Otto se pencha par dessus le parapet pour regarder cet étrange caravane qui se présentait aux portes. Il lui semblait incroyable qu'une dizaine d'attelages et une vingtaine de cavaliers aient pu traverser la Grande Foret jusqu'a Talabheim sans tomber sur une bande d'hommes-betes. Se penchant un peu plus dans son échaugette pour les observer, il remarqua un riche marchand, manifestement le chef de l'expédition, en train de discuter avec le garde de la poterne.
Apres une dizaine de minutes de parlabres, un rapport au sergent de garde et quelques pièces d'or qui changent de mains, les portes se mirent enfin en branle pour les laisser entrer. La section accourut pour fouiller les bagages, a la recherche d'une éventuelle corruption chaotique.
Le dernier cavalier était en train de franchir la porte quand un claquement sec retentit. Un sifflement le suivit aussitot et le soldat s'écroula sur place, une flèche plantée dans le dos.
Alors que les voyageurs se ruaient à l'intérieur de la cité en criant, les gardes refermèrent la porte, tandis que les flèches recommencaient a sortir des frondaisons de la foret. Otto se jeta au sol pour éviter de se faire transpercer, et rampa vers l'intérieur, tandis que les projectiles ricochaient sur la pierre qui entourait la la fenetre de guet.
Enfin à l'abri, Otto secoua énergiquement la cloche d'alarme. Un son clair retentit, et fut aussitot reprit en choeur par les postes de guet qui faisaient tout le tour du cratère.
Immédiatement, la cité se mit en état de siège. Les commerces fermèrent. Les soldats prenaient leurs armes à la hate et se ruaient vers les points de ralliement de leur régiment.
Suivant la procédure, Otto hissa le drapeau noir au dessus de son poste pour indiquer la provenance de l'attaque. Une estafette accourut le remplacer, et Otto se précipita vers l'hotel de ville pour faire son rapport aux bourgmestres.
Rapidement admis à l'intérieur (mais sous bonne escorte), il rapporta fidelement les faits aux notables. Ils commencèrent à parler entre eux énergiquement, et il fut congédié. En repartant, il croisa dans les couloirs le chef des marchands qui marchait en sens inverse.
Il rejoignit sa compagnie et monta au pas de couse sur les remparts. Partout dans la ville, les régiments faisaient de meme. Enfin arrivé au sommet, il jeta un regard circulaire autour de lui. Partout autour du cratère, des formes rouges et blanches se mettaient en position. Les maitres ingénieurs coururent vers les canons et les mortiers que les servants étaient en train de positionner. Les messagers et les estafettes couraient dans les rues pour transmettre les ordres des bourgmestres aux lieutenants. La garde civile arpentaient les rues pour mettre en place le couvre feu, tandis que des compagnies désordonnées étaient dirigées par des sous-officiers vers l'armurerie pour ensuite rejoindre les franches-compagnies qui deja s'assemblaient derriere la porte.
Levant un peu les yeux, il apercut les drapeaux noirs qui se levaient un peu partout autour de l'ancien volcan. Apparemment, il n'avait pas été le seul à subir des tirs aujourd'hui.
Mais ces drapeaux signifiaient autre chose : Talabheim était completement encerclé par une armée dont on avait pas encore apercu le moindre soldat.
Voila fin de la première partie du siège de Talabheim. La suite viendra bientot.
Sinon les paris sont ouverts pour savoir qui? est l'armée fantome qui assiege la ville.
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