet sans importance que ce fut, le gentilhomme haussa les épaules, et une fois qu'il referma la porte, éclata d'une rire sincère...
Mais, juste après avoir fait quelques pas vers la cuisine, Swen s'arrêta net. Il avait oublié de soigner Steyr, qui avait accompli en moins de deux heures de course la distance séparant Wurtbad de Julbach...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitimeMar 8 Jan 2008 - 19:38

Citation :
discrètement afin de ne pas à repousser les mains crasseuses des
de ne pas avoir à repousser

Citation :
Celle-ci n'avait qu'un domestique, un jeune garçon de treize ans
Il ou celui-ci n'avait je pense

On voit de cette partie un swen totalement different d'Anton, plus gentil.
on comprend pourqu'oi il peut avoir peur de la foule.
J'espere juste que tu n'oublieras pas le retour de la chasse ou le chasseur racontera a anton ce qu'il a vu (je pense que ca peut donner quelque chose)
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II Icon_minitime

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