Le forum des joueurs de l'Empire à Warhammer Battle, 9e Âge et Age of Sigmar !
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| Le Mercenaire | |
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+2Gunther Von Uberst Thomov Le Poussiéreux 6 participants | |
Auteur | Message |
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Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Mer 1 Fév 2012 - 17:21 | |
| Yop, devant l'insistance des fans en furie, je vais me pencher sur la question. Restez aux aguets, messieurs mes lecteurs | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 3 Fév 2012 - 13:00 | |
| Yop, yop, yop! Une courte suite qui terminera la scène entamée plus tôt (oui, beaucoup plus tôt...).
J'espère qu'elle sera à votre goût:
Je commençais mentalement à décompter à partir de douze. Une manie que j’avais prise dans semblable situation quelques années plus tôt, quand les rixes de taverne étaient pour moi monnaie courante.
Je calquais mon rythme à celui du thé tombant toujours de la table ; chaque goutte égrenait d’avantage le compte à rebours. Il ne me restait plus qu’une poignée de chiffres en réserve quand l’escalier de l’auberge craqua de façon sonore alors qu’Igor descendait pesamment, sans doute à peine réveillé et certainement pas dessaoulé encore.
L’attention de mes opposants en fut détournée et je décidai de bondir par-dessus la table pour fondre sur eux avant qu’ils ne puissent réagir.
J’ignore encore aujourd’hui ce qui me retint alors. Une intuition envoyée par Ulrich en personne, qui désapprouve les armes à feu, ou simplement un pressentiment dû à une longue expérience… Peut-être n’est-ce là qu’une seule et même chose, finalement ?
Quoi qu’il en soit je partais pour m’élancer mais retins mon geste au dernier moment. Une détonation se fit entendre et un éclat de bois vola de la table, finissant de la renverser. Sans cette ultime hésitation, la balle m’aurait à coup sûr percé l’abdomen.
L’arquebusade était partie de l’embrasure de la porte, où se tenait le quatrième larron qui avait disparu ; un genou en terre et solidement adossé pour résister au recul de la longue arme dont le canon fumait doucement, répandant une âcre odeur de poudre noire.
Tous se figèrent.
L’arrivée d’Igor et le coup de feu mettraient un terme à cette querelle, mais je n’étais pas prêt d’oublier qu’on avait failli m’abattre sans sommation…
Le Sigmarite au chapeau à large bord me jeta un regard qui disait assez clairement que cette histoire n’en était pas arrivée à son terme, puis il commanda sèchement au jeune Kislévite de préparer son paquetage et de les suivre dehors. Puis il héla l’aubergiste et lui lança une bourse gonflée de pièces pour payer le séjour du kossar.
Sur quoi il sortit, accompagné des deux forts gaillards. Le petit homme frêle me fixa un moment de son regard d’acier avant de faire basculer son arquebuse sur son épaule et de leur emboîter le pas. Pour lui non plus, l’affaire n’était pas réglée.
Quelques instants plus tard, alors que j’aidais dans un silence maussade l’aubergiste à remettre son mobilier en place, Igor reparu avec une large besace au côté. Il envoya Gerhart seller son cheval et se tourna vers moi d’un air gêné. Il dit comme pour s’excuser :
-Nous y voilà, capitaine… Ce n’est pas la compagnie que j’aurais choisie, mais un travail reste un travail.
Je lui posai amicalement la main sur l’épaule pour le rassurer.
-N’y pense plus, mon garçon ; fais ce pour quoi tu es venu. Si d’aventure tu changeais d’idée, saches que je ferai comme j’ai déjà dit : je prendrai la route dans quelques jours et je longerai le fleuve vers le sud. C’est une longue chevauchée et je suis trop vieux pour être pressé. Nul doute qu’un bon cavalier puisse me rattraper, même avec plusieurs semaines de retard.
Son visage se fendit de son sourire sans malice et il éclata d’un rire sonore. -Ha ! Un homme des steppes du Nord ne mettrait pas trois jours à vous retrouver, capitaine ! Si l’envie de changer de fortune me traverse l’esprit, je prendrai la route du Sud.
Il m’administra alors une grande tape dans le dos, me serra rudement contre lui et sorti rejoindre son employeur.
Quelques minutes plus tard, je pus entendre distinctement les chevaux partir au petit trot de la cour de l’auberge. | |
| | | Luthor Huss Joueur d'Epée
Nombre de messages : 111 Age : 47 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 20/08/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Dim 5 Fév 2012 - 1:17 | |
| Pas mal du tout !! L'action qui démarrait se trouve arrêté un peu abruptement mais ça passe bien. En revanche, je n'ai pas saisi le coup du thé qui tombe de la table Merci de nous avoir servi un os à ronger pour nous faire patienter | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Lun 6 Fév 2012 - 19:31 | |
| Yop, merci pour ce commentaire! Je me pencherai sur une suite prochainement (du moins, j'essaierai...) Le coup du thé et de la table se déroule en plusieurs phases distinctes: -le mercenaire est en train de boire sa chope de thé -on insulte son dieu et il se lève d'un bond; ce faisant, il bouscule la table et sa chope de thé se renverse -la tension monte sans que personne ne bouge: la scène est totalement figée à l'exception du thé qui goutte peu à peu du bord de la table sur le sol de la taverne -le mercenaire compte à rebours avant de se lancer dans la bataille: chaque goutte qui tombe le rapproche de "zéro". Ca répond à ta question? | |
| | | Luthor Huss Joueur d'Epée
Nombre de messages : 111 Age : 47 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 20/08/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Lun 6 Fév 2012 - 21:24 | |
| Explications limpides !!! Merci d'avoir éclairé ma lanterne | |
| | | Gunther Von Uberst Chevalier
Nombre de messages : 228 Age : 30 Localisation : Près de Toulouse Date d'inscription : 19/07/2010
| Sujet: Re: Le Mercenaire Mar 7 Fév 2012 - 21:33 | |
| Très bonne suite. Je trouve original le fait que l'action s'arrête brutalement sans effusion de sang. Sacré Riric, ça devient tellement rare les ulricains qui doit les protéger lui-même des plombs | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Mer 14 Mar 2012 - 17:39 | |
| Hop, une courte suite pour ceux qui s'impatientent (y en a-t-il?). J'espère que cela vous plaira:
Je reparti deux jours après ces évènements. L’auberge douillette avait pour moi perdu tout son charme depuis cette sournoise arquebusade que je ne parvenais pas à chasser de mon esprit. Je sellai donc mon cheval avec l’aide de Gerhart qui le mena par le licol jusqu’au portail de la maigre enceinte. Avant de monter, je plongeai mon regard dans celui du garçon et y lu quelque chagrin. La vie devait lui sembler bien morne quand l’auberge se vidait.
-Allons, mon garçon, d’où te vient cette mine défaite ? N’es-tu pas content de me voir remis de ma faiblesse et tout prêt à reprendre la route ?
Il eut une grimasse maussade et répondit :
-C’est que vous me manquerez, m’sire. Entre les chansons de votre ami du nord et vos jeux, je m’amusais plutôt bien… C’est pas l’patron qui va compenser le manque, pour sûr. Il est brave et je l’aime bien, mais c’est pas le plus rigolo.
-D’autres voyageurs viendront, et tu pourras leur raconter à tous comment Ulric en personne sauva l’un de ses fidèles en déviant le tir d’un lâche. Je suis certain que tu feras sensation. Et puis, nous avions un marché tous les deux et je ne suis pas ingrat. Prends soin de toi et traite bien les chevaux dont tu auras la garde.
Ce disant, je pris sa main et y déposai le double de ce que je lui avais promis. Il sourit en serrant les pièces contre lui et me fit de grands signes quand je m’éloignai.
Je repris où je l’avais momentanément laissée cette bonne et large route pavée. Les sabots de ma monture claquaient tranquillement sur la pierre et ce son régulier me berçait et m’engourdissait quelque peu. Je croisai sur mon chemin quelques forestiers, bûcherons, charbonniers et chasseurs à qui j’offrais bien volontiers un brin de conversation. Rien ne me pressait vraiment et le temps était au soleil ; une journée idéale pour un voyage tel que le mien. Je savais que l’hiver me talonnerait pendant toute ma descente vers les provinces du Sud, mais cette belle journée me faisait presque penser que le temps avait suspendu son cours et que nous nous trouvions encore à la douce fin de l’été.
Je parvins finalement à hauteur d’un groupe de charbonniers en train de casser la croûte et décidai de me joindre à eux pour le repas du midi. Quelque peu froids de prime abord, ils se détendirent quand je partageai sans retenue avec eux les provisions et la bière que j’avais emmenées de « La Plume et La Chandelle ». Certains avaient manifestement déjà eut l’occasion d’y passer la nuit et pratiquement tous connaissaient Gerhart le jeune garçon d’écurie de près ou de loin. Je ne fis pas de manières devant leurs mains sales et leurs visages barbouillés de suies et nous devisâmes plaisamment pendant un long moment. Je profitai de l’occasion pour fumer en leur compagnie une bonne pipe et ils m’offrirent une réserve d’herbes à l’odeur fantastique pour alléger quelque peu le poids de ma solitude sur les routes de notre bel Empire. Ils m’apprirent que si je ne trainais pas en chemin, je pourrais rallier un modeste bourg avant la fin du jour et y trouver un couchage sans trop de mal. Je les remerciai bien et me remis en selle.
Le bourg en question était ceint par une forte palissade de pieux plus haute qu’un homme et hérissée de méchantes pointes durcies au feu. Rien de formidable, mais largement suffisant pour décourager bandits en maraude et faibles troupes de pillards. Les portes étant grandes ouvertes, je fis mon entrée sous le regard scrutateur du milicien en faction. Il était lourdement appuyé sur sa pique, à en faire ployer le manche sous son poids. Il portait une sorte de vieil uniforme impérial ocre et vert, rehaussé d’une maigre cuirasse de cuir bouilli pour toute armure. Il était un peu trop vieux pour être encore garde et son aspect général était plutôt misérable. Il me dévisagea un instant, jeta un rapide coup d’œil à mes habits, devinant la maille que je portait par dessous et jaugea la valeur de mon cheval avant de reporter son regard vers le lointain de la route sans plus s’intéresser à moi.
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| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 13 Avr 2012 - 12:24 | |
| Et hop! La suite du "Mercenaire". Pas beaucoup de réactions mais la sortie du nouveau LA doit pas mal accaparer l'attention je pense. Bonne lecture à tous Je fis halte devant une taverne et y entrai après avoir lié mon cheval à l’extérieur. Si j’en croyais l’enseigne, cet établissement se nommait le « Sanglier Bleu ». Il s’agissait d’une large bâtisse plutôt neuve et la salle me parut bien éclairée et chaleureuse. Pour ne rien gâcher, une savoureuse odeur de viande grillée vint même me chatouiller les narines. Une dizaine de personnes prenaient un verre ; ici trois paysans autour d’autant de chopes de bière, là deux amoureux pour qui rien d’autre ne semblait exister, plus quelques badauds de-ci, de-là. Je m’installai à une table libre et y jetai une pièce de cuivre en réclamant du vin. Le garçon de salle m’en apporta une coupe et m’adressa la parole en frottant vaguement la table avec un vieux chiffon. -L’bonjour à vous, m’sire. J’espère que l’vin sera d’vot’ goût. Vous semblez avoir fait un sacré bout d’route… Vous v’nez du Sud ? Qu’est-ce qui vous amène dans l’région ? « Un sacré bout de route »… Il est vrai que je devais dénoter de ses clients habituels ; tout, depuis mes habits chauds et crottés jusqu’à ma barbe naissante, indiquait que j’étais en plein voyage. -Ha ! Une fois de plus, mon accent me trahi ! dis-je avec un fin sourire. Je ne viens pas du Sud, j’y retourne prestement avant les grands froids. Vous autres dans le Nord avez pour ces températures une résistance que je ne comprendrai jamais. Quant à savoir les raisons de mon voyage, c’est ma profession qui en est la cause. Je suis Ulric von Beckdorf, épée à louer. Ne sois jamais routier, mon garçon, on voyage bien trop dans ce métier-là… Le garçon ne semblait pas du tout redouter les voyages ; au contraire me sembla-t-il voir un instant briller ses yeux à la simple mention de ce mot. Sans doute n’avait-il jamais rien connu d’autre que sa bourgade isolée et rêvait-il chaque nuit de partir à la découverte du vaste Empire. -Dis-moi, mon garçon, où dans ce bourg un vieil homme et sa monture fatiguée pourraient trouver un honnête couchage ? Il se gratta la tête un instant puis répondit : -Si qu’j’étais vous, j’irais tout droit chez la veuve Plautheim. Elle a une grande bicoque qu’est juste d’l’aut’ côté de la place. Elle loue ses chamb’ pour s’faire quelqu’pièces en rab’ vu qu’son mari s’est fait raccourcir v’la deux hivers par des brigands… Je le remerciai en lui lançant un cliquet qu’il attrapa au vol. Il ne dit rien de plus et s’en fut servir les autres clients. Je sirotai mon vin en jugeant qu’il ne s’agissait que d’une aigre piquette bien loin des riches vins du Sud et que j’aurais été bien mieux avisé de commander une solide bière telles que seuls savent en brasser les gens du Nord. Je rattrapai ma frustration en m’offrant une bonne portion de sanglier rôti et ce repas me revigora quelque peu. Ne trouvant personne avec qui entamer la conversation, je payai et sorti. La bourgade manquait singulièrement d’intérêt ; un petit amalgame de maisonnettes rassemblées à l’orée de l’immensité de la forêt et ne comptant qu’une poignée de citoyens. Aussi pris-je d’emblée la direction indiquée vers la maison de la fameuse veuve. La « place » dont avait fait mention le serveur était à peine assez large pour qu’on la différencie du reste de la route et la maison soit disant grande était plutôt étroite et ne comportait qu’un seul étage. L’état général de la bâtisse était encore bon, mais l’on sentait bien que plus personne ne se souciait de l’entretenir. Les murs auraient volontiers reçut une nouvelle couche de chaux et quelques gravures ornant les boiseries de la façade étaient fort abimées. Je frappai à l’huis et attendit que l’on vienne m’ouvrir. Une femme qui avait dû être belle et coquette voilà quelques années, mais qui se laissait manifestement aller vint aux nouvelles. Je reconnu en elle la veuve que je cherchais et je la saluai bien bas. -Je vous souhaite le bonsoir, Frau Plautheim. Je suis Ulrich von Beckdorf, de passage dans votre charmante bourgade et en quête d’un endroit chaud où passer la nuit ainsi que d’une stalle pour ma monture. Le garçon de salle du Sanglier Bleu m’a renseigné votre pension et je venais m’enquérir d’une place de libre. Visiblement, la dame n’avait pas habitude de se faire traiter si galamment. Elle rosit quelque peu et bredouilla qu’elle disposait effectivement d’une chambre et de quoi abriter mon cheval. Je conduisis ma monture à sa suite et la bouchonnai. Une fois dûment étrillée et avec du fourrage à disposition, je repris la direction de la maison toujours en compagnie de mon hôte. L’intérieur était dans un état correspondant à ce que la façade laissait supposer : la maison avait dû être agréable et douillette avant la mort prématurée de son propriétaire. Désormais, les choses se dégradaient lentement et à moins de trouver un nouveau mari pour assurer son ancien train de vie, la veuve Plautheim en serait réduite à loger les passants pour ne pas mourir de faim. La chambre qu’elle m’assigna était quelque peu poussiéreuse mais le lit semblait bon et du bois bien sec emplissait la cheminée, n’attendant qu’une étincelle pour faire une joyeuse flambée. La veuve me souhaita le bonsoir mais sans pour autant quitter la pièce. Un regard suffit pour évaluer la situation… Une veuve seule dans sa maison avec des étrangers continuellement sur le départ représentait une trop belle occasion. Personne le lendemain pour colporter des histoires et salir son honorabilité et quelques pièces de plus pour les bons comptes de la dame. D’un autre côté, les voyageurs trouvaient de quoi se délasser dans une bourgade trop petite et rurale pour avoir la moindre chance de contenir un bordel. Tout le monde semblait y trouver son compte. L’aventure me coûta finalement un peu plus cher qu’escompté, mais la veuve semblait n’avoir que trop rarement l’opportunité de satisfaire certains appétits et fit montre pour l’occasion d’une voracité peu commune. Le lendemain, pas tellement reposé mais fort satisfait de ma nuitée, je sellai mon cheval de bon matin et franchis les portes sud de la bourgade une heure après le point du jour. | |
| | | Gunther Von Uberst Chevalier
Nombre de messages : 228 Age : 30 Localisation : Près de Toulouse Date d'inscription : 19/07/2010
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 13 Avr 2012 - 13:19 | |
| J'avais raté le message précédent. Toujours très bien écrit, le style et la lenteur sont très agréables, ça vaut le coup d'attendre. | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Lun 16 Avr 2012 - 12:01 | |
| Ouf! J'ai cru un instant que plus personne n'arpentait cette section déjà moyennement fréquentée en temps normal Content que le sujet te plaise toujours. Je plancherai sur une suite dès que possible. PS: jette aussi un œil sur mon autre sujet (Léopold Krautheim), j'aimerais beaucoup avoir ton avis dessus | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Mer 13 Juin 2012 - 16:31 | |
| Sans plus attendre, mon joyeux mercenaire reprend ses voyages sur les routes impériales. Bonne lecture et j'attends vos commentaires:
La route du Sud s'annonçait longue et un brin monotone. Je disposais d'assez de bon argent pour m'offrir des moments de détente dans à peu près toutes les auberges que je croiserais sur la route, mais ce mode de voyage tendait à m'ennuyer après deux ou trois semaines.
Ulrik entendit sans doute mes prières silencieuses, attentif comme il sait l'être à fournir à ses fidèles de quoi éprouver leur force et les maintenir alertes.
Je chevauchais pesamment par un après midi étonnement lourd, sous un ciel plombé et fort menaçant. Je m'attendais à recevoir une fameuse pluie sur la tête d'un instant à l'autre depuis plusieurs heures déjà, sans que les dieux se décident à envoyer leur ondée sur mes vieilles épaules. L'air était épais, difficilement respirable de part sa moiteur; des quantités de mouches et autres insectes volaient bas, signe infaillible d'un bel orage qui s'annonce.
Les pas de mon cheval me conduisaient vers une ville de petite taille dont j'ignorais le nom, les gens du cru ne la qualifiant jamais autrement que comme "la ville". Sans doute n'en apprendrais-je la dénomination véritable qu'une fois à l'intérieur de ses murs, si toutefois il se trouvait encore un seul de ses habitants pour se ressouvenir de son foutu nom. Cela me fit penser à la brave bête que je montais, laquelle j'avais to ujours refusé de baptiser. Sensiblerie de la part d'un homme peut-être trop tendre pour son emploi, mais le fait de perdre un cheval à la bataille m'avait toujours profondément affecté. Je ne comptais plus le nombre de mes montures perdues, mais j'avais au fil du temps constaté que leur trépas m'était moins douloureux quand elles n'avaient pas de nom.
Tout à mes pensées, je ne vis que fort tard trois hommes à pied qui remontaient la chaussée en sens inverse de moi.
Leur mine me déplu d'emblée. Ils semblaient pour le mieux à moitié saoul, rigolards, et avaient les mauvaises trognes de ceux qui usent trop de vin aigre et de tord-boyaux. Leurs habits étaient disparates et crasseux et ils arboraient tous au moins une arme visible.
Le premier portait en bandoulière une lanière de cuir soutenant trois longs poignards effilés. C'était un grand gaillard mince, avec des bras longs comme un jour sans pain qui devaient lui donner une belle allonge au combat. Le second était plus courtaud et épais; il avait en main une masse d'ouvrier qui semblait peser un sacré poids. Une arme lente mais dévastatrice. A la ceinture du troisième pendait une vieille épée nue qui semblait avoir connu des jours meilleurs. Il me sembla évident que ces trois-là cherchaient les problèmes et qu'ils ne laisseraient probablement pas passer un cavalier seul sans le taquiner quelque peu de leurs lames auparavant...
J'arrêtais donc mon cheval et tirai ma longue épée que je posai en travers de ma selle, bien en vue. Ma main gauche s'était posée instinctivement sur la dague que je portais au côté. Les trois ivrognes feignirent de ne découvrir ma présence qu'une fois à peine à une dizaine de pas de ma position.
Le plus grand, qui portait les poignards, s'arrêta brusquement et tendit de part et d'autre ses interminables bras pour retenir ses compagnons.
-Halte-là, compaings! Voyez qui se tient devant nous, planté sur son cheval: un bien joli damoiseau!
Le petit costaud fit peser sa masse sur sa large épaule et sourit de toutes ses dents ébréchées.
-L'a un sacré coup de vieux ton damoiseau, Stan. J'dirais plutôt qu'c'te drôle d'oiseau-là est presque mort déjà; sauf vot' respect, m'sire étranger.
Le dénommé Stan fit semblant d'être outré par la remarque et asséna une tape sur la tête de son compagnon avant de répartir.
-Tu n'es qu'un rustre, Rupert! Cela ne m'étonne plus que tu vives au fond des bois comme un animal, personne n'aurait voulu de toi dans une grande et belle ville. Puisse l'Empereur te prendre en pitié pour ton manque d'éducation...
Il se tourna alors vers moi et fit une profonde révérence.
-Veuillez excuser mon ami, mon seigneur. Rupert est un grossier personnage, mais il faut reconnaître qu'il est plus clairvoyant que moi. A un âge aussi vénérable que le vôtre, on attrape bien vite du mal sur les route de l'Empire. L'humidité pour vos vieux os, les routes dans un triste état...
-Et les mauvaises rencontres, terminais-je à a place. Ne vous fatiguez pas à jouer votre farce grotesque, je voyage trop pour ne pas savoir où vous allez en venir. Parlons vrai, si vous le permettez. Je suis plus vieux que vous, cela ne fait aucun doute. Vous êtes de pitoyables malandrins, cela non plus ne fait pas l'ombre d'un doute. Ce qui est douteux selon moi est seulement l'issue de cette triste rencontre: je suis routier depuis plus d'années que je n'en puis compter et j'ai pour moi un excellent cheval en plus de mes armes et de mon expérience. Vous avez, vous, l'avantage du nombre et de la jeunesse. Je pense en toute franchise que vous l'emporterez finalement; la question est de savoir lequel d'entre vous survivra à cette escarmouche puisque je me propose de fendre les deux autres à l'aide de l'épée que voici.
Ce disant je fis un léger moulinet de ma lame qui fendit l'air en sifflant joliment. Je vis que le fameux Rupert perdit un peu de sa belle assurance et que le troisième, qui n'avait toujours pas dit un traître mot, avait troqué son air goguenard contre une mine froide. Mais celui qui s'appelait Stan semblait trouver à s'amuser à cette situation. Il retenait toujours ses compères de ses longs bras maigres et je savais que je n'avais rien à craindre tant qu'il en serait ainsi.
-Allons; restons calmes et bons amis, voulez-vous? Nous n'allons tout de même pas gâter un si bel après-midi en versant le sang... Je suis certain que nous pourrions trouver un moyen de nous entendre sans devoir user de la force. Disons qu'un droit de passage pourrait peut-être suffire à apaiser ce nigaud de Rupert. Qu'en dis-tu, Corben?
Le troisième homme émit une sorte de borborygme disgracieux où l'on distinguait à peine les mots. Je ne saisis pas son propos et, en le regardant plus attentivement, je vis qu'il portait au cou des traces noirâtres laissées sans le moindre doute par une corde. Stan repris la parole sans attendre.
-Ha! décidément tu parles trop, Corben. Incorrigible pipelette que tu es. Voilà qui est décidé mon bon sire: laissez-nous votre argent et nous nous estimerons satisfaits. Il vous sera toujours loisible d'en gagnez d'avantage à l'avenir, si vous êtes bien le redoutable mercenaire que vous prétendez être. Sinon, faites-en démonstration contre nous trois à l'instant.
Je sus qu'il n'y avait pas d'autre issue que le combat; soit je leur donnait mon or sans assurance qu'ils s'en contenteraient, soit je leur fonçais dedans et tentais d'en tuer un ou deux au passage. Le choix ne fut pas des plus longs à faire. Reprenant ma vieille habitude, je commençai à décompter mentalement à partir de douze tandis que le dénommé Stan continuait son vain babillage. | |
| | | Gunther Von Uberst Chevalier
Nombre de messages : 228 Age : 30 Localisation : Près de Toulouse Date d'inscription : 19/07/2010
| Sujet: Re: Le Mercenaire Mer 13 Juin 2012 - 20:51 | |
| L'irréductible lecteur toujours présent ! (Et la qualité de l'auteur aussi visiblement)
Cette fois ci ça y est : le ptit vieux se lance dans la bataille ! Hâte de lire cette baston titanesque entre [strike]Chuck Norris[/strike ]le vieux briscard et les 3 soudards ! | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 15 Juin 2012 - 18:11 | |
| Oui, cette fois pas d’échappatoire; notre vieux briscard va devoir se salir les mains une bonne fois! On verra ce que pèse l'expérience face à la jeunesse et au nombre | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 15 Fév 2013 - 12:12 | |
| Et paf! La suite du Mercenaire! Vous ne vous y attendiez pas à celle-là! Ca m'a prit comme ça, sans prévenir. Allez, bonne lecture: Tout en poursuivant mon décompte, je prêtais mon attention aux trois larrons.
Le grand maigre était le meneur, sans erreur possible ; ce qui signifiait que je ne devais pas le tuer, sans quoi les autres livreraient bataille jusqu’au bout par vengeance, quoi qu’il puisse leur en coûter. Le râblé n’était pas un problème, si toutefois je parvenais à m’en débarrasser ou à m’en éloigner avant qu’il n’abatte sa masse sur moi ou mon cheval… Il était visiblement mal à l’aise et nerveux et ne ferait probablement rien d’efficace le moment venu.
Le troisième drôle par contre… Celui-là avait quelque chose de dangereux ; il était parfaitement calme, n’attendant que la fin du discours du maigrichon pour agir. L’état de sa gorge m’apprenait qu’il n’en était pas à ses premiers méfaits et je suspectais que s’il avait pu parler, c’est lui qui aurait mené le jeu.
Je remerciais silencieusement Ulrich qu’il n’en fut rien quand j’atteignis enfin le « zéro ». Sans un bruit, je mis en branle ma monture et piquai droit sur Corben en tirant ma dague. Rupert fut pris au dépourvu, comme je m’y attendais et Stan réagit en faisant un bond de côté pour se mettre à l’abri ; trop malin sans doute pour risquer de prendre un mauvais coup.
Mon homme souleva son épée avec une belle vivacité et para le coup avec lequel j’avais l’intention d’achever le travail commencé par la corde.
Mon cheval, habitué à la manœuvre, continua sa course et força mon opposant à s’écarter. Je fis volter ma monture avec l’adresse que donne une longue habitude et entreprit de revenir à la charge.
Un long couteau passa en sifflant à quelques pouces de mon visage, lancé par Stan et qui m’aurait atteint à coup sûr si j’avais poursuivi ma route comme il l’avait escompté au lieu de me retourner.
Je rejoignis Corben, qui m’attendait de pied ferme. Nous échangeâmes quelques passes et je pus prendre la mesure de mon adversaire. Il avait une certaine expérience, mais j’étais meilleur que lui. Sans ses deux comparses, je n’aurais fait de cet homme qu’une bouchée.
Du coin de l’œil, je vis Stan qui se préparait à lancer un second poignard. Je réagis d’instinct et sautai à bas de mon cheval, ce qui me permit d’éviter son second trait. Sans perdre un instant, je bondis sur Corben et lui assénai une série de coup rapides destinés à le faire reculer pour que ses amis ne puissent me cerner. Je parvins à enrouler sa lame dans un mouvement tournant et un instant plus tard, elle volait dans les airs pour se perdre dans les fourrés. Je lui portai alors un coup de taille qu’il ne put ni parer, ni esquiver et qui lui entailla méchamment l’abdomen.
Je n’eus hélas pas l’occasion de pousser plus loin mon avantage car le troisième couteau de Stan se ficha à cet instant dans mon bras gauche, me faisant lâcher ma dague de douleur.
Le souffle coupé, je pris un peu de recul pour évaluer la situation ; veillant soigneusement à me placer entre les malandrins et l’épée perdue dans les bois.
Ce n’était certes pas brillant, mais Corben était hors de combat et Stan n’avait plus ces maudits couteaux. Rupert semblait s’être finalement ressaisit et il entreprit de me tourner par la gauche pendant que Stan en faisait autant par la droite, un gourdin sorti de nulle part à la main.
Je savais que rester immobile signerait mon arrêt de mort. Je ne pouvais pas fuir, il ne restait donc qu’à choisir un adversaire et foncer sur lui pour en finir avant que l’autre ne nous rejoigne.
Toujours convaincu que seul Stan pourrait mettre fin au combat, je choisi Rupert et bondit dans sa direction. Visiblement, il s’y attendait et abattit sur moi sa masse avec une force considérable. Je ne pus que dévier son coup à l’aide de mon épée, mon bras presque complètement engourdit par le choc ; son arme tapa lourdement le sol pavé, faisant voler quelques éclats de pierre.
Mon élan me permit de le déstabiliser et il chancela en arrière. J’en profitai pour me fendre et lui porter une vive estocade qu’un homme plus expérimenté ou plus vif aurait esquivé sans mal. Mais Rupert, n’étant ni l’un ni l’autre, reçut ma lame en pleine poitrine et je pus sentir l’acier traverser sans peine ses habits, sa peau et sa chair.
Il se figea un instant et j’en profitai pour dégager mon arme et me retourner, presque certain que le gourdin de Stan me cueillerait à la tempe ou au poignet ; quoi qu’il choisisse, il était trop tard pour songer à parer le coup… Mais rien ne vint.
Je le vis, qui m’observait, à quelques pas de distance. Il tenait toujours son gourdin, mais ne semblait plus si sûr de pouvoir me terrasser avec.
Je respirais avec difficulté, cherchant pitoyablement mon air mais faisant tout pour paraître plus frais que je n’étais en réalité. Mon bras gauche me faisait un mal de chien et la tête commençait à me tourner d’avoir perdu tant de sang.
S’il se décidait, j’étais sûr de faillir ; mais je me fis la promesse de donner mes dernières forces pour l’abîmer autant que possible. J’ignore si c’est ce qu’il lut dans mon regard, mais il renonça manifestement à tenter l’aventure.
-Et bien et bien, dit-il d’une voix moins fanfaronne que précédemment. Vous ne racontiez pas d’histoires, étranger. Il semble que Rupert aurait mieux fait de m’écouter pour une fois… Mais il est trop tard pour lui à ce qu’il semble, n’est-ce pas ? Quant au pauvre Corben, il aura besoin de moi pour refermer son ventre s’il ne veut pas que les miliciens nous suivent en remontant le fil de ses entrailles jusqu’à notre repaire.
Il marqua une pause et accorda un regard à ses deux compagnons, étalés au sol. Corben émettait un long borborygme inarticulé tout en pressant ses deux mains sur son estomac. Rupert ne bougeait plus du tout.
-Qu’allons-nous faire maintenant, damoiseau ? Vous ne valez plus grand-chose avec mon couteau dans le bras, pas vrai ? Mais vous n’avez pas l’air d’un homme prêt à se rendre non plus…
Je crachai par terre et prit la parole en priant Ulrich d’avoir repris assez de souffle pour ne pas sembler trop faible.
-Ne sois pas stupide, mon garçon ; ton camarade à besoin de toi, comme tu l’as dit. Je pense toujours ce que j’ai annoncé tout à l’heure : vous l’emportez finalement. Mais je crois maintenant qu’aucun de vous trois ne me survivra longtemps. Le gros est mort à l’heure qu’il est et l’autre ne vaudra guère mieux dans quelques heures s’il n’est pas soigné. Quant à toi, je jure que je ne te laisserai pas prendre ma vie sans te percer une ou deux fois auparavant.
Ce disant, je fis un nouveau moulinet de ma lame pour souligner mes paroles. Le mouvement m’arracha un grognement de douleur et mon bras blessé me lança plus que jamais.
-Très bien, grand-père, vous gagnez la partie. Remontez sur ce cheval si vous le pouvez et partez. Je me charge de Corben de mon côté et Rupert peut aussi bien nourrir les loups ou les corneilles…
Il se détourna sans plus de cérémonie et fit quelques pas en direction de son compagnon. Je devais le retenir à tout prix.
-Attends ! Comme tu le vois je suis blessé, grâce à tes bons soins, et mon sang s’écoule de mon bras. La prochaine ville n’est pas si proche et je ne suis pas certain de tenir encore en selle. Je te propose donc un marché…
Je laissai un instant s’écouler, mi pour reprendre haleine et mi pour attirer son attention. Il pencha la tête de côté, visiblement intrigué. J’étais sûr de ne pas pouvoir rejoindre la sécurité des murs de la ville à temps pour me faire soigner. Si je tournais de l’œil avant d’y arriver, c’en serait fait de moi. Je n’avais donc pas grand-chose à perdre.
-Conduits-moi à ton repaire et aide-moi à panser cette plaie. En échange, mon cheval charriera ton Corben jusque là et je te paie même dix pistoles de bon argent pour la peine. Je peux t’aider pour ton ami ; j’ai souvent recousu des blessés, tu peux m’en croire. Pour l’autre par contre, plus rien à faire. Comme tu le disais il aurait dû t’écouter, pour une fois…
Ma proposition le prit au dépourvu, mais pas longtemps. L’idée de laisser mon cheval porter Corben et d’une bourse bien pleine eut raison de sa méfiance.
Peut-être pensait-il me trancher la gorge à la première occasion, mais je n’avais guère le choix.
De plus, j’ai appris au fil des années et des batailles que les dieux nous poussent parfois sur de biens étranges chemins, en encore plus étrange compagnie, et que les ennemis de la veille sont parfois les compagnons du lendemain.J'attends vos avis et commentaires, ladies and gentlemen | |
| | | Gunther Von Uberst Chevalier
Nombre de messages : 228 Age : 30 Localisation : Près de Toulouse Date d'inscription : 19/07/2010
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 8 Mar 2013 - 15:19 | |
| Tu nous as fais attendre la suite, je t'ai fais attendre mes félicitations les plus clinquantes Le papy a été impressionnant dans son premier combat. J'aime bien la fin du texte, ça m'a surpris un tantinet au départ mais finalement la décision du mercenaire est originale et logique. Un grand bravo ! | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 8 Mar 2013 - 15:46 | |
| Merci de ton commentaire! Je commençais à désespérer que quelqu'un réagisse... Pour la fin, le fait de repartir chacun de son côté semblait farfelu. Ils sont tous là, blessés ou morts, encore assez loin de la prochaine ville et même si la confiance ne règne pas vraiment, les circonstances les poussent à se regrouper malgré tout. Je suis très content que tu trouves ça logique J'essaierai de moins me faire attendre pour la suite, promis PS: le sujet de mon Vampire vient de passer la barre des 10.000 visites sur les forum des Comtes Vampires! Je n'arrive pas à y croire Je met un lien, si certains veulent se renseigner : Les Errances de Thomov Le Poussiéreux | |
| | | Gunther Von Uberst Chevalier
Nombre de messages : 228 Age : 30 Localisation : Près de Toulouse Date d'inscription : 19/07/2010
| | | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Ven 8 Mar 2013 - 16:04 | |
| Tu remarqueras que j'ai promi d'essayer, en aucun cas d'y parvenir! Plus sérieusement, j'ai déjà quelques idées, mais fort peu de temps pour les transcrire... Le boulot plus des dizaines de projets pour mes armées... | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Mer 4 Sep 2013 - 14:22 | |
| Et après une très longue absence, le Mercenaire est de retour ( et il est pas content). Une petite suite que j'espère être dans la lignée du reste en terme d'ambiance, vous me direz si c'est réussi ou non. Stan et moi marchions en silence; Corben, étendu en travers de ma monture, gémissait affreusement. Il ne pouvait pas tenir droit, aussi avais-je pansé sa blessure de mon mieux avant d'aider son comparse à le hisser sur le cheval. Puisqu'il aurait été impossible pour lui de voyager de la sorte sur le dos, nous avions pris la décision de l'étendre sur le ventre. La douleur de sa plaie pressée contre le cuir de la selle devait être insoutenable, mais nous n'avions pas le choix. Du moins ses plaintes nous apprenaient-elles à la fois qu'il était toujours en vie, et qu'il était toujours conscient. J'avais fait pour ma part un rapide bandage humide pour tenter d'arrêter le saignement de mon épaule mais en vain. La lame de Stan s'y était plantée plus profondément que je ne l'avais d'abord cru et le linge était déjà écarlate.
J'implorais Ulrich que ce damné campement fut proche quand l'orage qui menaçait depuis le matin se décida à éclater. La pluie tomba soudain si dru que je ne voyais pratiquement plus où je posais les pieds. Stan fit halte et, sans se départir de son foutu sourire, il sortit une flasque de l'intérieur de sa tunique. Il la déboucha et la porta à ses lèvres. Il but une longue rasade avant de s'essuyer la bouche d'un revers de son habit sale; puis il me tendit le flacon.
-Tiens, Damoiseau, ça réchauffera ta vieille carcasse. Tu risquerais bien de rouiller avant demain, sans ça.
Je pris la flasque sans prêter attention à ses plaisanteries imbéciles et bu une longue gorgée. Il s'agissait d'un infect breuvage que je le soupçonnais de distiller lui-même tant le goût en était déplaisant, mais il me réchauffa en effet et me donna le coup de fouet dont j'avais grand besoin pour poursuivre notre route. Stan repris son bien et le fit habilement disparaître dans l'une des innombrables poches que semblait receler ses habits dépareillés. Il ne manquait pas d'adresse, comme j'avais pu en juger quand son dernier couteau s'était planté dans mon bras et ses gestes étaient vifs et fluides. Nul doute qu'il devait faire un voleur tout à fait respectable. Je pris note de recompter régulièrement mon argent si je ne voulais pas quitter ce drôle sans un sou vaillant.
Nous reprîmes notre marche, Stan ouvrant le chemin et moi menant ma monture par le licou. Quand il s'arrêta enfin pour annoncer que nous étions arrivés, j'aurais donné cher pour une seconde rasade de son abominable alcool; la tête me tournait et mon bras me lançait plus que jamais. Nous avions marché un long moment et j'étais trop concentré à mettre un pied devant l'autre sans m'écrouler pour tenter de prendre le moindre repère. Désormais, j'étais tout à fait perdu et devrais m'en remettre à la bonne volonté de Stan pour retrouver mon chemin; sans ses indications, je pourrais tourner des jours entiers en vain dans les immenses forêts de l'Empire...
Après avoir attaché mon cheval, nous fîmes descendre Corben aussi délicatement que faire se pouvait et le transportâmes à l'abri. Nous pénétrâmes dans une grotte habilement dissimulée par la végétation. L'intérieur était assez grand pour loger trois personnes et entreposer un peu de matériel là où le plafond était trop bas pour se tenir debout. Manifestement, ils occupaient les lieux depuis plusieurs semaines au bas mot. De minces paillasses trainaient dans un coin, presque entièrement couvertes de petits objets de toutes sortes, sans doute le produit de leurs récentes rapines. Au centre de la grotte avait été aménagé un espace pour le feu et je vis qu'une mince fissure dans la pierre permettait à la fumée de s'échapper librement. Une fois que nous eûmes déposé Corben sur sa couche, Stan s'approcha du feu et entreprit de l'attiser tout en lui remettant du combustible pour que les braises reprennent.
-Allons, venez par ici Grand-père, nous allons voir s'il est possible de nous sécher un peu. Ce n'est pas le palais de Wolfram, mais ça devra bien suffire, même pour une personne de votre qualité. Vous héritez de la couche de Rupert; Taal me pardonne, j'espère que vous n'avez pas le nez trop délicat...
Je souris malgré moi à ces paroles; Stan semblait ne jamais se départir de son humeur guillerette quelles que soient les circonstances et sa compagnie me distrayait quelque peu de ma douleur et de mes courbatures. Je me demandai un instant à qui il faisait référence puis, ne voyant vraiment pas, je décidai de lui poser la question.
-Ne cesses-tu donc jamais de sourire à la vie, quoi que le sort te réserve? La journée m'a semblé assez rude et si j'en juge d'après ce que je vois ici, votre quotidien me paraît peu enviable. Et qui est donc ce Wolfram qui vit dans un palais? Un cousin à toi, peut-être?
Stan éclata de rire à cette dernière question.
-Vous ne connaissez pas Wolfram? Ha, vraiment vous n'êtes pas d'ici! Il s'agit rien moins que du Comte Electeur d'Ostermark, Wolfram Hertwig; et il n'est hélas pas mon cousin. Quant à votre première question, ma nature est ainsi faite. Corben était comme ça lui aussi il y a quelques années, mais la corde l'a rendu taciturne. Personne ne semble plus comprendre ce qu'il dit, à l'exception de moi bien sûr, ce qui tempère assez bien sa bonne humeur d'autrefois. Allons, prenez ce qu'il vous faut et soignez ce pauvre bougre avant qu'il ne s'en aille dîner avec le vieux Morr, lui aussi...
Je ressortis et pris dans mes fontes mon matériel de soin. Ma monture n'appréciait pas de se retrouver dehors par un temps pareil, mais je ne pouvais rien y faire. Tout en la caressant, je lui murmurai à l'oreille que nous ne resterions pas plus que nécessaire. Une fois à l'intérieur, j'entrepris de m'occuper du larron à qui j'avais entaillé le ventre à peine deux heures plus tôt et qui avait finalement perdu connaissance. Le coup n'était pas mortel et il se remettrait rapidement s'il prenait du repos. Tout à mon ouvrage de couture, j'observai que Stan ne nous quittait pas du regard. Manifestement, il était anxieux du sort de son ami.
-Il s'en sortira s'il reste un peu au calme. C'est l'affaire d'une semaine ou deux, voilà tout. Depuis combien de temps vous connaissez-vous?
-Depuis toujours, damoiseau, Corben est quant à lui bel et bien mon cousin; de sept ans mon ainé. Nous formions une sacré bande avant qu'ils ne le pendent.
-Comment est-ce arrivé?
Stan mit quelques instants à répondre. Quand il le fit, sa voix avait perdu ses accents goguenards. Le souvenir devait être pénible.
-Nous brigandions joyeusement en ville, usant de ruse et d'adresse pour délester les bourgeois. Corben était le chef, et il fut finalement pris et jugé. Il se vantait souvent de connaître une filouterie pour échapper à la mort, mais ça n'a pas aussi bien fonctionné qu'il l'aurait souhaité, apparemment.
-Que veux-tu dire? Il est toujours vivant. Comment peut-on survivre à la pendaison?
-Il avait placé une sorte de tube de métal dans sa gorge, relié à ses dents par un fil pour ne pas l'avaler. Quand la corde à serré son cou peu à peu, il a pu continuer à respirer tant bien que mal. Tout le monde le croyait mort et son corps devait rester en exemple pour décourager les voleurs. A la nuit tombée, on est allé le décrocher et on a pris la fuite dans les bois. Il était toujours en vie, mais son cou est à moitié écrasé et il ne peut plus prononcer les mots correctement désormais. Il est resté plus de sept heures à se balancer au bout de cette maudite corde en faisant semblant d'être mort. Sept saloperies d'heures à suffoquer sans pouvoir rien y faire d'autre que s'accrocher en attendant qu'on le descende. Je ne l'ai plus vu sourire à dater de ce jour-là.
Sans plus un mot, je finis de recoudre l'homme inconscient puis m'occupai de ma propre plaie au bras. Stan farfouilla quelques instants dans le fourbis qui s'amoncelait près de sa propre paillasse et trouva finalement quelques provisions de viande séchée et de pain dur. Il m'adressa un bref sourire et sa voix redevint plus joyeuse à l'idée de manger.
-J'espère que malgré ton âge tu as encore de bonnes dents, jouvenceau, tu risques d'en avoir grand besoin.
Sans m'offusquer de ces incessantes petites piques, je pris la nourriture qu'il me tendait et entreprit de la manger lentement. Entre deux bouchées, je repris la parole.
-Et Rupert? De ta famille également?
La question était délicate, mais si je devais passer plusieurs jours avec lui, je devais savoir à quoi m'en tenir.
-Non, il était la dernière recrue de notre petite bande avant la pendaison. Pas très brillant, mais fort comme un taureau. Quand tous les autres se sont enfouis en pensant que Corben était mort, lui seul est resté. Il ne savait pas quoi faire d'autre, tout simplement. Il n'était pas assez malin pour se débrouiller sans nous, alors il est venu avec moi pour décrocher Corben et puis il nous a suivi... jusqu'à aujourd'hui.
Il laissa un silence s'installer, le regard perdu dans les flammes de son feu et je ne parvenais pas à décider s'il était en colère ou soulagé de la mort du gros homme. Je me dis qu'il valait mieux crever l'abcès.
-Je suis désolé, dis-je maladroitement.
Il répondit aussitôt, mais sans détourner le regard du brasier.
-Pourquoi? C'était lui ou toi, l'étranger, tu le sais fort bien. A ta place, il n'aurait pas hésité une seconde et t'aurait abattu avec sa stupide masse. Je suis un brigand minable et je vis dans une grotte pour me cacher de la milice, mais je ne suis pas un idiot; je sais à quel jeu je joue et j'en connais les règles. Quand on veut dépouiller un homme, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il fasse dans la dentelle. Je n'ai pas de colère pour ce qui s'est passé aujourd'hui, damoiseau. Tu peux dormir sur tes deux oreilles. Ranald m'en est témoin, je jure de ne pas te trancher la gorge pendant ton sommeil.
Sur quoi il me jeta un regard oblique puis éclata soudainement de rire devant ma mine surprise. J'attendis encore un peu que mes vêtements sèchent puis je m'étendis sur la paillasse de Rupert. J'avais besoin de repos et ne pourrais de toute façon pas veiller jusqu'à ce que Stan s'endorme. Je fermai les yeux.
J'attends vos commentaires avec beaucoup d'impatience | |
| | | Thomov Le Poussiéreux Joueur d'Epée
Nombre de messages : 130 Age : 38 Date d'inscription : 28/07/2011
| Sujet: Re: Le Mercenaire Mer 4 Juin 2014 - 17:56 | |
| Et oui, plus personne n'y croyais mais j'étais sûr qu'un jour ou l'autre le bon Ulrich von Beckdorf ferait à nouveau parler de lui! Ce jour est enfin venu. Bon, comme d'habitude ce récit est spécial pour moi puisque le style est tout de même assez différent de ce que je fais d'habitude; j'espère avoir réussit à en préserver tout le sel malgré presque une année écoulée. Bonne lecture à toutes et à tous. Il ne me trancha pas le col cette nuit-là.
Je m'éveillai sur la même paillasse crasseuse un peu après le lever du soleil. L'odeur qui régnait dans la grotte était un mélange de sueur rance, de fumée et de sang; un mélange âcre sans le moindre doute, mais pas tellement pire que celui que produit une pleine tente de soudards après quelques semaines de campagnes. Moi et mes vieilles habitudes de soldat...
Stan était sorti, visiblement, et Corben était toujours inconscient. Ces quelques heures de répit lui feraient le plus grand bien, coupé de la douleur. Je jetai discrètement un œil sur ses bandages et les tâtai pour m'assurer qu'ils n'étaient pas souillés de sang. Satisfait, j'adressai rapidement une prière coutumière à Shallya pour qu'elle prenne soin de ce misérable. Moi, je ne pouvais plus grand chose pour lui.
Je sorti pour prendre l'air autant que pour pouvoir enfin me tenir debout sans que ma tête ne racle sur la voûte de cette grotte sordide.
Stan n'était nulle part en vue. Je me trouvai un buisson à ma convenance et entreprit de délasser mon haut de chausse pour me soulager. Mon cheval hennit de mécontentement; non seulement je le laissais dehors toute la nuit, mais j'avais encore l'outrecuidance de faire passer mes besoins personnels avant de lui servir son repas?!
Je me pris à sourire à cette pensée grotesque et décidai que je ferais une exception pour ce cheval en lui donnant un nom; et des plus illustres!
Je lui caressai la tête et lui donnai une pomme pour qu'il cesse ses jérémiades tout en lui susurrant quelques mots à l'oreille:
-Te rends-tu compte, compagnon? Tu vas être nommé; c'est un grand privilège. Comme tu es impérieux dans tes souhaits et que tu poses sur toutes choses en ce monde un regard de digne propriétaire, quel nom pourrait mieux te convenir que Dieter le Magnifique? C'est un prénom prestigieux qui ne présente qu'un seul inconvénient: c'est déjà celui de mon frère aîné. Le premier né de la fratrie de von Beckdorf, grand héritier de la fortune et de la demeure familiale et éternel rabroueur de ses cadets, moi en particulier. S'il apprend que tu te nommes d'après lui, il est capable de toutes les extrémités alors voilà ce que je te propose: si tu sais tenir ta langue sur le sujet, je saurai tenir la mienne.
A ces mots et comme il avait terminé d'engloutir la pomme que je lui avait donné, Dieter émit un souffle et frotta affectueusement sa tête contre moi.
-Et bien, c'est décidé alors! Dieter le Magnifique...
Je lui servi une ration de fourrage et le laissai manger tout à son aise. Je m'étirai alors et je senti mon dos qui craquait en plusieurs endroits; je n'avais décidément plus l'âge de passer mes nuits seulement séparé du sol rocheux par deux centimètres de paille moisie. Il me faudrait trouver un plus digne couchage sans délais sous peine de rester coincé à demi penché comme un vieillard.
Stan revint deux bonnes heures plus tard alors que j'étais occupé à faire boire Corben qui était finalement revenu à lui et ne cessait depuis de geindre et de marmonner en produisant ces infects petits bruits que j'avais déjà entendu la veille. Je ne parvenais pas à distinguer un seul mot dans tout ce flot de sons répugnants, mais il n'était pas bien difficile de savoir ce dont avait besoin un homme qui venait de passer une rude nuit avec le ventre à moitié ouvert...
-Vous êtes encore ici, damoiseau? J'aurais cru retrouver Corben mort et tous nos biens dérobés.
Encore une de ses stupides plaisanteries; tout ce que j'aurais pu ramasser ici n'aurait pas valu un sou. Je décidai de rentrer dans son jeu.
-L'idée m'a effleuré un instant, mais je n'ai trouvé que des puces et quelques cadavres de rats en fouillant vos affaires. Et puis, un inconnu m'a un jour laissé dormir dans sa grotte sans me trancher la gorge dans mon sommeil; je me sentais redevable je présume...
Stan fit un grand sourire et posa près du foyer un couple de lapins.
-Excellent état d'esprit, damoiseau! Voici de quoi ne pas mourir de faim encore pour un moment. Les collets nous nourriront encore quelques semaines, jusqu'à ce que l'hiver soit sur nous.
-Et que ferez-vous ensuite?
-Nous irons en ville, probablement. Il fera trop froid pour vivre dans cette grotte et n'importe comment il n'y aura plus assez à manger, même sans le gros ventre de Rupert à remplir.
Je jetai un regard à Corben qui s'était rendormi avant de revenir sur Stan.
-Ils vous laisseront entrer? Corben passe difficilement inaperçu avec son cou noir et son langage bizarre. Je ne connais pas beaucoup de ville qui acceptent ce genre de personne.
Stan dépiautait consciencieusement ses lapins.
-Peut-être bien, peut-être pas... A quoi servirait de m'en inquiéter maintenant? Si je ne trouve pas de quoi nous nourrir d'ici-là il ne sera pas utile de s'en faire d'avantage. Ha! Et j'ai encore une pleine bourse de bon argent qui m'attend à votre ceinture, si ma mémoire est bonne.
-Elle l'est, à n'en pas douter! dis-je en comptant les dix pièces que je lui avais promises. Voici ce que nous avions convenu.
Stan tendit sa grande main pour recevoir la somme et empocha le tout rapidement.
-Comme il est agréable de traiter avec un gentilhomme; c'est si rare dans notre métier.
Nous n'ajoutâmes plus rien pendant quelques minutes, puis je revins à la charge.
-Dix pistoles ne vous tiendront pas chaud tout l'hiver, tu le sais bien.
Stan embrocha l'un des lapins sur une branche et le positionna en équilibre au dessus du feu.
-Que veux-tu que j'y fasse? Nous volerons comme nous l'avons toujours fait; c'est tout ce que nous savons faire.
-Je suis d'avis que vous méritez mieux. J'ai tâté de ton lancer de couteau, et tu es plutôt bon. Quant à Corben, il sait manier une épée et il est encore assez jeune pour apprendre à le faire mieux.
-Et qui lui apprendra? Toi, damoiseau?
-Et pourquoi pas? Je suis seul sur les routes et vieux à ne plus me souvenir de mon âge, comme tu te plaisais tant à me le rappeler encore hier. Un peu de compagnie ne me ferait pas de mal.
-Et devenir routier? Mercenaire?
-C'était bien mon idée. Je suis las de me battre pour des idiots et des jeunots qui n'y entendent rien. Battez-vous à mes côtés et je vous formerai comme je pourrai. Ensuite nous trouverons d'autres compagnons dans le Sud et aussi de l'embauche.
Stan contempla notre maigre repas qui grésillait sur sa branche, puis jeta un regard à Corben, toujours endormi.
-Je lui en parlerai tout à l'heure. Il faut qu'il se repose. Nous ne serions pas prêts à partir avant plusieurs jours; et même alors, nous te ralentirions.
-Ais-je donc l'air si pressé? Je comptais passer quelques jours en ville à dormir dans un bon lit et me faire masser le dos et le reste dans un bordel; vous n'aurez qu'à me rejoindre quand vous serez fatigués de vous caresser l'un l'autre.
Stan éclata de rire et me donna une grande claque dans le dos qui réveilla ma douleur dans le bras.
-Ha! Entendu damoiseau, nous ferons comme tu dis! Quand Corben sera capable de marcher nous te rejoindrons en ville.
Mi grimaçant de douleur, mi riant de bon cœur, je tendis une main franche à ce grand jeune homme étrange qu'Ulric en personne avait placé sur ma route.
-Ulrich von Beckdorf, mon garçon.
Il la saisit et sa poigne recelait autant de force que d'enthousiasme.
-Stanislas Kleineriese, grand-père.
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