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 La Menace du Stirland II

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Anton Ludenhof
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Jan 2008 - 20:16

Eh !
Tu m'as pris pour un blaireau ou quoi ? La Menace du Stirland II - Page 2 1428225354

Tout viendra en temps et en heure...

Alors qu'il brossait sa monture à la robe alezane, dans son abri où du foin frais avait été entreposé, Swen sourit une nouvelle fois. Il était de retour à Julbach, le village de son enfance. Tant de souvenirs s'éveillaient à chaque fois qu'il posait le regard sur telle ou telle chose. Cet abri, par exemple, n'était-ce pas là où son père lui avait offert un poney pour ses huit ans ? Il revoyait la scène parfaitement. Johann, jaloux de voir que c'était le cadet qui prenait l'attention de son père, avait râlé pendant plusieurs jours. Et il advint que Sigismund Meltburg céda, et lui offrit à son tour sa première épée en acier trempée, alors qu'il n'avait que douze ans. Pourtant, c'est en excellent disciple que l'aîné apprit son maniement, avant de... Swen s'égarait. Depuis quelques années, le Major avait pour règle de ne pas trop se laisser emporter par les songes. Plus d'un de ses camarades étaient tombés uniquement pour avoir rêvé un peu trop... Finissant son labeur, le gradé posa la selle et le filet de Steyr au rebord de la porte de l'abri.
"Il faudra que je pense à faire quelque chose pour éviter de mettre tout ça là, un de ces jours..." pensa-t-il alors qu'il referma la porte, caressant une dernière fois sa monture.

La maison était un héritage familial. Son père l'avait fait bâtir, il y a environ trente ans, et celui-ci n'hésita pas à dépenser une bonne partie de son argent pour cette demeure. En effet, si les pièces n'étaient ni aussi grande et n'avaient une qualité de mobilier équivalente à celle du Ludensitzer, elles étaient toutefois digne de son rang.
Son bureau était, bien évidemment, composé d'une table où toute la paperasse administrative et diverses choses, comme cette statuette de Griffe Mortelle qu'un marchand d'Altdorf lui avait offert il y a quelques années, étaient entreposées, mais aussi un buste en marbre blanc, soit l'objet le plus précieux de la maison, représentant Karl-Franz Ier, le regard froid et déterminé. La tapisserie était rouge, lui rappelant qu'il avait eu un court passé en tant que Garde Ecarlate du Stirland, et un tableau lui faisait face lorsqu'il travaillait. Celui-ci représentait toute sa famille, son père, sa mère, son frère et lui, ensemble, posant pour un peintre itinérant, alors que Swen n'était âgé que de cinq ans. Un étagère était à la droite de son bureau, où une trentaine de livres résidaient. La plupart étaient des traités militaires, mais d'autres contaient de fantastiques histoires, des récits relatant d'héros surprenant, qui combattaient des créatures qui suscitaient l'effroi parmi le peuple... La lecture était une des occupations principales du Major, n'hésitant pas à emmener quelques ouvrages avec lui lorsque le clairon retentait et que l'heure des batailles sonnait dans tout le Grand Comté. Un tapis, recouvrait partiellement le plancher, venant d'Arabie, et plus précisément de Sudenburg. Il était rouge, et avait des formes gracieuses que survolait une colombe.
Sudenburg... Bien plus qu'une simple colonie impériale pour Swen...
Lorsque son père décéda, la famille de sa femme, Inga Meltburg, décida qu'il était temps pour ses fils et elle de quitter le Stirland, province qu'elle n'aimait que très modérément. La quitter pour se rendre, non pas dans une autre, mais bien là où ses deux soeurs avaient élu domicile, à Sudenburg, menant une vie de luxe, à la tête d'un commerce colossal. Son beau-père s'opposa au départ de ses petits-enfants, et après plusieurs jours de dispute, il fut décidé que seul Swen viendrait avec elle, Johann resterait donc auprès du vieil homme. Ce fut un grand choc pour les garçons, alors âgé de dix et quatorze ans. Le frère cadet restera pendant neuf ans en Arabie, sa mère cédant finalement, non pas aux supplications de son fils pour un éventuel retour, mais aux mains de la Faucheuse. Ses soeurs ne désirant nullement avoir la charge de ce "garnement sans avenir", le renvoyèrent dans les terres dont il gardait un souvenir si merveilleux. Durant ces neuf années, Swen se perfectionna intensément, quoiqu'il en dise. Inga avait fait énormément pour lui, jusqu'à lui offrir des cours d'arts martiaux. C'est ainsi qu'il devint un combattant hors pair, capable de manier tout type d'arme et de faire des acrobaties impressionnantes, ce qui fut d'un atout certain lors de son entrée à l'Académie de Wurtbad, Académie qui le mena au sommet de son institution en moins de quatre ans, avant de le nommer officier. En effet, outre les arts martiaux, l'art de la guerre lui fut enseigné, à sa demande. Inga Meltburg mourut bien triste de voir son fils si ingrat, se rattachant continuellement aux souvenirs qu'il avait de ses marches avec son paternel. En rentrant "chez lui", Swen n'avait guère qu'une maigre partie de son héritage légitime, tant ses tantes avaient su corrompre le notaire pour les avantager de la perte de leur "bien aimée" soeur. La seule chose qui lui restait vraiment fut la maison de Sigismund Meltburg, qui fut entretenu gratuitement par les gens de Julbach, en respect de la famille, ne supportant pas l'idée de la voir s'effondrer. A sa grande surprise, Waldenmar Meltburg, son grand-père, qu'il n'avait pas revu depuis son départ, lui avait légué la moitié de sa fortune, l'autre étant allée à son autre petit-fils, Johann, fraîchement ressorti de l'Institution de l'Ordre des Templiers d'Altdorf. Il fut délicat de renouer les liens avec lui, mais ils finirent par se retrouver et à s'aimer comme auparavant.
Les autres pièces n'avaient que peu d'importance pour le jeune Meltburg. Une cuisine, une salle à manger, un salon, une chambre personnelle, une chambre d'ami, une salle de bain, et finalement un grenier, voilà qui complétait la maison du Major. Il faut dire que Swen n'avait jamais réellement eu le temps de s'impliquer dans sa demeure, et les courts moments où il y était, c'était dans son bureau qu'il restait le plus longtemps. Son grenier toutefois représentait un peu plus pour lui qu'une simple pièce. C'était là où, certes, étaient entreposés de quoi rendre la cuisine utile, mais aussi son arsenal personnel. Il était réellement devenu un collectionneur. Une dizaine d'épées, tiléennes, kislévites, bretonienne, ou encore estalienne étaient gardées en ce lieu, verrouillé pour éviter que Rudolf ne fasse ses étourderies habituelles. Excellent bretteur, Meltburg ne tournait pas la tête aux nouvelles technologies, et avait fait l'acquisition de deux splendides pistolets de duel, faits à Marienburg par quelques artisans talentueux, achetés à prix d'or. Plutôt vaste, le petit Vaër entendait parfois son maître s'entraînait sur des mannequins de bois, sans jamais avoir eu l'occasion d'y jeter, ne serait-ce qu'un oeil.

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Dernière édition par le Mar 8 Jan 2008 - 23:44, édité 1 fois
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mitsuo
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Jan 2008 - 23:03

Citation :
n'était pagé que de cinq ans

n'etais agé que de 5 ans.
Je n'ai rien vu d'autres.
La seule chose que je trouve bizarre c'est l'entretien qu'on effectué les gens pendant l'abscence de swen sur la maison mais bon pourquoi pas, j'aurais plus vu quand meme l'eglise ou le bourgmestre sent chargé pour faire plaisir à la populace.

Le petit passage en estalie est pour moi sympa, il ne merite pas plus de description car cela n'apporterait rien de plus au récit, swen n'eatnt qu'un meme pas le personnages principal (je pense).

(j'essaye de faire des remarques un peut plus constructives)

Je sais que tout viendra à temps et heureusement
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Anton Ludenhof
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Jan 2008 - 23:42

Citation :
Citation:
n'était pagé que de cinq ans


n'etais agé que de 5 ans.
*Bruit d'une baffe volontaire sur ma tronche* La Menace du Stirland II - Page 2 1428225354

Citation :
La seule chose que je trouve bizarre c'est l'entretien qu'on effectué les gens pendant l'abscence de swen sur la maison mais bon pourquoi pas, j'aurais plus vu quand meme l'eglise ou le bourgmestre sent chargé pour faire plaisir à la populace.
Héhé, quand on connaît un mec assez fou pour faire des crédits à des gens auxquels personnes ne prêtait confiance, il est sûr qu'on veut bien se faire voir, et ça montre l'ignorance de ces gens...

Citation :
Le petit passage en estalie est pour moi sympa, il ne merite pas plus de description car cela n'apporterait rien de plus au récit, swen n'eatnt qu'un meme pas le personnages principal (je pense).
Arabie, non Estalie La Menace du Stirland II - Page 2 Smiley_2
Swen est tout de même le second de l'histoire, tout comme il est le second d'Anton La Menace du Stirland II - Page 2 3397943904

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Jan 2008 - 0:09

Allant dans sa cuisine, midi approchant, de quoi combler son ventre vide, c'est à dire une miche de pain frais, avec le traditionnel boudin du village et un peu d'eau, Swen s'en alla dans le bureau, oubliant l'utilité de la salle à manger.
S'installant sur chaise, où un coussin vert avait été posé, il commença à goûter le pain. Puis, à le manger. Et finalement à l'engloutir en moins de quelques minutes. Découpant un peu de viande, le Major décida qu'une petite pause ne ferait pas de mal à son estomac, juste le temps de voir s'il avait reçu du courrier. Ouvrant un tiroir à cet effet, sa main en ressortie pleine de lettres. Quelques étaient des demandes d'aides de la part des gens, assez éduqué pour manier une plume, persuadés qu'il saurait faire quelque chose pour améliorer leur situation. Ces écrits l'agaçaient au plus haut point, car Swen n'avait ni le temps, ni l'envie de leur répondre. En effet, il détestait annoncer à une famille affamée que sa "simple" condition ne suffisait pas à intervenir auprès du seigneur des lieux, qui n'était autre qu'Istvàn Fritzerüs, un homme vivant un peu plus loin dans une grande propriété, certe moins vaste que celle du Stirmarshall, mais qui était encore moins soucieux que lui des problèmes de ses gens. Irascible, fainéant et arrogant, l'aristocrate ne prenait pas la peine de lire toutes les demandes qu'il recevait quotidiennement. Le bas peuple se cranponnait à l'idée que les lettres s'étaient égarées... Swen, quant à lui, avait bien vu de ses propres yeux que les domestiques de Fritzerüs n'hésitaient pas à jeter les supplications dans les flammes. Fâché de cela, Meltburg se résolut tout de même à répondre à ces malheureux, se disant qu'il valait mieux la certitude que l'incertitude. Mettant de côté les autres lettres, Swen prit sa plume noire, son encrier et commença sa besogne.
"Ayant reçu votre lettre, c'est le coeur touché que..." commençait la lettre.
Cependant, bien qu'ayant à faire ce labeur plus d'une fois, le jeune homme avait toujours du mal à écrire ainsi. Il chercha l'inspiration nécéssaire pour être le plus juste possible, son index droit sous sa lèvre inférieure, son regard balayant la salle. Soudain, il ouvrit grand ses yeux, lorsqu'ils se posèrent sur le sceau de la famille Ludenhof. Balançant sa plume, manquant de peu de renverser de l'encre, Swen inspecta l'enveloppe. Elle était bien à son nom, et il ne faisait aucun doute sur l'émetteur : c'était bien l'écriture de son supérieur. Sortant la lettre en question, il l'a lu intensément, les yeux fixés avec force sur chaque mot... Avant de soupirer profondément. Remettant de l'ordre sur son bureau, regrettant de ne pouvoir terminer ce qu'il avait entrepri, le Major quitta son bureau.
"Décidément, ça devient une coutume ! Steyr va m'en vouloir de lui demander de revenir à Wurtbad maintenant..." se dit-il en laissant un mot à Rudolf, sur le seuil de la maison :
"Je suis de nouveau en mission, mais cette fois-ci, je pense être de retour rapidement. Fais comme d'habitude !" avait-il écrit à l'intention de son domestique, souriant à l'idée que grâce à lui, le petit garçon savait lire. Bientôt, il faudra lui apprendre à écrire...
Se dirigeant vers l'abri de son cheval, Swen s'arrêta net.
Fermant les yeux, serrant les poings et les dents, il fit marche arrière et revint dans son bureau, fidel à ce que lui avait dit autrefois son père :
"Toujours finir ce que l'on vient de commencer, c'est la clef du respect et de l'épanouissement..."

http://www.coindumusicien.com/Lecoin/renaiss.htm
Dans le Ludensitzer, baigné par la clarté d'un soleil timide, typique d'un début d'après-midi hivernal, Anton Ludenhof jouait de son clavecin dans son salon privé, au premier étage. Le manoir tout entier était baigné par cette musique, venu de cordes pincées, à l'intérieur du majestueux instrument en bois, peint en noir, muni de deux claviers aux touches d'ivoires. Les mains dextres du Stirmarshall allait de l'une à l'autre, d'un clavier à un autre, ne perdant jamais le fil de sa partition. Sa musique était celle du compositeur Heindrich von Strüzen, qui écrit plus d'une vingtaine de sonates et de sérénades, toutes plus majestueuses que les précédentes, sous le règne de l'Empereur Wilhelm. Anton était en train de jouer une d'elles, peu connue face aux chefs d'oeuvre du génie, qui s'intitulait : "Sonate à la belle". Sa musique exprimait toute l'admiration d'un homme envers sa chère et tendre, la décrivant et de là, s'ennivrant de ses songes... Ferencz Ludenhof, le père d'Anton, avait insisté sur l'éducation musicale de son fils, et celui-ci lui en fut toujours très reconnaissant. Il savait manier d'autres instruments que le clavecins et ses dérivés, épinettes et virginaux, comme la viole et s'était essayé, sans succés, au luth. Mais de tous, c'était le son qu'il entendait en ce moment qui le touchait au plus profond de son être. C'était pour lui un moyen d'évasion, la sonorité claire et mélodieuse créant une sorte de monde à part. L'instrument et le musicien, rien d'autre ne comptait. Ce genre de scènes étaient régulières, tant cela procurait un bien intense au maître des lieux. Malheureusement pour son fils, qui n'avait pas encore l'intérêt musical, et qui souhaitait étudier en paix, une seule solution se proposait à lui : quitter la manoir, le temps que son père eut terminé. Mais comme l'appel aux armes était proche, il n'était pas question pour le baron de laisser sa passion trop vite, et se décida à en profiter au maximum. Au fond de lui, il savait pertinement qu'il emporterait avec lui un virginal, un model plus petit de clavecin, mais rien ne valait de jouer dans son salon privé. Autour de lui, sur des murs tapissés, des portraits de sa famille avaient été installés. Le visage de son père, tourné vers la droite, symbole d'assurance envers l'avenir, le ravivait d'une force certaine lorsqu'il levait les yeux de sa partition. Portant une moustache brune, un nez fin, et une cicatrice au front, ce fut un héros de la Patrouille Maritime. Bien qu'il mourut dans son lit, à l'âge de soixante ans, cela se fit quelques jours à peine de sa dernière bataille. Le reste de la salle se composait d'étagères anciennes, formant une réelle bibliothèque. Des ouvrages sur les sciences, la guerre, la musique ou encore la politique s'offraient à lui. Le plancher recouvert de tapis, achetés à prix d'or à Marienburg, avait un reflet au plafond, car à l'heure où il fut honoré du titre de "Stirmarshall", Anton passa commande aux meilleurs artisans d'Altdorf, afin de s'offrir une quantité impresionnante de miroirs, preuve que sa fortune était à la hauteur de sa fonction. Ce genre de pièce était répandu chez les aristocrates, soucieux de la mode impérial, et même l'Empereur avait un salon privé, certes, bien plus majestueux que celui-ci. Toutefois, ce fut ce même salon qui dérangea le Comte Electeur du Stirland, vraisemblablement jaloux. Par moment, quelques uns de ses amis venaient l'accompagner à l'aide de leurs propres instruments. Matthias, par exemple, savait manier la viole à la perfection, et les deux musiciens arrivaient à s'accorder de manière à enchanter le Graf de Wurtbad, ceux-là cédant à ses supplications. Il faut dire que le duo était une exception en la matière. Cependant, son vieil ami, tombé sur le champ de bataille, Wilfried Kastën, en jouant de la flûte à bec, rendait le Stirmarshall euphorique, à la grande satisfaction de ses gens.
Soudain, on vint frapper à la porte. Anton, se souciant nullement de cela, cria pour que sa voix surpasse le son de sa musique, sans quitter des yeux la partition :
-J'avais dit que l'on ne me dérange pas !
-Mais monsieur le baron ! C'est Franz Hüth... répondit la voix au travers de la porte.
Les mains cessèrent de bouger. Le clavecin se tut. L'aristocrate, soupirant, se retourna vers la porte et s'adressa au dresseur :
-Entrez !
L'ancien soldat ouvrit doucement la porte, avant de pénétrer dans le salon. Visiblement, le chasseur n'allait pas au mieux de sa forme, comme s'il avait quelque chose de cassé, et étrangement, il tenait dans sa main droite un sac... Il n'avait pas eu le temps de se nettoyer et alors qu'il s'approchait de son employeur, celui-ci s'exclama :
-Eh ! Otez vos pieds boueux de mes tapis !
-Oh, je suis confus, monsieur le baron, pardonnez moi... ne sut que dire Franz en reculant.
-Vous ètes venu pour m'anoncer quelque chose non ? Et ce doit être grave pour me dérangé dans ce salon privé, n'est-ce pas ? Car vous savez ce que veut dire le mot "privé" ? s'exprima Anton, d'une manière sarcastique, due au fait que son plaisir venait d'être interrompu.
-Je sais bien. Et vous avez raison. Ce que j'ai à dire est grave, monsieur le baron. J'ai vu ce qui était la cause des troubles et... commença à répondre le chasseur, après avoir baissé la tête en signe de pardon.
-Ah ! J'ai toujours su que vous n'étiez pas stupide ! Je me tais, et vous, vous parlez ! Allez, allez ! ordonna le claveciniste en croisant les jambes, et en mettant ses deux mains sur son genoux droit.
-Comme me l'avait demandé Tükarÿ, je me suis rendu dans les bois de Biberhof. J'ai fait le travail de tout bon pisteur, j'ai cherché les pistes. Jusqu'à ce que je tombe sur... euh... une défection plutôt étrange. De là, j'en ai déduit qu'une drôle de créature était dans les parages. Et en effet, ce fut le plus monstrueux des sangliers de ma vie ! Ce molosse m'a pourchassé ! répondit Hüth en repensant à ce qui s'était passé.
-Mais je me fiche de ce sanglier, aussi grand soit-il, ça ne peut dévorer un bovin ! s'exclama Anton en riant.
-L'histoire n'est pas finie, monsieur le baron. J'ai pu échapper à cette bête en grimpant à un arbre. Je me suis dit que c'était l'occasion de l'abattre avec mon arc, mais une créature encore plus noire vint... Elle avait une forme de loup, très grand, encore plus impressionnant que mon précédent adversaire, mais sa fourrure était par endroit pourrie. On aurait dit que c'était plutôt un cadavre de loup, plutôt qu'un loup en lui même. Et en un rien de temps, elle le dévora ! continua le dresseur, en serrant les dents, sentant une douleur venue de ses côtes.
-Nous y voilà donc... commenta Anton en souriant.
-Pendant que cette chose dévorait le sanglier, j'en ai profité pour bander mon arc. Et par Sigmar, ce fut un tir chanceux ! Il pénétra l'oeil même du monstre ! Mais... Celui-ci ne fit que l'énerver au final. Et je ne sais comment, cette chose put me rejoindre sur l'arbre ! Et pourtant, j'étais bien haut, je puis vous le garantir ! affirma-t-il en serrant le poing gauche.
-Oh, mais je vous crois, je vous crois... se contenta de dire son supérieur.
-Voyant cela, j'eus à peine le temps de me laisser tomber. Je n'ai jamais autant remercié Taal, car les feuilles mortes avaient fait comme un tapis et... reprit le chasseur avant d'être une nouvelle fois interrompu.
-De moindre qualité que les miens, je présume ? ajouta Anton avec ironie.
-Assuremment. Mais c'est tout de même grâce à eux que j'ai pu survivre à ma chute ! Cependant, la bête me pourchassait toujours... Face à elle, j'ai sorti mon épée, désespérement, prêt à défendre ma vie... et... ne sut terminer Franz.
-Et ? insista toutefois Ludenhof.
-Je ne saurais expliquer, monsieur le baron. Cet espèce de loup a fui dans une traînée de poussière. Je l'ai suivi, et lorsque la voie poussiereuse s'arrêta, j'ai trouvé cela, conclua Hüth en sortant la tête du monstre de son sac, faisant bien attention à ce que sa propre peau ne touche pas cette horreur.
-Un loup funeste donc... Très bien, monsieur Hüth, combien Krieger vous a-t-il promi ? demanda Anton, en regardant le trophée.
-Il n'a rien dit. C'est à vous d'en décider, monsieur le baron... répondit timidement Franz en baissant une nouvelle fois la tête, manquant de peu de faire tomber les restes du monstre.
-Soit. Vous recevrez cinq couronne d'or. Allez chercher votre dû auprès de Krieger... Tout de suite, termina Ludenhof en faisant signe de s'en aller.
-Monsieur le baron est trop bon... ajouta Hüth en partant, juste après s'être incliné, prenant soin de ne pas tâcher les tapis.
Une fois la porte refermée, Anton se retourna vers son clavecin. Les paysans pouvaient attendre pour savoir que la bête avait été tuée.
En tout cas, assez pour le laisser terminer...
-Cette fois-ci... Hmmm... Ah oui ! "La quête", voici un morceau qui saura me plaire ! s'exclama-t-il, parlant au vide, tout en allant chercher la partition d'une de ses étagères.

Et la musique fut entonnée une nouvelle fois dans le Ludensitzer...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Jan 2008 - 0:08

Citation :
cela se fit quelques jours à peine de sa dernière bataille.

cela se fit quelques jours à peine après sa dernière bataille

Citation :
Cependant, son vieil ami, tombé sur le champ de bataille

etait tombé sur le champ de bataille.

J'aurais peut etre vu le moment ou anton joue de la musique plus majestueus, avec la musique montant au plafond et envoutant toute la pièce,...... comme tu as l'habitude quoi.

Anton joue bien son rôle devant le chasseur et ne se debite pas en voyant la tête du loup funeste je trouve ca plutôt bien.
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Anton Ludenhof
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Jan 2008 - 13:39

Swen Meltburg chevauchait à toute allure sur la route menant à Wurtbad, qui traversait une tranquille forêt, où nul brigands ne se terraient derrière un buisson à l'affût du gain. Steyr galopait, faisant résonner le bruit de ses fers sur les pavés, et en cela, indiquait clairement aux personnes alentours; paysans ou marchands; qu'un officier était dans les parages. Cela se comprenait aisément. Seul un gradé, plutôt haut placé, pouvait se permettre de s'acheter des fers pour sa monture. Pour la plupart des Stirlanders, et même des impériaux en général, ce n'était pas le plus important dans l'équipement d'un cheval. Chose que repoussait clairement Swen, affirmant qu'un cheval avec le sabot brisé ne valait plus rien.
N'hésitant pas à donner un coup d'étrier, il voulait arriver à Wurtbad avant la fin de l'après-midi. Repensant au chemin qu'il avait déjà parcouru ce matin, il soupira. Il aurait tant voulu profiter un peu de sa maison, et se détendre... Enfin, le Major se réjouissait tout de même d'avoir pu terminer les lettres destinées aux paysans, et d'avoir pu croiser son petit domestique pour lui indiquait sa nouvelle tâche, qui consistait à amener ces mêmes lettres aux concernés, même au prix d'un retard certain.
Ainsi, le Stirland était une nouvelle fois menacé par sa province vassale, la Sylvanie. Comment tant de peine et de souffrance pourraient bien atteindre ce havre de paix, se dit le gradé en admirant toute la nature qui l'entourait, souriant à la vue d'un écureuil qui se dépêcha de se cacher dans les hauts arbres qui bordaient la route. Finalement, cela n'avait rien d'étonnant. Les Terres des l'est ne cessaient de devenir plus dangereuses au fil des jours, et avec la venue du Chaos au sein de l'Empire, il était tout à fait vraisemblable qu'il y eut des répercussions aux alentours du château Drakenhof. Et puis, cela résultait aussi de la politique des autorités du Stirland qui se dépêchaient de mettre le sujet sous le tapis, faisant fi des conséquences imminentes dues à une absence militaire. On pouvait qualifiée la province de "Grand Comté", en réalité, ses frontières n'allaient pas au delà de Leicheberg, la véritable dernière forteresse fidèle au Graf de Wurtbad à l'est. Le Comte Petr von Stople ne cessait de demander des renforts immédiats, en vu d'une possible attaque de la part des seigneurs de la Sylvanie. Ses lettres n'arrivaient que peu souvent dans les mains du Comte Electeur, tant le sujet était délicat. Pour les gens de la Cour, il était préférable de ne rien faire plutôt que d'envoyer quelques troupes, certainement insuffisantes tenter de contrer cette menace. Il en allait de sa crédibilité au sein de l'Empire, et aux yeux de l'Empereur. En effet, la plupart des hommes de la province étaient au nord, notamment au Kislev, repoussant les forces du Chaos tant bien que mal. En clair, il ne restait en tout et pour tout que deux milles soldats, en laissant de compter volontairement les gardes des villages et des cités, dont on ne pouvait se permettre de les perdre. Les nerfs d'une guerre étaient : des hommes, du fer, du pain et de l'argent. Tout les quatre se prenaient dans les bourgades sous l'autorité de Wurtbad. Ainsi, on ne pouvait pas risquer une émeute...
Ce dilemme n'avait rien de nouveau pour Swen, qui était dans les forces du Stirland depuis maintenant quelques temps. Au fond, il arrivait à comprendre la politique des aristocrates de la province. Mais rien n'empêchait de demander de l'aide aux autres Comtes, si ce n'était l'orgueil qu'ils avaient en eux depuis leur naissance. Il en allait encore et toujours de leur crédibilité... Qu'adviendra-t-il de celle-ci lorsque Leicheberg tombera, et que le Grand Comté en fera de même ? Les Stirlanders avaient pour mission de sauvegarder les terres de l'Empire contre les horreurs de la Sylvanie, tout autant que les autres provinces avaient leurs ennemis clairement définis, comme l'Hochland avec les hommes-bêtes.
Alors, comment allait bien faire Anton Ludenhof, le Stirmarshall, ou bien le Commandant Suprême des Forces du Stirland comme il aimait se faire appeler ? Ce génial stratège avait-il encore une fois un tour dans sa manche pour sauver sa province ?
Apparemment, sa stratégie était de se servir des réfugiés venus du nord, fuyant les terribles choses qui s'y passaient en ce moment même. La plupart étant de religion Ulrican, on pouvait espérer que ce ne soient pas des loques, et qu'ils savaient se défendre. L'idée était intéressante, tant les besoins en homme du Stirland étaient grands.
Quelques problèmes s'avançaient toutefois, avec cette politique militaire...
Le premier d'entre eux était la xénophobie, voir le racisme, dont faisaient preuve la plupart des Stirlanders à leur égard. On les accusait d'avoir assassiné le père de l'actuel Comte Electeur, et d'autres maux encore. D'une manière générale, les gens de la province étaient profondément Sigmarites, et leur religion les forçaient quelque peu à s'opposer à celles des Ulricans. Et puis, tout opposait les Stirlanders aux hommes du nord, qu'ils soient Middenlanders, Hochlanders, Ostlanders, Nordlanders, ou pire, Talabeclanders... Coutumes, modes de vies, moeurs, cela n'étaient que peu d'exemples face à l'ampleur de leurs différents. Comment faire cohabiter ces deux types d'impériaux ? Car une armée, c'était avant tout l'unité, une unité que seuls des hommes de grande bravoure, aux faits légendaires, comme le grand Sigmar, ou Magnus le Pieux avaient su faire, à la différence du bien-aimé Karl Franz, qui bien qu'étant un stratège de prestige, n'a jamais su réellement faire fi des différences et unir son peuple.
Le second était que bien qu'ils soient pour la plupart, et ce fait restait à vérifier, des guerriers expérimentés, par défaut ou par envie, il faudrait leur donner la discipline que l'on ne trouve que dans les armées du Stirland. Il apparaissait comme délicat en si peu de temps de devoir tous les former à connaître leurs rangs, leurs places, les manoeuvres et bien d'autres éléments ô combien nécessaires au bon fonctionnement d'une force...

Puis, Swen se rendit compte à quel point il n'allait pas pouvoir goûter au repos avant longtemps. Soupirant encore une fois, il souri timidement en voyant la première tour de garde de la Cité du Stirland, si solide, et pourtant si menacée...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Jan 2008 - 0:56

Citation :
qui traversait une tranquille forêt

traversant.

Citation :
Les Terres des l'est ne cessaient
de l'est


on voit ici une version differente sur les hommes du nord entre swen et son superieur anton.
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeJeu 17 Jan 2008 - 0:31

Franz Hüth alla trouver le majordome, Krieger Tükarÿ, dans le salon, où l'on entendait encore le clavecin d'Anton. Celui-ci orchestrait le ménage fait pas trois jeunes filles, sans doute âgées de quinze ans, qui nettoyaient le sol à la brosse, un sceau rempli d'eau à leurs côtés. Le vieil homme était vêtu de sa tenue habituelle, et prenait un malin plaisir à faire travailler ces employées de maison. Outre le fait que cela lui donnait une vue des plus sympathiques, ce sentiment de supériorité lui rappelait l'époque où il était soldat...
-Allons, allons ! Plus vite mesdemoiselles ! Pas de résultat, pas de payes ! ordonna Tükarÿ en croisant les bras.
En réponse, ce ne furent que des exclamations étouffées que ses oreilles, trop exposées par le passé aux armes à feu, ne purent entendre.
Lorsque le chasseur entra dans la pièce, il surprit les quatre personnes. En effet, bien que tous connaissaient Hüth, le dresseur n'avait jamais été convié dans une salle telle que l'était le salon. Alors que leurs regards s'étaient fixé sur son visage, ils descendirent vers ses pieds... Et ce simple fait déclencha une marée de soupirs, sauf de la part du majordome, qui se contenta de sourire, satisfait de la nouvelle tâche qui s'imposait aux servantes.
-Monsieur Tükarÿ, c'est monsieur le baron qui m'a demandé de venir vous voir et... tenta de dire Franz, gêné de toute la boue qu'il avait mise, et faisant bien attention à ce que la tête qu'il y avait dans son sac ne fasse peur aux filles.
En vérité, il n'avait pas à sans vouloir. Ce n'était pas sans raisons que le majordome l'avait laissé entrer sans se déchausser...
-Oui ? De quoi s'agit-il ? De votre paye n'est-il pas ? demanda respectueusement Krieger, s'avançant vers l'homme, ne manquant pas de marcher sur la main d'une servante, qui retint son cri.
-C'est que... Monsieur le baron m'a demandé de venir vous voir pour ça justement... répondit doucement le dresseur, visiblement toujours embarassé.
-Ah ! Bien, bien, suivez moi monsieur Hüth ! Tout travail mérite salaire ! Pour peu qu'il soit bien fait... déclara Tükarÿ en jetant un regard plein de mépris vers les employées, avant de quitter la pièce, se dirigeant vers la cuisine.
Ne sachant quoi faire, si ce n'est le suivre, Franz fit de même, espérant que cela n'était pas enfreindre un protocole, une étiquette, qu'il ne connaissait que trop peu. Sa vie, c'était la nature, le visage fouetté par les feuilles, et ses mains sur les museaux de ses protégés, pas dans un manoir aussi imposant que le Ludensitzer. Quel contraste entre sa pauvre bâtisse où l'attendait sa famille et ici !
Traversant successivement la salle à manger et la cuisine, le majordome s'arrêta devant une porte. Celle-ci semblait avoir été faite dans un bois solide, et cerclé de métal.
Le vieil homme sortit une clef d'une de ses poches, et la glissa dans la serrure. Mais, contrairement au mouvement habituel auquel on pouvait s'attendre en pareille circonstance, il tourna la clef à droite, puis à gauche, l'enfonçant, la retirant, et ainsi de suite, pendant un temps bien plus long qu'il ne l'aurait fallu pour déverrouiller une porte de tout ce qu'il y avait de plus classique. Funalement, il retira la clef, et tira la porte, provoquant de ce fait un désagréable son, caractéristique d'un manque d'huile certain.
Cependant, Franz n'était pas au bout de ses surprises, car au lieu d'arriver dans une pièce, il se trouva dans une salle très étroite. Puis, il vit que l'homme devant lui se penchait, ce qui le fait reculer, l'ambiance devenant glaciale, percée par le silence qui se faisait de plus en plus lourd. Soudain, Hüth se demanda pourquoi n'y avait-il pas de cuisiniers à cette heure ci ? C'était pourtant le moment, où même dehors, il entendait avec les chiens le bruit des assiettes qui s'entrechoquaient, lors des vaisselles. Quelque chose en lui le retenu de poser la question, et il se contenta d'observer les mouvements de Krieger. Celui-ci venait d'ouvrir une trappe, et alors qu'il s'y enfonçait, sa tête dépassant du sol, s'adressa à lui.
-Vous restez ici, et si vous bougez, vous pourrez oublier notre arrangement, monsieur Hüth... déclara-t-il avant de descendre dans une cave où régnait l'obscurité.
Se sentant négligé, le chasseur n'eut d'autres réponses que d'appuyer ses bottes sur le sol. Malheureusement pour lui, faisant le lien avec son sourire de tout à l'heure, il comprit que le majordome n'en prendrait que du plaisir. Pourquoi avait-il changé de discours ? Dans le salon, il était pourtant agréable, et là, il était devenu bien plus teigneux. Décidément, ce manoir le dérangeait...
Il fut alors contraint d'être patient. La musique qu'il entendait du premier étage était perceptible, mais le clavecin ne lui avait jamais plu. C'était un instrument pour ceux "d'en haut". Le dresseur ne connaissait rien de mieux qu'un bon luth au coin du feu, écoutant les histoires du musiciens. Quoi de plus plaisant que les troubadours qui se rendaient par moment à Biberhof, et qui racontaient les épopées de l'Empire, et pas seulement les classiques Sigmarites, mais aussi toutes les stupidités qu'eurent les dirigeants de cette terre. En repensant à cela, il frissonna. Cet endroit lui filait la frousse. C'était trop propre, trop stricte, trop... différent.
"Et c'est ces types là qui sont censés nous protéger ? D'ici, 'vois pas la moindre bestiole..." se dit Franz en soupirant.
Après tout, c'était l'Empire, et puis, c'étaient aussi les règles. Il y avaient les riches et les pauvres, et ce n'était pas demain la veille que cela allait changer...
-Monsieur Hüth ? demanda le majordome, visiblement dérangé par l'absence de son interlocuteur.
-Oh... Oui ? répondit-il en chassant de son esprit toutes ses pensées.
-Votre paye, vous la prenez ou non ? interrogea le vieil homme en tenant une bourse en cuir.
Ne prenant même pas la peine de répondre, un peu comme en vengeance de tout à l'heure, il arracha des mains ridées ce qui lui revenait de droit.
-Y'a le compte ? questionna le dresseur en mettant la bourse à sa ceinture.
-Il y est. Maintenant, vous allez partir. Mais avant, veuillez annoncer votre "exploit" aux gens de Biberhof au plus vite, ordonna Krieger en le regardant froidement.
-Mais c'est que je comptais rentrer chez moi et... commença-t-il à répondre avant d'être interrompu.
-Ce sont les directives de monsieur le baron. Acceptez ou vous perdez votre emploi ici. Des dresseurs de chiens, il y en a pleins ! Alors, oust ! Allez, allez ! ajouta le majordome en agitant sa main.
Franz n'avait pas le choix, même face à une telle ingratitude. Il se résigna à obéir, se disant que c'était la meilleure solution pour la survie de sa famille...
-Une dernière chose, Hüth ! s'exclama Tükarÿ derrière lui. Cette sanction sera tout aussi valable si vous osez parler à quiconque de notre transaction !
Les lèvres du Stirlander se mirent à trembler. Il avait envie de lui jeter sa bourse en pleine poire. Son poing était serré et ses muscles refusaient une telle humiliation.
Mais ce fut la raison qui l'emporta, et le chasseur quitta le Ludensitzer, pour le village de Biberhof, sa colère n'ayant pas diminuée...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Jan 2008 - 4:12

Résumé 1 :

Par miracle, les forces de la Sylvanie ont été perçues par les autorités du Stirland, au sacrifice d'un espion. Celui-ci a toutefois pris la peine de rédiger quelques notes et observations, qui surent arriver au plus vite à Wurtbad, la capitale du Grand Comté. Devant l'ampleur de la menace, Albérich Haupt-Anderssen, le Comte Electeur, n'a d'autre choix que de confier une lourde et périlleuse mission au Stirmarshall, Anton Ludenhof : arrêter par n'importe quel moyen l'armée mort-vivante. Le Commandant Suprême est un homme particulièrement sûr de lui, et surtout, machiavélique. Maîtrisant les arts de la manipulation et de la rhétorique, c'est par son charisme et son autorité qu'il compte bien relever ce nouveau défi. Pour l'épauler dans son objectif, le second du Stirmarshall est appellé, le Major Swen Meltburg, grand bretteur et membre d'une famille appréciée par le peuple, qui au contraire de son supérieur, est victime de sa pitié envers les misérables, à tel point qu'il n'hésite pas à prendre sur lui. Apprenant la nouvelle, alors qu'il rentrait déjà d'une bataille, il repart au plus vite vers la capitale, s'apprêtant à obéir aux ordres.
Toutefois, les choses ne vont pas si facilement...
Les soldats du Stirland sont soit sous terre, soit au nord, aidant les autres forces impériales à repousser le Chaos. Il ne reste que deux milles hommes sous le commandement du Stirmarshall, ce qui parait dérisoire face à l'ennemi qui attend les Stirlanders. Ainsi, la politique militaire d'Anton consiste à se servir des réfugiés venus du nord, mais rendre des mendiants des soldats est une tâche bien difficile, parmi tant d'autres, comme la rancune au sein de l'Empire, qui malgré ces temps de malheurs, ne cesse de s'intensifier.
En outre, des troubles apparaissent près du domaine privé du Stirmarshall, dans la Baronnie de Biberhof...

S'il existe un espoir, celui-ci est bien faible...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Jan 2008 - 19:20

rien à dire
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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Fév 2008 - 20:52

Trois semaines de pure panne internet ! :crying:
Mais ça ne m'a pas empêché de vous concocter ce qui suit...

Petit (grand !!) + : j'ai trouvé un dessinateur, le texte serait ainsi illustré sous peu, si tout va bien :shifty:



La Cité de Wurtbad, capitale séculaire du Grand Comté du Stirland, Ville du Vin et Symbole de la Résistance face aux horreurs qu'avaient engendré le Chaos, se présentait devant le jeune cavalier.
A chaque fois qu'il appercevait ces murs, Swen ressentait une certaine fierté au fait d'être un Stirlander. Bien que la ville n'était pas la plus prestigieuse, ni la plus grande, et sans doute ni la plus belle, des cités impériales, Wurtbad était un véritable emblème pour tous ses fils. C'était le centre où toute la richesse, tout le savoir, toute la puissance de la province était entreposé. A l'intérieur de ces hauts murs, son architecture était très semblable à celle des autres cités de l'Empire, en moins prestigieux, il est vrai.
Celle-ci était divisée en différents quartiers. Le premier, au nord, sur la rive sud du Stir, juste en face du Talabecland, se trouvaient les docks du port. Chaque jour, des bateaux partaient en direction d'Altdorf, voir de Marienburg, dans le but de profiter du commerce abondant dans ces régions. On y emportait du vin, du blé, mais aussi des objets quelque peu plus raffinés, comme des meubles faits par les artisans de la cité. Le Stir était l'un des courts d'eaux les plus sûrs de tout l'Empire, car bien qu'il y avait de nombreuses altercations avec ceux de la rive nord, la Patrouille Fluviale formait, et ceci sans aucune équivoque, la police maritime la plus efficace. Ce n'était pas difficile à comprendre, car les tensions avec les Talabeclanders imposaient des mesures draconiennes, et on comptait plus de forts entre eux qu'il y en avait entre le Stirland et la Sylvanie. En outre, le Stir ne devenait vraiment navigable qu'au niveau de Wurtbad, et de là, il ne restait qu'une moitié de sa longueur totale à surveiller. Quoiqu'en diront les officiers des autres patrouilles, sur cette longueur-ci, le Stir était sûr. L'activité autour du port était assez intense, car c'était aussi la porte d'entrée de la province en quelque sorte. Il fallait être bien pauvre, ou imprudent, pour s'aventurer sur les routes, même si celles à l'ouest du Stirland étaient plus sécurisées que dans le nord, elles restaient habitées par des brigands et autres gens peu fréquentables. Cependant, malgré tout les efforts du Graf, le port, que l'on nommait le Stirfäellen, était une image peu favorable à la réputation du Grand Comté. Les dockers avaient maintes tavernes pour se saouler, les chiens errants se multipliaient, allant jusqu'à attaquer des passants, les mendiants se lassaient et s'en allaient dépouiller... Bref, il n'était guère invraisemblable qu'un étranger reparte immédiatement après avoir vu ces scènes de décadence. Alors oui, il y avait eu des améliorations au fil du temps, mais avaient elles portées leurs fruits ? Si la situation s'était améliorée, le port n'était pas sorti de la vase, à peine avait il quitter le fond. Et pour preuve, si des casernes avaient été installées dans le quartier, aucune patrouille n'osaient mettre le pied dehors. C'était un lieu à éviter, et que le Comte Electeur aurait bien aimer voir disparaître, si cela n'aurait pas ruiné définitivement son commerce...
Heureusement, les quartier est et ouest quittaient cette triste réalité, sans pour autant s'épargner la corruption du nord. Ces quartiers étaient ceux des familles modestes, vivant dans des maisons à colombage, et travaillant dans des échoppes, des tavernes nettement moins sordides que celles présentées avant, des ateliers et autres lieux de commerce. C'était là où l'on vendait ce qui était importé, que ce soit par le Stir ou les routes. En effet, Zhufbar, la citadelle des Montagnes des Bords du Monde, avait une liaison terrestre jusqu'à Wurtbad et une résidence, où les petits êtres barbus et rancuniers vendaient leurs produits; armures et armes en gromril. Toutefois, il faut préciser qu'ils n'étaient guère satisfaits, car bien que le Comte Electeur venait faire son arsenal, moyennant finances, les nains auraient bien voulu que le peuple ne cessent de lécher les vitrines et mettent la main à la bourse. Mais la bourse en question, si elle existait, elle était bien vide. Bien qu'ils ne vivaient pas dans le luxe, les habitants vivaient paisiblement, à tel point que les soldats de la cité n'y faisaient que quelques rondes, et celles-ci étaient considérées par tous comme une aubaine, tandis que d'autres allaient au nord...
Au sud par contre, c'était l'opposé total du trou à rats du port. C'était là où le palais du Graf, le Stirpalast, surplombait toutes les autres grandes maisons de la ville. Là-bas, nul danger n'était à craindre, car la police veillait à chaque coin de rue : toute personne n'étant pas du quartier voyait les soldats mettre la main à la matraque. Les allées étaient propres, encadrées par des demeures luxueuses, de commerçants et de bourgeois, enrichis par le commerce, par le service du Comte Electeur ou bien par la guerre. D'ailleurs, le Stirmarshall avait une propriété en ces lieux, mais étant dérangé par le terrible contraste qu'il y avait entre les quartiers de la ville, il n'y allait jamais. Et puis, le Ludensitzer valait toutes les demeures de l'Empire, à l'exception bien sûr des grands palais de la Cour Impériale, celle-ci étant composée de tout les Comtes Electeurs. Enfin; après la Tempête du Chaos, si tant est que l'on puissait dire qu'il y ait un "après", car les forces de l'Empire combattaient toujours au nord; cette Cour avait sérieusement souffert. La plupart des villes situées dans le sillage du Seigneur de l'Apocalypse ont été brisées, Salzenmund ou Hergig étant défigurées pour des lustres. Cela réjouissait les princes du sud, notamment Albérich Haupt-Anderssen, apparaissant comme un des derniers seigneurs à régner dans une province en état, ce que contestent beaucoup, car nombreux sont les hommes à penser que le Stirland n'a jamais été en bon état. Toutefois, le quartier sud de Wurtbad, était l'un des plus impressionnants de l'Empire, car même si les quartiers riches d'Averheim ou d'Altdorf étaient magnifiques, ils n'étaient que la continuité d'une province prospère. En l'occurence, ce quartier de la Cité du Vin, était un véritable îlot de richesse et d'opulence, et ce contraste ne faisait que le rendre plus beau encore. D'ailleurs, le Graf s'attachait à ce que celui-ci soit parfait. C'est ainsi que des parcs furent faits, que des boutiques de luxe ouvrirent, que des monuments prestigieux furent construits, et tant d'autres choses encore, ainsi que l'installation d'Académies, comme celle d'Escrime, bien moins importantes que celles d'Altdorf, évidemment; afin que les étrangers soient stupéfaits de la puissance de la famille Haupt-Anderssen. En parlant de famille, il paraît important de préciser que le dernier membre de celle-ci était le Graf en personne. D'après la version officielle, son père avait été assassiné par des Ulricans en 2502, peu après l'élection de Karl-Franz au trône impérial. Fils unique, et orphelin, car sa mère avait perdu la vie en la lui donnant, c'est à seize ans qu'Albérich entreprit de régner sur le Stirland. Cela fit polémique à l'époque, car il paraissait insensé que la plus vaste des terres de l'Empire soient confiées à un adolescent, encore en deuil. Dans sa tâche, le jeune Comte Electeur fut épaulé par Bardin Hergare, un prêtre sigmarite dévoué, qui toutefois eu une influence négative sur l'assisté. Déjà que celui-ci ne portait guère dans son coeur les Ulricans, cette xenophobie fut changée en une véritable haine, à tel point que des impôts furent spécialement conçus pour les familles ayant pour dieu Ulric. La Cour qui l'entourait ne fut constitué que de Sigmarites, et les relations entre le grand Théogoniste et Wurtbad furent améliorées, ayant pour conséquence une forte présence de l'Inquisition dans le Grand Comté. Officiellement, les répurgateurs sont là en raison de l'influence néfaste de la Sylvanie. Mais la vérité est tout autre, car il y a énormément de coupables d'hérésie ayant pour origine le Middenland ou une autre province du nord... C'est en grande partie pour cela que tous les territoires de l'Empire, il n'y a que le Stirland à qui on peut vraiment donner le titre de "fils de Sigmar".
Par ailleurs, ce qui unissait tout les quartiers, était le centre de la ville. Celui-ci était composé que d'un seul édifice majeur : la Cathédrale de Freya, la guerrière-reine des Asoborns, ancêtres des Stirlanders. Bien que Freya ne fut en aucun cas un culte, et que c'était bien Sigmar qui y était prié, à l'intérieur de ces saints murs, les habitants de la cité, et même du Grand Comté tout entier, aimaient leurs origines et leurs racines. En cela, ils admiraient intensément les épopées de leur reine, symbole d'un passé prestigieux et d'une gloire qui égalait alors toutes les autres. La Cathédrale fut construite en 521 après la naissance du dieu tutelaire, mais ce ne fut à l'époque qu'une petite église. Cependant, avec le temps, celle-ci s'agrandit, se complexifia, et ce fut sur elle que la première architecture gothique fut expérimentée en 1283, par l'architexte renommé Liebert von Drêner. Ce fut un franc succès, et cette réussite donna un nouveau genre à l'architecture impériale. Toutefois, le modèle est devenu quelque peu dépassé, tant il y eut des ingéniosités lors des constructions qui eurent lieu à Talabheim ou à Wissenburg. Sa nef était composée de dizaines de piliers imposants en marbre blanc, reliant un sol dallé et une voûte impressionnante, permettant le résonnement des cantiques. Quant à son transept, il avait deux magnifiques tapisseries sur ses côtés; l'une représentant Sigmar combattant des orcs; l'autre montrant Freya, parlant à ses troupes. Le choeur était majestueux, avec un autel où étaient posés des encensoirs, des cierges, ainsi qu'un calice en or. Ses vitraux avaient un fond bleu, et avaient été l'oeuvre de peintres maîtrisant un savoir-faire certain, permettant au peuple de connaître les exploits des fils de Sigmar, durant les longs siècles qu'avaient connus l'Empire, entre temps de prospérité et de malheur, car la plupart étaient des analphabètes. Désormais, la Cathédrale de Freya est considéré par tous comme un classique, mais a dû laisser la place à celle d'Altdorf, de par sa taille et sa splendeur.

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Fév 2008 - 20:52

Swen commença à pénétrer dans une foule dense, composée de marchands et autres gens attirés par la ville comme les muches vers le miel. Certains étaient énervés, gueulant à tout vent sur leurs voisins, d'autres angoissés, au point que leurs ongles étaient inexistants, et il y en avaient encore qui, au contraire, étaient excités et à la fois émerveillés de se trouver devant l'ombre de ces murailles. La Porte Sud, celle menant au quartier résidentiel des familles nobles, étaient entre deux tours à meurtrières, arrondies et large de cinq mètres de diamètres, se terminant par un toit en pointe, idéal pour y loger des pièces d'artilleries, tels les grands canons de Nuln. Les briques étaient de couleurs ternes, contrastant avec les murs blancs d'Altdorf ou les murs de pierre de Middenheim, et cette teinte était celle de toute la Cité, à l'exception de quelques bâtiments remarquables. Les grandes portes de l'accès à la ville étaient faites dans un métal très résistant, dont certains pensaient qu'il était fait en gromril, en souvenir d'une bataille où même un boulet de canon n'avait pu percer la Porte Sud. C'était l'entrée la plus sûre de Wurtbad, et en tant que telle, elle avait coûté extrêmement cher à la famille des Haupt-Anderssen, si bien que celle-ci avait dû payer les artisans sur plusieurs années. Mais après tout, il s'agissait de l'accès direct aux lieux les plus importants de la ville, et même du Stirland, et cet investissement avait raison d'être. Cependant, les portes étaient si lourdes qu'on ne les fermaient qu'avec peine. En réalité, deux ogres, mercenaires de Tilée, avaient pour mission d'ouvrir et de refermer l'accès, à la tombée de la nuit ou bien lors d'une alerte inquiétante. D'ailleurs, c'étaient ces mêmes ogres qui gardaient l'entrée, avec quelques hallebardiers portant un uniforme somme toute assez basique, où bien sûr le vert et le jaune étaient en abondance. Les deux monstres mesuraient près de trois mètres, et n'avaient pour habit qu'un pantalon vert crasseux, laissant leurs abdominaux et autres muscles à la vue de tous. Leur ventre, qui leur étaient si précieux, avait une protection : un bouclier de Wurtbad. Pour compléter ce soi-disant uniforme, les ogres avaient des plumes jaunes directement implantées dans la tête. Après tout, ne disait donc pas que les ogres aimaient à acquérir une culture ? En tant que gardes, ils étaient armés. Mais ce verbe semblait bien faible pour désigner le fait qu'ils maniaient tous deux un maul de deux brasses, qui avait connu l'impact frontal maintes fois. Le Comte Electeur se satisfait d'avoir de tels spécimens dans sa garde, si compétent et surtout si... économique. En effet, nourrir ces orgres étaient leur seul salaire, et bien que cela représentait des repas assez conséquents, il suffisait de produire en masse pour les satisfaire, peu importait le goût, quoiqu'il n'était pas abjecte, mais assez rébutant pour qu'un humain fasse la grimace. Mais par chance, ces êtres avaient un système digestif tel que ce genre de détails ne les affectaient pas, à la grande joie du Palatin, qui avait eu très peur de l'état des finances suite à leur enrôlement. La foule, quant à elle, avait une certaine crainte, bien compréhensible, envers ces deux monstres, et évitaient de les importuner. Mais certains ne savaient pas que la Porte Sud étaient réservée à une élite sociale, et ces mêmes là furent menacés d'une gifle de la part d'un des orgres. Effectivement, les accidents étaient nombreux, et depuis leur entrée en service, il y avait eu plusieurs mâchoires brisées. Au grand bonheur du Comte, les personnes en question étaient souvent abrutis, venant de la paysannerie, et ne savaient pas quelles procédures il fallait prendre pour faire appel à la justice. Et de toute manière, il était aisé de se moquer d'eux, sans compter qu'ils n'avaient nullement les moyens d'avoir des magistrats à leur service.
Ainsi allaient les choses dans Wurtbad, dans le Stirland, et finalement, dans l'Empire...
Le Major Meltburg, sentant l'angoisse surgir en lui dans cette agitation, s'empressa de rejoindre les gardes; son uniforme lui donnant assez de place pour un passage, malgré quelques protestations. Lorsque les soldats le virent, ils firent le salut militaire, établi il y a cela des centaines d'années par les premiers généraux de la province. Ce salut se différenciait fortement de ceux des autres de l'Empire. Il consistait à avancer le pied droit, symbolisant le fait que l'homme était prêt à partir pour accomplir quelques quêtes au nom de son supérieur, à mettre sa main droite sur son coeur, mettant l'accent sur la force de l'âme, et l'autre main dans le dos, incarnant l'infaillibilité de l'individu, poussé par la bravoure et la fidélité. La tête n'avait pas à être baissée, le soldat pouvait très bien regarder dans les yeux l'officier. En n'imposant pas de règles sur ce point précis, les commandants s'assuraient du moral de ses hommes, au contraire d'autres provinces. A cheval, le salut était légèrement moins prestigieux, de par le port de l'étrier, qui partait avec le pied droit, manquant par moment de déclencher quelques folies chez la monture. Nombreuses étaient les provinces, ou même les peuples, à se moquer de cette pratique. Pourtant, plus il y avait de rires, plus il y avait de fierté chez les soldats, tant ils se sentaient uniques, et ainsi, supérieurs. C'est ainsi que les hallebardiers, au nombre de dix, saluèrent leur supérieur. Celui-ci alors leur répondit par un hochement de tête, indiquant qu'ils leur en était reconnaissant, car tel était la pratique, le salué se devait de remercier d'une manière qui lui était propre, par respect.
-Major Meltburg, bienvenue à Wurtbad ! s'exclama Wilfried Kaster, le sergent de la garde de la Porte Sud, qui sortit de son bureau en voyant Swen.
Portant une uniforme similaire à celui de ses soldats, où le vert et le jaune se mêlaient tout en essayant de respecter les modes prescrites dans l'Empire, et notamment à Altdorf, il arborait un chapeau à plumes à large bord sous un casque poli. Kaster avait des cheveux blonds coupés très courts, et une moustache qui s'étendaient jusqu'aux extrémités de ses lèvres. Il avait des yeux verts, et un visage marqué par les affres de la guerre, comme le signalait une longue cicatrice sur sa joue gauche.
-Sergent Kaster, heureux de vous revoir. Rien à signaler ? demanda Swen en jetant un dernier coup d'oel à la foule, afin de se rassurer de bien l'avoir quitté.
-Même les mouches sont sous contrôle quand je suis aux commandes de cette garde, et je puis vous assurer qu'aujourd'hui, il y en a des contrôles ! s'exclama en riant le gradé en indiquant la puanteur de certaines personnes massées aux portes.
-Bien, bien. J'ai du travail, je vous laisse ! termina le Major, pendant que les hallebardiers lui laissèrent la voie libre, et que son cheval s'y inséra rapidement.
-N'ayez crainte, je connais mon métier aussi bien vous connaissez le vôtre ! lui lança le sergent en rentrant dans son bureau, et s'apprêtant à recevoir quelques passants désireux d'avoir des renseignements, et surtout de pouvoir entrer dans la Cité.

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Fév 2008 - 20:53

Swen continua sa route, regardant de ci, de là, les belles façades du Quartier Sud. Les tours du Palais du Graf se présentaient devant lui, et au loin, celles de la Cathédrale. Il se surprit à rire lorsqu'il vit un homme, de par ses vêtements qui semblait être un bourgeois, trébucher sur le bout de brique qu'il venait de jeter il y a peu sur un pigeon. Ce n'était pas la première fois qu'il rentrait par ces portes, mais ressentait à chaque fois la même impression de fierté face à la beauté que son peuple avait su faire. Ici, nuls mendiants, nuls crèves-la-faim, nuls voleurs et nuls boucaniers, seulement marchands et hommes d'une classe sociale dont lui même était membre. Bien sûr, le jeune Meltburg savait qu'au delà de ces rues pavées se trouvaient d'autres lieux, guère si éloignés, qui incarnaient tout le contraire, mais c'était si agréable d'oublier ces tristesses et malheurs du monde. En vérité, le Major avait toujours grandi avec une bourse pleine pendant à sa ceinture, alors que tant d'autres n'avaient pas eu cette chance. Et celle-ci l'avait marqué, et même s'il avait de la compassion, il n'avait pas de la sympathie envers ces hommes, sales et dépravés. De toute façon, il y avait deux Empires. Un Empire opulent, riche, et empli de savoir, résident dans des manoirs et châteaux, symboles de prospérité et de pouvoir. Un Empire décadent, où les paysans, et en fin de compte, le peuple, était maltraité, ignorant, et en proie aux famines et aux maladies, sans compter les ténèbres, qui prenaient de plus en plus une emprise certaine sur eux... Swen chassa ces vilaines idées de sa tête, et donna de l'étrier.

Son estomac avait faim, et il était temps de lui donner satisfaction. C'est ainsi qu'au bout de quelques minutes, saluant de temps à autres les passants, qui lui rendaient la pareille, pour la plupart, il s'approcha d'une boutique. Pied à terre, il attacha les rennes de son cheval sur une pièce de bois prévu à cet effet, et après s'être assuré qu'il n'avait marché dans aucune déjections, ce qu'il s'empressa de regretter : inutile de vérifier, vu où il se trouvait.
La boutique en question était tenu par un boucher, Emmanuel Früster, et par une femme, son épouse, Maria, qui était boulangère. Lorsque les deux vinrent s'installer ici, il y a vingt ans, ils ne se connaissaient pas, mais avaient la chance d'être voisins. Et au fil du temps, il advint que les sourires timides finirent par devenir des langoureux baisers, et ceux-ci entraînèrent un développement certain du ventre de la boulangère. Finalement, il fut conclut que les deux ouvriraient un commerce en commun, à la fois boucherie et boulangerie. Lorsque l'écriteau, où il y avait écrit "Boulancherie" fut plantée, le bruit de cette nouveauté séduit nombres de citadins. Et c'est ainsi que les ventes des deux commerçants augmentèrent, et devinrent célèbres dans tout Wurtbad. La boutique en question était spatieuse, assez pour accueillir une vingtaine de clients à la fois. A cet espace qui leur était reservé, il se trouvait une petite table où étaient posés les dernières gazettes de la ville. Cela avait pour but de calmer l'impatience des citadins, pressés de profiter des produits exposés en vitrine, ce qui en amenaient encore plus, pour un investissement somme toute assez faible. En demi-cercle, pièces de viandes et pains frais se présentaient à eux; poulets, lapins et boeufs se mêlant aux miches, dont les composants étaient variés, allant de noix aux fruits secs. Bien évidemment, cela se répercutaient sur le prix. Mais ce même prix, ce n'était pas un réel problème pour la plupart des gens qui passaient la porte.
Emmanuel Früster était un homme gras et fort, semblable aux deux ogres de la Porte Sud, qui pourtant n'aimait pas se mêler des affaires des autres, préférant manier son couteau pour trancher des rôtis. Une barbe rousse entourait son visage, où sa narine droite avait un bout de tissu ensanglanté.
-Bonjour monsieur Meltburg ! Quelle belle journée n'est-ce pas ? demanda Früster en souriant, alors qu'il parlait avec un client, vraisemblablement un militaire.
-Très bien, très bien, je constate que vous aus... tenta de répondre Swen, avant d'être interrompu par le gradé.
-Dis donc, vous n'avez pas l'impression que j'étais avant vous ? s'exclama-t-il en foudroyant le Major de son oeil valide.
En effet, un bandeau masquait l'oeil gauche de l'homme, visiblement aussi âgé que son interlocuteur. Physiquement aussi, il ressemblait assez à Swen, à l'exception qu'il avait des cheveux courts et bruns, coiffés en gardant une raie sur le côté droit. Sa bouche était encadré par une moustache, rejoignant une courte barbe. Son uniforme était composé d'une longue veste verte, avec des fendus aux manches, de couleur rouge, pour laisser entrevoir son pourpoint jaune, parsemé de fils d'or. Son pantalon était près du corps et de couleur blanc, avant de disparaître dans d'épaisses bottes à revers. Il portait un baudrier en cuir, partant de son épaule droite, ayant pour poids une rapière d'une facture rare, tant le pommeau avait été le chef d'oeuvre d'un artisan, sans aucun doute dextre avec le mithril. Ses mains semblaient manier aussi bien cette arme que la plume, et sur sa main droite, se trouvait une chevalière en or, rappelant la croix impériale qu'il avait autour du cou. Mis sur le flanc droit, un large chapeau noir aux plumes rouges, blanches, vertes et jaunes, prouvait définitivement que cet homme était un aristocrate. En outre, la couleur de son uniforme indiquait qu'il s'agissait d'un officier de l'ordre de la Garde Ecarlate, les soldats privés du Graf de Wurtbad. Ce qui intriguait Swen, c'était la présence du blanc... Nul doute : il avait un grade élevé, et sans doute très proche de celui de Major, car avoir une autorité sur les Ecarlates, les Forces Terrestres du Stirland, et la Patrouille du Stir, ne pouvait que revenir à quelqu'un de haut placé.
Toutefois, le jeune Meltburg était Major, et il espérait bien ne pas se laisser faire.
-Vous permettez tout de même que je puisse saluer un vieil ami, n'est-ce pas ? demanda-t-il poliment, en fixant l'homme droit dans les yeux.
-Vous lui parlerez quand ça se sera votre tour... Alors, dois-je attendre pour vous donner ces trente pistoles d'argents ?! s'indigna l'officier en se retournant vers le boucher.
-Tout de suite, mon bon monsieur, le temps d'aller chercher ce qu'il faut derrière... répondit Emmanuel en se dirigeant vers l'arrière boutique.
Swen n'en revenait pas. Cet individu avait osé une nouvelle fois l'offenser, alors qu'il lui avait répondu d'une manière on ne peut plus aimable, sans compter qu'ils étaient collègues...
-Dites moi, monsieur... Monsieur ? interrogea le jeune homme en ne le quittant pas des yeux.
-Monsieur von Rinaüer, monsieur Aloïs von Rinaüer, vous devriez le savoir, je ne suis pas n'importe qui ! s'exclama de nouveau l'officier.
-Eh bien, c'est la première fois que nous nous voyons. Quels sont vos grades ? questionna encore Swen en entendant le boucher parlait à sa femme à propos d'une contingence quelconque.
-Je suis Commodore, Capitaine des régiments de Marburg, et également, membre des Ecarlates. Et pour approfondir ce dialogue, je vais aller dans votre sens : oui, je sais que vous êtes bien le Major Swen Meltburg, frère de Johann Meltburg et fils de Sigismund Meltburg. Heureux ? dédaigna répondre von Rinaüer.
-C'est que... Malgré vos hautes fonctions, vous ne m'êtes pas supérieur, et même si c'était le cas, vous devriez tout de même témoigner du respect devant un frère d'arme ! s'exclama Swen, ahuri de l'attitude du Commodore.
-Dites vous bien que la fonction de Major ne se trouve qu'avec la piétaille, même si votre grade est somme toute plutôt élevé. Décidément, l'idée que j'avais de vous est bien confirmé... s'exprima Aloïs en regardant froidement le boucher pour qu'il se dépêche.
-Mais... Par Sigmar ! Je pourrais parfaitement vous faire arrêter pour irrespect envers un officier ! Et puis-je savoir de quelle idée il s'agit ?! répondit le jeune Meltburg, sentant la colère monter en lui.
-Soit. Je sais beaucoup de choses sur vous, monsieur Meltburg, et je vois que vous êtes le type d'homme parfait pour jouer le rôle de... Passons. Je ne regrette pas de vous regarder comme tel ! Alors, ça vient oui oui merde ?! explosa Ferencz en entendant encore une fois le couple discuter.
-Comment... Mais de quoi parlez vous ? Nul importance, je vous fait passer devant le tribunal ! Aloïs von Rinaüer, croyez moi que je retiendrai ce nom ! fit de même le Major, la main sur la fusée de sa rapière.
-Voyez vous ça ? Vous parlez d'un tribunal ? Et dans le même temps vous vous préparez à un défi ? Allons, allons, cessez ces enfantillages, monsieur Meltburg... termina le Capitaine en secouant la tête, juste avant de passer tout près de Swen, et de sortir, en claquant la porte.
-Ben... Et moi qui lui avait reservé depuis la veille sa commande ! s'exclama Früster, tenant dans ses grosses mains un paquet finement emballé.
-Qu'était-ce ? demanda Meltburg, essayant de calmer sa colère.
-Deux cuisses de lièvre... répondit le boucher en soupirant.
-Je vous les prends, ça fera un bon compromis entre ma faim et votre économie, n'est-ce pas ? tenta d'ironiser le Major, en s'apercevant qu'il avait chaud tout à coup.
-Alors je vous fais un prix pour un compromis ! ajouta Emmanuel en souriant.

Peu de temps après, Swen alla se sustenter à l'ombre d'un arbre, comme il y en avait dans ce quartier, aux côtés de son cheval, dont les rennes étaient attachées sur une des branches, et pria pour ne plus revoir ce von Rinaüer...
Qu'avait bien pu-t-il faire pour recevoir ce traitement ? Visiblement, Ferencz était quelqu'un de très informé sur lui, bien que n'ayant pas avancé des faits réservés au cercle familial des Meltburg, il paraissait clair que cet homme en savait beaucoup. Soudain, une douleur fit serrer les dents au jeune Major. La culpabilité avait surgi en lui, et pour quelque chose dont il ignorait tout. C'était sans aucun doute le résultat que voulait atteindre le Commodore, et pour cela, il avait crée un doute de toute pièce. Se rassurant ainsi, Swen reprit le cours de son déjeuner en profitant de ce qui semblait bien être le dernier moment de détente de la journée. Sa mission l'appelait. Il fallait obéir aux ordres du Stirmarshall au plus vite, car l'heure n'était pas aux règlements personnels, mais à la survie de toute la province. Mais les magistrats auraient du travail, quoiqu'il arrive...
C'est du moins ce que pensait l'officier...

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Fév 2008 - 20:53

Au Ludensitzer, le cocher de la veille, Waldenmar, amena le carrosse devant la porte du manoir. Deux chevaux blancs y étaient attelés, soigneusement préparés par les deux jumeaux, et le bois du véhicule avait été ciré. Tout avait été fait selon les directives du baron de Biberhof.
S'assurant de ne rien avoir sous les pieds, son métier l'obligeant parfois à se salir les souliers sur quelques incommodités, le cocher frappa finalement à la porte plusieurs fois. La porte en question avait été finement travaillé, dans ce qui semblait être du chêne aux yeux du jeune homme, gravé de détails sur une quelconque activité dans le province. L'art ennuyer Waldenmar, pour qui la seule passion consistait à somnoler sous un arbre, le soleil couchant en spectacle.
Soudain, il entendit la voix du majordome, certainement fâché :
-Waldenmar ?! demanda-t-il en parlant fort.
-Celui là même ! répondit le cocher, en employant un vocabulaire qui ne lui était guère familier, mais qui lui servait à remettre à sa place ce vieil homme.
-Vous êtes en retard ! J'espère que tout est prêt... fit Tükarÿ, en ouvrant la porte.
-Ce sera à monsieur le baron d'en conclure; et oui, tout a été préparé. La pluie ne semble pas avoir trop abîmé les routes, on devrait être à Wurtbad d'ici une, voir deux heures, dit le jeune homme en guettant si son employeur arrivait.
-Encore heureux ! On ne vous paye pas pour rien faire ! s'exclama de nouveau l'ancien soldat, dévisageant son interlocuteur.
-Dites moi, ça s'est arrangé notre petit problème avec la bête des bois à ce que j'ai vu... ajouta Waldenmar en essayant de changer de sujet.
-Franz Hüth est un véritable expert, vous croyez quoi ? Qu'on emploie des incapables ? soupçonna le vieil homme, en regardant lui aussi si le baron descendait pour venir les rejoindre au seuil de la porte.
-'Sûr que non, sinon, je ne serai pas là, fut la réponse du cocher en levant les yeux en l'air, en faisant semblant de s'intéresser à une gravure.
-Vous... Vous allez devoir vous... tenta de dire le majordome, avant d'entendre des bruits de pas dans l'escalier.
Anton Ludenhof se présentait devant eux. Habillé comme la veille, mais avec des vêtements propres, à l'exception du port d'une longue veste rouge à crevés verts et jaunes et d'un autre chapeau, noir et large, aux nombreuses plumes, rouges, vertes, jaunes et blanches.
-Dépêcher de m'amener à Wurtbad. Vous arrivez à temps, mais je ne voudrais pas avoir la nuit sur nous. Allons, allons, on se hâte ! dit le Stirmarshall en se dirigeant vers le carrosse, ignorant le fait que les deux hommes s'étaient inclinés.
-Tout de suite monsieur le baron ! ajouta Waldenmar en sautant sur son siège, à l'avant du véhicule, rennes en mains.
-Hüth a su faire ? demanda Anton à son majordome, en s'installant à l'arrière.
-Pas de son bon vouloir, mais il est allé voir les gens de Biberhof : tous se sentent désormais rassurés, et vous en sont reconnaissants d'avoir éloigner le monstre, répondit Tükarÿ en baissant la tête, ayant juste le temps de voir le sourire du cocher.
-Hmmm... Surveillez le désormais. Ces hommes boivent souvent, et parle en conséquence, n'est-ce pas ? s'exprima l'aristocrate en souriant, avec sans doute quelques idées en tête.
-Pardonnez moi, monsieur le baron, mais n'était-ce pas un risque inutile pour juste le fait que ce dresseur aille parler à la populace ? demanda le vieux soldat en lançant un regard noir à Waldenmar.
-Mais voyons... Il était parfaitement nécessaire que ce soit le chasseur qui montre sa proie aux victimes, et pensez bien que je n'avais pas besoin de forcer une autre personne à porter cette tête fétide. En vérité, je sais que Franz est plutôt discret, et il ne serait pas aller, comme vous le dites, de son bon vouloir au village. C'est pour cela qu'il fallait bien le forcer d'une quelconque manière, en l'occurrence la menace de la perte de son emploi. C'est on ne peut mieux pour votre esprit ? espéra le baron en sortant un petit livre de sa veste, intitulé "L'Art de la Guerre".
-En effet, pardonnez moi de vous avoir posé cette question. Je me réjouis de voir que ce livre est enfin arrivé d'Altdorf, étrange toutefois que je n'ai pas vu le moindre cavalier depuis longtemps avec quelques colis... déclara le majordome en fixant l'objet en question.
-Oui, il a été donné à un des valets du Graf, mais cela remonte à plusieurs jours maintenant. Je m'aperçois que cet écrivain Tiléen a dû s'inspirer de mes stratégies, je les retrouve dans l'ouvrage... répondit le gradé, son pouce retenant une bonne dizaine de pages.
-C'est que votre renommé atteint ces terres ! ajouta en souriant le domestique.
-Sans nul doute ! Allez, Waldenmar ! A Wurtbad ! Je vous confis le Ludensitzer, Tükarÿ... termina le baron en fermant la portière.
-Soyez sans craintes ! répondit-il, en s'inclinant.
-Straf ! Giltÿ ! Yah ! dit en criant le cocher aux deux chevaux, juste avant que ceux-ci ne se mettent à trotter.
Bercé, comme à chaque départ et arrivée chez lui, par le son des roues et des sabots sur les graviers, et par moment, par le claquement de fouet du jeune homme, Anton commença sa lecture, levant par moment la tête pour regarder ses pâturages et s'assurer que tout allait bien. C'est à peine en relevant la tête, qu'il acquiesça lorsque des paysans vinrent le saluer pour l'avoir débarrasser de la terrible créature...

Aloïs von Rinaüer s'avançait au devant de cinq régiments de trente hommes chacun, tous portant l'uniforme du Stirland. En vérité, beaucoup étaient troués, recousus, ou tout simplement sales, parfois tâchés de sang, car les finances de la province ne pouvaient pas se permettre de dépenser autant que ses alliés en matière vestimentaire. Ces soldats étaient de la région orientale du Stirland, dont la plus grande ville était Marburg, bourg connu pour les négociations qu'il y eurent entre le Grand Comté et le Talabecland, et qui incarnait un espoir pour l'Empereur dans son objectif d'unité, tant le commerce entre les deux provinces s'étaient amélioré, au profit de la ville en question. Comme tout ceux qui vivaient au plus près de la Sylvanie, ces hommes étaient bien différents de leurs frères de l'ouest. Plus endurcis, plus courageux, plus robustes, et tant d'autre qualités, souvent au détriment d'une quelconque instruction. Les qualifier de "brutes épaisses" ne seraient pas exacts, cependant, il ne faisait nul doute que leurs mains maniaient l'épée et non la plume, à l'exception bien sûr des aristocrates et bourgeois, comme von Rinaüer. Disciplinés par la volonté de leur Capitaine, ces soldats étaient également expérimentés, et servaient aussi dans la Patrouille du Stir, lorsque le besoin s'en faisait sentir, ce qui expliquaient la présence du blanc, en plus du verte et du jaune sur leurs soi-disant uniformes. Cinq bannières, cinq compagnies. La première se nommait les "Hallebardes, preuve que les fondateurs n'avaient pas le sens symbolique qu'avaient les autres Impériaux, notamment les Reiklanders. Comme son nom l'indiquait, ces trente réguliers, car il ne s'agissait nullement de miliciens, maniaient l'arme d'hast, idéale pour pourfendre les ennemis endurants, comme les loups des sombres forêts. Leurs armures, pansières et plastrons, avaient été laquée en noir afin de limiter les frais d'entretiens face à la rouille. Sans imagination non plus, leur bannière présentait deux hallebardes croisées sur un côté, tandis que sur l'autre, la croix de la province du Stirland avait été faite, comme les premiers Comtes Electeurs l'avaient exigés de la part de leurs régiments, dans le but de tous les unir. Cette croix était assez simple, et reprise par d'autres. Deux lignes perpendiculaires, avec chacune à leur extrémité, une nouvelle ligne, celle-ci plus petite, perpendiculaire. Un autre de ces régiments, cette fois-ci légèrement plus littéraire, La Compagnie des demi-piques, avait sous son commandement des lanciers, vêtus comme leurs compagnons, avec un symbole pour bannière très similaire, l'arme ne faisant que changer. Les Vaudröf, épéistes expérimentés, armés d'épées et de boucliers, étaient eux aussi très semblables aux autres soldats, que ce soit dans le symbole de la bannière ou dans l'uniforme, à l'exception près qu'ils tenaient à porter leur insigne sur eux-mêmes; peintures et tatouages furent donc de mises lors d'une admission, afin d'honorer la mémoire du fondateur de leur régiment, Emil Vaudröf qui ne recula point, et ceci dans n'importe quelle situation. Les Flèches d'argent, archers précis, incarnant la réputation, tout à fait fondée, de la précision des Stirlanders, étaient des hommes qui s'aventuraient bien souvent sur le fleuve, et ainsi, ne portaient que peu de jaune sur eux, à peine un ruban ou un essai de peinture jaune, bien souvent raté, sur leurs habits, rappelant une image, cette fois-ci originale, d'un pigeon volant, en mémoire de leur jeu favori, consistant à l'optimisation du contact entre une flèche et le volatile en question. Dernier régiment, les "Tiens toi à carreaux", formaient une tâche dans le drap blanc de von Rinaüer. Bien qu'arbalétriers précis, ils étaient par moment chenapans et canailles, n'hésitant pas à faire des idioties, une fois leur supérieur ayant le dos tourné, comme des calembours peu recommandables. Cependant, cette activité ne s'exerçait qu'en privé, et c'est pour leur ténacité lors d'une bataille, que le Capitaine avait autorité à ce que leur devise devienne officielle. Leur icône était une poire. Comme ils l'avaient prévu, cela ne plut pas du tout à Aloïs, mais encore une fois, c'était en réponse à leur efficacité sur le champ de bataille. Le fruit était le préféré de la compagnie, et là où ils allaient, ils devaient en emporter, coûte que coûte. Cette apparente idiotie avait bien une explication : c'était le don de la nature le plus facile à trouver dans les alentours de Marburg.
-Soldats ! Je compte sur vous pour vous tenir comme il se doit ! N'oubliez pas que nous sommes ici pour affirmer à notre Comte Electeur que Marburg fournit encore et toujours des hommes disciplinés et expérimentés ! En outre, vous n'êtes pas ignorants au point d'oublier que vu les circonstances dans lesquelles l'Empire a été précipité, nous avons pour devoir de nous tenir vigilants. J'ai appris que hier, le Stirmarshall avait dû combattre des hommes-bêtes, et croyez moi, s'ils sont venus ici, c'est bien qu'il y a quelque chose qui se trame derrière tout ça... Je vous accordai maintes choses, en retour, vous m'avez fait honneur au champ de bataille. Faîtes en sorte que cela puisse continuer ainsi, entendu ? demanda Aloïs à ses troupes, passant devant chacun des soldats.
C'est mécaniquement que tous, répondirent par le salut Stirlander, affirmant qu'ils ne le décevrait pas.
Le sergent des Hallebardes vint à l'encontre du Commodore, le saluant une nouvelle fois. C'était un homme de taille raisonnable, âgé d'une vingtaine d'années, blond aux yeux bleus, et dont l'uniforme était en bon état, en comparaison avec ceux de ses camarades.
-Mon Capitaine, sauf votre respect, pourrions nous profiter de notre venue à Wurtbad pour... en profiter ? dit maladroitement le jeune officier en fermant les yeux, se rendant compte de sa bêtise.
-Un quartier-libre vous dites, Jëdorf ? Ça pourrait s'envisager, mais ce serait une récompense. Or, je ne vois rien à récompenser, répondit von Rinaüer en portant le regard sur ses soldats, qui soupirèrent.
-Si vous me permettez, j'ai de quoi combler ce manque, ajouta le sergent des lanciers, qui vint prêter main forte à son ami.
Vêtu d'une manière très similaire, l'officier était un homme un peu plus âgé que son homologue, proche de la quarantaine, comme le prouvait une longue moustache noire, qui commençait à s'éclaircir.
-Ah oui, Värster ? Impressionnez moi... fit Aloïs, défiant le sergent en souriant.
-Soldats de Marburg ! Formation défensive ! ordonna Arnold Väster, bombant le torse et levant son épée bien haut.
En quelques secondes, les tireurs s'étaient mis en détachement auprès de leur régiment respectif, vingt d'entre eux pour protéger leurs frères, archers devant, arbalétriers derrières.
-Oh, vous avez révisé ça ? Soit. Faîtes ce que vous voulez jusqu'à la tombée de la nuit ! Dés lors, revenez à vos logements, et soyez en parfait état pour aller saluer le Comte Electeur demain à l'aube ! autorisa ainsi le Capitaine, en faisant signe au sergent de ranger son arme.
-Ça veut dire qu'on a quartier-libre ? demanda Valmir Jëdorf, bouche bée de la générosité, si rare, de son supérieur.
-Encore une question comme celle-ci, et non ! Tirez vous ! Je veux plus vous voir ! Et tâchez de pas foutre le bordel dans la ville, on a une image à tenir ! s'exclama von Rinaüer, alors qu'il se dirigeait vers une première échoppe, vendant des sandales.
Les soldats, immobiles sur le coup, lancèrent tout à coup leurs chapeaux, enfin, pour ceux qui en avaient, les autres se contentant de sauter de joie. Voilà une semaine qu'ils ne cessaient de marcher, rétablissant l'ordre sur leur passage, ne dormant que cinq heures par nuit, au maximum, et durant laquelle ils avaient tant et tant espérés goûter aux délices de la Cité du Vin, avec modération, bien sûr...
-'Cherchez pas les gars, faut quitter le coin, 'trop cher pour nos p'tites bourses... fit le porte-étendard des épéistes en secouant la tête.
-C'est toi qu'as des p'tites bourses ! répondit en riant le musicien à ses côtés.
Au bout d'une vingtaine de minutes, des groupes s'étaient constitués, certains allant admirer la beauté du Palais de Wurtbad, d'autres se dirigeant vers les lieux populaires, en quête d'une bonne bière tiède, comme on la faisait dans le Stirland, le tout dans la bonne humeur.

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MessageSujet: Re: La Menace du Stirland II   La Menace du Stirland II - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Fév 2008 - 15:27

Citation :
C'est en grande partie pour cela que tous les territoires de l'Empire

C'est en grande partie pour cela que de tous les territoires de l'Empire

Citation :
par l'architexte renommé Liebert von Drêner

l'architecte

Citation :
mon métier aussi bien vous connaissez le vôtre

mon métier aussi bien que vous connaissez le vôtre

Citation :
et après s'être assuré qu'il n'avait marché dans aucune déjections, ce qu'il s'empressa de regretter : inutile de vérifier, vu où il se trouvait.
La boutique en question était tenu par un boucher, Emmanuel Früster, et par une femme, son épouse, Maria,

Il manque une liaison je trouve. Après....il entra dans la boutique....


Nous avons a faire ici une bonne description de la ville de wurtbard et des differents quartiers qui ne merite pas d'etre pousse plus loin. La petite altercation est marrante.
On decouvre aussi toutes la pauvrete du stirland et sa pretention.
Ainsis qu'un Anton toujours plus "fourbe" et en fait bon seigneur qui n'hesite pas a utiliser ses sujets a "ses propres fins".
On voit enfin la haine entre sigmarite et ulricain qui pourra etre pousse plus tard peut etre lors de la formation de l'armee si tu pense que c'est necessaire.
Bonne continuation.
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